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    Droopy à Pouilly-lès-Feurs les 1 et 2 mars pour la Fête du timbre<o:p></o:p>

    Monsieur Jean-Claude Frécon, Sénateur de la Loire, nous accueille dans sa charmante commune de Pouilly-Lès-Feurs

    Un bureau temporaire mettra en vente des enveloppes et des cartes fédérales comportant le bloc et les différents timbres de Droopy (qui sera la vedette de ces journées) ce petit chien si sympathique, imperturbablement calme et à la drôle de voix sera avec ses amis : un loup et une pin-up

    Deux cartes locales seront également en vente.

    Une exposition philatélique et cartophile d’une soixantaine de  cadres sera présentée

    Cette Fête du timbre est organisée par Philapostel qui pour l’occasion a amicalement invité l’Association Philatélique Forézienne FEURS-BALBIGNY.

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  • Illustration tirée de la BD : LA 5ème SAISON. 1 Les flammes du Paradis

    P.CHAUVELOT               J.Y. PAILLET

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    INCENDIE DES MAGASINS LES « DAMES DE FRANCE » ET  « PRINTAFIX » DE ROANNE<o:p></o:p>

    8 juillet 1962<o:p></o:p>

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    Le gigantesque incendie (<st1:metricconverter productid="2ᅠ000 m2" w:st="on">2 000 m2</st1:metricconverter>) qui a détruit hier à l’aube deux grands magasins de Roanne met au chômage 160 personnes (40 hommes et 120 femmes) ; plus d’un milliard d’anciens francs de dégâts.<o:p></o:p>

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    L’événement :<o:p></o:p>

    Le feu s’est déclaré le matin à environ 4 h 15 dans les réserves du troisième étage, en cinq minutes celui-ci était en flammes. Les verrières éclatèrent rapidement sous la chaleur dégagée ; Ce sont-elles qui attirèrent l’attention du gardien de nuit, qui venait de faire sa ronde à 4 h 10, monsieur Froment René, 29 ans demeurant à Saint-Haon-le-Vieux. Il crut à un orage est ouvrit la fenêtre pour scruter le ciel. C’est à ce moment qu’il se rendit compte du sinistre qui ravageait alors la confection  dames du rez-de-chaussée.<o:p></o:p>

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      A  4 h 25 et 4 h 30 deux explosions réveillent le voisinage<o:p></o:p>

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    Cinq minutes après l’alerte une équipe de pompiers de 4 hommes avait mis une première lance en action et protégeait le bâtiment de la Banque Régional du Centre.<o:p></o:p>

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    Très rapidement arrivaient des sapeurs-pompiers de Charlieu, Pouilly-sous-Charlieu, La Pacaudière. Un effectif de 60 à 70 hommes lutta contre le feu, avec la priorité essentielle comme le prévoit le plan des secours, de protéger les bâtiments voisins.<o:p></o:p>

    Trois échelles, 12 grosses lances, 3 petites furent mises en branle, débitant <st1:metricconverter productid="400 m3" w:st="on">400 m3</st1:metricconverter> d’eau. <o:p></o:p>

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    A, 5 h 40 le fronton de la façade au carrefour Helvétique s’effondre de haut en bas. L’immeuble n’est plus qu’un immense brasier.<o:p></o:p>

    Jusqu’à 6 h on pouvait craindre que le feu ne se propage aux maisons voisines.<o:p></o:p>

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    Plusieurs pompiers sont blessés : Veluire Robert à une main, Gondo Jean à la figure, Ducher Marcel à une main quant à Ducher Jean il fut fortement commotionné par la chute d’une poutre.<o:p></o:p>

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    Premières conséquences :<o:p></o:p>

    Selon les dires de monsieur Doureau directeur depuis 25 ans des Dames de France et de monsieur Pillet directeur du Printafix depuis aussi longtemps, le nécessaire de la campagne d’hiver avait été réceptionné (vêtements et jouets pour Noël). Le montant de la marchandise détruite s’élève environ à 400 millions d’anciens francs.<o:p></o:p>

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    Les magasins avaient 52 ans, la construction avait commencé en 1911 ; il était la propriété de la société Paris-France, 132 Boulevard Voltaire à Paris ;<o:p></o:p>

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    Les flammèches retombaient assez drues autour de l’incendie, les tentures des commerçants voisins étaient trouées. Une bâche posée dans la cour des établissements Cognard rue du Lycée commençait à s’enflammer.<o:p></o:p>

    Le feu a soufflé des papiers du Service administratif. Il y en avait énormément à moitiés calcinés sur le début de l’Avenue de Paris à sa limite avec Riorges au Pontet et dans la périphérie des habitations de l’Arsenal de Roanne à quatre kilomètres du carrefour.<o:p></o:p>

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    Le feu se voyait selon certains à <st1:metricconverter productid="15 kilom│tres" w:st="on">15 kilomètres</st1:metricconverter> à la ronde, des automobilistes l’ont vu depuis Saint-Martin-d’Estreaux.<o:p></o:p>

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    Quelques réactions de la population :<o:p></o:p>

    Un riverain habitant l’immeuble en face du magasin raconte :<o:p></o:p>

    « La chaleur devint bientôt si intense qu’une panique collective nous saisit. Pendant une demi-heure la température atteignit 70 degrés. Au moment de défaire la vitrine du marchand de chaussures, après que la glace  se fut fendue dangereusement, il nous fut impossible de terminer ce travail, les semelles en gomme fondaient littéralement, les peausseries que nous saisissions nous brûlaient les doigts ».<o:p></o:p>

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    Une autre dame ajoute :<o:p></o:p>

    « Les renforts de pompiers arrivaient sans cesse. Nous ne percevions que vaguement le « pin pon » de chaque voiture ; le « bruit du feu » couvrait tout autre bruit, cela sifflait, crépitait ».<o:p></o:p>

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    Un autre voisin surenchérit :<o:p></o:p>

    « Et les pompiers eux comment font-ils ? En me posant cette question je ne cessai d’observer leur activité, cela avec admiration. Le calme et le courage de ces hommes que je n’avais jamais vu à l’œuvre devant un incendie d’une telle importance, m’imposèrent le respect. La solidarité dans l’effort, leur mépris du danger pour eux-mêmes était extraordinaire. Nous tétanisés nous étions impuissants à rendre le moindre service »<o:p></o:p>

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    Dans la foule des badauds du dimanche, accourus en nombre, employés et vendeuses n’ont pu cacher leurs larmes devant se spectacle de désolation.<o:p></o:p>

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    Parmi des centaines de conversations, des critiques roannaises se sont élevées contre nos braves pompiers à l’ouvrage durant plus de 7 h d’horloge. Tristes, elles sont particulièrement injustes, faites par des braves gens point méchants sans doute, qui n’avez rien vu et qui parlaient  donc bêtement de ce qu’ils ignoraient, colportant sans intelligence des ragots mensongers.<o:p></o:p>

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    Mais la bêtise est telle qu’un journaliste du Progrès s’en indigna :<o:p></o:p>

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    Le « potin du carrefour » du journal <o:p></o:p>

      « Le bon sens a sans doute disparu. Nous avons eu l’occasion de nous en apercevoir au cours de l’incendie du carrefour.<o:p></o:p>

    Sans vouloir reprendre tous les canulars qui ont pris naissance au-delà des barrières canalisant la foule, il nous faut cependant mettre les choses au point en ce qui concerne les sapeurs-pompiers.<o:p></o:p>

    -         « Ceux que l’on a, parait-il pas vus »<o:p></o:p>

    Le canular faisant boule de neige, nous nous devons de couper les ailes à ce « canard ».<o:p></o:p>

       Il est en effet exact que, de suite après l’alerte, le nombre des pompiers roannais (les premiers sur les lieux), fut restreint. C’était le piquet d’incendie de permanence, composé de cinq hommes.<o:p></o:p>

       Les pompiers professionnels étant une vingtaine seulement, la garde de nuit ne pouvait être supérieure. Comme à Roanne il n’existe pas de caserne de logement, le reste de l’effectif ne put se trouver sur les lieux, que plusieurs minutes après.<o:p></o:p>

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    Quoi qu’il en soit, le Corps entier des locaux et c’est normal, fut le premier en place et fit ce qu’il avait à faire.<o:p></o:p>

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    Quant a ceux qui ont des idées personnelles sur la méthode à employer pour noyer un incendie, ils peuvent toujours s’enrôler parmi les sapeurs-pompiers volontaires ; nous croyons savoir qu’ils y seront bien accueillis. <o:p></o:p>

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    Sont présents sur place :<o:p></o:p>

    La lutte contre le feu est dirigée par le capitaine Lefévre de Roanne auquel s’est joint le capitaine Gagnolet de Charlieu, les lieutenants Fouchereau (La Pacaudière) Duivon (Renaison) Tachet (Charlieu).<o:p></o:p>

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    Sur les lieux nous notons la présence de M.M. Pillet député, maire de Roanne.<o:p></o:p>

    Brun secrétaire de la Sous-préfecture, Borgey Procureur de la République, Mazet, commissaire du premier arrondissement.<o:p></o:p>

    Le commandant Masseï, inspecteur des Services de sécurité venant de Saint-Etienne<o:p></o:p>

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    Un coffre qui résiste : C’est celui que l’on a pu voir du trottoir de la rue Jean Jaurès (côté pair) parmi les décombres. Il était amarré solidement à l’angle de deux poutres de fer à hauteur du second étage.<o:p></o:p>

    Il paraît que ce coffre qui dépendait du mobilier des bureaux de Printafix, est un coffre de marine. Il serait âgé de 500 ans et aurait vogué sur les mers pendant plusieurs siècles. Marées et tempêtes l’ont sans doute aguerri car il a résisté aux flammes de l’incendie comme à l’eau des puissantes lances des pompiers.<o:p></o:p>

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    Démolition : C’est l’entreprise Leschel et Millet qui procéde à la très difficile démolition des murs avec l’aide des pompiers de Roanne qui fournissent la grande échelle.<o:p></o:p>

    Le travail est délicat voir difficile parce que les ruines se trouvent rattachées de part et d’autre à deux immeubles : celui du café Gilbert rue Anatole France et de la banque Vadon.<o:p></o:p>

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    Le fronton s’abat d’abord, puis à 8 h la façade du carrefour s’effondre dans un bruit effroyable. Certain blocs de pierre heurtant la façade de la société du Crédit Lyonnais située en face.<o:p></o:p>

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    Une seule victime pendant la démolition, un petit chat trop curieux venu gambader trop près au moment de la chute d’une colonne de pierres.<o:p></o:p>

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    Un vieux Roannais parle « J’ai vu naître et disparaître les Dames de France ».<o:p></o:p>

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    Douze coups s’égrènent à l’horloge de l’Hôtel de Ville. C’est dimanche, la fin d’une matinée d’été ensoleillée et chaude.<o:p></o:p>

    La rage du feu s’est apaisée. Tout est consommé (ou consumé plutôt). De deux vastes et élégants « grands magasins » il ne reste rien que ruines et décombre qui fument encore dangereusement…<o:p></o:p>

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    Ils sont là, debout sur le trottoir, six ou sept vieux Roannais. Ils bavardent. Le plus âgé d’entre eux fut soldat à Paris lorsqu’on y construisit la Tour Eiffel. L’un des plus jeunes du groupe fit, lui son « temps de service » alors qu’à Roanne on construisait « Les Dames de France ».<o:p></o:p>

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    « Cela fut pour moi une transformation étrange dans mon quartier. Si je me souviens de la rue Nationale d’avant les magasins des « Dames de France » ? Vous pensez bien. Je m’en rappelle comme si cela datait d’hier et en voici la raison :<o:p></o:p>

    « Mon père habitait l’actuel 102 de la rue Jean Jaurès, lorsque j’allais à l’école ; aucun quartier de la ville ne m’était plus familier. Sur l’autre côté de la rue, face à notre maison, il y avait un marchand de chaussures (ou plutôt une marchande : Mme Ralitte) : successivement après ce commerce-là, vous trouviez un chapelier, une petite papeterie, l’entrée de l’Hôtel du Nord ‘qui avait aussi une façade sur la rue de la Sous-préfecture …<o:p></o:p>

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    « A propos de cet  Hôtel du Nord, l’un de mes premiers souvenirs de gosse est aussi un incendie : le feu avait pris dans les écuries de l’Hôtel du Nord. Elles se trouvaient à l’emplacement du rayon des tissus des « Dames de France », à très peu de chose près, j’avais 8 ans environ… Il n’y eut certes pas un vaste incendie, mais il a marqué mon esprit d’enfant.<o:p></o:p>

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    Ver 1908 environ l’administration des « Dames de France » s’est mise à acheter les fonds de commerce et les pas de porte de tous les voisins qui faisaient face à la maison que j’habitais avec mes parents. Inutiles de vous dire combien ces cession firent du bruit à l’époque : elle étaient le sujet de toutes les conversations du quartier. Les prix se commentaient, le transfert et la disparition des commerces aussi…<o:p></o:p>

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    « Les boutiques de l’époque, je les revois en pensée telles qu’elles étaient alors, n’offrant entre elles aucune unité. Au-dessus des magasins, des constructions diverses, assez laides, qui avaient pour la plupart deux ou trois étages, abritaient de nombreux logements d’habitation en dehors des chambres de l’Hôtel du Nord.<o:p></o:p>

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    « En 1910, je partis au service militaire. Je savais, évidemment, l’installation prochaine, devant chez nous, d’un vaste magasin, mais j’avais peu voyagé à cette époque et jamais je n’avais observé la formule ‘toute nouvelle alors) des « grands magasins ».<o:p></o:p>

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    « Pour le militaire d’alors, les permissions étaient rares. J’avais profité de celle de mon « temps de soldat » pour aller rendre visite à des oncles… En revenant du service militaire, en 1912, je découvris « Les Dames de France », qui venaient de naître en ouvrant leur porte !...<o:p></o:p>

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    « Pour moi familier du quartier, qui ne les vis point construire, cette transformation dans « ma » rue fut étrange, insolite, frappante. C’était un peu comme si, brusquement, les « Dames de France » étaient sorties de terre et tout me stupéfiait. L’architecture de l’immeuble (très osée, ultra-moderne pour l’époque) ; cette formule d’un magasin avec ascenseur où l’on vendait de tout à divers étages ; les vitrines vastes et vraiment lumineuses (très éclairées, du moins pour l’année 1912) la présentation des marchandises en de si vastes locaux… Ma surprise à la découverte des divers rayons des « Dames de France » de la rue Nationale fut de longue durée ; je n’étais point, alors le seul à m’étonner. On vint longtemps, des environs de Roanne, tout spécialement pour « voir » les « Dames de France ».<o:p></o:p>

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    « Des cousins éloignés, qui habitaient la Côte Roannaise, rendaient visite à mes parents afin, disaient-ils, de fêter mon retour du service. Ils trouvaient là un excellent prétexte pour satisfaire une juste curiosité et, de nos fenêtres de la rue Nationale, ils observaient la vie et l’activité (intense pour cette époque) du grand magasin où certains paysans n’osaient pas même s’aventurer…<o:p></o:p>

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    « Le Grand Magasin ! Celui que j’ai, pendant 50 ans, vu naître, grandir, prospérer ; celui que j’ai retrouvé devant chez moi avec une intense émotion au retour de quatre années de front pendant la guerre de14…Je n’ai plus à l’heure présente, le courage de regarder en face ce qu’il en reste.<o:p></o:p>

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    « Comment tout a-t-il pu se passer aussi vite ? Pourquoi ai-je gardé le souvenir d’une brusque et belle réalisation pour la voir aujourd’hui si brusquement, si tristement disparaître ? Certes, je pense aux autres. Aux employés qui vont se trouver sans travail, aux capitaux durement préservés parfois et anéantis en moins de deux heures.<o:p></o:p>

    Pour moi, vieux voisin des « Dames de France », familier permanent de ce quartier, je ne peux vous décrire la tristesse de cet anéantissement-là… »<o:p></o:p>

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    Il y avait des larmes dans la voix étranglée de notre interlocuteur, qui détournait son regard des lieux dévastés par le feu.<o:p></o:p>

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    « Printafix » et « Dames de France » achevaient en se consumant, leur vie qui à durée autour de cinquante années.<o:p></o:p>

    En écoutant le vieux soldat qui, cependant en « a vu d’autres » sur les champs de bataille, il semblait qu’un personnage actif, vivant et quelque peu « humain », venaient de mourir.<o:p></o:p>

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    En songeant aux vers du poète :<o:p></o:p>

    « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » Il nous semblait qu’un peu de l’âme d’un grand « objet » s’envolait ce matin-là dans la fumée âcre et triste qui ternissait et assombrissait la pensée de tant d’observateurs et de passants qui restaient muets de stupeur et d’étonnement en découvrant les lieux dévastés qui étaient, hier, « nos grands magasins du carrefour ».<o:p></o:p>

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    Les incendies importants du passé :<o:p></o:p>

    D’autres feux ont fait date dans les annales roannaises :<o:p></o:p>

    -         Celui du Bureau de Poste en 1901.<o:p></o:p>

    -         Celui du Théâtre des Variétés (aujourd’hui Palais des Fêtes) qui à entièrement brûlé entre les deux guerres, vers 1934.<o:p></o:p>

    -          Celui le 15 juin 1951 de l’usine de Bonneterie Desvernois aux Etines au Coteau.<o:p></o:p>

    -         En septembre1958, le feu qui a ravagé l’Hospice de vieillards toujours au Coteau.<o:p></o:p>

    -         Enfin pour mémoire rappelons les nombreux incendies d’ateliers de bonneteries dans le milieu des années 1970 ; quand la presse régionale titrait « Les nuits rouges de Roanne ».<o:p></o:p>

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    Et demain :<o:p></o:p>

    En attendant la reconstruction du magasin, les employés avec une énergie héroïque s’installèrent en face, rue Charles de Gaulle dans les locaux devenus vacants de l’Hôtel des Postes (aujourd’hui librairie Forum) qui venait de déménager pour s’installer place Georges Clemenceau.<o:p></o:p>

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    Illustration : Le nouveau timbre, choisi par le Président Sarkozy, parmi une cinquantaine de projets ; le lauréat Yves Beaujard nous offre une Marianne, classique, volontaire et dynamique (nouveaux tarifs postaux à partir du 1° mars). A son côté le sigle de Philapostel Loire qui remplace celui de la défunte U.P.PTT LOIRE  (Union Philatéliste des PTT Groupe –Loire).<o:p></o:p>

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    La Fête du timbre 2008 se tiendra à Pouilly-lès-Feurs les 1 et 2 mars prochains.<o:p></o:p>

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    Notre ancien président Antoine Duport et l’actuel Bernard Kirian (vifs et sincères remerciements à vous deux pour l’immense travail accompli pendant toutes les années passées) organisent conjointement cette Fête du Timbre pour Philapostel Loire. Ils indiquent qu’une exposition, d’une trentaine de cadres, aura lieu à cette occasion.  

    Le bureau temporaire mettra en vente des enveloppes et des cartes fédérales comportant le bloc et le timbre de Droopy.

    Deux cartes locales seront également en vente.

    Cette Fête du timbre est organisée par Philapostel qui pour l’occasion a amicalement invité l’Association Philatélique Forézienne FEURS-BALBIGNY ;

    Le 2 mars un vin d’honneur sera offert à 11 h 30.


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    LES SAPEURS-POMPIERS<o:p></o:p>

    DE SAINT JUST-LA-PENDUE<o:p></o:p>

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    De 1906 à 1993<o:p></o:p>

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    Autrefois, les incendies étaient fréquents, dans nos masures aux toits de chaume et aux pans de bois à colombages. Le marguillier sonnant le tocsin, les Saints-Jutois disponibles, tirés de leur occupation ou des chaudes couettes de leurs lits, se précipitaient alors avec cruches, seilles et benons, pour aller « faire chaîne » de la boutasse la plus proche jusqu’au lieu du sinistre.<o:p></o:p>

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    C’est le 18 novembre 1906 que le maire Bouvet fait approuver à l’unanimité la création d’une société de pompiers et la nomination du lieutenant qui va la diriger : Jean-Claude Bourrat, premier chef de corps ; il choisit un sous-lieutenant : J. Barras et constitue aussitôt son équipe :<o:p></o:p>

    - Sergents : ……….Boudot, Malecombe.<o:p></o:p>

    - Caporaux :……….Nigon, Fr. Pacaud, Dumas, chef de lance, Fr. Pacaud fourrier.<o:p></o:p>

    - Clairons :………..Lapoire, chef, Chambon, Cl. Filleton, Vial.<o:p></o:p>

    - Tambour :……….Goutailler.<o:p></o:p>

    - Sapeurs :………...R.Filleton, A. Michon, Lille, Malcurat, H. Giraud, Bozio, Garel,    Barge, Givre, J. Pion, R. Favre, Pothier, E. Recorbet.<o:p></o:p>

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    Dès lors aux tintements du tocsin se joindront les sonneries : « Au feu ! » claironnées aux quatre coins du village.<o:p></o:p>

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    On procède à l’achat de la première pompe à bras qui fait aujourd’hui sourire et rêver nos sapeurs.<o:p></o:p>

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    Deux ans plus tard, la commune équipe chaque « membre participant » d’un super casque dont un exemplaire trône fièrement aujourd’hui à côté de l’antique casquette sur l’un des rayons de la caserne.<o:p></o:p>

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    Le registre des comptes rendus de sorties de l’époque retrace les grandes heures des interventions.<o:p></o:p>

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         « En 1908, feu chez Mercier à Moncey et chez Gabriel à Corneys »<o:p></o:p>

         « 5septembre 1911 à 5 h du soir, incendie à l’hôtel Dumas. Un quart d’heure après l’alarme, tous les membres sont présents. En un clin d’œil, les flammes occupaient une grande partie des bâtiments. Mais après deux heures de manœuvre bien dirigée, on a pu se rendre maître du feu »<o:p></o:p>

         « Le 25 octobre, incendie au hameau de Moncey. Le 23 mai, nous sommes priés de nous rendre rapidement au château de Chenevoux à Bussières, où un incendie menace de prendre des proportions désastreuses »<o:p></o:p>

         « Le 6 août 1921, grave incendie à Néronde. Nous partons rapidement vers les 3  heures du soir, M. Monard ayant mis son auto-camion à notre disposition ; la pompe, elle, était remorquée par l’automobile de Tony Muzelle. Mais arrivés sur les lieux du sinistre, nous n’avions, cause de sécheresse, pas une goutte d’eau à notre disposition… (et le comble !) la commune de Néronde a dénié nous avoir appelés… »<o:p></o:p>

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    Ah ! Ces premiers défilés avec la clique, les haches et les casques intimidants…<o:p></o:p>

    En 1919, la commune s’équipe d’un camion à plateau sur lequel est fixée une nouvelle pompe à bras de grande capacité avec <st1:metricconverter productid="150 m" w:st="on">150 m</st1:metricconverter> de tuyaux. On achète aussi 50 seaux de toile verte sulfatisée.<o:p></o:p>

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    Lors de l’inauguration de l’Hôpital, le 28 octobre 1928, la pompe à bras autoportée était à l’honneur avec l’or de ses cuivres. On en est alors à alimenter par seaux la cuve centrale d’où les pistons, mus par des leviers à bras, chassent l’eau à pression dans les tuyaux : tâches éreintantes où se relayait essoufflés, nos sapeurs.<o:p></o:p>

    Dans les décennies qui suivent, se corps d’élite va faire preuve d’une constante progression dans la formation des sapeurs et l’équipement en matériel. Dévoués, nos pompiers interviennent dans quantités de sinistres non seulement à Saint-Just mais dans les villages voisins : Sainte-Colombe, Saint-Cyr, Chirassimont, Croizet.<o:p></o:p>

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    En 1940, les services Incendie s’organisent dans le département. Roanne, Centre principal, dépend Saint-Symphorien-de-Lay, Centre secondaire. Saint-Just devient Centre de Première Intervention.<o:p></o:p>

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    Une moto-pompe de 30 m3/h, en remorque est achetée en 1944 ; Equipée d’un groupe électrogène, elle aspire et refoule avec force l’eau pompée dans les serves et étangs voisins. L’année suivante, la compagnie s’équipe de 22 casques et, en 1946 passe sous le commandement de Pierre Berry. En 1947, on augmente de <st1:metricconverter productid="60 m" w:st="on">60 m</st1:metricconverter> la réserve des tuyaux en <st1:metricconverter productid="700 mm" w:st="on">700 mm</st1:metricconverter> de diamètre.<o:p></o:p>

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    Après le premier local-garage situé en coin de place, nos pompiers s’installent au rez-de-chaussée du Foyer Rural où ils s’agrandissent en 1988. Ils achètent un camion Dodge pour transport de la moto-pompe. Eugène Dupuis prend le commandement du corps. On complète les équipements avec 5 pantalons de drap et <st1:metricconverter productid="400 m" w:st="on">400 m</st1:metricconverter> de tuyaux dont <st1:metricconverter productid="220 m" w:st="on">220 m</st1:metricconverter> en <st1:metricconverter productid="70 mm" w:st="on">70 mm</st1:metricconverter> et <st1:metricconverter productid="180 m" w:st="on">180 m</st1:metricconverter> en <st1:metricconverter productid="45 mm" w:st="on">45 mm</st1:metricconverter>.<o:p></o:p>

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    De plus en plus sollicitée pour l’évacuation d’accidentés, de blessés et d’imprévus d’ordre sanitaire, la compagnie s’équipe en 1975 d’une ambulance. Six pompiers suivent un stage de formation au Centre de Protection Civile Départementale de Saint-Etienne en vue d’obtenir leur diplôme de secouriste et de secours routiers ; deux autres en 1977 : Maurice Monceau et Marc Arquillière.<o:p></o:p>

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    La municipalité A. Chirat crée en 1976 l’Allocation de Vétérance (<st1:metricconverter productid="200 F" w:st="on">200 F</st1:metricconverter> par an) attribuée aux anciens : J.-Cl. Duperray, J.-Cl Pelosse, Philippe Bragard, Joseph Revil. Elle structure et aménage rationnellement le grand local de l’ancien Foyer Rural.<o:p></o:p>

    On l’appelle depuis lors « la caserne des pompiers ».<o:p></o:p>

    L’incendie de l’école de fille, le 22 novembre 1977, reste dans toutes les mémoires.<o:p></o:p>

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    1952, sept kilomètres de canalisations amènent enfin l’eau du barrage d’Echanssieux. L’installation de bornes à incendie règle les problèmes vitaux de l’alimentation en eau pour la population…et pour nos pompiers.<o:p></o:p>

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    Les équipement progressent : nouvelle moto-pompe de <st1:metricconverter productid="60 m3" w:st="on">60 m3</st1:metricconverter>, tour de séchage des tuyaux, 12 pantalons de drap et 20 vestes de feu (1956) ; appareil de réanimation (1963) ; seconde moto-pompe de relais (1964) ; Dodge 18 CV (1969) ; camion Berliet (1980).<o:p></o:p>

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    Depuis 1856 une sirène remplace le tocsin.<o:p></o:p>

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    Le 16 octobre 1985 c’est la réception officielle d’un véhicule de secours aux asphyxiés et blessés qui remplace l’ancienne Estafette Renault aménagée par les pompiers. C’est en même temps, devant les Conseillers Généraux, les colonels et commandants de Saint-Etienne et Roanne, les instances municipales et associatives de Saint-Just, l’élévation de Raymond Monceau au grade de lieutenant.<o:p></o:p>

    « La qualité des hommes et du fonctionnement existe surtout parce qu’à la tête se trouve un homme, qui a l’âme d’un chef avec tout ce que cela comporte de caractère, de fermeté parfois. Vingt ans de carrière, Raymond a gravi tous les échelons, de sapeur à lieutenant… » (L. Rondepierre, maire). Il est cité à l’ordre du corps pour sa participation à la gigantesque opération de la montagne Sainte-Victoire.<o:p></o:p>

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    A côté des interventions difficiles et parfois tragiques, des manœuvres fastidieuses, des formations exigeantes, chaque année nos pompiers fêtent joyeusement entre eux le repas de la Sainte-Barbe (4 décembre). Ils participent en « actifs » à toutes les manifestations où l’on peut avoir besoin de leurs services.<o:p></o:p>

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    Les équipements ne cessent de se moderniser : tuyau Paroylis (1981), matériel de réanimation, groupes électrogènes, radio mobile et poste émetteur-récepteur, équipement antiguêpes, tronçonneuse, Les véhicules d’intervention arrivent de plus en plus spécialisés : un P.S. (Premier Secours), six places, citerne <st1:metricconverter productid="1ᅠ000 litres" w:st="on">1 000 litres</st1:metricconverter>, pompe, dévidoir mobile (1982) ; un V.S.A.B. (Véhicule de Secours aux Asphyxiés et blessés, 1985) ; un V.S.R. (Véhicule de Secours Routier) avec désincarcération, extinction, éclairage(1993) ; un V.L.O.F.F. (Véhicule de Liaison Officier). Sont également maintenues deux motos-pompes remarquables.<o:p></o:p>

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    1988 : année de couronnement pour la Compagnie. Bardés de diplômes, de coupes, de médailles et de citations, classée 1er aux concours de manœuvres d’arrondissement, et après avoir emporté la première place en finale départementale de Feurs en 1978, nos sapeurs sont retenus pour organiser ici le 54 ° Congrès de l’Union Départementale des Sapeurs-Pompiers de la Loire. Journée mémorable où sont accueillis les représentants des 2 700 membres actifs du département. Comme le souligne le chef de bataillon, Charles Bridier : « Les gradés et sapeurs de Saint-Just-la-Pendue, dirigés par le lieutenant Monceau, ont tout mis en œuvre pour la réussite de cette journée ».<o:p></o:p>

    Cette même année voit l’agrandissement de la caserne avec aménagement d’une sortie pour chaque véhicule.<o:p></o:p>

    Les activités 1993 sont éloquentes. Nos pompiers sont présents à 137 interventions, 2 à 3  chaque semaine, dont 91 à Saint-Just et 45 dans le secteur.<o:p></o:p>

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    Les chefs de corps successifs qui ont animé, entraîné, commandé sont : les lieutenants Bourrat Jean-Claude, Barras Joannès, Chanelière Jean-Baptiste, Berry Pierre, Dupuis Eugène, André Antoine, Monceau Raymond.<o:p></o:p>

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    Le chaleureux accueille que reçoivent nos pompiers chaque année « au passage du calendrier » témoigne à leur égard la reconnaissance de la population.<o:p></o:p>

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    L'INCENDIE DE L'HOTEL DES  POSTES DE ROANNE

    (lundi 18 novembre 1901)<o:p></o:p>

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       Lundi soir, un incendie d'une violence considérable a failli détruire complètement l'immeuble appartenant à la ville et occupé par l'administration des postes et télégraphes, au coin des rues de la Côte (Alsace-Lorraine) et de la Sous-Préfecture (Anatole-France).<o:p></o:p>

      Vers 15 h 30, un foyer qui couvait apparemment depuis longtemps aux milieux de vieux journaux et de papiers d'emballage, dans le grenier du troisième étage, s'était tout à coup enflammé. Des membres du Cercle National, situé en face, avaient signalé la fumée qui filtrait au ras des toits et dont l'odeur se répandait du reste dans tout l'immeuble. Les employés de M. Henry, libraire au rez-de-chaussée de cette maison et dont les appartements particuliers et les dépôts se trouvent aux étages supérieurs, s'aperçurent qu'un sac de casquettes de marchand de journaux était en feu. Ce sac, placé à l'angle de la pièce, du côté du carrefour, fut vivement enlevé et son contenu inondé de quelques seaux d'eau. Ce commencement d'incendie fut ainsi, à ce qu'il paraissait complètement éteint, le plancher sur lequel reposait ledit sac n'offrant aucune trace de combustion, au dire même des personnes qui avaient procédé à l'extinction du feu.<o:p></o:p>

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     A 16 h 30, nouvelle alerte. Dans la même pièce où se trouvaient de vieux journaux, le feu reprenait à deux ou trois mètres plus loin. Des employés de M. Henry, de L'administration des postes, eurent bien vite raison de l'incendie et les vieux papiers furent remués et déplacés pour s'assurer si le danger ne couvait pas sous leurs amas. Il y avait même là des pièces d'artifices provenant du précèdent libraire, M. Brun. Mais à la vérité, ces articles que M. Henry ne tient plus en vente, étaient en quantité minime et fort détériorés. Les pompiers, prévenus, étaient arrivés vers cinq heures, et après avoir tâtés le plancher, auscultés les murs avaient déclaré que tout danger était passé.<o:p></o:p>

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      M. Chamarrot, le représentant de la Compagnie d'assurances intéressée, s'étant rendu sur les lieux, proposa à M. Henry de lui envoyer deux hommes qui aux frais de la Compagnie, exerceraient une active surveillance dans la pièce menacée. M. Henry se chargea de la chose et mit en effet deux hommes de garde. La nuit venue, voyant que tout danger était conjuré, il leur permit de s'absenter pour aller prendre leur repas, en leur recommandant de revenir à 20 h 30, fatale imprudence.<o:p></o:p>

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     A 20 h 15 à peu près, le feu reprenait,  Les cris de "Au feu!" Jetaient l'alarme dans tout le quartier, une immense gerbe de flammes crevant la toiture de l'Hôtel des postes, au-dessus du magasin et des appartements de M. Henry, s'élançait en tournoyant dans le ciel.<o:p></o:p>

      En quelques minutes le toit était  en flammes. Déjà le carrefour était plein de monde : on sortait des cafés; des maisons, les promeneurs de la rue Nationale( Jean Jaures), assez nombreux à cette heure, accourant, et bientôt une foule énorme se pressait devant l'immeuble incendié. <o:p></o:p>

      A l'Hôtel des postes  le personnel se mettait en mesure de déménager tout le service de la poste, du télégraphe et du téléphone. Au magasin de M. Henry, on avait dès le premier moment, fermé la devanture et commencé le sauvetage des meubles au deuxième étage... La police avait été prévenue, et l'on attendait impatiemment les pompiers. Et les pompiers n'arrivaient pas Les minutes sont longues lorsqu'on attend ; aussi la foule s'impatientait d'assister impuissante, à l'incendie grandissant.<o:p></o:p>

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     Enfin, les voici! Un "Ah!" de satisfaction s'échappe de toutes les poitrines. Mais le public n'est pas encore au bout de ses peines! Les pompiers sont là! Mais les tuyaux ne marchent pas encore. Il y a dix minutes au moins qu'un pompier, juché sur le toit, s'époumone à demander : "De l'eau! De l'eau!" L'eau ne vient pas. Et quand elle se décide à jaillir, c'est pour crever un tuyau ou deux. A chacun de ces incidents, c'est dans la foule, un cri de déception, des blagues amères à l'adresse des pauvres pompiers.<o:p></o:p>

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       Tout de même le service finit par s'organiser avec le matériel de la ville et de la compagnie P.L.M. Les autorités sont sur les lieux : M. le sous-préfet, M. le maire, le procureur de la république, le commandant d'armes, les commissaires de police.<o:p></o:p>

       Une compagnie de soldats du 98° est venue de la caserne : une section est chargée du service d'ordre, le reste travaille à combattre le fléau. Il y a là des "bleus" qui c'est le cas de le dire, voient le feu pour la première fois. Trois jets donnent maintenant  à la fois. Deux sont dirigés sur le foyer de l'incendie, un autre sert à la protection de la Poste. L'eau ruisselle à torrents, perce les planchers, arrose les meubles, et tombe jusque dans le magasin de M. Henry. On peut dire qu'elle aura causé au moins autant de dégâts que le feu.<o:p></o:p>

       A l'Hôtel des postes on est dans les transes. On craint que le feu ne prenne au collecteur des fils téléphoniques, un câble gros comme le bras, et qui est entouré d'une gaine de gutta-percha, matière extrêmement inflammable. Si  ce câble s'était enflammé, l'incendie aurait pu gagner l'Hôtel des postes par la cave, et tout aurait pu flamber.<o:p></o:p>

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       Enfin, vers 23 h on était à peu près maître du feu. Néanmoins, deux pompiers restèrent encore en surveillance jusqu'au lendemain. Plusieurs fois, ils durent diriger leurs jets sur certains points où le feu menaçait de reprendre.<o:p></o:p>

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    L'Hôtel des postes est resté fermé jusqu'au lendemain neuf heures. Les services téléphoniques, qui ont beaucoup souffert, ne sont pas encore complètement réorganisés à l'heure qu'il est. Les fils télégraphiques pour Paris ayant été coupés, les dépêches dans cette direction ont dû passer par Lyon. Il est difficile d'évaluer exactement, dès aujourd'hui, les pertes. Elles s'élèveraient, pour, M. Henry, de 20 à 40.000 francs, et pour la Poste, d'une dizaine de milles francs. <o:p></o:p>

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       Ce sinistre, a eu des conséquences fort gênantes pour un grand nombre de Roannais et notamment pour les abonnés du téléphone. Nous avons dit plus haut quel trouble avait causé la destruction des fils par les flammes et par les pompiers et l'emmêlement de ceux qui n'avaient pas été atteints. De plus, l'eau en inondant le poste central, ayant rendu celui-ci inhabitable, on à dû installer provisoirement les appareils récepteurs et les commutateurs dans les appartements privés du receveur. Rude travail, qui est à peine terminé. Il a fallu en effet changer de place et accorder de nouveau, plus de 180 fils, et ce n'est pas sans de multiples essais : on à dû attaquer au hasard les abonnés et les importuner un peu. Ce matin enfin les communications sont rétablies de façon à peu près normale.<o:p></o:p>

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       Des communications fortuites et désagréables se sont produites dans la nuit de l'incendie. L'eau a établi des contacts et des courts circuits, et des sonneries nocturnes ont brusquement réveillé un grand nombre d'abonnés, étonnés et effrayés d'être appelés et de n'obtenir bien entendu aucune réponse. On a cru d'abord que les pompiers s'étaient livrés à des plaisanteries de mauvais goût. Lavons-les de ce reproche. C'est l'eau qui à tout fait.<o:p></o:p>

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       C'est  l'eau qui a d'ailleurs, encore une fois, fait le plus de mal. Les employés de la poste en savent quelque chose. Ils ont travaillé mercredi et jeudi dans de véritables mares et l'on pouvait voir, hier encore, le préposé au guichet par exemple, abrité par un parapluie. Il pleuvait dans les bureaux!<o:p></o:p>

       Le personnel a supporté avec bonne humeur ces inconvénients et ces ennuis. Il avait rivalisé de zèle et de dévouement pendant le sinistre. Après avoir transporté par ordre de M. le sous-préfet, arrivé à la première alarme, les valeurs et les chargements en lieu sûr, dans l'immeuble de M. Bréchard, rue Brison, les employés ont transporté les lettres et les plis à la gare et là, non sans difficulté, ils ont assuré le service. Le classement sans fiches ni casiers a été des plus longs, et le receveur et ses aides ne se sont guère couchés. Grâce à quoi aucun retard dans les courriers ne s'est produit. Il convient de féliciter grandement de ce résultat et de cet effort les employés et leur chef.<o:p></o:p>

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         L'incendie de l'Hôtel des postes n'a pas seulement causé d'importants dégâts matériels, il à fait une victime. C'est en effet à ce sinistre qu'il faut attribuer la mort de M. Claude-Marie Caniveng, encaisseur de la maison Cognard, décédé subitement mercredi soir. M. Caniveng, qui se trouvait déjà fatigué, et qui souffrait, depuis longtemps, d'une maladie de cœur a été si vivement impressionné par l'incendie, qu'il à pris une attaque dont il est mort. Il était âgé de 49 ans et habitait rue de la Cote.

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       Cet incident nous inspire deux réflexions que nous soumettons à qui de droit. Lorsque le feu est annoncé quelque part, le service de la police averti ne pourrait-il pas tout d'abord réquisitionner n'importe qui et, ce qui vaudrait mieux, un ou deux hommes du service des eaux pour traîner sur place immédiatement des tuyaux d'incendie. On éviterait ainsi beaucoup de perte de temps.<o:p></o:p>

       D'autre part, nous avons remarqué l'absence du capitaine des pompiers. Cette absence est naturelle puisque ledit capitaine n'est plus à Roanne, mais à Clermont où il est installé comme architecte.<o:p></o:p>

       N'y aurait-il pas lieu de le remplacer?<o:p></o:p>

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