•  Illustration : livres classiques et livres pornographiques

    APERCU SUR <st1:PersonName productid="LA LIBRAIRIE A" w:st="on"><st1:PersonName productid="LA LIBRAIRIE" w:st="on">LA LIBRAIRIE</st1:PersonName> A</st1:PersonName> ROANNE <o:p></o:p>

    A <st1:PersonName productid="LA FIN DU" w:st="on"><st1:PersonName productid="LA FIN" w:st="on">LA FIN</st1:PersonName> DU</st1:PersonName> XVIIIème SIECLE<o:p></o:p>

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    Nous avons donné un compte rendu succinct de l’inventaire d’André Boisserand (Bulletin des Amis du Musée – hiver 91 – été automne 92), un autre inventaire, celui de Michel Jouet est riche d’enseignements nouveaux et complète en quelque sorte celui de Boisserand. Il apporte des vues plus précises sur le commerce du livre à Roanne, dans le dernier quart du XVIII° siècle. Adrien Isercq, lui aussi, reçoit des gens de justice dans sa boutique de libraire, mais son inventaire n’a qu’un intérêt anecdotique.

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    Ces archives étaient à longueur de page les titres des œuvres des grands écrivains, ceux aussi des auteurs du « second rayon » des pamphlétaires et autres  faiseurs de libelles. Tout ce qui est écrit avec ou sans la permission avant <st1:PersonName productid="la R←volution" w:st="on">la Révolution</st1:PersonName>, s’y trouve rassemblé. Les Roannais d’alors peuvent se procurer sans difficulté, sinon sans risques, rue Bourgneuf ou dans <st1:PersonName productid="la Grande Rue" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Grande" w:st="on">la Grande</st1:PersonName> Rue</st1:PersonName>, de quoi satisfaire leur curiosité. Nous pouvons dire que le choix qui leur était offert prouve bien que les idées alors dans le vent les intéressaient.

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    L’inventaire de Michel Jouet est celui d’un libraire relieur. Nous avons plusieurs fois relevé son nom, lorsqu’il achète une maison rue Bourgneuf et, en d’autres occasions dans les registres paroissiaux ou dans les actes de notaire. Il est cité comme marchand libraire et relieur  ou libraire imprimeur. Son  acte de décès porte : libraire dans la ville de Roanne. Il est mort le 23 novembre 1777, tué à Saint-Romain-la-Motte dans sa propriété de <st1:PersonName productid="La Michaude. Le" w:st="on">La Michaude. Le</st1:PersonName>  25 novembre, il est inhumé dans cette paroisse proche de Roanne…Du fait qu’il laisse des enfants mineurs, l’inventaire de ses biens a lieu du 28 novembre au 5 décembre 1777.

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    Michel Jouet est bien relieur, c’est peut-être sa principale activité et certainement celle qui nous intéresse au premier chef. Les experts trouvent dans les différentes pièces de sa boutique le matériel complet du relieur : presses, instruments de coupe du papier et du carton, outils pour la dorures, des peaux de chagrins, du vélin, de la basane, du papier de toutes qualités et de tous formats. Sur les 2800 volumes recensés alors, près des deux tiers ne sont pas reliés, comme l’écrit le scribe, ils sont « en brochure ». Rien d’étonnant à cela, les imprimeurs expédiaient aux libraires les livres commandés en « feuilles ».

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    Avant d’aborder le contenu de l’inventaire, arrêtons nous sur un aspect du commerce du livre, à l’époque des faits. Depuis le début de l’imprimerie, l’Etat a exercé une surveillance plus où moins rigoureuse, plus ou moins tolérante sur tout ce qui sortait des presses. A la fin de l’Ancien Régime, la censure et la répression sévissaient durement pour essayer d’endiguer le déferlement des libelles, des pamphlets, de la pornographie, des livres appartenant au « secteur de l’illégal, de l’interdit, du tabou, qui blessent <st1:PersonName productid="la Religion" w:st="on">la Religion</st1:PersonName>, l’Etat ou les mœurs » (Robert Darnton) la police surveille étroitement les libraires, ceux qui sont pris à vendre cette littérature risquent <st1:PersonName productid="la Bastille" w:st="on">la Bastille</st1:PersonName>, la ruine. Boisserand fuit de Roanne, sans laisser d’adresse, abandonnant femme et enfants, pour cela probablement, car nous savons par <st1:PersonName productid="la Soci←t← Typographique" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Soci←t←" w:st="on">la Société</st1:PersonName> Typographique</st1:PersonName> de Neufchâtel son fournisseur, qu’il commandait certains de ces « livres philosophiques ». Police et douane surveillent les routes et les chemins que suivent les colporteurs et voituriers pour introduire en France ces livres interdits qui sont imprimés hors des frontières, en Suisse, outre-Rhin, aux Pays-Bas. Pour échapper à la  curiosité des agents de la répression, les feuillets des livres philosophiques sont mêlés à ceux des livres tolérés. Après mille précautions prises tout au long d’un voyage de périls, le tout arrive chez le relieur. Il n’y a plus qu’à trier les feuilles pour reconstituer les livres séditieux et autres. Chez Michel Jouet, ils attendent leur reliure.

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    Nous avons été étonné de ne pas trouver chez Boisserand ces libelles et ces pamphlets. Certes, les livres condamnés étaient nombreux, ceux de Voltaire, de Rousseau, de Diderot, de Mably, d’Holbach et bien d’autres. Nous pensions qu’avant de fuir, Boisserand les avaient peut-être fait disparaître où qu’ils avaient été saisis auparavant. La mort brutale de Jouet n’a pas permis de les dissimuler car l’inventaire commence trois jours après son enterrement.

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    Revenons à l’ensemble des ouvrages découverts chez Michel Jouet, soit 480 titres que nous classerons, pour la  commodité de l’exposé en rubriques de : littérature = 52% ; Religion = 27% ; Histoire = 8%, et divers = 12%.

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    Dans le contingent littérature, les œuvres classiques grecques et latines sont peu nombreuses. Il semble bien que nous ayons affaire à des livres de classe car ceux qui sont reliés le sont en basane, ce qui est le plus souvent le cas des manuels scolaires. Les grands écrivains du XVII° et du XVIII° siècles sont largement représentés, soit sous le titre général de « Œuvres de », soit par le titre d’une de leurs œuvres : « Candide, l’Emile, Psyché, Le Temple de  Cnide, Le Sopha par exemple. Les célébrités de moindre importance se trouvent à longueur de page : Bernis, Grécourt, Caracciol, Madame de Staël, l’abbé Prévost, Destouches, Mercier, Restif de <st1:PersonName productid="la Bretonne. Signalons" w:st="on">la Bretonne. Signalons</st1:PersonName> un ensemble de « Mémoires » de « Lettres », et quelques dictionnaires. Il faut remarquer des écrits d’auteurs étrangers : Don Quichotte, le Roland Furieux, le Paradis Perdu, les œuvres de Pope, <st1:PersonName productid="la Dunciade" w:st="on">la Dunciade</st1:PersonName> (peut être celle de Pope), les Mille et une nuits, Robinson Crusoë et surtout des romans anglais… dont on sait l’influence qu’ils eurent en France sur le goût littéraire : Pamela et Clarisse Harlowe, de Richardson et Tom Jones de Fielding.

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    Il y a aussi des pièces de théâtre mais il est difficile d’attribuer une paternité aux œuvres, et même de savoir, ne connaissant qu’un seul titre, si nous avons à faire à un roman ou à une pièce de théâtre complètement oubliée.

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    Les livres philosophiques, nous savons ce qu’ils sont, tiennent une bonne place : Les Secrets tirés des archives des souverains ; Les Secrets de <st1:PersonName productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:PersonName> des Lettres, Le dictionnaire philosophique des Religions, Les Lettres Iroquoises, Les Lettres Chinoises, Indiennes et Tartares, l’Espion Chinois, Le Spectacle de <st1:PersonName productid="la Nature" w:st="on">la Nature</st1:PersonName>, Les Histoires Galantes, Les Loisirs du Chevalier d’Eon, toutes œuvres qui sentent le soufre et l’odeur de cachot.

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    Enfin des voyages, des poèmes, des recueils de poésie, des revues des journaux. Dans la limite de cet article, nous ne pouvons allonger la liste de ces livres.

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    Les écrits qui traitent de la religion et de sa pratique forment 27% de l’ensemble comme nous l’avons signalé plus haut. Certains semblent entrer dans cette catégorie à première vue, mais les titres incomplets et l’absence de nom d’auteur nous font parfois douter qu’ils sont bien à leur place et qu’ils ne sont pas de virulentes attaques contre la religion. Cependant, la plupart des ouvrages ne laissent aucun doute sur leur contenu : <st1:PersonName productid="La Bible" w:st="on">La Bible</st1:PersonName>, Le Nouveau Testament (est-ce le Nouveau Testament de Quesnel ?), les Epitres, Les Evangiles, L’Imitation de Jésus-Christ, les Heures de Lyon, le fameux Catéchisme historique qui défie les siècles. D’autres livres, comme nous pouvons nous y attendre, traitent des fins dernières, ils ont pour but de préparer le chrétien au passage dans l’autre monde, à l’aider à supporter les affres de l’agonie. Ces ouvrages ne sont pas nouveaux, il existent depuis des décennies voire des siècles ; l’Ange Conducteur, l’Ame sur le Calvaire, Pensez-y bien ou réflexions chrétiennes sur les quatre fins dernières. Le Chemin du Ciel, les Trompettes du Ciel.

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    Quelques livres évoquent le Jansénisme toujours d’actualité au XVIII° siècle, et tous les évènements moraux et politiques qui en découlent. <st1:PersonName productid="La Bible" w:st="on">La Bible</st1:PersonName> de Royaumont, l’Abrégé de <st1:PersonName productid="La Bible" w:st="on">la Bible</st1:PersonName> de Sacy sont Jansénistes. Faut-il attribué à Quesnel : Réflexions et Maxime Morales, alors que le titre de son ouvrage est : Le Nouveau Testament en français avec des réflexions morales. Si c’est bien ce livre,  c’est de lui que furent tirées les cent-une propositions condamnées par la bulle Unigenitus. Un Traité du Formulaire semble bien relatif au Jansénisme. Et puis, nous trouvons « Institution Chrétienne ». Est-ce l’ouvrage célèbre de Calvin : Institution de <st1:PersonName productid="la Religion Chr←tienne" w:st="on">la Religion  Chrétienne</st1:PersonName> perdue au milieu de toute cette littérature catholique.

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    L’Histoire ne réunit qu’un nombre modeste de titres qui n’apportent  rien d’original nous semble-t-il, si nous les considérons sous l’angle du mouvement des idées de l’époque…Cinq sont relatifs à l’histoire de l’Angleterre, trois à l’histoire de <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName>, un a l’Allemagne, un à <st1:PersonName productid="la Su│de" w:st="on">la Suède</st1:PersonName>, un à <st1:PersonName productid="la Suisse" w:st="on">la Suisse</st1:PersonName>, un à l’Empire Ottoman, un à l’Europe. D’autres sont consacrés au Prince Eugène, à Turenne, au comte de Saxe, à Duguesclin.

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    Dans la dernière rubrique, nous avons regroupé les livres très divers de commerce, de médecine, d’agriculture, de géographie, d’éducation. Citons pour la médecine : Les Aphorismes de Boerhaave, célèbre médecin hollandais, et de Tissot, non moins fameux médecin et hygiéniste suisse : l’Onanisme, ouvrage qui sera réédité jusqu’à la fin du XIX° siècle.

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    Pour le commerce, l’incontournable Barrême avec ses Comptes Faits ; une Table des Monnaies courantes, un Dictionnaire pour le Commerce, est-ce l’ouvrage de Savary ?

    Pour les agriculteurs éclairés, <st1:PersonName productid="la Fermentation" w:st="on">la Fermentation</st1:PersonName> des vins, le Nouveau <st1:PersonName productid="La Quintinie" w:st="on">La Quintinie</st1:PersonName> ou l’art du potager et des Observations sur les animaux.

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    Le droit se limite à dix titres seulement dont les Maximes de Droit Français et les Lois Civiles de Donnat.

    Dans cet ensemble hétéroclite, quelques ouvrages d’éducation : un Traité de l’Education, une Conduite pour se taire et pour parler, une Instruction d’une jeune fille, une Instruction d’un jeune enfant, etc.

    Nous ne nous attarderons pas sur « quelques vieux livres de Théologie », sur des registres de comptabilité, sur des petits livres blancs, sur des douzaines d’alphabets, tant grands que petits ou sur des calendriers et différents articles de papeterie.

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    Au terme de ce court exposé, bien court, si nous voulons tenir comte des centaines d’ouvrages que l’inventaire de Jouet révèle, il faut convenir qu’un choix important de livres s’y trouve réuni. Si nous y ajoutons ce qui sera découvert chez Boisserand quelques années plus tard, le nombre de livres recensés chez ces deux libraires est considérable. De plus, dans ces années de la fin du XVIII° siècle, nous avons  connaissance de deux autres libraires à Roanne dont l’un est aussi relieur. Ils avaient pignon sur rue et commis de boutique. Nous n’avons pas d’inventaires les concernant.

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    Une conclusion rapide nous amène à avancer que le commerce de la librairie à Roanne, malgré la grave crise qu’il traverse alors, donne aux lecteurs de la ville et du Roannais, la possibilité de se nourrir sans peine de la littérature de leur temps, dans toutes sa complexité et sous tous ses aspects.

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    Nous venons d’écrire que nous n’avions pas trouvé d’inventaires concernant les autres libraires de Roanne. En réalité, Adrien  Isecq,  libraire et relieur Grand Rue, a bien, le 28 mai 1782, la visite du lieutenant-général Philippe Thévenon, et du procureur fiscal du Baillage qui viennent mettre les scellés sur ses biens, à la suite d’une faillite. L’acte dressé par le greffier apprend qu’il n’a été trouvé que vingt livres sans indiquer les titres ! Devant l’étonnement des officiers du Baillage, Isecq précise que ces ouvrages appartiennent à Monsieur Lorange, à monsieur Passinge et à quelques autres. On lui demande alors ainsi qu’à sa femme et à son commis « d’affirmer à main levée que rien n’a été enlevé ».

    Nous supposons, à deux siècles d’intervalles, que la notoriété des deux propriétaires cités : monsieur Lorange a été lieutenant-général au Baillage avant monsieur Thévenon, et monsieur Passinge, notable savant naturaliste de Roanne, a suffi à tempérer la curiosité des gens de justice. Nous ne citons cet inventaire qu’à titre de curiosité.

    Références<o:p></o:p>

     - Michel Jouet Archives du Baillage de Roanne, Archives départementales de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> à Saint-Etienne. B.620, 28 novembre 1777

     - Adrien Isecq Archives du Baillage de Roanne, Archives départementales de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> à Saint-Etienne. B.638, 23 mai 1782

     - André Boisserand Archives du Baillage de Roanne, Bibliothèque municipale de Roanne. II B côte 107 N° 2

    <o:p style="font-weight: bold;"> </o:p>Article du Docteur Jean Broisin pour la revue N° 2 (année 1994) de  « Musées et Patrimoine de Roanne et sa région » éditée par la section Histoire des Amis du Musée Joseph Déchelette

    Le docteur Jean Broisin fut depuis sa création en 1966 un membre important de l'Association

    Les Chemins du Passé de Saint-Symphorien-de-Lay

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    TROISGROS CUISINIERS A ROANNE SEQUENCE SOUVENIR<o:p></o:p>

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     En cette année 2008, Pierre Troisgros fêtera ses 80 ans, mais aussi les 40 ans des 3 étoiles du restaurant au prestigieux « Guide Michelin »<o:p></o:p>

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    Nous reprenons ci-dessous des éléments d‘un article paru en Juin 1998 dans le n° 117 de la revue « Roanne Mensuel » éditée par la mairie de Roanne.

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    La réussite internationale de <st1:PersonName productid="la Maison Troisgros" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Maison" w:st="on">la Maison</st1:PersonName> Troisgros</st1:PersonName> est d’abord celle d’une famille qui, depuis trois générations maintenant, s’est totalement consacrée à l’art du bien manger, à celui du bien recevoir…bref à un art de vivre de <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> provinciale, ancrée dans son terroir, en l’occurrence, le pays roannais.

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    Pierre Troigros, ne se lasse pas de conter l’histoire des cinq couples qui ont bâti ensemble l’histoire de ce restaurant et de cet hôtel qui ont fait connaître Roanne et sa gare, aux quatre coins du monde. Histoire de cette « famille » et d’une équipe d’une cinquantaine de personnes qui travaillent à ses cotés.

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    D’abord celle de Marie et Jean-Baptiste qui quittent leur café bourguignon pour venir s’implanter à Roanne à l’hôtel des Platanes, juste en face de la gare. « C’est à la fois parce qu’il avait l’ambition de devenir restaurateur et hôtelier et parce qu’il avait l’intuition du développement du tourisme, que Jean-Baptiste en 1930, choisit Roanne, sur <st1:PersonName productid="la Nationale" w:st="on">la Nationale</st1:PersonName> 7, étape à mi-chemin entre Paris et le Sud,  et sa gare, pour accueillir « les voyageurs du chemin de fer ». Le nouveau nom de l’hôtel, « l’hôtel Moderne » témoigne de sa foi dans le progrès.

    Puis celle des deux frères, Jean et Pierre, réalisant tous deux le rêve du père, être cuisinier, formés dans les meilleurs restaurants français et qui transforment progressivement le café-restaurant du coin en un restaurant fondateur de la nouvelle cuisine française, sans rien perdre de ses valeurs de convivialité et d’apparente simplicité. L’hôtel Moderne devient alors « les Frères Troisgros »

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    Celle de Pierre avec son épouse au doux nom d’Olympe, qui à la mort brutale et prématurée de son frère Jean,  va continuer avec bonhomie, l’ascension internationale de l’établissement.

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    Celle de Pierre et Michel, le fils cadet, qui apprend son métier dans les grands restaurants de France et à l’étranger pour élargir ses connaissances.

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    Enfin celle de Marie-Pierre et Michel, l’avenir, auxquels Pierre transmet en toute confiance les rênes de l’affaire. « Ils apportant à la maison une ambiance délicate, raffinée, une simplicité de bon goût ». Pierre ne tarit pas d’éloges pour sa belle-fille qui a su transformer l’hôtel de façon à la fois «  dépouillée et précieuse », et lui offrir une quatrième « tour » dans le guide Michelin, en faisant ainsi le seul   hôtel de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> classé  au sommet. Un de ses plus grands bonheurs avec celui d’être « roi du chambertin » !

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    C’est dans l’amour du travail bien fait, d’une recherche constante de la qualité des produits, dans l’élégance et le sens de l’accueil que s’est développée <st1:PersonName productid="la Maison Troisgros" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Maison" w:st="on">la Maison</st1:PersonName> Troisgros</st1:PersonName> ; c’est aussi avec la nouvelle génération, les qualités qu’elle entend encore affirmer illustrant la belle phrase de Gault et Millau en 1969 : « La spécialité des Troisgros ? La grande cuisine simple comme chez soi ».

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    Deux études, l’une d’IPSOS, l’autre de <st1:PersonName productid="la SOFRES" w:st="on">la SOFRES</st1:PersonName>, montrent que pour les roannais comme pour les ligériens, Troisgros est le meilleur atout de la ville comme du département.

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    Elles reconnaissent ainsi que le développement de la célèbre maison à su se faire en parfaite harmonie avec la région et ses produits. La valorisation du vignoble de la côte roannaise, comme de la viande charolaise en sont deux parfaits exemples. Cette reconnaissance d’un territoire riche et accueillant qui s’accompagne de la réussite internationale, est une heureuse contrepartie à la mondialisation et redonne  aussi une bouffée d’espoir aux régions !


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  • PIERRE DUMAS <o:p></o:p>

    dit « Le martyr du Roannais » (1819 /1900)<o:p></o:p>

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    « Le nom de Pierre Dumas rappelle toute une longue série d’actes d’humanité, de dévouement et d’abnégation dans tout le bassin de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname> où cette honorable  famille est avantageusement connue »<o:p></o:p>

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    Ainsi débute à la une du bimensuel n° 342 du 15 novembre 1898 « Le Monde Humanitaire », un article consacré à Pierre Dumas, un « héros du devoir » dit « le martyr Roannais », que cette qualification ne semble pas pour autant avoir fait passer de sa réputation en 1898 « dans tout le bassin de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname> » à la postérité.<o:p></o:p>

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    De nos jours, seul subsiste, à défaut d’une gloire posthume, son tombeau au cimetière de Roanne, au premier rang de l’allée 4, au droit carré. Sur des sépultures militaires de la garnison (98 R.I.). Sur l’imposante stèle qui surmonte le caveau, on peut lire, malgré l’érosion du temps qui a rongé la pierre<o:p></o:p>

              Pierre Dumas dit le Martyr Roannais<o:p></o:p>

              1819/1900<o:p></o:p>

    Et reconnaître ses traits de vénérable vieillard, tels que nous les montre la photographie du « Monde Humanitaire », dans le masque en fer forgé plaqué sur la stèle.<o:p></o:p>

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    Pierre Dumas est né à Bully (Loire) en 1819, dans une famille de quatorze enfants. Son père, Jean-Claude fut d’ailleurs maire de Bully ainsi qu’un de ses frères. Lui-même quitta le pays natal pour venir s’installer à Roanne où il fonda une boulangerie.<o:p></o:p>

    Il appartint en outre au corps des sapeurs-pompiers de la ville.<o:p></o:p>

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    Qu’a donc pu faire notre héros pour mériter un tel qualificatif de « martyr du Roannais » ? C’est ce que nous apprend ce numéro du Monde Humanitaire qui relate pas moins de 325 actes de bravoure à son actif, soulignant qu’ils « sont attestés par de  nombreux témoins et dûment légalisés ». Encore est-il indiqué qu’il aurait pu être cité un plus grand nombre. De plus, il n’est pas remonté à la période antérieure à 1858. Il semble donc que Pierre Dumas se soit toujours trouvé à point nommé lorsque se produisait un évènement dramatique, incendie, cheval emballé, noyade, voir agression.<o:p></o:p>

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    Découvrons donc ce « Martyr Roannais » à travers les récits pittoresques relevés dans le Monde Humanitaire, de ces nombreux faits divers qui nous font connaître à la fois le courage et les mérites de Pierre Dumas, et aussi quelques aspects de l’histoire locale.<o:p></o:p>

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    INCENDIES<o:p></o:p>

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     Ainsi, le 15 août 1858, « un incendie se déclare dans la scierie de MM. Guillet et Cie au Coteau. En un clin d’œil, l’incendie qui avait un aliment facile devient un immense brasier menaçant d’envahir les maisons voisines. <o:p></o:p>

    Au premier appel, M. Pierre Dumas arrive sur les lieux du sinistre et aide à l’organisation des premiers secours. Durant 7 heures, il est resté dans <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>, faisant la chaîne pour alimenter les pompes. Trempé jusqu’aux os, il fut atteint d’une fluxion de poitrine et contracta des rhumatismes qui le firent horriblement souffrir ».<o:p></o:p>

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    Le 18 février 1872 « un terrible incendie se déclarait dans la fabrique de coton de M. Roy, de Roanne. Au premier appel, M. Dumas qui appartient à la compagnie des sapeurs-pompiers, fut aussitôt sur les lieux du sinistre. En attendant l’arrivée des pompes, il dirigea les premiers secours et put sauver une grande quantité de marchandises. Sans ce prompt secours, la maison entière eût été la proie des flammes. Là encore, le brave pompier fut assez grièvement blessé et cloué trois semaines au lit ».<o:p></o:p>

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    Le 10 mars 1873 « notre sauveteur contribue puissamment par son intervention à l’extinction de l’incendie de la maison Pomey, au Coteau.<o:p></o:p>

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    Le 14 février 1875 « En 1875, le 14 février, il fut blessé en combattant un incendie qui s’était déclaré dans les ateliers de l’imprimerie Ferlay ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le 24 juin 1876, « la foudre étant tombée sur le clocher de l’église du Coteau, en pleine nuit, le feu se déclarait. M. Dumas fut l’un des premiers sur es lieux. Kil n’hésita pas à monter sur le clocher pour diriger le jet de la pompe à incendie. Cette position était des plus périlleuses, car l’incendie faisait de grands progrès et menaçait d’envahir tout le clocher, dont une des cloches venait de tomber. Il pouvait d’un instant à l’autre être atteint par les flammes ou entraîné par l’effondrement du clocher. Pas un instant le danger put le distraire du devoir et l’intrépide et courageux soldat du devoir ne quitta sa place que lorsque le danger eut complètement disparu ».<o:p></o:p>

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    Le 21 février 1877 et le 5 septembre « il se distingue dans les incendies de la maison Thoral à Vougy et du café Béroud à Roanne, où il reçut plusieurs contusions ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le 27 mars 1878 « nous retrouvons encore le courageux sauveteur dans les incendies de la maison Lenoir, rue de Saint-Jean et dans celui de la maison Barret, le 18 septembre, où il combattit chaque sinistre avec un  égal dévouement, dans le premier il exposa gravement sa vie ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le 1° avril 1879 « Monsieur Dumas se distingua dans un incendie qui éclate rue Traversière. Puis le 29 juin, un incendie éclate chez M. Blettery, de Renaison. M. Dumas se multiplia et parvint à se rendre maître du feu. Le 20 août, il éteignit un commencement d’incendie qui s’était déclaré chez les époux Crétin, rue des Planches ; le 7 septembre, à l’incendie de la maison Desbenoit frères, aidé du sieur Joannin, il évita de grands malheurs en faisant renverser la vapeur d’une machine que les flammes entouraient et qui menaçait de faire explosion ».<o:p></o:p>

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    Le 2 décembre, il se distingue à l’incendie de la maison  Valle, rue Saint-Jean.<o:p></o:p>

    Dans la nuit du 12 au 13 août 1884, notre sauveteur se fit remarquer dans l’extinction du grand incendie de la scierie Guillet fils et Compagnie.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le 21 décembre 1889 « un incendie se déclarait chez Mme Bollus rue des Aqueducs. Arrivé un des premiers, il arrêta les progrès du feu en attendant l’arrivée des pompiers, les pertes s’élevèrent néanmoins à une vingtaine de mille francs.<o:p></o:p>

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    Accidents<o:p></o:p>

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    En 1866 « pendant les terribles inondations de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>, il se distingue et notamment il sauva M. Thezenas, sous-préfet qui fut pris dans des éboulements où il aurait été entraîné inéluctablement, ainsi que madame Thezenas qui l’accompagnait »<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Au mois de février 1869 «  le jour de la foire de Thizy (Rhône), M. et Mme Corgier et leur fille se trouvaient en voiture lorsque tout à coup, le cheval, effrayé par le bruit des saltimbanques, prit le mors aux dents, partit à fond de train, renversant trois personnes. La foule effrayée se sauva de toutes parts. Seul le brave Dumas eut le courage d’affronter le danger ; s’élançant résolument au-devant de l’animal, il le saisit par la crinière et par la bride. Après avoir été traîné sur un espace de <st1:metricconverter productid="300 m│tres" w:st="on">300 mètres</st1:metricconverter> environ, il put maîtriser l’animal au moment où la voiture arrivait au bord d’un ravin profond où tout eut été englouti ; grâce au courage de M. Dumas, les trois personnes eurent la vie sauve, le courageux sauveteur en est quitte pour quelques blessures aux bras et aux jambes qui l’on forcé à garder le lit pendant six semaines.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Dans un fait analogue, le 20 mars 1871, le courageux sauveteur Dumas sauve le sieur Fenaillon, âgé de 71 ans, qui venait de recevoir un coup de timon de voiture, et qui eut été certainement écrasé par les roues du véhicule s’il ne s’était précipité à son secours pour le sauver d’une mort certaine.<o:p></o:p>

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    Le 19 septembre suivant, il sauva la vie du sieur Troucy, aubergiste à Ouches, qui était tombé dans un ravin ou il y avait environ 2 ,53 m ; d’eau. Le malheureux qui amputé d’un bras et aurait certainement péri sans le dévouement de m. P. Dumas.<o:p></o:p>

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    Le 31 mars 1873, vers 7 heures du soir, le courrier de Saint-Just-en Chevalet, tout chargé de conscrits qui chantaient arrivait à fond de train dans le faubourg Clermont. Monsieur Dumas qui passait à ce moment, aperçut le sieur Breton, âgé de 72 ans, à quelques pas seulement de la voiture ; les appels faits au cocher n’étant pas entendus, et comme il n’y avait pas une seconde à perdre, M. Dumas s’élança résolument à la tête des chevaux, au risque d’être broyé lui-même, et parvint à les arrêter juste au moment où le malheureux vieillard allait être écrasé par les roues de la voiture après avoir été piétiné par les chevaux. Notre ami prodigua ensuite des soins empressés au blessé et le fit conduire dans sa famille, au faubourg Mulsant où il courut chercher un médecin qu’il paya lui-même.<o:p></o:p>

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    Le 23 juin 1875, il arrête u n cheval emporté et « vite ainsi de grands dangers. Le 10 septembre, il renouvelle ses exploits en s’élançant  à la tête d’un cheval emporté et, après une lutte terrible, parvient à dompter l’animal qui semait l’effroi sur son passage. Dans cette circonstance périlleuse, il avait encore courageusement exposé sa vie.<o:p></o:p>

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    Le 11 mars 1877, il avait sauvé d’une mort certaine un vieillard de 65 ans au moment où il allait être broyé par deux voitures entre lesquelles il avait été pris, il ne dut son salut qu’au prompt secours de Dumas, et sans lui, il eût été infailliblement écrasé.<o:p></o:p>

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    Le 15 avril 1878, il porta secours à n malheureux charpentier tombé d’une bâtisse en construction et lui prodigua des soins empressés.<o:p></o:p>

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    Le 20 juin 1879, un cheval attelé à une voiture dans laquelle se trouvaient deux personnes, prit peur et s’emballe, la rue était pleine de monde et des accidents étaient à redouter ; mais heureusement <st1:personname productid="la Providence" w:st="on">la Providence</st1:personname> veillait et M. Dumas survint qui s’élança hardiment à la tête du cheval et le maîtrisa, malheureusement il fut blessé à la main droite.<o:p></o:p>

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    Le 10 juillet, il porta secours à M. L. Cherpin qui, par suite d’un choc, avait été précipité de sa voiture.<o:p></o:p>

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    Le 25 septembre, il porte secours à un jeune home tombé sous une voiture.<o:p></o:p>

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    Le 3 novembre, il arrête un cheval emporté au moment où la rue était pleine d’enfants qui sortaient de l’école, il a certainement évité des accidents graves.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le 26 janvier <st1:metricconverter productid="1880, M" w:st="on">1880, M</st1:metricconverter>. Dumas fut blessé en tombant sous une voiture chargée pour éviter que des enfants ne fussent atteints par ladite voiture.<o:p></o:p>

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    Agressions<o:p></o:p>

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    Le 22 septembre 1878, vers minuit, trois jeunes filles, les sœurs Bussy, étaient accostées par des malfaiteurs qui voulaient leur faire un mauvais parti,  leurs appels désespérés furent entendus de M. Dumas qui s’élança à leur secours, les vagabonds s’enfuirent, laissant les malheureuses couvertes de sang. Sans le secours de M. Dumas, les pauvres filles auraient sans doute été assassinées.<o:p></o:p>

    Le mois suivant, il arrêtait un malfaiteur.<o:p></o:p>

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    Le 4 mai 1879, dans la nuit, il donna chasse à des malfaiteurs.<o:p></o:p>

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    Le 4 octobre <st1:metricconverter productid="1882, M" w:st="on">1882, M</st1:metricconverter>. Dumas sauve la vie du sieur Recorbet, en désarmant un misérable qui voulait le tuer.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    En décembre 1884, il n’hésita pas à désarmer un homme armé d’un révolver, qui menaçait la sécurité publique.<o:p></o:p>

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    En septembre 1886, il contribue à l’arrestation d’un malfaiteur dangereux.<o:p></o:p>

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    A terme de cette longue litanie d’actes héroïques, on comprend que Pierre Dumas ait suscité l’admiration de ses contemporains et attiré l’attention des autorités.<o:p></o:p>

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    On apprend en effet que « le 19 novembre 1878, le gouvernement lui décernait une médaille d’honneur,  en argent, de 2° classe, pour ses nombreux actes de courage. Le 19 mars <st1:metricconverter productid="1888, M" w:st="on">1888, M</st1:metricconverter>. le Ministre de l’Intérieur lui accordait à nouveau une médaille en argent de 2° classe, pour avoir exposé sa vie en combattant de nombreux incendies, et en arrêtant des chevaux emportés ». <o:p></o:p>

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    Le 27 novembre 1894, un décret du ministre de l’Intérieur « lui attribuait une nouvelle médaille en argent, cette foi-ci de 1ère classe, pour récompenser ses actes de dévouement de 1878 à 1888 ».<o:p></o:p>

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    Enfin le « 24 mars 1897, le gouvernement honorait pour la quatrième fois, ce héros, surnommé le Martyr Roannais, en lui décernant la médaille d’honneur en or de 2° classe ».<o:p></o:p>

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    Outre ces distinctions officielles, Pierre Dumas, au cours de sa longue carrière de sauveteur, fut distingué par nombre d’association au nom évocateur : Société des sauveteurs de <st1:personname productid="la Seine" w:st="on">la Seine</st1:personname> », Société nationale d’encouragement, Union centrale des sauveteurs, Société des Chevaliers sauveteurs des Alpes-Maritimes, Société nationale de sauvetage.<o:p></o:p>

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    Pierre Dumas était devenu si populaire en France que l’Académie Française elle-même « tint à l’honneur de lui offrir  un prix dans sa séance solennelle de novembre 1897 : le prix Honoré-de-Sussy et une médaille de 1 000 francs consacrant une vie entière d’honneur, de courage, d’abnégation, de dévouement et de charité ».<o:p></o:p>

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    Hélas, toutes ces actions lui valurent d’autres retombées que ces distinctions, car il fut affligé « d’infirmités et de lésions contractées par les accidents nombreux en sauvant ses semblables qui assombrirent sa vieillesse ».<o:p></o:p>

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    Ceci ne l’empêcha pas en effet de  connaître une longévité exceptionnelle, compte tenu de la durée moyenne de la vie à cette époque, puisqu’il vécut jusqu’à 80 ans passés. Il est décédé le 19 février 1900 à Roanne en son domicile de la rue Sainte-Elisabeth.<o:p></o:p>

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    Saluons donc comme il se doit ce glorieux fils de notre Roannais dont la vie exemplaire mériterait sans doute d’être connue de nos enfants, prompts à s’enflammer pour Zorro, Superman ou autres héros de séries télévisées, connue aussi des adultes d’aujourd’hui qui se montent parfois bien indifférents aux drames de la rue ou de leur voisinage, par manque de courage ou pour ne pas avoir d’histoires.<o:p></o:p>

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    Article de Pierre Basset pour la revue N° 4 de  « Musées et Patrimoine de Roanne et sa région » éditée par la section Histoire des Amis du Musée Joseph Déchelette.<o:p></o:p>

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  • LE CHATEAU DES COTES<o:p></o:p>

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    Le bitume du boulevard Bernard Palissy recouvre aujourd’hui où jusqu’en 1906 broutaient les vaches et picoraient dindons et poules d’un bâtiment agricole.<o:p></o:p>

    Cette « ferme des Côtes » faisait partie d’un vaste domaine : outre la ferme, le clos des Côtes comprenait une spacieuse villa italienne, dite « Château des Côtes », et sous l’appellation d’orangerie, une construction servant à la fois de logement au jardinier, et de jardin d’hiver.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Lorsque, en 1853, le manufacturier Desbenoit, propriétaire à Roanne d’une tannerie spécialisée dans le cuir pour chaussures et sellerie, fit l’acquisition de cette propriété, elle s’étendait de la route de Charlieu jusqu’au bord du canal.<o:p></o:p>

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    Cela ne représentait pourtant qu’une petite partie de l’ancienne Terre des Côtes qui couvrait au siècle précédent <st1:metricconverter productid="22 hectares" w:st="on">22 hectares</st1:metricconverter> d’un seul tenant. Car, au XVI° siècle, le fief des Côtes se partageait avec le fief de Fontenille, la longue berge sablonneuse qui, en aval de Roanne, limitait le cours de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> du côté du couchant. Un des premiers propriétaires en fut Noble Guillaume de <st1:PersonName productid="la Salle" w:st="on">la Salle</st1:PersonName> qui ajouta à son nom, en 1613, celui de seigneur d’Amaranthe,  de <st1:PersonName productid="la Livatte" w:st="on">la Livatte</st1:PersonName> et des Côtes. En 1622, sa veuve, Philiberte de Crezolles, revendit le tènement des Côtes à Louis Valance, juge et châtelain du duché de Roannais.<o:p></o:p>

    Cette vente passée par-devant Marcellin, notaire royal à Roanne, fut payée pour partie en pistoles d’Espagne, et complétée par « une esguière d’argent valant <st1:metricconverter productid="75 livres" w:st="on">75 livres</st1:metricconverter>, pour espingles ».<o:p></o:p>

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    Les héritiers de Louis Valance possédèrent les Côtes pendant un siècle. Ils n’y firent sans doute que peu d’aménagements, peut-être vivaient-ils sur une autre propriété ? Car un rappel de fief de 1682 mentionne au lieu des Côtes « une maison servant de ferme avec près, terres, jardin, pasquiers et colombiers », et cette maison ne se compose que « d’une  grande pièce basse et de deux petites hautes ».<o:p></o:p>

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    En 1721, les Hue succèdent aux Valance.  Charles Hue, receveur au grenier à sel de Roanne, s’attribua immédiatement le titre de seigneur des Côtes, mais continua à résider à Roanne, rue des Ursulines, en face de l’église Saint-Etienne. L’aîné de ses dix-sept enfants, prénommé Claude hérita la charge de receveur des gabelles, et le titre de seigneur des Côtes. C’est lui qui en 1754 fut pris quelques instants en otage par le fameux Mandrin et ses troupes, et contraint de leur ouvrir sa caisse. Après sa mort, le fief des Côtes passa à son neveu C.M. Hue, qui ayant également hérité de Charles-César de <st1:PersonName productid="la Blanche" w:st="on">la Blanche</st1:PersonName>, en prit le nom et les armes.<o:p></o:p>

    Il semble que ce Claude-Marie Hue de <st1:PersonName productid="la Blanche" w:st="on">la Blanche</st1:PersonName> ait apporté un peu de confort à son habitation des Côtes où sa famille vécut, alors qu’en 1793, arrêté comme suspect, il était emprisonné à Feurs. Libéré après le 9 Thermidor, il fut nommé par ces concitoyens membre du directoire de district.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Sa fille, madame Hue de Grobois, se fixa aux Côtes dont elle aménagea sans doute la résidence, puisque l’abbé Prajoux parle d’une « modeste gentilhommière ». C’est là qu’en 1802, le mystérieux bandit Rio de Panama exerça sur elle un chantage par des demandes de rançons adressées à « Madame Grosbois,   bourgeoise, demeurant à <st1:PersonName productid="la C￴te" w:st="on">la Côte</st1:PersonName>, entre l’hôpital et le moulin ». Sous Louis XVIII, madame Hue de Grosbois habitait encorde aux Côtes. L’une de ses contemporaines écrivait que « Elle était très aimable, et on se réunissaient chez elle pour faire la partie ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    A sa mort, sous la monarchie de Juillet, la terre des Côtes fut vendue au docteur Gubian, maire de Roanne celui-là même qui en 1838 fit installer dans la ville les cinquante premières lanternes à gaz. Il se fit construire ce que les Roannais appelèrent un peu pompeusement le château des Côtes. C’était une somptueuse villa de style italien.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Il sacrifia une part importante de son exploitation agricole pour planter autour de sa villa un vaste parc riche d’essences variées, et conçu avec beaucoup de goût, mais dont  il n’eut pas le loisir de profiter longtemps.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Après la mort du docteur Gubian, les Côtes passèrent à sa fille madame Martin mariée à Tarare avec un important industriel.<o:p></o:p>

    Comme l’ascension du col du Pin Bouchain rendait laborieux à l’époque, les trajets Roanne Tarare, les Martin délaissèrent les Côtes et finirent par les vendre à monsieur de Larnage, juge au tribunal de Roanne, qui y demeura jusqu’à sa retraite en 1883.<o:p></o:p>

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    C’est alors que l’industriel Desbenoit acheta le clos des Côtes. Le parc, arrivé à sa plénitude, cachait le château au regard des curieux, et en faisait un décor idyllique. Un sentier ombragé descendait en pente douce jusqu’aux rives du canal dont les eaux étaient alors limpides. Cet environnement paradisiaque se prolongea vingt ans…<o:p></o:p>

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    Mais en 1903, cédant aux pressions de la municipalité et de son maire Joanny Augé, la famille Desbenoit céda à la ville une partie de sa propriété pour permettre l’aménagement de plusieurs avenues.<o:p></o:p>

    Le 5 février 1906, le conseil municipal approuva  cette réalisation : « deux boulevards de quinze mètres de largeur ont été ouverts à travers le parc des Côtes, l’un conduisant du boulevard de <st1:PersonName productid="la Livatte" w:st="on">la Livatte</st1:PersonName> jusqu'au quai du canal, l’autre aboutissant au quai du bassin. De plus on a ouvert une rue de douze mètres partant de la rue de l’Hôpital pour aboutir au boulevard de la liberté ».<o:p></o:p>

    A la même période, monsieur Desbenoit fut pratiquement contraint d’abandonner une bande de terrain de quatre mètres de largeur sur la rive du canal pour permettre l’aménagement d’un quai.<o:p></o:p>

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    Pour le tracé de ces différentes artères, il fallut mutiler le parc. On abattit les arbres septuagénaires du docteur Gubian et quelques cèdres du Liban bicentenaires. Les Côtes y perdirent beaucoup de leur charme. Avec l’enclavement elles perdirent aussi leur tranquillité, la circulation croissante et le développement de la motorisation déversèrent sur le château décibels et pollution. Finis pour les enfants de la famille et leurs petits camarades les jeux sur la murette de l’orangerie, finies les promenades prolongées jusqu’aux eaux transparentes du canal.<o:p></o:p>

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    Bibliophile insigne, monsieur Léon Desbenoit, le dernier propriétaire des Côtes, dans sa majestueuse bibliothèque, dut protéger ses incunables de la poussière du boulevard, et sa femme Frédérique Gauthier, pianiste internationale, ne pouvait plus préparer ses récitals sans fermer les fenêtres du salon de musique.<o:p></o:p>

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    Vers 1960, les religieuses de la congrégation des sœurs Saint Charles, propriétaires et enseignantes du collège de jeunes filles de <st1:PersonName productid="la Charit←" w:st="on">la Charité</st1:PersonName>, s’inquiétant pour leur avenir : le plan prévu pour la futur avenue de Lyon allait traversait leurs cours et frôler leurs murs. Elles projetèrent de construire un nouvel établissement scolaire. A cet effet, monsieur Desbenoit leur céda sa propriété. Mais le projet des religieuses, trop ambitieux, échoua. Elles revendirent le clos des Côtes à la ville de Roanne, qui y construisit peu avant 1960 un ensemble immobilier comprenant une centrale thermique, une blanchisserie, des services techniques, logements d’internes, garages.<o:p></o:p>

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    Un passage supérieur, surplombant le boulevard Palissy relie aujourd’hui l’ancien clos des Côtes à la construction principale du Centre hospitalier.  Bien peu des usagers de cette passerelle, bien peu des automobilistes qui circulent sur le boulevard Palissy évoquent encore l’ancien décor, le château des Côtes, son parc, sa ferme et son orangerie sous les frondaisons.<o:p></o:p>

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      Jacques Chaize (Revue N°4 MUSEES ET PATRIMOINE  de Roanne et sa région)<o:p></o:p>


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