• 14-18 mourir en permission


     

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    MOURIR A SAINT-CYR-DE-FAVIERES

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    Au matin du mardi 19 octobre 1915, se produit une épouvantable catastrophe ferroviaire.

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    Un train spécial, dit "militaire", emmène des soldats permissionnaires du front vers le Midi. Le convoi est formé de 23 voitures, qui transportent  un millier de personnes. Il quitte Roanne un peu avant 6 h et s'arrête un quart d'heure plus tard à l'entrée du tunnel de Vendranges en travaux pour prendre un pilote pour la traversée du tunnel.<o:p></o:p>

    Par suite de la pente, le départ fut difficile, la machine haletait tirant de toutes ses forces. <o:p></o:p>

    De nombreux soldats descendus  se dégourdir les jambes s’apprêtent à remonter « au vol » quand une rupture d'attelage entraîne "en dérive"  les dix dernières voitures. Par malchance les freins Westinghouse ne fonctionnent pas.<o:p></o:p>

    Certains soldats qui éveillés purent sauter alors que leurs compagnons dormaient encore.<o:p></o:p>

    A une allure folle, la rame franchit l’espace entre Vendranges et Saint-Cyr-de-Favières.<o:p></o:p>

    A Saint-Cyr pour éviter un tamponnement  avec un train montant de Roanne, on aiguille la rame sur une voie de garage très courte, le butoir est pulvérisé.<o:p></o:p>

    Plongeant dans un ravin de <st1:metricconverter productid="30 mètres" w:st="on">30 mètres</st1:metricconverter>, les six premières voitures sont réduites en miettes. Deux de troisième classe sont couchées et éventrées, tandis qu'une autre reste suspendue dans  le vide. Le fourgon de queue demeure sur le talus.<o:p></o:p>

    Les secours s'organisent vite, grâce à des automobiles faisant la navette et un premier train dépêché sur place  vers 9 heures.<o:p></o:p>

     Dans l’enchevêtrement de bois, de ferrailles, de nombreux soldats furent horriblement mutilés. La tâche des sauveteurs fut rendue difficile par la nature accidentée du terrain et l’amoncellement des débris.<o:p></o:p>

    Les travaux de déblaiement durent trois jours et l'on dénombre 17 victimes et de nombreux blessés. <o:p></o:p>

    En novembre 1916, un Conseil de guerre condamne le mécanicien et le conducteur-chef à des peines de 16 et 18 mois de prison avec sursis, "pour homicide involontaire par imprudence".<o:p></o:p>

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    LES VICTIMES :<o:p></o:p>

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    AVANZINI   Raoul Emile    18 ans   9° Tirailleurs Algériens né à Inkermenn (Oran)

    ARCHIER-CARLET           Henri Constant          46 ans caporal 107° RI Territorial né à <st1:PersonName productid="La Motte Saint" w:st="on">La Motte Saint</st1:PersonName> Martin (Isère)

    BAYON          Pierre  37 ans MDL  4° Rgt du Génie Territorial né à Firminy (Loire)

    BILLARD      Jacques          25 ans sergent 15° section d’Infirmerie  né à Lyon (Rhône)

    BLANC          Isidore            23 ans   51° RI  natif du Puy-de-Dôme

    BOMPART   Auguste          42 ans   107° Régiment Territorial natif de l’Eure

    CHAIZE         Antoine           30 ans   127° RI né à Saint-Georges-en-Couzan (Loire)

    DURAND      Maurice François      29 ans  caporal infirmier ecclésiastique né à Carpentras (Vaucluse)

    FAYOLLE      Aimé Benoît   29 ans    139° RI né à Saint-Etienne (Loire)

    GARCIN        Célestin Henri           36 ans  brigadier 14° Rgt du Génie Territorial natif de l’Isère

    HAHN            Louis   31 ans   1° Régiment de Marche de Zouaves né à Saint-Aime (Oran)

    HEBERT       Edouard Armand       38 ans   15° division d’Infanterie Coloniale natif des
    Yvelines

    LACHAL        Claude Emile 27 ans   45° Batai. de Chasseurs né à St-Romain-de-Popey
    (Rhône)

    NOTERMAN            Marceau        30 ans   338° RI né à Lille (Nord)

    REIG  Joseph            32 ans   1° Régiment de Marche de Zouaves né à Marengo (Alger)

    ROUSSET     Antonin            27 ans   105° RI natif de <st1:PersonName productid="la Haute-Loire" w:st="on">la Haute-Loire</st1:PersonName>

    TUBIANA      Moïse Maurice 23 ans    soldat en groupe des Corps d’Armées (Alger)<o:p></o:p>

    L'émotion fut forte et l'on crut à un sabotage. C'est que cette catastrophe survenant en pleine guerre alors qu'on perdait des milliers d'hommes à la fois sur le front, on ne pouvait imaginer plus triste et révoltant.

    La presse s'en fit d'ailleurs le poignant écho : "Ah! Pauvres garçons qui se battaient depuis des mois, avaient échappé à la mort combien de fois et qui viennent la chercher ici dans ce stupide accident".<o:p></o:p>

        Tiré de l'ouvrage de F. Toublanc  (Roanne et sa région à l'heure des trains du P.L.M).


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