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    A propos de l'exposition "Le Coteau en fête"

     

    L'exposition "Le Coteau en fête" évoque les fêtes qui ont animé la vie Costelloise pendant un siècle. Une des premières manifestations se déroule en 1908, il s'agit du "Grand Concours Musical International des 15 et 16 Août 1908" de Roanne, pour lequel la ville du Coteau décora sa mairie, éleva un arc de triomphe à l'entrée du pont sur la Loire et pavoisa sa grande rue jusqu'à la gare afin d'accueillir avec panache, les sociétés musicales qui défilèrent dans le Coteau. Curieusement, au mois de septembre 1874, Le Coteau avait déjà pavoisé sa grande rue, pour une somme de 400 francs, à l'occasion de l'installation des courses de Roanne (?) qui eurent lieu au Coteau et pour fêter dignement le nombreux public qui était attendu (sic).

    La fête qui marque encore le plus les mémoires costelloises a été la quinzaine commerciale de 1933 et celle qui suivit en 1934. La cavalcade défila pendant plus de trois heures dans les rues de la ville : trompettes à cheval et à pied, musique de l'harmonie du Coteau, calèche présidentielle, "voiture Donnet" qui comme son nom l'indique a été donnée au numéro gagnant, 19 chars ou voitures, char de la Reine du commerce avec ses demoiselles d'honneur, char de la chanson, char des Bourreliers, celui de la Gaule du Coteau, char de la pièce montée, etc… plus de cent personnages costumés en étaient les attraits principaux.

    Vingt ans plus tard, en 1954, pour les fêtes du centenaire, il y eu aussi une très belle cavalcade. Il est impossible en quelques mots de vous décrire ce que furent, plus près de nous : les fêtes des Classes et des Jumelages, les fêtes autour de la gastronomie, de l'eau et la Loire, des sports et de la musique.

    Prenez le temps de venir à l'Orangerie du château de Rhins, pour revivre les fêtes qui ont marquées la cité pendant le vingtième siècle.

     

    Tous les jours du 8 au 24 mai 2010, salle de l'Orangerie au Coteau, de 14 h 30 à 19 h. Entrée gratuite.

     


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    En mémoire de ma mère Antonina Fédak (trop tôt disparue) née dans ce beau pays, je m’associe à la peine qui frappe cruellement le peuple de Pologne et le lui présente mes plus sincères condoléances.


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    LES FUNAMBULES A ROANNE

     

    A Roanne que s’est-il passé :

     

    Dans le courant de l’année 1880, sans date vraiment précise, première grande traversée sur un fil de fer par un « nègre » celui-ci a tendu son câble au bassin du port de Roanne.

    Il est mort quelque temps après d’un accident du travail. Mais qui est-il ? Quel était son nom ? D’où venait-il ?

    Que des points d’interrogations !!!

     

    Toujours est-il que si l’histoire n’a pas retenu son nom, il fut quand même le premier.

     

     

    Neuf ans plus tard : la presse s’inquiète car chaque soir sur la place de l’Hôtel de ville, un équilibriste « gymnasiaque », s’installe sur son fil et tire au canon. Les journalistes ont peur d’un accident.

    Suite à cet article, Blondin, (est-ce le vrai, un pseudonyme, un pastiche ?) explique par un article de sa main écrit au journal local, qu’il n’y a aucun risque avec une petite pièce d’artillerie.

     

    L’artiste suspendu par les pieds, se tient au trapèze. La pièce de canon est suspendue à sa mâchoire. Elle est chargée exclusivement de poudre. Il n’y donc que du bruit.

     

     

    A la fête de la gare de Charlieu, en juin 1896, Monsieur  WILLIAMS présente son spectacle de fil fériste.

     

     

    A Roanne en juin 1896, les « ORSCELL » ont tendu leur fil d’Ariane au sommet de l’Hôtel-de-ville pour arriver au faîte de l’immeuble du Café des Deux Mondes.

    Ils se produisent : en avançant, en reculant, aves des sandales, des sabots et même des paniers aux pieds. Ils exécutent leurs exercices en nocturne en s’éclairant de torches.

     

     

    Les beaux jours sont là, les funambules aussi avec la troupe « LES KEPTON LOTTIES » avec LEONARDY, le seul gymnaste bossu.

    Ils présentent leur spectacle sur la place de la Mairie.

    Le câble est tendu entre l’Hôtel-de-Ville et le Grand Café.

    En final Léonardy descend la longueur du câble suspendu par les dents.

     

    En 1906, nous verrons apparaître les « CORONNAS » et leurs vertigineux numéros entre « Ciel et Terre ». Ils présentent un spectacle extraordinaire, la foule privée depuis de nombreuses années frisonne à chaque pas sur le fil.

    « Nous espérons les revoir avec plaisir », mais le journaliste local un peu pingre rajoute « avec cette réserve toutefois que l’on n’aime pas bien en France, de se voir taxer d’office de 50 francs par personne pour un spectacle en plein air ».

     

    Un mois plus tard, toujours au même endroit, les « NIAGARAS » présentent à partir d’un mât télescopique, relié à un filin, des exercices de funambulisme.

    Ceci sur une longueur de 250 mètres.

    Ils agrémentent le passage sur le câble avec pour la première fois une moto qui sert de tremplin acrobatique.

     

    De septembre à octobre 1908, « DJELMALTRO » donne des représentations classiques  toujours place Hôtel-de-ville.

    C’est un succès, un triomphe, l’équilibriste fait place comble.

     

    Il se fait raser sur son câble par un barbier de notre ville : monsieur Arthur Pariot.

    Une autre fois, il pratique un combat de boxe sur le fil avec un courageux roannais.

    Le jeudi (à cette époque il n’y avait pas d’école) le samedi et le dimanche il se promène sur son câble.

     

    L’irrésistible funambule avait fait la conquête du public et sa dernière représentation du dimanche soir, au profit des pauvres et des ouvriers de la société textile, fut ovationnée.

    Une délégation d’ouvrières luis remis un bouquet de fleurs. « Elles m’ont tant embrassé, que j’en avais la figure toute  trempée » affirme Djelmaltro

    Puis il s’en est allé à Marseille où il prépare une innovation extraordinaire. Il ne s’agit  que de  faire une traversée à la corde raide en automobile.

     

     

    Djelmatro parti, les autres entrepreneurs de spectacle ne sont pas fâchés, car il n’y en avait que pour lui

     

    Deux ans plus tard de retour dans notre ville « l’indien » connait un franc succès. On peu estimer à 4 ou 5 000 « nez en l’air » qui suivent les exercices. Djelmatro n’est pas seulement un brillant acrobate, mais un excellent metteur en scène. Ces représentations, de nuits, avec des flambeaux et de la musique attire la foule.

    Il en est de même avec la cuisine fantastique, le tir aux ballons et surtout la traversée en automobile actionnée par un moteur à pétrole.

     

    Pourtant les recettes ne sont pas ce qu’elles devraient être. Les roannais raffolent des spectacles qui ne coûtent rien. Certes, le public a chaleureusement applaudi le funambule, mais celui-ci ne vit pas que de l’air du temps !

     

     

    Il faudra attendre ensuite 16 années pour avoir la visite de la célèbre troupe des « ORSOLA » sur la non moins célèbre place habituelle de l’Hôtel-de-ville a-t-elle été créée pour cela ?

     

    Toujours est-il que les Orsola on fait des passages avec tête dans un sac, à genoux, en brouette, etc…

     

    Alain BOUCHERY (Ils planent, histoire du cirque) 1995

     

    Note : Alain Bouchery surnommé affectueusement « Monsieur Bouglione » par ses amis  de la Médiathèque et du Musée Déchelette de Roanne est certainement le chercheur le plus érudit sur le cirque que connait la région Roannaise. Même le grand  Pierre Etaix , mari d’Annie Fratellini, lui a témoigné sa reconnaissance en voulant bien venir parrainer une de ses expositions à la Médiathèque de Roanne, il y a quelques années en arrière.


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    JEANNE CHEZARD DE MATEL

    Le mardi 24 septembre 1996, Roanne renoue avec son histoire. Jean Auroux, Maire, accueille celles et ceux qui, d’Amérique, sont venus à la rencontre d’une Roannaise qui leur tient à cœur : Jeanne Chézard de Matel.

    Jeanne est née il y a quatre siècles au Château de Matel.

    Dans son allocution, Monsieur le Maire remarque : « La vérité nous impose de dire que le souvenir de Jeanne de Matel n’était guère présent dans les mémoires Roannaises. C’est l’opiniâtreté de ceux qui, de part et d’autre de l’Atlantique, admirent Jeanne, qui nous permet de découvrir une personnalité hors du commun. Jeune contemplative du verbe incarné, éducatrice, fondatrice d’un ordre international, orphelinats, écoles, universités, hôpitaux sont les fruits de son abandon. « Me voici Seigneur, dépouillée de toute volonté, affection, désirs, que vous plaît-il que je fasse ? »

    32 implantations dans dix états américains, Espagne, Irlande, Kenya, Pérou, Uruguay, Guatémala, Salvador, Argentine, Mexique, plus de deux mille religieuse suivent sa voie.

    Jeanne de Matel a lutté toute sa vie, dans une époque tourmentée, période qui suit le Concile de Trente. Jeanne de Matel eut pour guide spirituel le Père Cotton.

    Jean Auroux évoque les liens séculaires entre les générations et les continents tissés par cette enfant de Roanne. Jeanne, avide de silence et de solitude où elle retrouvait Jésus, fréquenta l’église Saint-Etienne et la chapelle des Jésuites. En ces lieux s’établissent amitié et intimité entre Dieu et sa Servante ; âme simple et forte. Mère de Matel surmonta les oppositions et les contradictions, tranquille et confiante.

    Aujourd’hui, les Religieuses du Verbe Incarné ont dans l’Église la mission de vivre le mystère de l’Incarnation. Roannais, nous avons partagé ce mardi la joie de celles et ceux qui sont venus aux sources de leur vie spirituelle.

    La province du Texas qui a accueilli les filles de Jeanne en 1852 a envoyé 47 pèlerins de Victoria, prêtres, religieuses de la Charité du Verbe Incarné et du Très Saint Sacrement, laïcs. Sœur Carmen Maria Gonzales représente la Mère Générale. Dans sa réponse au Maire de Roanne, elle exprime joie et gratitude  et s’adresse à Mère Jeanne de Matel : « Je veux te féliciter de rassembler trois continents. Connaissant ta faiblesse, le Verbe te donna sa force. Comme un vase de cristal tu as été transparente. Ton message parti de Roanne répond à la réalité que nous vivons. Prophète, Femme, Éducatrice, tu nous pousses à accueillir la Bonne Nouvelle ; nous espérons dans le futur proche une fondation à Roanne, dans ton pays natal avec des vocations françaises. Obtiens-nous du Verbe Incarné le courage de suivre les pas de Jésus, ceux de l’Amour et de la Bonté ».

    Deux jeunes Colombiens, étudiants au Conservatoire de Lyon, interprétèrent une sonate de Bach durant cette commémoration qui fut suivie du verre de l’amitié. La journée se termina avec l’Eucharistie concélébrée par Monseigneur Felhauer et Père M. Gardès.

    Nous avons pu nous entretenir avec Monseigneur David Felhauer. Originaire de Kansas City (Missouri), il est depuis 35 ans au Texas. Il nous rappelle que leur premier évêque vint d’Ambierle, il se nommait Monseigneur Jean-Marie-Odin et avec le seigneur Grezolon du Luth, originaire de Saint-Germain-Laval, il fut pionnier en terre du Texas ; de ce fait, il nous exprime sa gratitude et sa joie, ainsi que celle des pèlerins qui l’accompagnent, pour ces Roannais venus chez eux. Sœur Emiliana Grafe, chargée de la célébration du 400° anniversaire ne cache pas son émotion. « On relit, on pense et cela devient réalité pour mieux comprendre ; nous vivons un moment d’intense émotion et je suis pleine de joie. Aux catholiques de Roanne je dis merci de reconnaître Jeanne de Matel ».

    Ce fut une journée chargée de visites ; chapelle, château, église, découverte de la belle plaque de bronze au square, au-delà des différentes langues et des kilomètres parcourus, la fraternité s’est instaurée dans la mémoire de Jeanne, fille de Roanne.

    Jeannette Borel et Suzanne Plasse (Lumière sur la ville) novembre 1996

    Note : le docteur Albert Froget qui connait bien les orgues de l’église de Saint-Symphorien-de-Lay donnera prochainement une conférence sur JEANNE CHEZARD DE MATEL dans le cadre du groupe Histoire, des Amis du Musée Joseph Déchelette de Roanne du Président Bernard Grosbellet.


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    L’AUTO (au début du XX° siècle)

     

    Le monstre sous ma main émue, est plein de bonne volonté, et, des deux côtés de la route, les champs de blé coulent paisiblement comme des rivières vertes.

     

    Il est temps d’essayer le pouvoir des gestes ésotériques. Je touche aux chevilles enchantées. Le cheval féérique obéit. Brusquement, il s’arrête. Toute sa vie s’éteint dans un gémissement bref. Il n’est plus qu’un énorme et inerte appareil de métal. Il s’agit maintenant, de le ressusciter. Je descends et m’agite autour du cadavre. Les plaintes dont je bravais l’immensité soumise prennent déjà leur revanche. On dirait qu’elles s’allongent, se creusent autour de son immobilité, s’étendent à vue d’œil plus démesurément jusqu’aux confins du ciel, qui reculent à leur tour. Je suis perdu parmi les blés infranchissables dont les multiples épis remuent, se haussent, s’inclinent, se pressent pour mieux voir ce que je vais tenter, tandis que les coquelicots éclatent de mille rire dans la foule onduleuse. N’importe ! Ma science neuve est déjà sûre.

     

    L’hippogriffe revit, s’ébroue d’abord sur place, puis repart en chantant. Je reconquiers les plaines qui s’inclinent. J’entr’ouvre lentement la fameuse manette de l’avance de l’allumage, et règle de mon mieux l’admission de l’essence. L’allure s’accélère ; le ronflement plus aigu des rouages révèle une ivresse croissante. Tout d’abord, la route vient à moi d’un mouvement cadencé par la félicité, comme une fiancée qui agite des palmes. Mais bientôt, elle s’anime davantage, elle bondit, elle s’affole, elle se précipite sur moi, elle roule sous le char, comme un torrent furieux qui me fouette de son écume, m’inonde de ses flots, m’aveugle de son souffle admirable ! On dirait que les ailes, des milliers d’ailes qu’on ne voit pas, les ailes transparentes de grands oiseaux surnaturels, hanteurs de sommets invisibles battus par des vents éternels, viennent cingler ainsi de leur vaste fraicheur mes tempes et mes yeux !

     

    A présent, le chemin tombe à pic dans l’abîme, et l’appareil magique l’y précède. Les arbres qui le bordent avec sérénité depuis tant d’années lentes redoutent un cataclysme. On croirait qu’ils accourent, rapprochent leurs têtes vertes, se massent, se concentrent devant le phénomène qui surgit, pour lui barrer la voie. Puis, soudain, comme il ne s’arrête pas, les voilà pris d’effroi. Ils se sauvent, se dispersent, regagnent à tâtons leur place séculaire, se penchant tumultueusement sur mon passage, et, répercutant dans leurs millions de feuilles la joie presque insensée de la force qui chante, murmurent à mes oreilles les Psaumes volubiles de l’Espace qui admire et acclame son antique ennemie, toujours vaincue jusqu’à ce jour, mais enfin triomphante : la Vitesse.

     

    Maurice MÆTERLINCK  (Maurice Polydore Marie Bernard Maeterlinck, né le 29 août 1862 à Gand (Belgique), décédé le 5 mai 1949 à Nice (France), écrivain francophone Belge. Il reçut le prix Prix Nobel de littérature en 1911.)


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