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     L’ATLAS SONORE RHONE-ALPES 10 est une réalisation du CMTRA<o:p></o:p>

     Centre des Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes

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    Pour contacter le CMTRA :

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    LE PAYS ENTRE LOIRE ET RHONE<o:p></o:p>

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    Empruntez les chemins du Pays entre Loire et Rhône et suivez ses chanteurs qui, une fois l'an, du crépuscule jusqu'à l'aube, de fermes en villages, évoquent le printemps en chantant le mois de mai. Sur les places des villages, les jours de fête, la musique des batteries-fanfares se mêle au bruit des manèges et des rumeurs de la foule. Ailleurs, dans l'intimité d'une abbaye, montent des chants liturgiques auxquels répondent en quelques notes de bourrée, la cabrette et l'accordéon, héritage de l'Auvergne toute proche.
    Chants de mai, complaintes en patois, chorales, percussions des batteries-fanfares et histoires particulières, les habitants du Pays entre Loire et Rhône vous racontent et vous chantent leur vie, et celle de leurs villages.


    LE CANTON :

    A quelques encablures de Lyon, si l'on se déplace du côté du couchant après avoir franchi les Monts du Lyonnais, en direction de Roanne, on découvre un charmant pays de vallées et de crêtes aux divers paysages de petite montagne.
    Ce canton est appuyé sur la dernière dorsale Ouest des Monts du Beaujolais, qui s'achève sur les bords abrupts de <st1:PersonName productid="la Loire." w:st="on">la Loire.

    </st1:PersonName>Il est à l'Ouest limité par ce grand fleuve en un site exceptionnel. En effet, en 1977, un grand chantier de sauvetage a été ouvert à l'emplacement du barrage en construction. Ces fouilles ont fait sortir un campement fixe, presque un village, construit 25 000 ans plus tôt, peu avant le Solutréen. Quand les eaux étaient basses, les hauts fonds rocheux permettaient aux troupeaux de bisons, de rennes et de chevaux de se déplacer d'une rive à l'autre de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> lors de leurs migrations saisonnières.

    L'un des plus anciens villages d'Europe avec ses grottes, ses outils, fresques, pendeloques et plaquettes de schiste est donc aujourd'hui enfoui sous les eaux du barrage de Villerest, qui baignent les communes de Cordelle, Saint-Cyr-de-Favières et Saint-Priest-la-Roche.

    Au nord, l'Abbaye bénédictine de Pradines appuyée sur la vallée du Rhins semble dominer le canton. Fondée en 1804, c'est en ses murs que se réfugia Laëtitia, la mère de Napoléon en compagnie de son frère le cardinal Fesch, en 1814.

    Au Sud, comme sur une frontière naturelle fournie par le plateau s'étend le Seuil de Neulise et le bourg lui-même, fondé par les Gaulois puis devenu garnison romaine (Novalisio). Il est la dernière étape géographique avant l'entrée dans le Forez historique.
    A <st1:metricconverter productid="555 mètres" w:st="on">555 mètres</st1:metricconverter>, sur <st1:PersonName productid="la RN" w:st="on">la RN</st1:PersonName> 82 qui relie Paris à <st1:PersonName productid="la Côte-d" w:st="on">la Côte-d</st1:PersonName>'Azur, nous nous trouvons en l'un des points les plus élevés du canton. De là se dessinent au ponant les sommets enneigés des Monts du Forez et Pierre sur Haute ainsi que l'étendue paisible de la plaine qui ceinture <st1:PersonName productid="la Loire.Enf" w:st="on">la Loire.

    Enf</st1:PersonName>in, si l'on se tourne vers l'Orient, vers ses montagnes, nous découvrons le Col du Pin Bouchain (<st1:metricconverter productid="760 m" w:st="on">760 m</st1:metricconverter>) où se trouve un tumulus défini par les uns comme une tombe burgonde et par les autres comme une tombe féodale, ainsi qu'un relais de poste célèbre.

    En effet, Napoléon est passé par là et l'on a d'ailleurs élevé un buste à sa mémoire. Les gens d'ici ne sont pas près d'oublier l'histoire de Sophie Vallier qui déguisée en homme se change en postillon pour conduire l'empereur après lui avoir fait payer des ufs à un prix très élevé. Le futur exilé de Sainte-Hélène aurait déclaré : je me suis fais berner deux fois."

    Nous sommes là dans l'arrondissement de Roanne, dans un canton de <st1:metricconverter productid="25 000 hectares" w:st="on">25 000 hectares</st1:metricconverter> aux terrains acides. Un grand plateau à l'altitude moyenne de 400 à <st1:metricconverter productid="600 mètres" w:st="on">600 mètres</st1:metricconverter> étale en son relief les croupes d'innombrables collines.
    Ici se situent les "Marches" du Beaujolais.

    Avant <st1:PersonName productid="la Révolution Française" w:st="on">la Révolution Française</st1:PersonName>, Saint-Symphorien appartenait d'ailleurs à <st1:PersonName productid="la Province" w:st="on">la Province</st1:PersonName> de Beaujolais.
    Ce petit pays riche de 16 communes s'étirait autrefois autour de son ancienne capitale : Lay. Cette dernière, poste militaire romain était la quatrième prévôté du Beaujolais et le siège d'une châtellenie. Elle est la patrie du poète Joseph de Berchoux et des frères Prost, inventeurs du régulateur monté sur les milliers de métiers à tisser.

    Son assise féodale et ses remparts font de Lay un joyau du canton.

    Mais d'autres lieux prestigieux et chargés d'histoire parsème les vallons. De nombreux châteaux se dressent aux bords des rivières et sur les côtés. Le château de Saint-Priest-La-Roche quant à lui paraît surgir comme en un conte des eaux de <st1:PersonName productid="la Loire. Nous" w:st="on">la Loire. Nous</st1:PersonName> citerons également <st1:PersonName productid="La Forez" w:st="on">La Forez</st1:PersonName>, Verdier, Sarron et l'Aubépin.

    Outre l'Ecornu et le Bernand, deux rivières descendent des monts du matin : le Rhins au Nord où la commune de Saint-Victor marque le début d'une vallée magnifique resserrée et escarpée en amont, bordée de chapelles comme la fameuse Naconne et de moulins en aval.
    Le Grand au Sud passe sous le viaduc de Saint-Symphorien, avant d'aller dolent poursuivre sa course à travers les vallons. Dans sa vallée passait l'un des premiers chemins de fer de France.

    LES ROUTES :
    L'histoire et la géographie locale sont marquées par les axes de communication. De l'Ouest vers l'Est se sont succédées depuis des temps immémoriaux les anciennes voies rejoignant la capitale des Gaules. Cette route principale plus tard nommée le Grand Chemin d'Italie, deviendra voie royale, puis voie impériale. C'est aujourd'hui <st1:PersonName productid="la Nationale" w:st="on">la Nationale</st1:PersonName> 7, qui culmine au Pin Bouchain.
    Du Nord au Sud se dessine <st1:PersonName productid="la RN" w:st="on">la RN</st1:PersonName> 82, "la route bleue" qui emprunte la fameuse côte de Vendranges pour culminer sur le plateau, au Seuil de Neulise.
    Ces voies et routes sont probablement à l'origine de l'ouverture d'esprit des habitants et de la variété des langues locales.

    LES MÉTIERS :
    Sous l'influence de Lyon et de Tarare, depuis plus de trois siècles, le canton est voué à l'industrie textile. Les monts ont résonné et résonnent encore des tissages et des métiers annexes : teintures, filatures, broderies, apprêts.
    Métiers à main ou métiers mécaniques tissaient et pour certains tissent encore la soie et la voile.

    En 1830, 23 000 habitants vivaient sur cette terre essentiellement rurale qui progressivement délaissait la culture du seigle et de la pomme de terre pour les métiers. Au fil des années les habitants se partagerons donc entre la culture des terres et le textile. En 1975, il ne reste plus que 12 000 habitants, et bien que le textile et l'agriculture occupent encore les uns et les autres, le canton se dépeuple.
    De nos jours, il semble que la roue tourne et que l'exode est moindre grâce aux voies de communication, au tourisme, au maintien de cultures par des fermiers très motivés, à un tissu d'usines textiles encore vivace.

    LES VILLAGES :
    Parcourons à présent quelques unes des bourgades :

    Lay était connue dès la fin du XVIe siècle pour les toiles futaines qui y étaient tissées, mais avec l'essor de l'industrie locale, c'est Saint-Symphorien qui est devenu la nouvelle capitale. Située à <st1:metricconverter productid="440 mètres" w:st="on">440 mètres</st1:metricconverter> d'altitude, elle occupe <st1:metricconverter productid="3 360 hectares" w:st="on">3 360 hectares</st1:metricconverter> et fait vivre plus de 1 550 habitants. La routes, les routes y ont une valeur primordiale. Depuis des siècles on fait escale en ses murs.
    Disons une première fois que le Relais de poste est célèbre, qu'il abrite à présent un musée qui pourra faire connaître les multiples aspects de la vie culturelle locale. Et l'histoire du Relais n'est pas des moindres quant on songe à tout ceux qui y ont séjourné. En cette année 1994, nous mentionnerons surtout le médecin et poète Rabelais. D'autres comme Joachim du Bellay y firent des rêves...
    Avec le relais, la route, le tourisme, cette cité jadis modeste est devenue un chef-lieu qui connaît une grande expansion touristique grâce à ses équipements de loisirs dont le fameux étang de <st1:PersonName productid="la Roche" w:st="on">la Roche</st1:PersonName> et sa base nautique.

    A Regny, le premier bourg a pris naissance au IXe siècle autour d'un prieuré bénédictin, mais c'est en tant que cité ouvrière que ce dernier va s'accroître. Son passé est marqué par la fabrication du crayon graphite "Comté" et à ce jour, les tissus éponges poursuivent cette renommée avec l'usine très moderne qui emplit une grande partie de la vallée. D'autres activités comme la mécanique ou la maille trouvent ici à se développer également.

    Saint-Just-la-Pendue (l'apendu, le perché) porte fièrement son nom dans la mesure où ses rues dominent tout le canton. Elle est de fait bâtie sur la plus haute des collines et la légende d'autre part nous raconte le retour d'une pendue célèbre en ces lieux. Bourg d'industrie et de tissage, on y tissait dès le XVIIe siècle le coton. Grâce à la mousseline, l'industrie textile s'est encore renforcée au siècle dernier. Les fibres artificielles et synthétiques supplantent aujourd'hui le coton mais la vie continue. Une grande imprimerie uvre aussi du haut des collines haut perchées.

    PRATIQUES MUSICALES :
    Au siècle dernier, les nombreuses implantations textile et les municipalités, ainsi que d'autres groupes sociaux influencés par le mouvement orphéonique ont donné naissance à un grand nombre d'harmonies et de batteries fanfares. Les patrons locaux, les communes, les paroisses aimaient à entretenir ainsi une pratique musicale au sein des villages, faisant également fonction de lieu de rencontre.
    Les répertoires étaient diversifiés : militaires, populaires, classiques, religieux. De nos jours, la pratique paraît moins marquée par un style ou une tendance particulière. L'intérêt manifesté pour ces musiques à changé, mais ces dernières se perpétuent. Malgré de grandes difficultés dues aux manque de ressources, il existe encore dans ce canton, contrairement à d'autres, un nombre important de chorales, d'harmonies et de fanfares.
    Saint-Just-la-Pendue et Neulise possèdent ainsi une harmonie. Quand à Saint-Symphorien-de-Lay et Chirassimont, elles accueillent une fanfare. A noter à Chirassimont, outre les bugles, les clairons et les trompettes de cavalerie, la présence de Monsieur Philippe Vignon, lauréat de plusieurs concours nationaux et joueur de tambour réputé.
    Nous avons retenu la fanfare de Saint-Symphorien-de-Lay, dirigée par Thierry Jacquet dont les couleurs sont le vert de l'"espérance" qui lui a donné son nom. L'une des particularités de cette dynamique fanfare du chef-lieu de canton est l'utilisation du glockenspiel, venu d'Allemagne, et introduit depuis une dizaine d'années.

    L'essentiel de notre recherche a porté sur les voix des habitants et sur leur patrimoine oral, et si l'on peut apprécier les qualités du talentueux joueur de cabrette Pascal Pichonnier, il est évident que l'on entendra davantage les récits et les chants des habitants, articulés à leurs fêtes et leurs pratiques sociales.

    LIEUX DE MÉMOIRE :
    De part et d'autre de l'ancienne route de Paris -la fameuse Nationale 7- autour du Relais de <st1:PersonName productid="la Tête Noire" w:st="on">la Tête Noire</st1:PersonName> à Saint-Symphorien-de-Lay, qui a vu séjourner en ses murs tant de grands du Royaume de France, de poètes et de courtisans, s'étend un charmant pays traversé par <st1:PersonName productid="la Loire.De Saint-Cyr" w:st="on">la Loire.
    De Saint-Cyr</st1:PersonName>-de-Favières à Pradines et de Cordelle à Machezal, nous en avons sillonné les routes en quête de "substrats de civilisation" et de mémoires sonores, très riches en ces lieux dans la mesure où se rencontrent là Forez et Beaujolais, lange d'oc et langue d'oïl, ainsi que divers patois franco-provençaux.


    Aussi, avons nous tenté, aux seins des fêtes de <st1:PersonName productid="la Groasse" w:st="on">la Groasse</st1:PersonName>, dont selon la légende l'origine remonte à Henri IV, à travers les archives, les lectures de l'uvre poétique de Louis Mercier, les rencontres et les veillées dans les villages, d'approcher le patrimoine oral du canton, sous ses formes les plus diverses.

    De nombreuses associations comme les "Chemins du passé" et le "Groupe artistique de Saint-Just-la-Pendue" -pour ne citer qu'elles- uvrent depuis longtemps en ce sens, et notre intervention n'aura fait qu'apporter un peu d'eau au moulin.

    Tous les enregistrements présentés ici ont été réalisés sur le vif, en direct, comme lors de la nuit du Mai où, de ferme en ferme, nous avons arpenté les rues de Fourneaux, le micro à la main.
    Avec le concours d'Olivier Richaume, nous en avons sélectionné des pièces assez diverses qui permettent à l'auditeur de se représenter de façon plus précise les pratiques musicales du canton.

    Notre plus grand regret est de n'avoir pu présenter l'ensemble des pièces recueillies et nous avons de ce fait omis, laissé en friches, des récits, des chansons, des musiques et des histoires de vie : une seule cassette n'aurait pu les contenir !

    Mais, le feu couve sous la braise et le Mai, les veillées, les "fourmis de Tonin Ganivelle", les voix et les fanfares continuent à rythmer, ce qu'au delà de la réussite d'un Contrat de Développement Culturel, nous pourrions appeler la mémoire collective d'un canton et de ses habitants.

    La légende de Sainte-Agathe parcourue encore les terres du château de l'Aubépin, les chants de Mai résonnent et les jeunes d'aujourd'hui entassent vin et victuailles, pour la grande joie des habitants.

    Parmi d'autres récits qui nous concernent au premier chef, on ne peut ignorer que les Beatles ont dîné à l'Auberge des Terrasses voici quelques années, empruntant à la suite des princes la célèbres Nationale.

    Ainsi se joue et se rejoue l'histoire du monde, telle que contée dans les longues soirées d'hiver et nous pouvons à loisir rêver aux veillées de l'an 2 050 incluant en une trame unique les grands voyageurs médiévaux et les prestigieux musiciens de Liverpool.

    LES PATOIS :
    Ces derniers sont aujourd'hui encore très vivaces et certains de nos témoins le parlent couramment. Nous devrions dire les parlent, tant sont multiples les formes de la langue d'un village à l'autre.

    En règle générale, il s'agit là du patois de Coutouvre qui appartient au franco-provençal "francisé", largement répandu aux alentours de Roanne.

    Le Noël de Ranchal, composé par l'Abbé Lucien Lacroix dans la seconde moitié du XIXe siècle en est l'un des plus beaux fleurons.
    Hormis le document que nous a fait écouter Anne-Marie Vurpas, nous n'avons pu en retrouver de traces sonores. Cependant, nous en donnons en fin de livret la version complète, dans la mesure où ce chant a rythmé durant des générations la vie des habitants de ces montagnes entre Forez et Beaujolais.

    Il existe un autre chant des année 1840/1850 dont la mélodie n'est malheureusement pas parvenue jusqu'à nous : "En chasse, La ligue de Regny".

    Cette complainte nous conte l'histoire de six propriétaires de Regny qui se regroupent pour empêcher un chasseur de poursuivre le gibier sur les domaines. Le chant sera composé par le dit chasseur pour se plaindre des prétentions des six ligueurs.
    En voici quelques couplets ; ainsi présentés :
    Grande complainte en 32 couplets, inventée et chantée par le "Nonni Vacher", avec accompagnement de tambour.

    LOUIS MERCIER :
    Il est incontestablement le chantre du patois local. Rédacteur en chef au journal de Roanne, il est l'auteur d'une dizaine de volumes de vers et de six volumes de prose, dont les fameux "Contes de Jean Pierre".
    Ces contes ont été écrits en patois et, à l'instar des autres uvres de Louis Mercier, il nous livrent une poésie rustique et simple qui donne corps et voix à des héros très attachants comme le pauvre "Tonin Ganivelle" qui se verra contraint pour échapper aux fourmis d'ôter son pantalon dans le train sous le tunnel de Vendranges. Imaginez la suite !
    Monsieur Louis Chartier nous livre quelques bribes de ce récits mouvementé dans la cassette présentée ici.

    LE POÈME DE <st1:PersonName productid="LA MAISON" w:st="on">LA MAISON</st1:PersonName> :
    Dans ce recueil, Louis Mercier nous parle d'"EUX".
    Eux, ce sont ceux qui se sont endormis, mais dont la mémoire est encore vive. On y entend la voix de ceux qui par leur amitié, par leur travail, par leur courage ont forgé les mille et un ruisseaux de l'histoire cantonale.
    Car, au delà des musiques de la langue, les hommes ont laissé dans les champs, dans les usines textiles, dans les foires des cris de joie et des larmes.
    Leurs témoignage, tel celui de Monsieur Joseph Puillet de Saint-Victor sur Rhins retracent l'histoire secrète du pays, celle de ceux qui sont partis ou oubliés :
    "Nom de Gui ! Qu'est ce qu'il faisait froid ! On s'est caché dessous des buissons toute la journée. Comme on nous avait pris notre boussole à la première tentative, on se dirigeait au soleil couchant..." ("Les Anciens de Saint-Victor racontent").

    LES TÉMOINS :
    Ils sont nombreux qu'on ne pourrait les nommer tous : musiciens, retraités, agriculteurs, curés, instituteurs...
    Certains sont des figures locales, d'autres sont anonymes, mais tous, à leur manière nous ont porté un peu de vie, de musique ou de légende.

    Monsieur Louis Chartier nous faisant visiter la maison de Louis Mercier nous semblait lui aussi devenu poète de cette nature paisible, de ces prés, de ces troupeaux.

    Quand à Monsieur Antonin Bécaud, qui siège au cur du canton, à la fameuse Tête Noire, il est selon nous, un poète vivant et une mémoire unique de la vie locale. Qui ne l'a entendu plaisanter ou chanter, raconter, danser, mimer, aura perdu là l'occasion d'en connaître un peu plus sur la culture locale. Nom de Gui !

    <st1:PersonName productid="LA NUIT DU" w:st="on">LA NUIT DU</st1:PersonName> MAI :
    Cette coutume existe toujours dans les villages. Comme le disait Marcel Mauss : "Monsieur Bogoras rapproche avec raison ces usages de la koliada russe où des enfants masqués vont de maison en maison demander des ufs, de la farine et on n'ose par leurs refuser. On sait que cet usage est européen".1

    Ici, les garçons s'habillent en filles et les filles en garçons. Ces nouveaux "mayolous", paniers sous le bras, cheminent de maison en maison, entonnant à la porte des chants liés au printemps ou au Mai.
    Invités par les uns, seulement gratifiés par les autres, ils recevront des ufs, du vin, du saucisson, lesquels seront en règle générale consommés à l'aube par les joyeux drilles revenus à leur point de départ.

    Voici le texte d'un chant de Mai considéré comme l'un des chants typiques du canton.

    <st1:PersonName productid="LA FÊTE DU" w:st="on">LA FÊTE DU</st1:PersonName> <st1:PersonName productid="la Groasse" w:st="on">LA GROASSE</st1:PersonName> :
    Unique au monde, cette fête de Fourneaux est l'un des grands moments de la vie du canton. Mais laissons Bertrand Lacroix le soin de la présenter :

    "Comme chaque année, à <st1:PersonName productid="la Saint-Michel" w:st="on">la Saint-Michel</st1:PersonName>, par toutes les routes conduisant à Fourneaux, les fêtards, les visiteurs, les jeunes, les moins jeunes arrivaient pour manger <st1:PersonName productid="la Groasse" w:st="on">la Groasse</st1:PersonName>".

    Mais qui est donc cette Groasse ?
    <st1:PersonName productid="la Groasse" w:st="on">La Groasse</st1:PersonName>, c'est la grosse poule de la basse-cour. Durant la fête patronale, toutes ces vieilles poules seront tuées et consommées, bouillies. Ces "massacres" donnent lieu depuis fort longtemps à des réjouissances pantagruéliques.
    Une habitante nous confiait à propos des jeux qui autrefois accompagnaient les banquets :
    "Les hommes étaient sur les chevaux avec un sabre ou un bâton. Ah, c'était horrible ! Ils accrochaient une oie la tête en bas, une oie morte heureusement et, à celui qui la décapitait !"

    Les festins et les jeux de nos jours sont plus modérés mais la fête bat toujours son plein.

    LES VEILLÉES :
    D'après Monsieur Joseph Puillet :

    "On faisait des mondées, on cassait des noix chez nous ou chez Joannis, prêtes à faire l'huile. Quant on avait fini le travail, on cassait la croûte".
    Paul Fortier Beaulieu quant à lui affirme :

    "Ce sont les veillées qui jusqu'au début du notre siècle ont le plus favorisé les mariages".2

    On ne file plus et l'on n'émonde plus les noix. Les mariages ne se négocient plus autour des bûches. C'est bien souvent de nos jours autour d'une belote que l'on se retrouve, et les veillées d'antan semblent avoir disparu. Toutefois, les veillées auxquelles nous avons participé n'ont pas rompu le fil qui les relie à leurs aînées.
    La tradition est dans ce cadre là un point de vue développé par les hommes d'aujourd'hui. Les vieilles personnes sont les seules accoutumées à se retrouver ainsi durant l'après-midi ou le soir.
    Les autres participants possèdent leur point de vue sur ce qui est censé représenter la vie "traditionnelle" et ils effectuent un tri destiné à définir l'héritage qui leur convient.

    Ainsi, certaines de ces veillées contemporaines "fonctionnent" toujours.

    C'est d'ailleurs dans ce contexte là qu'ont été enregistrées les histoires et musiques jointes à ce livret.

    Puissent-elles servir d'introduction à l'histoire non écrite du pays de Lay, toute empreinte qu'elle est de la discrétion et de la gentillesse des habitants de ces villages, qui des bords de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> aux Monts du Lyonnais gardent par dévers eux la mémoire de campagnes et de bourgs où il fait bon vivre.

    De ces lieux de mémoire chers au ethnologues, il reste aussi des mots, des chants, des gestes qui inlassablement tissent la toile d'une "mythologie" que les enfants reprennent.
    C'est à eux, et à leurs parents, que j'ai vus avec joie battre des mains, s'ébrouer et chanter durant la nuit du Mai 1992 que je dédie ces lignes.

    Patrick Favier

    LES INTERPRÈTES :

    (G.G) Germaine Garnier (Fourneaux) : Commentaires
    (L.B) Louis Bourrat (Saint-Victor-sur-Rhins) : Chant
    (M.P) Madeleine Pardon (Vendranges) : Commentaires
    (A.B) Antonin Bécaud (Saint-Symphorien) : Chant
    (P.P) Pascal Pichonnier (saint-Symphorien) : Cabrette
    (B.M) Bernard Magat (Fourneaux) : Chant
    (L.C) Louis claude (Saint-Just-la-Pendue) : Chant
    (LO.C) Louis Chartier (Saint-Victor-sur-Rhins) : Récit et chant
    (M.N) Michel Noyel (Fourneaux) : Chant
    (M.G) Marie Grionnay (Chirassimont) : Chant
    (M.A) Marie Arquillère (Fourneaux) : Chant et récit
    (M.C) Mr & Mme Cortay (Saint-Victor-sur-Rhins) : Commentaires
    (F.E) L'Espérance (Saint-Symphorien-de-Lay) : Fanfare
    (J.J) Jean Jallon (Neulise) : Chant
    (D.P) Daniel Pras (Fourneaux) : Accordéon
    (J.F) Les Jeunes de Fourneaux : Chants
    (J.L) Julienne Lion (Saint-Just-la-Pendue) : Chant


    <st1:PersonName productid="LA CASSETTE" w:st="on">LA CASSETTE</st1:PersonName> :

    - <st1:PersonName productid="La Perita" w:st="on">La Perita</st1:PersonName> (F.E) 2'46
    -L'Eugène (M.A) 1'45
    - Le Bossu (L.B) 2'37
    - Les scieurs de long (A.B) 1'08
    - Je voudrais un amant (A.B) 1'27
    - Piare se lève (M.A) 0'51
    - Le mais et la cloche (G.G) 0'26
    - <st1:PersonName productid="La Yoyette" w:st="on">La Yoyette</st1:PersonName> (P.P) 2'18
    - Le petit vin blanc (D.P) 1'50
    - Adieu la fête (M.G) 0'16
    - Quant j'étais... (J.L) 1'31
    - Chant de mai (A.B) 1'23
    - La pâte à pain (M.C) 0'23
    -La complainte de Maringes(L.B) 1'10
    - Berceuse (B.M) 0'37
    - La foire à la volaille (M.P) 0'34
    - L'Aurillacoise (P.P) 2'22
    - Saint Louis Marche (F.E) 1'13
    - Le repas du battage (M.P) 0'21
    - La perire Julie (LO.C) 1'52
    - La belle s'y promène (M.N) 3'40
    - T'as ben trop d'amies (A.B) 0'22
    - Tonin Ganivelle (LO.C) 0'59
    -Un p'tit teur à san Tzu (L.C) 5'04
    - Tonin Ganivelle en patois(LO.C) 1'31
    - Vive le Mai (A.B) 1'20
    - Le pays de Neulise (J.J) 0'40
    - Si jolie Mignonne (J.F) 2'10
    - Berceuse forézienne (M.A) 0'20

    REMERCIEMENTS :
    Il convient tout d'abord de remercier ceux et celles, habitants du canton, qui nous ont aidé dans notre travail en acceptant de nous recevoir, de nous confier des documents et de se laisser enregistrer.

    Mais nous nous devons de remercier également :
    Antonin BÉCAUD, Marie-Christine CHAIZE, Louis CHARTIER, Michel CHARTIER, Jean DAVALLON, François De BECDELIÈVRE, Olivier DURIF, DOURA EUROPOS, Myriam FIGUREAU, les enfants de Paul FORTIER-BEAULIEU, Marguerite GONON, Melchior, André MICOUD, Éric MONTBEL, Jacques NEYRAND, Michel RAUTENBERG, Nadine RIBET, Ségolène, Anne-Marie VURPAS, Étienne GIROUDON, Bertrand LACROIX, Louis CHIRAT.

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    EXPOSITION 2003 : LA REVOLUTION FRANCAISE
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    André Devis président des Chemins du Passé a réalisé un énorme travail de recherche sur la période révolutionnaire (1788-1789). Il raconte la France ensanglantée et retrace notamment les exactions commises dans la région, des pages d’Histoire à méditer.

    Fin de l’Ancien Régime, la France à faim, le prix du pain flamme, la France à froid et les caisses de l’Etat sont vides. Il faut un coupable : le roi Louis XVI souverain dépassé qui n’a pas l’étoffe d’un chef d’état ; tous les ingrédients sont réunis pour nourrir une révolution.

    Suite à l’échec de la convocation des Etats Généraux le 5 mai 1789, les députés du Tiers-état se proclament Assemblée Nationale le 17 juin. Le 20 juin c’est le Serment du Jeu de Paume où ces mêmes députés décident de ne pas se séparer jusqu’à ce qu’une constitution soit établie. Peu à peu on glisse d’une souveraineté royale à une souveraineté populaire, grâce à la représentation des députés.

    Echec de Varennes, chute de la monarchie. Le roi est guillotiné le 21 janvier 1799. C’est alors que débute le gouvernement provisoire de la Terreur. Leurs grands représentants : Fouché à Lyon, Carrier à Nantes et Javogues dans la Loire n’ont de cesse de faire couler le sang. Ce dernier rendu tristement célèbre par sa violence dans la répression, souhaite que chaque individu boive un verre de sang humain par jour. C’est ainsi que même Goutheron grand représentant du Comité de Salut Public, inquiet de la cruauté de Javogues, le qualifie de Contre-Révolutionnaire.

    Dénonciation dans la Loire où règnent  terreur religieuse et  terreur économique. On dénonce sans fondement son voisin qui se trouve exécuté illico, sans le moindre jugement : 206 foréziens ont été exécutés à Lyon, 53 prêtres sont déportés pour le district de Montbrison.

    Ces événements ne sont pas sans effrayer le Comité de Salut Public lui-même qui rappelle Javogues.. Il est arrêté puis condamné à mort le 10 octobre 1796.

    La loi admettant le recours en cassation, mais pour Javogues les autorités décident de passer outre. Pourtant le jugement qui condamne Javogues à mort fut plus tard cassé.

    Telle est l’histoire d’un forézien dont la fin reste contestée. L’ »Unique tâche de l’Histoire est la pure compréhension de ce qui a été et de ce qui est événement et action » fort de ce propos de Hegel, André Devis a monté une remarquable exposition afin de comprendre les hommes de cette histoire déchirée : « Il est des victimes et des héros des deux côtés ».

    Ainsi de Javogues à Saint-Symphorien-de-Lay à Jean Guillot à Saint-Just-la-Pendue, il est nécessaire d’approcher et d’assumer l’unité de l’Histoire.

                                                           Béatrice Bonnamour (Journal « Le Progrès) 20 juillet 2003.

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    PENSE-BÊTE POUR UNE EXPOSITION

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    Ce pense-bête est celui utilisé pour une manifestation cartophile, bien entendu on peut l’adapter à n’importe quel type d’exposition.

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    Accueil à l’exposition

    Adresse de l’exposition

    Affichage en ville

    Affichage texte

    Affiches imprimeur

    Affichettes texte

    Affichettes imprimeur

    Affichettes distribution

    Apéritif-vin d’honneur

    Assurances collections

    Assurance responsabilité civile

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    Banderoles en ville

    Budjet-subventions-sponsors

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    Carte Postale – Photo

    Carte Postale – Ekta

    Carte Postale impression

    Circulaire aux membres

    Comité d’organisation

    Commande de souvenirs

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    Déménagement du matériel – camion

    Démontage de l’exposition : équipe.

    Discours – ordre (Présidents locaux, Maire, Conseiller général, Député, Sous-Préfet)

    Diplômes

    Délégués

    Drapeaux extérieurs pour décoration

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    Equipes d’affichage

    Epuipes montage et démontage

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    Fleurs

    Fléchage : équipes et mise en place

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    Garde-surveillance

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    Heure de l’inauguration  et vin d’honneur

    Heures et jours d’ouverture de l’exposition

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    Imprimeur (affiches-affichettes-tracts-cartes postales)

    Imprimeur (programmes-invitations)

    Inauguration voir aussi vin d’honneur et discours

    Invitation : élus-officiels-sociétés amies

    Invitations : Présidents, Association

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    Journaux locaux

    Jour de l’inauguration

    Jour de fermeture

    Liste des officiels : maires-élus

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    Maire : patronage et présidence d’honneur

    Maires : invitations de maires du canton

    Maire : invitations des conseillers municipaux

    Maire : subventions

    Matériel : transports, montage, démontage

    Médailles

    Montage de l’exposition : équipes

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    Panneaux d’exposition

    Plan de la ville pour les visiteurs

    Pochette d’accueil : officiels-journalistes

    Préfet : invitation

    Prix d’entrée

    Programme

    Publicité

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    Remerciements après : membres, aides, bienfaiteurs.

    Remerciement après (associations officiels)

    Réservation de la salle d’exposition.

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    Salle : éclairage-chauffage-montage

    Salle : gardiennage –nettoyage après.

    Salle : location préparation

    Souvenirs : commandes

    Sponsors et Budget

    Subventions : privées-municipales

    Surveillance et garde

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    Tables pour vente d’ouvrages et de souvenirs

    Trac publicitaire et affichettes

    Transports des panneaux d’exposition aller et retour

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    Vin d’honneur et apéritif

    Vin d’honneur : discours

    Vin d’honneur : inauguration-jour-heure

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    LISTE DES EXPOSITIONS ORGANISEES PAR LES « CHEMINS DU PASSE »

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    1966 : Recensement général des Chemins du passé.

    1967/1968 : Histoire de la route (gravures et lithographies)

    1969 : Napoléon.

    1970 : Jeux et plaisirs d’autrefois.

    1971 : Au pays des conteurs ( Traditions et Vie Artisanale).

    1972 : Pré-inventaire des Monuments Historiques.

    1973 : Histoires étranges d’Autrefois.

    1974 : Mains habiles et doigts de fées.

    1975 : Ecoliers d’autrefois.

    1976 : Il y a 100 ans « La femme ».

    1977 : Les Heures Dorées, 1° partie (Horlogerie, mesure du temps).

    1978 : Les Heures Dorées, 2° partie ( Musiques mécaniques et automates).

    1979 : L’Homme et son mystère (Alchimiste-sourciers- sorcellerie).

    1980 : Les Greniers fabuleux (Histoire de la Lumière).

    1981 : Les Greniers Insolites ( réclames et affiches).

    1982 : La Fée Electricité (exposition à Villerest).

    1983 : Régny l’ancien Prieuré Bénédictin ( exposition à Régny).

    1984 : La Grande Guerre 1914-1918.

    1985 : Sports et jeux de plein air.

    1986 : Photographies et Cinéma d’Autrefois.

    1988 : Le Cardinal Fesch et son héritage.

    1989 : Saint-Symphorien-de-Lay et la Révolution.

    1990 : La Bretagne (Sur les pas de la Duchesse Anne).

    1991 : Beaux-arts de la Chine.

    1992 : A propos de l’Exposition Universelle de Séville (1492-1992).

    1993 :  300 Agrandissements de Cartes Postales des 16 villages du Canton (Mairie de Lay).

    1994 : La route (dans les locaux de la Tête Noire à St-Symphorien-de-Lay).

    1995 : La vie quotidienne au Moyen-Âge ( la Tête Noire à St-Symphorien-de-Lay).

    1996 : Les Chemins du Passé fêtent leurs 30 ans ( la Tête Noire à St-Symphorien-de-Lay).

    2002 : Napoléon et le Premier Empire ( Tête Noire à St-Symphorien-de-Lay).

    2003 : La Révolution Française (Salle de l’Amicale Laïque à St-Symphorien-de-Lay).

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    Saint-Symphorien-de-Lay : Relais Royal de la Tête Noire

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    A propos de l’exposition « LA VIE AU MOYEN-ÂGE » organisée par l’Association « Les Chemins du Passé »

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    Le Moyen-Âge a vu se préciser et s’épanouir ce monde que suivant certains, « nous avons perdu »ou que, suivant les autres nous sommes de toute manière en train de perdre. Les plus banales considérations sur notre vie quotidienne ne font que souligner à quel point la réalité d’autrefois était différente de la réalité actuelle. Les contraintes du relief n’existent pratiquement plus pour celui qui voyage sur une autoroute parmi les collines nivelées ou les vallées remblayées, à fortiori pour qui prend l’avion ; les montagnes, longtemps dominatrices, sont tellement colonisées et pénétrées par l’homme qu’il faut les protéger contre de nouvelles attaques. Le sol le plus ingrat, scientifiquement amendé, porte des récoltes plus belles que le sol vierge le plus fertile. Les fleuves les plus puissants d’Occident sont canalisés, la mer contenue, sur les côtes basses, par d’énormes digues ; la flore, la forêt, la faune naturelles n’existent plus qu’à l’état fossile, et on essaie d’en sauvegarder des lambeaux forts altérés dans de pitoyables réserves.

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    L’Occident lui-même, assisté depuis sa naissance contre les maladies épidémique ou endémique, contre les disettes ou les carences alimentaires, a vu en quelques siècles tripler la durée moyenne de son existence. Même les contraintes climatiques sont en passe de disparaître, non seulement pour qui veut suivre le printemps ou l’été dans chaque hémisphère, mais aussi pour qui plus modestement, peut toujours disposer de vêtements adaptés au type de temps et braver les intempéries dans sa voiture ou son habitation soigneusement climatisée. Il faut insister sur ces truismes, si l’on veut tenter une approche franche et précise de la vie au Moyen-Âge.

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    A l’heure actuelle, seuls certains phénomènes climatiques ou cosmiques, à l’extérieur, et la plupart des contraintes physiologiques internes sont restés irréductibles et nous font encore sentir le poids de la nature sur l’homme occidental ; pour le reste, un voile technologique s’est dressé entre l’homme et le « milieu », sert donc d’intermédiaire obligatoire, empêche pratiquement tout contact direct. Or le Moyen-Âge a eu précisément ce contact direct et multiquotidien que l’outil facilite et que la machine interdit : le bûcheron et sa cognée luttent contre l’arbre comme le chasseur et son épieu contre le sanglier ou le laboureur, son attelage et sa charrue à mancherons contre le sol rebelle ; les hommes sont seuls contre le froid, la faim, la maladie ; survivre est surtout une question de force, parfois reculant mais toujours revenant, plus nombreux, vigoureux et dynamiques, à l’ »attaque d’une nature qu’ils ont finalement mise en échec, voir qu’ils ont gauchement commencé à asservir.

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    Cette exposition est complétée, par des maquettes et informations sur la « Route Royale de l’Hopital-sur-Rhins à Tarare et la « Marine de Loire » de la digue de Pinay à Roanne, ainsi que la présentation d’outils anciens.

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    Ouverture : samedi et dimanche du 26 août au 8 octobre 1995 de 14 h à 18 h 30 


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