• 1869 LA POSTE A L'ECOLE PRIMAIRE



     

    1869 LA POSTE A L’ECOLE PRIMAIRE<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Au début de <st1:metricconverter productid="1869, M" w:st="on">1869, M</st1:metricconverter>. VANDAL, directeur général des Postes, écrivait au Ministre de l’Instruction Publique :

    « Sur 2  175 206 lettres tombées au rebut en 1862, il y en a 160 176 qui ne sont pas parvenues parce que les destinataires étaient inconnus. Il est évident que la cause de non distribution de ces lettres n’a eu d’autre source que la manière vicieuse dont la suscription avait été libellée.

    Comment parer à l’avenir à un semblable inconvénient ? Il existerait un moyen aussi simple que facile ; ce serait d’habituer de bonne heures les enfants à libeller correctement l’adresse des lettres en faisant aux instituteurs primaires une obligation de comprendre dans leur programme des études ce point essentiel, qui est comme le complément indispensable de l’art d’écrire ».

    <o:p> </o:p>

    Suivant cette recommandation, Victor DURUY nouveau ministre responsable de l’Éducation Nationale autorisa la diffusion de 70 000 « cahiers d’exercices de suscriptions de lettres ». Ces cahiers imprimés chez Paul DUPONT se présentent sous une couverture orange oblongue de 23             cm sur 17 sur laquelle les principaux règlements postaux sont rappelés. On y trouve entre autre chose le modèle d’une procuration à établir pour autoriser un facteur à retirer un mandat ou une lettre chargée.

    Les 16 pages du cahier d’écriture offrent 26 exemples d’adresse et, pour chacun, la reproduction de plusieurs enveloppes blanches où l’écolier copie le modèle.

    <o:p> </o:p>

    Quelques dizaines d’années plus tard en 1890 deux auteur MM. ROLLAND, chef de bureau de l’Administration centrale, et MABYRE, ancien instituteur devenu commis, s’associent pour publier cher Firmin DIDOT, un livre de lecture courante à l’usage des écoles primaires ayant pour titre « La Poste, le Télégraphe, le Téléphone ».

    <o:p> </o:p>

    Dans leur introduction, ils expliquent le but du manuel qui doit initier « les petits Français aux secrets d’une administration qui n’en doit pas avoir pour eux et qui rend de grands services à leur pays » ;

    Orné de 141 gravures dans le texte il fut honoré d’une souscription au Ministère de l’Instruction publique. Il est intéressant de voir comment il y a quatre-vingt ans fonctionnait la Poste et surtout quelle idée on voulait que les enfants s’en fassent.

    <o:p> </o:p>

    Ce petit livret comporte 58 leçons largement illustrées où sur un ton familier et volontairement simple, les auteurs expliquent aux enfants d’abord le détail du service, puis son histoire.

    <o:p> </o:p>

    Voyons cela de plus près : qu’est-ce qu’un facteur ? Quel est son rôle ? La leçon n°1 précise « qu’il mérite toute notre attention et toute votre sympathie. Moyennant un salaire des plus modiques (en note les salaires sont détaillés) cet honnête homme rend à tous les plus réels services. Sa distribution terminée il se dirige vers la boîte aux lettres, y recueille les lettres, les marque d’un timbre fixé à l’intérieur et qui indique la commune d’où elles viennent. Il prend également l’empreinte de ce timbre sur sa feuille de route. Puis il referme la boîte après avoir fait manœuvrer un petit appareil qui indique que la levée est faite, et il s’éloigne pour aller remplir le même office dans les villages voisins.

    <o:p> </o:p>

    Quelques conseils pratiques : « il faut toujours placer le nom du lieu de destination d’une lettre au bas et à droite de la suscription. Cela facilite le travail des employés, qui, tenant les lettres dans la main gauche, le cacherait sous leur pouce s’il était écrit à gauche ».

    <o:p> </o:p>

    Quand vous recevez un mandat, conservez avec soin l’enveloppe dans laquelle il vous a été envoyé, parce que vous serez obligé de le présenter au bureau de poste pour toucher votre argent ». « Si on vous présentait une lettre non affranchie, qui ne serait pas revêtue d’une ou plusieurs figurines indiquant le montant de la taxe à percevoir, vous pouvez refuser d’en acquitter le port au facteur et demander des explications à ce sujet au Receveur ». « Pour envoyer 200 francs par mandat il vous coûterait 2 francs, dans une lettre chargée 45 centimes seulement. Vous voyez que l’économie n’est pas à dédaigner ». « Supposons que vous ayez à expédier le télégramme suivant : « Envoyez-moi à Blois, le vêtement que je vous ai commandé. Vous direz : envoyez Blois vêtement commandé ». Vous faites ainsi l’économie de sept mots dont vous n’aurez pas à payer la taxe. »

    <o:p> </o:p>

    Voulez-vous connaître les différentes sortes de boîtes aux lettres, la leçon 38 vous détaille les sept suivantes :

    • Boîte du bureau de poste, du débitant de tabac, boîtes-bornes ;
    • Boîte des communes rurales supplémentaires ou non.
    • Boîte des gares de chemin de fer mobile et en tôle.
    • Boîte des courriers adaptés à toutes les voitures de courriers.
    • Sacoche boîte des courriers à pied : on peut y déposer les lettres pendant le trajet du courrier, mais sans retarder sa marche.
    • Boîte des bureaux ambulants : deux par wagon-poste
    • Boîte mobile des paquebots poste

    <o:p> </o:p>

    Les auteurs insistent sur la guerre 1870 en consacrant une leçon aux ballons de Paris et de METZ, une autre aux pigeons et à leurs dépêches, une troisième aux passeurs et messagers.

    <o:p> </o:p>

    L’Histoire du timbre-poste figure en bonne place et la philatélie n’est pas oubliée, le texte indique aux élèves que « quelques petits états vendent infiniment plus de timbres-poste destinés aux collectionneurs qu’ils n’en débitent pour l’affranchissement des lettres ». Il prétend même, au risque de troubler les jeunes lecteurs que « dans plusieurs pays on modifie périodiquement le dessin des timbres, afin de tirer profit des achats faits par les collectionneurs (Quelle époque ! Heureusement que ces pratiques ont été abolies).

    <o:p> </o:p>

    Ajoutez à cela le téléphone, les pneumatiques, le télégraphe électrique et le système Chappe, les cartes postales, les rebuts, les franchises, les taxes, la poste restante, etc.…et vous aurez  une idée de tout ce que renferme ce manuel.

    <o:p> </o:p>

    J’avais toujours entendu dire qu’il suffisait de mettre un grain de sel sur la queue d’un oiseau pour pouvoir l’attraper. Notre livret explique aux écoliers (leçon 56) que pour tuer un oiseau perché sur un fil télégraphique « il n’y a pas d’autre moyen que de couper le fil entre les deux pattes ». Après cela il n’y a plus sans doute, qu’à tirer l’échelle. C’est-ce que je fais.

    <o:p> </o:p>

                                                                 Pierre NOUGARET  (article tiré du « Bulletin de Liaison, région de Lyon des Postes et Télécommunications – n° 30 de décembre 1971).

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Note de Bernard<o:p></o:p>

    Nous voyons fleurir partout dans certains commerces des « points poste » endroits censés remplacer les bureaux du même nom. L’Administration centrale de la Poste semble vouloir faire croire aux usagers qu’elle vient de mettre en place un système nouveau et révolutionnaire. Mais ne tombons pas dans le piège dans la réalité il s’agit d’un « retour en arrière de plus d’un siècle ». En effet cette façon de faire existait bien avant 1900.<o:p></o:p>


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :