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Illustration : livres classiques et livres pornographiques
APERCU SUR <st1:PersonName productid="LA LIBRAIRIE A" w:st="on"><st1:PersonName productid="LA LIBRAIRIE" w:st="on">LA LIBRAIRIE</st1:PersonName> A</st1:PersonName> ROANNE <o:p></o:p>
A <st1:PersonName productid="LA FIN DU" w:st="on"><st1:PersonName productid="LA FIN" w:st="on">LA FIN</st1:PersonName> DU</st1:PersonName> XVIIIème SIECLE<o:p></o:p>
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Nous avons donné un compte rendu succinct de linventaire dAndré Boisserand (Bulletin des Amis du Musée hiver 91 été automne 92), un autre inventaire, celui de Michel Jouet est riche denseignements nouveaux et complète en quelque sorte celui de Boisserand. Il apporte des vues plus précises sur le commerce du livre à Roanne, dans le dernier quart du XVIII° siècle. Adrien Isercq, lui aussi, reçoit des gens de justice dans sa boutique de libraire, mais son inventaire na quun intérêt anecdotique.
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Ces archives étaient à longueur de page les titres des uvres des grands écrivains, ceux aussi des auteurs du « second rayon » des pamphlétaires et autres faiseurs de libelles. Tout ce qui est écrit avec ou sans la permission avant <st1:PersonName productid="la R←volution" w:st="on">la Révolution</st1:PersonName>, sy trouve rassemblé. Les Roannais dalors peuvent se procurer sans difficulté, sinon sans risques, rue Bourgneuf ou dans <st1:PersonName productid="la Grande Rue" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Grande" w:st="on">la Grande</st1:PersonName> Rue</st1:PersonName>, de quoi satisfaire leur curiosité. Nous pouvons dire que le choix qui leur était offert prouve bien que les idées alors dans le vent les intéressaient.
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Linventaire de Michel Jouet est celui dun libraire relieur. Nous avons plusieurs fois relevé son nom, lorsquil achète une maison rue Bourgneuf et, en dautres occasions dans les registres paroissiaux ou dans les actes de notaire. Il est cité comme marchand libraire et relieur ou libraire imprimeur. Son acte de décès porte : libraire dans la ville de Roanne. Il est mort le 23 novembre 1777, tué à Saint-Romain-la-Motte dans sa propriété de <st1:PersonName productid="La Michaude. Le" w:st="on">La Michaude. Le</st1:PersonName> 25 novembre, il est inhumé dans cette paroisse proche de Roanne Du fait quil laisse des enfants mineurs, linventaire de ses biens a lieu du 28 novembre au 5 décembre 1777.
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Michel Jouet est bien relieur, cest peut-être sa principale activité et certainement celle qui nous intéresse au premier chef. Les experts trouvent dans les différentes pièces de sa boutique le matériel complet du relieur : presses, instruments de coupe du papier et du carton, outils pour la dorures, des peaux de chagrins, du vélin, de la basane, du papier de toutes qualités et de tous formats. Sur les 2800 volumes recensés alors, près des deux tiers ne sont pas reliés, comme lécrit le scribe, ils sont « en brochure ». Rien détonnant à cela, les imprimeurs expédiaient aux libraires les livres commandés en « feuilles ».
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Avant daborder le contenu de linventaire, arrêtons nous sur un aspect du commerce du livre, à lépoque des faits. Depuis le début de limprimerie, lEtat a exercé une surveillance plus où moins rigoureuse, plus ou moins tolérante sur tout ce qui sortait des presses. A la fin de lAncien Régime, la censure et la répression sévissaient durement pour essayer dendiguer le déferlement des libelles, des pamphlets, de la pornographie, des livres appartenant au « secteur de lillégal, de linterdit, du tabou, qui blessent <st1:PersonName productid="la Religion" w:st="on">la Religion</st1:PersonName>, lEtat ou les murs » (Robert Darnton) la police surveille étroitement les libraires, ceux qui sont pris à vendre cette littérature risquent <st1:PersonName productid="la Bastille" w:st="on">la Bastille</st1:PersonName>, la ruine. Boisserand fuit de Roanne, sans laisser dadresse, abandonnant femme et enfants, pour cela probablement, car nous savons par <st1:PersonName productid="la Soci←t← Typographique" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Soci←t←" w:st="on">la Société</st1:PersonName> Typographique</st1:PersonName> de Neufchâtel son fournisseur, quil commandait certains de ces « livres philosophiques ». Police et douane surveillent les routes et les chemins que suivent les colporteurs et voituriers pour introduire en France ces livres interdits qui sont imprimés hors des frontières, en Suisse, outre-Rhin, aux Pays-Bas. Pour échapper à la curiosité des agents de la répression, les feuillets des livres philosophiques sont mêlés à ceux des livres tolérés. Après mille précautions prises tout au long dun voyage de périls, le tout arrive chez le relieur. Il ny a plus quà trier les feuilles pour reconstituer les livres séditieux et autres. Chez Michel Jouet, ils attendent leur reliure.
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Nous avons été étonné de ne pas trouver chez Boisserand ces libelles et ces pamphlets. Certes, les livres condamnés étaient nombreux, ceux de Voltaire, de Rousseau, de Diderot, de Mably, dHolbach et bien dautres. Nous pensions quavant de fuir, Boisserand les avaient peut-être fait disparaître où quils avaient été saisis auparavant. La mort brutale de Jouet na pas permis de les dissimuler car linventaire commence trois jours après son enterrement.
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Revenons à lensemble des ouvrages découverts chez Michel Jouet, soit 480 titres que nous classerons, pour la commodité de lexposé en rubriques de : littérature = 52% ; Religion = 27% ; Histoire = 8%, et divers = 12%.
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Dans le contingent littérature, les uvres classiques grecques et latines sont peu nombreuses. Il semble bien que nous ayons affaire à des livres de classe car ceux qui sont reliés le sont en basane, ce qui est le plus souvent le cas des manuels scolaires. Les grands écrivains du XVII° et du XVIII° siècles sont largement représentés, soit sous le titre général de « uvres de », soit par le titre dune de leurs uvres : « Candide, lEmile, Psyché, Le Temple de Cnide, Le Sopha par exemple. Les célébrités de moindre importance se trouvent à longueur de page : Bernis, Grécourt, Caracciol, Madame de Staël, labbé Prévost, Destouches, Mercier, Restif de <st1:PersonName productid="la Bretonne. Signalons" w:st="on">la Bretonne. Signalons</st1:PersonName> un ensemble de « Mémoires » de « Lettres », et quelques dictionnaires. Il faut remarquer des écrits dauteurs étrangers : Don Quichotte, le Roland Furieux, le Paradis Perdu, les uvres de Pope, <st1:PersonName productid="la Dunciade" w:st="on">la Dunciade</st1:PersonName> (peut être celle de Pope), les Mille et une nuits, Robinson Crusoë et surtout des romans anglais dont on sait linfluence quils eurent en France sur le goût littéraire : Pamela et Clarisse Harlowe, de Richardson et Tom Jones de Fielding.
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Il y a aussi des pièces de théâtre mais il est difficile dattribuer une paternité aux uvres, et même de savoir, ne connaissant quun seul titre, si nous avons à faire à un roman ou à une pièce de théâtre complètement oubliée.
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Les livres philosophiques, nous savons ce quils sont, tiennent une bonne place : Les Secrets tirés des archives des souverains ; Les Secrets de <st1:PersonName productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:PersonName> des Lettres, Le dictionnaire philosophique des Religions, Les Lettres Iroquoises, Les Lettres Chinoises, Indiennes et Tartares, lEspion Chinois, Le Spectacle de <st1:PersonName productid="la Nature" w:st="on">la Nature</st1:PersonName>, Les Histoires Galantes, Les Loisirs du Chevalier dEon, toutes uvres qui sentent le soufre et lodeur de cachot.
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Enfin des voyages, des poèmes, des recueils de poésie, des revues des journaux. Dans la limite de cet article, nous ne pouvons allonger la liste de ces livres.
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Les écrits qui traitent de la religion et de sa pratique forment 27% de lensemble comme nous lavons signalé plus haut. Certains semblent entrer dans cette catégorie à première vue, mais les titres incomplets et labsence de nom dauteur nous font parfois douter quils sont bien à leur place et quils ne sont pas de virulentes attaques contre la religion. Cependant, la plupart des ouvrages ne laissent aucun doute sur leur contenu : <st1:PersonName productid="La Bible" w:st="on">La Bible</st1:PersonName>, Le Nouveau Testament (est-ce le Nouveau Testament de Quesnel ?), les Epitres, Les Evangiles, LImitation de Jésus-Christ, les Heures de Lyon, le fameux Catéchisme historique qui défie les siècles. Dautres livres, comme nous pouvons nous y attendre, traitent des fins dernières, ils ont pour but de préparer le chrétien au passage dans lautre monde, à laider à supporter les affres de lagonie. Ces ouvrages ne sont pas nouveaux, il existent depuis des décennies voire des siècles ; lAnge Conducteur, lAme sur le Calvaire, Pensez-y bien ou réflexions chrétiennes sur les quatre fins dernières. Le Chemin du Ciel, les Trompettes du Ciel.
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Quelques livres évoquent le Jansénisme toujours dactualité au XVIII° siècle, et tous les évènements moraux et politiques qui en découlent. <st1:PersonName productid="La Bible" w:st="on">La Bible</st1:PersonName> de Royaumont, lAbrégé de <st1:PersonName productid="La Bible" w:st="on">la Bible</st1:PersonName> de Sacy sont Jansénistes. Faut-il attribué à Quesnel : Réflexions et Maxime Morales, alors que le titre de son ouvrage est : Le Nouveau Testament en français avec des réflexions morales. Si cest bien ce livre, cest de lui que furent tirées les cent-une propositions condamnées par la bulle Unigenitus. Un Traité du Formulaire semble bien relatif au Jansénisme. Et puis, nous trouvons « Institution Chrétienne ». Est-ce louvrage célèbre de Calvin : Institution de <st1:PersonName productid="la Religion Chr←tienne" w:st="on">la Religion Chrétienne</st1:PersonName> perdue au milieu de toute cette littérature catholique.
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LHistoire ne réunit quun nombre modeste de titres qui napportent rien doriginal nous semble-t-il, si nous les considérons sous langle du mouvement des idées de lépoque Cinq sont relatifs à lhistoire de lAngleterre, trois à lhistoire de <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName>, un a lAllemagne, un à <st1:PersonName productid="la Su│de" w:st="on">la Suède</st1:PersonName>, un à <st1:PersonName productid="la Suisse" w:st="on">la Suisse</st1:PersonName>, un à lEmpire Ottoman, un à lEurope. Dautres sont consacrés au Prince Eugène, à Turenne, au comte de Saxe, à Duguesclin.
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Dans la dernière rubrique, nous avons regroupé les livres très divers de commerce, de médecine, dagriculture, de géographie, déducation. Citons pour la médecine : Les Aphorismes de Boerhaave, célèbre médecin hollandais, et de Tissot, non moins fameux médecin et hygiéniste suisse : lOnanisme, ouvrage qui sera réédité jusquà la fin du XIX° siècle.
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Pour le commerce, lincontournable Barrême avec ses Comptes Faits ; une Table des Monnaies courantes, un Dictionnaire pour le Commerce, est-ce louvrage de Savary ?
Pour les agriculteurs éclairés, <st1:PersonName productid="la Fermentation" w:st="on">la Fermentation</st1:PersonName> des vins, le Nouveau <st1:PersonName productid="La Quintinie" w:st="on">La Quintinie</st1:PersonName> ou lart du potager et des Observations sur les animaux.
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Le droit se limite à dix titres seulement dont les Maximes de Droit Français et les Lois Civiles de Donnat.
Dans cet ensemble hétéroclite, quelques ouvrages déducation : un Traité de lEducation, une Conduite pour se taire et pour parler, une Instruction dune jeune fille, une Instruction dun jeune enfant, etc.
Nous ne nous attarderons pas sur « quelques vieux livres de Théologie », sur des registres de comptabilité, sur des petits livres blancs, sur des douzaines dalphabets, tant grands que petits ou sur des calendriers et différents articles de papeterie.
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Au terme de ce court exposé, bien court, si nous voulons tenir comte des centaines douvrages que linventaire de Jouet révèle, il faut convenir quun choix important de livres sy trouve réuni. Si nous y ajoutons ce qui sera découvert chez Boisserand quelques années plus tard, le nombre de livres recensés chez ces deux libraires est considérable. De plus, dans ces années de la fin du XVIII° siècle, nous avons connaissance de deux autres libraires à Roanne dont lun est aussi relieur. Ils avaient pignon sur rue et commis de boutique. Nous navons pas dinventaires les concernant.
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Une conclusion rapide nous amène à avancer que le commerce de la librairie à Roanne, malgré la grave crise quil traverse alors, donne aux lecteurs de la ville et du Roannais, la possibilité de se nourrir sans peine de la littérature de leur temps, dans toutes sa complexité et sous tous ses aspects.
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Nous venons décrire que nous navions pas trouvé dinventaires concernant les autres libraires de Roanne. En réalité, Adrien Isecq, libraire et relieur Grand Rue, a bien, le 28 mai 1782, la visite du lieutenant-général Philippe Thévenon, et du procureur fiscal du Baillage qui viennent mettre les scellés sur ses biens, à la suite dune faillite. Lacte dressé par le greffier apprend quil na été trouvé que vingt livres sans indiquer les titres ! Devant létonnement des officiers du Baillage, Isecq précise que ces ouvrages appartiennent à Monsieur Lorange, à monsieur Passinge et à quelques autres. On lui demande alors ainsi quà sa femme et à son commis « daffirmer à main levée que rien na été enlevé ».
Nous supposons, à deux siècles dintervalles, que la notoriété des deux propriétaires cités : monsieur Lorange a été lieutenant-général au Baillage avant monsieur Thévenon, et monsieur Passinge, notable savant naturaliste de Roanne, a suffi à tempérer la curiosité des gens de justice. Nous ne citons cet inventaire quà titre de curiosité.
Références<o:p></o:p>
- Michel Jouet Archives du Baillage de Roanne, Archives départementales de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> à Saint-Etienne. B.620, 28 novembre 1777
- Adrien Isecq Archives du Baillage de Roanne, Archives départementales de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> à Saint-Etienne. B.638, 23 mai 1782
- André Boisserand Archives du Baillage de Roanne, Bibliothèque municipale de Roanne. II B côte 107 N° 2
<o:p style="font-weight: bold;"> </o:p>Article du Docteur Jean Broisin pour la revue N° 2 (année 1994) de « Musées et Patrimoine de Roanne et sa région » éditée par la section Histoire des Amis du Musée Joseph Déchelette
Le docteur Jean Broisin fut depuis sa création en 1966 un membre important de l'Association
Les Chemins du Passé de Saint-Symphorien-de-Lay
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TROISGROS CUISINIERS A ROANNE SEQUENCE SOUVENIR<o:p></o:p>
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En cette année 2008, Pierre Troisgros fêtera ses 80 ans, mais aussi les 40 ans des 3 étoiles du restaurant au prestigieux « Guide Michelin »<o:p></o:p>
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Nous reprenons ci-dessous des éléments dun article paru en Juin 1998 dans le n° 117 de la revue « Roanne Mensuel » éditée par la mairie de Roanne.
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La réussite internationale de <st1:PersonName productid="la Maison Troisgros" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Maison" w:st="on">la Maison</st1:PersonName> Troisgros</st1:PersonName> est dabord celle dune famille qui, depuis trois générations maintenant, sest totalement consacrée à lart du bien manger, à celui du bien recevoir bref à un art de vivre de <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> provinciale, ancrée dans son terroir, en loccurrence, le pays roannais.
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Pierre Troigros, ne se lasse pas de conter lhistoire des cinq couples qui ont bâti ensemble lhistoire de ce restaurant et de cet hôtel qui ont fait connaître Roanne et sa gare, aux quatre coins du monde. Histoire de cette « famille » et dune équipe dune cinquantaine de personnes qui travaillent à ses cotés.
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Dabord celle de Marie et Jean-Baptiste qui quittent leur café bourguignon pour venir simplanter à Roanne à lhôtel des Platanes, juste en face de la gare. « Cest à la fois parce quil avait lambition de devenir restaurateur et hôtelier et parce quil avait lintuition du développement du tourisme, que Jean-Baptiste en 1930, choisit Roanne, sur <st1:PersonName productid="la Nationale" w:st="on">la Nationale</st1:PersonName> 7, étape à mi-chemin entre Paris et le Sud, et sa gare, pour accueillir « les voyageurs du chemin de fer ». Le nouveau nom de lhôtel, « lhôtel Moderne » témoigne de sa foi dans le progrès.
Puis celle des deux frères, Jean et Pierre, réalisant tous deux le rêve du père, être cuisinier, formés dans les meilleurs restaurants français et qui transforment progressivement le café-restaurant du coin en un restaurant fondateur de la nouvelle cuisine française, sans rien perdre de ses valeurs de convivialité et dapparente simplicité. Lhôtel Moderne devient alors « les Frères Troisgros »
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Celle de Pierre avec son épouse au doux nom dOlympe, qui à la mort brutale et prématurée de son frère Jean, va continuer avec bonhomie, lascension internationale de létablissement.
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Celle de Pierre et Michel, le fils cadet, qui apprend son métier dans les grands restaurants de France et à létranger pour élargir ses connaissances.
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Enfin celle de Marie-Pierre et Michel, lavenir, auxquels Pierre transmet en toute confiance les rênes de laffaire. « Ils apportant à la maison une ambiance délicate, raffinée, une simplicité de bon goût ». Pierre ne tarit pas déloges pour sa belle-fille qui a su transformer lhôtel de façon à la fois « dépouillée et précieuse », et lui offrir une quatrième « tour » dans le guide Michelin, en faisant ainsi le seul hôtel de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> classé au sommet. Un de ses plus grands bonheurs avec celui dêtre « roi du chambertin » !
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Cest dans lamour du travail bien fait, dune recherche constante de la qualité des produits, dans lélégance et le sens de laccueil que sest développée <st1:PersonName productid="la Maison Troisgros" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Maison" w:st="on">la Maison</st1:PersonName> Troisgros</st1:PersonName> ; cest aussi avec la nouvelle génération, les qualités quelle entend encore affirmer illustrant la belle phrase de Gault et Millau en 1969 : « La spécialité des Troisgros ? La grande cuisine simple comme chez soi ».
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Deux études, lune dIPSOS, lautre de <st1:PersonName productid="la SOFRES" w:st="on">la SOFRES</st1:PersonName>, montrent que pour les roannais comme pour les ligériens, Troisgros est le meilleur atout de la ville comme du département.
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Elles reconnaissent ainsi que le développement de la célèbre maison à su se faire en parfaite harmonie avec la région et ses produits. La valorisation du vignoble de la côte roannaise, comme de la viande charolaise en sont deux parfaits exemples. Cette reconnaissance dun territoire riche et accueillant qui saccompagne de la réussite internationale, est une heureuse contrepartie à la mondialisation et redonne aussi une bouffée despoir aux régions !
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PIERRE DUMAS <o:p></o:p>
dit « Le martyr du Roannais » (1819 /1900)<o:p></o:p>
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« Le nom de Pierre Dumas rappelle toute une longue série dactes dhumanité, de dévouement et dabnégation dans tout le bassin de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname> où cette honorable famille est avantageusement connue »<o:p></o:p>
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Ainsi débute à la une du bimensuel n° 342 du 15 novembre 1898 « Le Monde Humanitaire », un article consacré à Pierre Dumas, un « héros du devoir » dit « le martyr Roannais », que cette qualification ne semble pas pour autant avoir fait passer de sa réputation en 1898 « dans tout le bassin de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname> » à la postérité.<o:p></o:p>
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De nos jours, seul subsiste, à défaut dune gloire posthume, son tombeau au cimetière de Roanne, au premier rang de lallée 4, au droit carré. Sur des sépultures militaires de la garnison (98 R.I.). Sur limposante stèle qui surmonte le caveau, on peut lire, malgré lérosion du temps qui a rongé la pierre<o:p></o:p>
Pierre Dumas dit le Martyr Roannais<o:p></o:p>
1819/1900<o:p></o:p>
Et reconnaître ses traits de vénérable vieillard, tels que nous les montre la photographie du « Monde Humanitaire », dans le masque en fer forgé plaqué sur la stèle.<o:p></o:p>
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Pierre Dumas est né à Bully (Loire) en 1819, dans une famille de quatorze enfants. Son père, Jean-Claude fut dailleurs maire de Bully ainsi quun de ses frères. Lui-même quitta le pays natal pour venir sinstaller à Roanne où il fonda une boulangerie.<o:p></o:p>
Il appartint en outre au corps des sapeurs-pompiers de la ville.<o:p></o:p>
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Qua donc pu faire notre héros pour mériter un tel qualificatif de « martyr du Roannais » ? Cest ce que nous apprend ce numéro du Monde Humanitaire qui relate pas moins de 325 actes de bravoure à son actif, soulignant quils « sont attestés par de nombreux témoins et dûment légalisés ». Encore est-il indiqué quil aurait pu être cité un plus grand nombre. De plus, il nest pas remonté à la période antérieure à 1858. Il semble donc que Pierre Dumas se soit toujours trouvé à point nommé lorsque se produisait un évènement dramatique, incendie, cheval emballé, noyade, voir agression.<o:p></o:p>
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Découvrons donc ce « Martyr Roannais » à travers les récits pittoresques relevés dans le Monde Humanitaire, de ces nombreux faits divers qui nous font connaître à la fois le courage et les mérites de Pierre Dumas, et aussi quelques aspects de lhistoire locale.<o:p></o:p>
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INCENDIES<o:p></o:p>
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Ainsi, le 15 août 1858, « un incendie se déclare dans la scierie de MM. Guillet et Cie au Coteau. En un clin dil, lincendie qui avait un aliment facile devient un immense brasier menaçant denvahir les maisons voisines. <o:p></o:p>
Au premier appel, M. Pierre Dumas arrive sur les lieux du sinistre et aide à lorganisation des premiers secours. Durant 7 heures, il est resté dans <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>, faisant la chaîne pour alimenter les pompes. Trempé jusquaux os, il fut atteint dune fluxion de poitrine et contracta des rhumatismes qui le firent horriblement souffrir ».<o:p></o:p>
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Le 18 février 1872 « un terrible incendie se déclarait dans la fabrique de coton de M. Roy, de Roanne. Au premier appel, M. Dumas qui appartient à la compagnie des sapeurs-pompiers, fut aussitôt sur les lieux du sinistre. En attendant larrivée des pompes, il dirigea les premiers secours et put sauver une grande quantité de marchandises. Sans ce prompt secours, la maison entière eût été la proie des flammes. Là encore, le brave pompier fut assez grièvement blessé et cloué trois semaines au lit ».<o:p></o:p>
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Le 10 mars 1873 « notre sauveteur contribue puissamment par son intervention à lextinction de lincendie de la maison Pomey, au Coteau.<o:p></o:p>
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Le 14 février 1875 « En 1875, le 14 février, il fut blessé en combattant un incendie qui sétait déclaré dans les ateliers de limprimerie Ferlay ».<o:p></o:p>
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Le 24 juin 1876, « la foudre étant tombée sur le clocher de léglise du Coteau, en pleine nuit, le feu se déclarait. M. Dumas fut lun des premiers sur es lieux. Kil nhésita pas à monter sur le clocher pour diriger le jet de la pompe à incendie. Cette position était des plus périlleuses, car lincendie faisait de grands progrès et menaçait denvahir tout le clocher, dont une des cloches venait de tomber. Il pouvait dun instant à lautre être atteint par les flammes ou entraîné par leffondrement du clocher. Pas un instant le danger put le distraire du devoir et lintrépide et courageux soldat du devoir ne quitta sa place que lorsque le danger eut complètement disparu ».<o:p></o:p>
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Le 21 février 1877 et le 5 septembre « il se distingue dans les incendies de la maison Thoral à Vougy et du café Béroud à Roanne, où il reçut plusieurs contusions ».<o:p></o:p>
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Le 27 mars 1878 « nous retrouvons encore le courageux sauveteur dans les incendies de la maison Lenoir, rue de Saint-Jean et dans celui de la maison Barret, le 18 septembre, où il combattit chaque sinistre avec un égal dévouement, dans le premier il exposa gravement sa vie ».<o:p></o:p>
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Le 1° avril 1879 « Monsieur Dumas se distingua dans un incendie qui éclate rue Traversière. Puis le 29 juin, un incendie éclate chez M. Blettery, de Renaison. M. Dumas se multiplia et parvint à se rendre maître du feu. Le 20 août, il éteignit un commencement dincendie qui sétait déclaré chez les époux Crétin, rue des Planches ; le 7 septembre, à lincendie de la maison Desbenoit frères, aidé du sieur Joannin, il évita de grands malheurs en faisant renverser la vapeur dune machine que les flammes entouraient et qui menaçait de faire explosion ».<o:p></o:p>
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Le 2 décembre, il se distingue à lincendie de la maison Valle, rue Saint-Jean.<o:p></o:p>
Dans la nuit du 12 au 13 août 1884, notre sauveteur se fit remarquer dans lextinction du grand incendie de la scierie Guillet fils et Compagnie.<o:p></o:p>
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Le 21 décembre 1889 « un incendie se déclarait chez Mme Bollus rue des Aqueducs. Arrivé un des premiers, il arrêta les progrès du feu en attendant larrivée des pompiers, les pertes sélevèrent néanmoins à une vingtaine de mille francs.<o:p></o:p>
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Accidents<o:p></o:p>
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En 1866 « pendant les terribles inondations de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>, il se distingue et notamment il sauva M. Thezenas, sous-préfet qui fut pris dans des éboulements où il aurait été entraîné inéluctablement, ainsi que madame Thezenas qui laccompagnait »<o:p></o:p>
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Au mois de février 1869 « le jour de la foire de Thizy (Rhône), M. et Mme Corgier et leur fille se trouvaient en voiture lorsque tout à coup, le cheval, effrayé par le bruit des saltimbanques, prit le mors aux dents, partit à fond de train, renversant trois personnes. La foule effrayée se sauva de toutes parts. Seul le brave Dumas eut le courage daffronter le danger ; sélançant résolument au-devant de lanimal, il le saisit par la crinière et par la bride. Après avoir été traîné sur un espace de <st1:metricconverter productid="300 m│tres" w:st="on">300 mètres</st1:metricconverter> environ, il put maîtriser lanimal au moment où la voiture arrivait au bord dun ravin profond où tout eut été englouti ; grâce au courage de M. Dumas, les trois personnes eurent la vie sauve, le courageux sauveteur en est quitte pour quelques blessures aux bras et aux jambes qui lon forcé à garder le lit pendant six semaines.<o:p></o:p>
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Dans un fait analogue, le 20 mars 1871, le courageux sauveteur Dumas sauve le sieur Fenaillon, âgé de 71 ans, qui venait de recevoir un coup de timon de voiture, et qui eut été certainement écrasé par les roues du véhicule sil ne sétait précipité à son secours pour le sauver dune mort certaine.<o:p></o:p>
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Le 19 septembre suivant, il sauva la vie du sieur Troucy, aubergiste à Ouches, qui était tombé dans un ravin ou il y avait environ 2 ,53 m ; deau. Le malheureux qui amputé dun bras et aurait certainement péri sans le dévouement de m. P. Dumas.<o:p></o:p>
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Le 31 mars 1873, vers 7 heures du soir, le courrier de Saint-Just-en Chevalet, tout chargé de conscrits qui chantaient arrivait à fond de train dans le faubourg Clermont. Monsieur Dumas qui passait à ce moment, aperçut le sieur Breton, âgé de 72 ans, à quelques pas seulement de la voiture ; les appels faits au cocher nétant pas entendus, et comme il ny avait pas une seconde à perdre, M. Dumas sélança résolument à la tête des chevaux, au risque dêtre broyé lui-même, et parvint à les arrêter juste au moment où le malheureux vieillard allait être écrasé par les roues de la voiture après avoir été piétiné par les chevaux. Notre ami prodigua ensuite des soins empressés au blessé et le fit conduire dans sa famille, au faubourg Mulsant où il courut chercher un médecin quil paya lui-même.<o:p></o:p>
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Le 23 juin 1875, il arrête u n cheval emporté et « vite ainsi de grands dangers. Le 10 septembre, il renouvelle ses exploits en sélançant à la tête dun cheval emporté et, après une lutte terrible, parvient à dompter lanimal qui semait leffroi sur son passage. Dans cette circonstance périlleuse, il avait encore courageusement exposé sa vie.<o:p></o:p>
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Le 11 mars 1877, il avait sauvé dune mort certaine un vieillard de 65 ans au moment où il allait être broyé par deux voitures entre lesquelles il avait été pris, il ne dut son salut quau prompt secours de Dumas, et sans lui, il eût été infailliblement écrasé.<o:p></o:p>
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Le 15 avril 1878, il porta secours à n malheureux charpentier tombé dune bâtisse en construction et lui prodigua des soins empressés.<o:p></o:p>
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Le 20 juin 1879, un cheval attelé à une voiture dans laquelle se trouvaient deux personnes, prit peur et semballe, la rue était pleine de monde et des accidents étaient à redouter ; mais heureusement <st1:personname productid="la Providence" w:st="on">la Providence</st1:personname> veillait et M. Dumas survint qui sélança hardiment à la tête du cheval et le maîtrisa, malheureusement il fut blessé à la main droite.<o:p></o:p>
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Le 10 juillet, il porta secours à M. L. Cherpin qui, par suite dun choc, avait été précipité de sa voiture.<o:p></o:p>
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Le 25 septembre, il porte secours à un jeune home tombé sous une voiture.<o:p></o:p>
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Le 3 novembre, il arrête un cheval emporté au moment où la rue était pleine denfants qui sortaient de lécole, il a certainement évité des accidents graves.<o:p></o:p>
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Le 26 janvier <st1:metricconverter productid="1880, M" w:st="on">1880, M</st1:metricconverter>. Dumas fut blessé en tombant sous une voiture chargée pour éviter que des enfants ne fussent atteints par ladite voiture.<o:p></o:p>
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Agressions<o:p></o:p>
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Le 22 septembre 1878, vers minuit, trois jeunes filles, les surs Bussy, étaient accostées par des malfaiteurs qui voulaient leur faire un mauvais parti, leurs appels désespérés furent entendus de M. Dumas qui sélança à leur secours, les vagabonds senfuirent, laissant les malheureuses couvertes de sang. Sans le secours de M. Dumas, les pauvres filles auraient sans doute été assassinées.<o:p></o:p>
Le mois suivant, il arrêtait un malfaiteur.<o:p></o:p>
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Le 4 mai 1879, dans la nuit, il donna chasse à des malfaiteurs.<o:p></o:p>
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Le 4 octobre <st1:metricconverter productid="1882, M" w:st="on">1882, M</st1:metricconverter>. Dumas sauve la vie du sieur Recorbet, en désarmant un misérable qui voulait le tuer.<o:p></o:p>
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En décembre 1884, il nhésita pas à désarmer un homme armé dun révolver, qui menaçait la sécurité publique.<o:p></o:p>
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En septembre 1886, il contribue à larrestation dun malfaiteur dangereux.<o:p></o:p>
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A terme de cette longue litanie dactes héroïques, on comprend que Pierre Dumas ait suscité ladmiration de ses contemporains et attiré lattention des autorités.<o:p></o:p>
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On apprend en effet que « le 19 novembre 1878, le gouvernement lui décernait une médaille dhonneur, en argent, de 2° classe, pour ses nombreux actes de courage. Le 19 mars <st1:metricconverter productid="1888, M" w:st="on">1888, M</st1:metricconverter>. le Ministre de lIntérieur lui accordait à nouveau une médaille en argent de 2° classe, pour avoir exposé sa vie en combattant de nombreux incendies, et en arrêtant des chevaux emportés ». <o:p></o:p>
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Le 27 novembre 1894, un décret du ministre de lIntérieur « lui attribuait une nouvelle médaille en argent, cette foi-ci de 1ère classe, pour récompenser ses actes de dévouement de 1878 à 1888 ».<o:p></o:p>
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Enfin le « 24 mars 1897, le gouvernement honorait pour la quatrième fois, ce héros, surnommé le Martyr Roannais, en lui décernant la médaille dhonneur en or de 2° classe ».<o:p></o:p>
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Outre ces distinctions officielles, Pierre Dumas, au cours de sa longue carrière de sauveteur, fut distingué par nombre dassociation au nom évocateur : Société des sauveteurs de <st1:personname productid="la Seine" w:st="on">la Seine</st1:personname> », Société nationale dencouragement, Union centrale des sauveteurs, Société des Chevaliers sauveteurs des Alpes-Maritimes, Société nationale de sauvetage.<o:p></o:p>
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Pierre Dumas était devenu si populaire en France que lAcadémie Française elle-même « tint à lhonneur de lui offrir un prix dans sa séance solennelle de novembre 1897 : le prix Honoré-de-Sussy et une médaille de 1 000 francs consacrant une vie entière dhonneur, de courage, dabnégation, de dévouement et de charité ».<o:p></o:p>
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Hélas, toutes ces actions lui valurent dautres retombées que ces distinctions, car il fut affligé « dinfirmités et de lésions contractées par les accidents nombreux en sauvant ses semblables qui assombrirent sa vieillesse ».<o:p></o:p>
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Ceci ne lempêcha pas en effet de connaître une longévité exceptionnelle, compte tenu de la durée moyenne de la vie à cette époque, puisquil vécut jusquà 80 ans passés. Il est décédé le 19 février 1900 à Roanne en son domicile de la rue Sainte-Elisabeth.<o:p></o:p>
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Saluons donc comme il se doit ce glorieux fils de notre Roannais dont la vie exemplaire mériterait sans doute dêtre connue de nos enfants, prompts à senflammer pour Zorro, Superman ou autres héros de séries télévisées, connue aussi des adultes daujourdhui qui se montent parfois bien indifférents aux drames de la rue ou de leur voisinage, par manque de courage ou pour ne pas avoir dhistoires.<o:p></o:p>
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Article de Pierre Basset pour la revue N° 4 de « Musées et Patrimoine de Roanne et sa région » éditée par la section Histoire des Amis du Musée Joseph Déchelette.<o:p></o:p>
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LE CHATEAU DES COTES<o:p></o:p>
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Le bitume du boulevard Bernard Palissy recouvre aujourdhui où jusquen 1906 broutaient les vaches et picoraient dindons et poules dun bâtiment agricole.<o:p></o:p>
Cette « ferme des Côtes » faisait partie dun vaste domaine : outre la ferme, le clos des Côtes comprenait une spacieuse villa italienne, dite « Château des Côtes », et sous lappellation dorangerie, une construction servant à la fois de logement au jardinier, et de jardin dhiver.<o:p></o:p>
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Lorsque, en 1853, le manufacturier Desbenoit, propriétaire à Roanne dune tannerie spécialisée dans le cuir pour chaussures et sellerie, fit lacquisition de cette propriété, elle sétendait de la route de Charlieu jusquau bord du canal.<o:p></o:p>
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Cela ne représentait pourtant quune petite partie de lancienne Terre des Côtes qui couvrait au siècle précédent <st1:metricconverter productid="22 hectares" w:st="on">22 hectares</st1:metricconverter> dun seul tenant. Car, au XVI° siècle, le fief des Côtes se partageait avec le fief de Fontenille, la longue berge sablonneuse qui, en aval de Roanne, limitait le cours de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> du côté du couchant. Un des premiers propriétaires en fut Noble Guillaume de <st1:PersonName productid="la Salle" w:st="on">la Salle</st1:PersonName> qui ajouta à son nom, en 1613, celui de seigneur dAmaranthe, de <st1:PersonName productid="la Livatte" w:st="on">la Livatte</st1:PersonName> et des Côtes. En 1622, sa veuve, Philiberte de Crezolles, revendit le tènement des Côtes à Louis Valance, juge et châtelain du duché de Roannais.<o:p></o:p>
Cette vente passée par-devant Marcellin, notaire royal à Roanne, fut payée pour partie en pistoles dEspagne, et complétée par « une esguière dargent valant <st1:metricconverter productid="75 livres" w:st="on">75 livres</st1:metricconverter>, pour espingles ».<o:p></o:p>
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Les héritiers de Louis Valance possédèrent les Côtes pendant un siècle. Ils ny firent sans doute que peu daménagements, peut-être vivaient-ils sur une autre propriété ? Car un rappel de fief de 1682 mentionne au lieu des Côtes « une maison servant de ferme avec près, terres, jardin, pasquiers et colombiers », et cette maison ne se compose que « dune grande pièce basse et de deux petites hautes ».<o:p></o:p>
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En 1721, les Hue succèdent aux Valance. Charles Hue, receveur au grenier à sel de Roanne, sattribua immédiatement le titre de seigneur des Côtes, mais continua à résider à Roanne, rue des Ursulines, en face de léglise Saint-Etienne. Laîné de ses dix-sept enfants, prénommé Claude hérita la charge de receveur des gabelles, et le titre de seigneur des Côtes. Cest lui qui en 1754 fut pris quelques instants en otage par le fameux Mandrin et ses troupes, et contraint de leur ouvrir sa caisse. Après sa mort, le fief des Côtes passa à son neveu C.M. Hue, qui ayant également hérité de Charles-César de <st1:PersonName productid="la Blanche" w:st="on">la Blanche</st1:PersonName>, en prit le nom et les armes.<o:p></o:p>
Il semble que ce Claude-Marie Hue de <st1:PersonName productid="la Blanche" w:st="on">la Blanche</st1:PersonName> ait apporté un peu de confort à son habitation des Côtes où sa famille vécut, alors quen 1793, arrêté comme suspect, il était emprisonné à Feurs. Libéré après le 9 Thermidor, il fut nommé par ces concitoyens membre du directoire de district.<o:p></o:p>
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Sa fille, madame Hue de Grobois, se fixa aux Côtes dont elle aménagea sans doute la résidence, puisque labbé Prajoux parle dune « modeste gentilhommière ». Cest là quen 1802, le mystérieux bandit Rio de Panama exerça sur elle un chantage par des demandes de rançons adressées à « Madame Grosbois, bourgeoise, demeurant à <st1:PersonName productid="la Cte" w:st="on">la Côte</st1:PersonName>, entre lhôpital et le moulin ». Sous Louis XVIII, madame Hue de Grosbois habitait encorde aux Côtes. Lune de ses contemporaines écrivait que « Elle était très aimable, et on se réunissaient chez elle pour faire la partie ».<o:p></o:p>
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A sa mort, sous la monarchie de Juillet, la terre des Côtes fut vendue au docteur Gubian, maire de Roanne celui-là même qui en 1838 fit installer dans la ville les cinquante premières lanternes à gaz. Il se fit construire ce que les Roannais appelèrent un peu pompeusement le château des Côtes. Cétait une somptueuse villa de style italien.<o:p></o:p>
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Il sacrifia une part importante de son exploitation agricole pour planter autour de sa villa un vaste parc riche dessences variées, et conçu avec beaucoup de goût, mais dont il neut pas le loisir de profiter longtemps.<o:p></o:p>
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Après la mort du docteur Gubian, les Côtes passèrent à sa fille madame Martin mariée à Tarare avec un important industriel.<o:p></o:p>
Comme lascension du col du Pin Bouchain rendait laborieux à lépoque, les trajets Roanne Tarare, les Martin délaissèrent les Côtes et finirent par les vendre à monsieur de Larnage, juge au tribunal de Roanne, qui y demeura jusquà sa retraite en 1883.<o:p></o:p>
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Cest alors que lindustriel Desbenoit acheta le clos des Côtes. Le parc, arrivé à sa plénitude, cachait le château au regard des curieux, et en faisait un décor idyllique. Un sentier ombragé descendait en pente douce jusquaux rives du canal dont les eaux étaient alors limpides. Cet environnement paradisiaque se prolongea vingt ans <o:p></o:p>
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Mais en 1903, cédant aux pressions de la municipalité et de son maire Joanny Augé, la famille Desbenoit céda à la ville une partie de sa propriété pour permettre laménagement de plusieurs avenues.<o:p></o:p>
Le 5 février 1906, le conseil municipal approuva cette réalisation : « deux boulevards de quinze mètres de largeur ont été ouverts à travers le parc des Côtes, lun conduisant du boulevard de <st1:PersonName productid="la Livatte" w:st="on">la Livatte</st1:PersonName> jusqu'au quai du canal, lautre aboutissant au quai du bassin. De plus on a ouvert une rue de douze mètres partant de la rue de lHôpital pour aboutir au boulevard de la liberté ».<o:p></o:p>
A la même période, monsieur Desbenoit fut pratiquement contraint dabandonner une bande de terrain de quatre mètres de largeur sur la rive du canal pour permettre laménagement dun quai.<o:p></o:p>
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Pour le tracé de ces différentes artères, il fallut mutiler le parc. On abattit les arbres septuagénaires du docteur Gubian et quelques cèdres du Liban bicentenaires. Les Côtes y perdirent beaucoup de leur charme. Avec lenclavement elles perdirent aussi leur tranquillité, la circulation croissante et le développement de la motorisation déversèrent sur le château décibels et pollution. Finis pour les enfants de la famille et leurs petits camarades les jeux sur la murette de lorangerie, finies les promenades prolongées jusquaux eaux transparentes du canal.<o:p></o:p>
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Bibliophile insigne, monsieur Léon Desbenoit, le dernier propriétaire des Côtes, dans sa majestueuse bibliothèque, dut protéger ses incunables de la poussière du boulevard, et sa femme Frédérique Gauthier, pianiste internationale, ne pouvait plus préparer ses récitals sans fermer les fenêtres du salon de musique.<o:p></o:p>
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Vers 1960, les religieuses de la congrégation des surs Saint Charles, propriétaires et enseignantes du collège de jeunes filles de <st1:PersonName productid="la Charit←" w:st="on">la Charité</st1:PersonName>, sinquiétant pour leur avenir : le plan prévu pour la futur avenue de Lyon allait traversait leurs cours et frôler leurs murs. Elles projetèrent de construire un nouvel établissement scolaire. A cet effet, monsieur Desbenoit leur céda sa propriété. Mais le projet des religieuses, trop ambitieux, échoua. Elles revendirent le clos des Côtes à la ville de Roanne, qui y construisit peu avant 1960 un ensemble immobilier comprenant une centrale thermique, une blanchisserie, des services techniques, logements dinternes, garages.<o:p></o:p>
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Un passage supérieur, surplombant le boulevard Palissy relie aujourdhui lancien clos des Côtes à la construction principale du Centre hospitalier. Bien peu des usagers de cette passerelle, bien peu des automobilistes qui circulent sur le boulevard Palissy évoquent encore lancien décor, le château des Côtes, son parc, sa ferme et son orangerie sous les frondaisons.<o:p></o:p>
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Jacques Chaize (Revue N°4 MUSEES ET PATRIMOINE de Roanne et sa région)<o:p></o:p>
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