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    LES ORIGINES DU CHÂTEAU DE  BOISY

    (Première partie)

     

    Par M. Henry DUPONT (Compte Rendu Annuel 1970 ; de la Société des Amis des Arts de Charlieu).

     

    Je commencerai cette causerie en faisant l’éloge d’un personnage qui n’est pas médiéval, mais à qui nous devons au cour du XIX° siècle, non seulement nos routes, nos chemins de fer et notre prodigieux essor industriel, mais aussi le sauvetage de nos monuments historiques et de nos archives.

     

    Sans celui, qu’un de nos plus grands poètes a surnommé Napoléon le Petit, les précieuses archives du Duché de Roannais ne nous seraient pas parvenues et il est probable que je ne pourrais aujourd’hui, rien vous dire des origines du château de Boisy.

     

    Napoléon III, qui fut l’instigateur et l’animateur d’une œuvre intérieure immense et des progrès techniques qui allaient révolutionner son époque, a sauvé nos archives historiques de la destruction la plus complète par la création de fonds de conservation nationaux, départementaux, et municipaux dont l’organisation reste un modèle.

     

    Cet homme méconnu, a été bafoué, car on ne pardonne jamais aux Grands la moindre défaite. Je rendrai donc, si vous me le permettez, un hommage à ce  souverain pour son action efficace en faveur de la petite et de la grande histoire.

     

    Si à Roanne, vous demandez à l’homme de la rue : « Qui a construit le château de Boisy » ? Il y a cent chances contre une pour qu’il vous réponde « Jacques Cœur ».

     

    C’est au docteur Noëlas, savoureux écrivain du siècle passé, que nous devons la merveilleuse légende de Jacques Cœur et de l’édification surnaturelle du château de Boisy.

     

    La réalité, si elle diffère de la légende, n’en est pas moins merveilleuse car elle montre que les origines du plus beau château gothique de notre département furent l’œuvre d’une intelligente famille en même temps que l’aboutissement de son ascension au plus haut degré de l’échelle sociale.

     

    Si nous voulons assister aux différentes étapes de la genèse de ce remarquable monument, il nous faut revenir 700 ans en arrière au temps du roi Saint Louis et nous rendre à Saint-Haon-le-Chatel qui est alors la capitale de notre pays roannais.

     

    Cela pourra surprendre, mais Roanne, n’est alors qu’une bourgade minuscule, sans activité économique et aussi sans navigation qui devait bien plus tard contribuer à sa fortune.

     

    Si, en 1220, est mentionné le port de Roanne, il ne faut pas se méprendre sur le sens de ce mot. Port signifiant au Moyen-âge, un lieu de passage sur un cours d’eau à l’aide d’un bac. Ce moyen de transport, généralement accompagné d’un droit de péage, était une source d’importants revenus pour celui qui le possédait.

     

    Saint-Haon-le-Chatel, par contre se trouve sur le grand chemin de Forez « l’Iter Forensis », qui est le nom de prend chez nous la grande voie médiévale de Paris à Montpellier, importante artère commerciale qui centralise tout le trafic économique du Nord au Sud de la France. Toutes les villes plac²ées sur son parcours connaissent richesse et prospérité.

     

    Le comte de Forez l’a bien compris et sa politique, dans la première moitié du XIII° siècle, après la fin des guerres « Beaujeu » qui lui ont laissé les mains libres en Forez et Roannais, aura été d’acquérir toujours plus de biens et de droits dans Crozet, Saint-Haon, Saint-Germain-Laval et Montbrison.

     

    En accordant une charte de franchise à Saint-Haon, en 1720, il favorise l’augmentation de la population et l’expansion de son commerce. Dès lors les habitants ne pourront plus tenir dans les murs du château primitif et il leur faudra construire à l’extérieur des nouveaux remparts  (ceux que nous voyons aujourd’hui). Il faut donc se représenter Saint-Haon, d’une toute autre façon que de nos jours, car c’était alors une cité surpeuplée et frémissante d’animation.

     

    Dans la ville, il y a des notables, en général vassaux du Comte, qui sont soit des nobles qui préfèrent résider en ville plutôt que dans leurs maisons-fortes, soit de riches bourgeois ou d’importants propriétaires ruraux. Ces derniers sont généralement d’anciens paysans fieffés et il est probable que certains d’entre eux, qui ont servi en armes le comte pendant la guerre ont été favorisés par lui et ont obtenu des droits et des charges. Tel un certain Simon, dit de Saint-Haon, que nous trouvons châtelain du comte à Saint-Just-en-Chevalet, en 1255 et 1257.

     

    Cet officier fera hommage au comte de Forez en 1260, pour les biens qu’il détient dans la région de Renaison et de Saint-Haon-le-Châtel. Il devait posséder en ailleurs à cette époque, le domaine de Boisy, que nous retrouvons plus tard, aux mains de ses héritiers.

     

    Puis de 1275 à la fin du XIII° siècle, nous voyons évoluer ses deux fil : Pierre et Philippe Simon, qui accroissent le patrimoine paternel par de multiples achats de terres et de droits.

     

    Audin Simon, fils de Pierre, sera le premier à ajouter à son patronyme le nom de sa terre de Boisy, il ne vivait plus en 1334.

     

    Jean Simon de Boisy, son fils, sera à l’origine de la fortune de la famille, car tout un concours de circonstances viendra l’aider. Il héritera, d’abord, de tous les rameaux collatéraux de la famille Simon, décimée par la grande épidémie de « peste noire » de 1348-1349 ; puis en épousant la sœur de Jean de la Grange, le futur Cardinal il connaîtra la faveur royale et obtiendra la charge la plus élevée que le Roi pouvait donner en Roannais, celle de Sergent d’Armes. Cet office s’apparentait à la fois à celui d’un capitaine de gendarmerie, d’un prévôt et d’un huissier. Cette charge était la porte ouverte pour accéder à la noblesse.

     

    Mais faisons une parenthèse pour parler de ce grand Roannais méconnu que fut le Cardinal de la Grange, fils d’un notable d’Ambierle, Geoffroy Janigout dit de la Grange, à cause de sa petite terre, toujours ainsi nommée près du hameau des Villards, il fit de très sérieuses études au monastère de Cluny., s’y fit remarquer par sa science et son extrême intelligence. Il devint bientôt le prieur de Gigny en Bourgogne, puis abbé de Fécamp, en Normandie.

     

    C’est là qu’en 1368, le roi Charles V le distingua, car il avait très habilement fortifié Fécamp contre les Anglais.

     

    L’année suivante, nous le trouvons continuellement au Louvre, où il paraît comme Conseiller du roi. Il est bientôt chargé par lui de nombreuses missions diplomatiques dans toute l’Europe et en particulier près du Pape, en Avignon et à Rome.

     

    Ses avis sont tellement précieux pour le roi que nous le trouvons bientôt chargé des portefeuilles des Affaires Étrangères, des Finances et de la Guerre. Il est en fait, le Premier Ministre de Charles V. C’est un homme fin, intrigant et redouté, sorte de Richelieu et de Talleyrand. Le roi le fait nommer évêque d’Amiens, un des plus riches évêchés de France, puis deux ans après, en 1375 ; le Pape lui confère le chapeau de Cardinal avec l’évêché de Frascati, en Italie. Il est chargé par Charles V de l’éducation des enfants royaux et il est si dur avec eux que le futur Charles VI conçoit pour lui une haine farouche.

     

    Aussi après la mort du roi en 1380, il quittera précipitamment Paris et se rendra auprès du Pape, pour lequel tout le restant de sa vie, il sera un émissaire et un plénipotentiaire précieux, auprès des cours souveraines d’Europe.

     

    Charles VI conservait sa rancune, puisque après le départ du Cardinal il disait à Pierre de Savoie son chambellan : « Dieu merci, nous voilà délivré de la tyrannie de ce capelan ».

     

    Jean de la Grange testera en Avignon, en 1402, et aura alors une idée horrible qui nous montre combien cet homme pouvait avoir, à la fois, d’orgueil et d’humilité, de mysticisme et de réalisme. Il veut qu’après sa mort, sa chair son séparée de ses os et inhumée dans l’église Saint-Martial d’Avignon où sera construit un mausolée. Quant à ses ossements ils seront transportés à Amiens pour y être enterrés dans le cœur de la cathédrale. On frémit en pensant à cette opération répugnante entre toutes et qui ferait reculer de dégoût plus d’un médecin légiste de notre temps.

     

    Deux magnifiques monuments furent édifiés dans ces deux églises. De celui de Saint-Martial, reste aujourd’hui conservées au musée Calvet de nombreuses statues de saints et celle du Cardinal, représenté nu et couché à l’état de cadavre. Cette figuration, appelée le « transi » est d’une perfection anatomique et d’un réalisme impressionnants. La cathédrale d’Amiens a gardé longtemps la plaque tombale et le gisant de Jean de la Grande. Des fragments en subsistent dans le jardin de l’Archevêché et au Musée de la ville.

     

    Dans ce même testament, le Cardinal fondait une chapelle dans l’église du prieuré d’Ambierle, chapelle de deux travées qui existe encore. C’est l’actuelle sacristie. On y voit à la clé de voûte les armes de Jean de la Grange surmontées du chapeau et des cordons, insignes de son cardinalat.

     

    Ce grand Roannais, qui dirigea notre pays pendant les dix dernières années du règne de Charles V, fut un des artisans du redressement français pendant la guerre de Cent ans. Complètement inconnu de nos contemporains, nous souhaitons qu’un jour la ville de Roanne veuille bien donner son nom illustre à l’une de ses rues.

     

     

     

     

     


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    LES PECHEURS DE PERLES

     

    « Les Gaulois buvaient de l’hydrogène dans le crâne de leurs ennemis ».

     

    Question : « Que savez-vous de la Cour de Louis XIV ? ». Réponse : « Elle était bien balayée ».

     

    Ces réponses péremptoires de cancres du passé étaient rapportées par Mme et M. Moirat, anciens maîtres à Saint-Symphorien-de-Lay, dont leurs anciens élèves – et ils se répartissent sur de nombreuses génération – gardent le souvenir fidèle et reconnaissant.

     

    Ces perles figurent, parmi beaucoup  d’autres sur le recueil mis à la disposition du public à l’exposition régionale  des « CHEMINS DU PASSE » consacrée en cette année 1975 au thème :

     

                                                                        « ECOLIERS D’AUTREFOIS »

     

    Ouverte à la fraîche Maison des Mansardes à Saint-Symphorien-de-Lay, dimanche, jeudi et samedi de chaque semaine de 15 à 19 heures.

     

    Nous prions nos nombreux visiteurs de participer à cette pêche aux perles en notant eux-mêmes sur le registre mis à leur disposition à l’exposition, les perles du même ordre qu’ils connaîtraient et en les remerciant d’avance.

     

        Journal  « LE PAYS ROANNAIS » du vendredi 22 août 1975

     

     

    Des cancres, nous en avons tous connu, peut-être même en avons-nous été nous-mêmes.
    Qui sont les cancres ? De mauvais élèves ? D'affreux Jojo ? Pas vraiment.
    Ce sont des enfants qui, dans leur naïveté ont exprimé à travers leurs copies d'examens ou dans leurs devoirs journaliers ce qu'ils avaient retenu de leurs cours ou ce qu'ils pensaient au fond d'eux-mêmes . . . et ces pensées ne reflétaient pas toujours la vérité historique.

    Mais qu'importe ! Ils sont toujours charmants dans leur candeur.
    Et comme disait ce jeune élève du primaire qui préférait sûrement l'école buissonnière :
    "L'école, c'est pas mal, mais il y a trop de temps morts entre les récréations".

    Peut-être n'avait-il pas tout à fait tort !!!

    Histoire

    1. Nos ancêtres habitaient dans des huttes : ils n'avaient pas d'habits, pas de chemises, rien qu'un trou pour laisser passer la fumée.
    2. Les femmes chantaient et dansaient autour du feu tandis que les membres virils de la tribu battaient la mesure en cadence.
    3. Les premiers chrétiens furent atrocement persécutés. Par exemple, Blandine fut menée au taureau.
    4. Au Moyen-âge, les paysans mettaient directement leur semence dans des trous.

    Géométrie

    1. Un angle de 170 degrés est un angle obscène.
    2. Le carré comporte quatre angles à droite et quatre à gauche.
    3. Le rectangle est un quadrupède.
    4. Une figure qui a sept côtés est un septuagénaire.

    Zoologie

    1. Le kangourou et la sarigue ont des poches sur le ventre dans lesquelles ils se réfugient en cas de danger.
    2. La grenouille est un poisson qui a perdu sa queue en devenant adultère.
    3. Les têtards perdent leur queue en atteignant leur majorité.
    4. La baleine se distingue parmi les autres poissons par son format peu maniable. Avec sa graisse, on fait de l'huile de foie de morue.
    5. Le cochon porte son nom de plein droit puisqu'il en est un.
    6. Le pou a des bourrelets caoutchoutés qui rendent sa marche silencieuse.
    7. De bonne heure, le matin, les poules se mettent à pondre. Les enfants sages devraient suivre cet exemple.
    8. Dans l'insémination artificielle, on remplace le taureau par un vétérinaire.
    9. Le chat est un animal environné de poils dont les quatre pattes vont jusqu'à terre.

    Vie générale

    1. Les deux ordres religieux les plus sévères sont les bénédictins et les trapézistes.
    2. Le train partit sur un coup de corne du chef de gare.
    3. Quand maman est malade, c'est papa qui fait tout le travail à la maison et sert de femme à tout le monde.
    4. L'adolescence est l'état qui sépare la puberté de l'adultère.
    5. L'alcoolique a des enfants qui naissent illettrés.
    6. La pesanteur est que s'il y en avait pas, on s'envolerait.

    Géographie

    1. Madame Gaspard est une île située dans l'Océan Indien.
    2. Les Mongols habitent des tentes qu'on appelle des Montgolfières.

    Agronomie

    1. A force de rester sous la terre, la pomme de terre devient tuberculeuse.
    2. Avant de traire, la fermière se lave les mains, le pis et le seau.
    3. Le houblon sert à faire de la bière blonde et le houbrun, de la bière brune.
    4. Le pin, le sapin et l'if sont des confrères.
    5. Les petits pois poussent dans l'Écosse.

    Le corps humain

    1. Les os se rattachent au corps par la ceinture.
    2. Les os du bras sont le radius, le cubitus et l'angélus.
    3. On trouve le cerveau chez l'homme, la cervelle chez la femme et le cervelet chez l'enfant.
    4. Le cœur comprend deux oreillons et deux ventriloques.
    5. Les poumons sont protégés par le soutien-gorge.
    6. Il faut se brosser les dents pour éviter l'écurie dentaire.
    7. Si de la main droite on se tâte le pouls au poignet gauche et qu'on ne sent rien, c'est qu'on est mort.
    8. Et pour terminer, à ce petit Capricorne de Dominique (5 ans) à qui on demandait quel est son signe du Zodiaque et qui répondait fièrement :
      "Moi, je suis Carnivore".

    Plusieurs de ces perles proviennent du livre de Claude Gagnière "Le bonheur des mots" et d'autres du "Rire en herbe" de Jean-Charles.


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    Messidor

     

    Ils s’en viennent d’Albi, de Carmeaux, de Valence,

    De Cordes… Chevaliers Errants de la moisson,

    Ils vont où les blés mûrs que la brise balance

    Entre-choquent leurs lourds épis dans un frisson.

    Chacun de moissonné d’abord son coin de terre,

    Faire son petit gerbier au bout du petit champ,

    Puis laissant au logis ses marmots et leur mère,

    S’est mis en route, un soir, vers le soleil couchant.

     

    Sous le feutre poudreux et la blouse pâlie,

    Et le vieux pantalon de toile rapiécé,

    Ils vont, ayant au cœur cette mélancolie

    Que nous donne toujours le foyer délaissé.

    Leur bagage est léger : une chemise blanche,

    De gros souliers aux clous nouvellement plantés,

    Et la cravate rouge orgueil de leur dimanche,

    Et la faucille courbe aux bleuâtres clartés.

    Ils montent lentement, étape par étape,

    Vers nos plateaux tardifs où les seigles mouvants

    Étalent au soleil leur ondoyante nappe,

    Qui creuse de plis sous l’haleine des vents…

     

    A la première grange est leur première auberge.

    Parfois même, trouvant qu’on est mieux au grand air,

    Ils s’endorment, couchés mollement sur la berge,

    En regardant Vénus monter dans le ciel clair.

    Et quels rêves alors ! est-ce que chaque étoile

    N’est pas beau sou neuf qu’ils gagneront demain ?

    Et quel doux bruit fera, dans leur bourse de toile,

    La lune, - un vieil écu large à remplir la main !...

     

    Le coq chante : Debout ! – Dans la clarté tremblante

    De l’aube, les épis, de larmes tout baignés,

    S’inclinent sous leur poids, avec la plainte lente

    De martyrs innocents à la mort résignés :

    « Viens ! disent-ils de loin au laboureur avide ;

    Viens ! la pluie et le vent, la terre et le soleil

    Nous ont si bien nourris, qu’aucun de nous n’est vide,

    Et que nous te ferons un mont de grain vermeil… »

     

    Et – noyé dans le chaume, ayant juste leurs têtes

    Au niveau des flots d’or d’où l’alouette fuit -

    Les moissonneurs ployés, montrant leurs dos de bêtes,

    Couchent dans les sillons le chaume qui reluit.

    Et les coquelicots saignent dans les javelles ;

    Le soleil dans les reins met des pointes de feu ;

    E l’on entend l’appel plaintif des bartavelles

    Emmenant leurs poussins là-bas vers le bois bleu…

    De temps en temps, un front ruisselant se redresse ;

    Le maître-moissonneur de ses yeux assoupis

    Regarde s’avancer sa troupe qui se presse,

    Puis se replonge encor dans ce grand flot d’épis…

     

    Ah ! ceux-là sont heureux – faucheurs, faneurs, bergères –

    Qui, le long des ruisseaux ou le long des forêts,

    Travaillent en chantant sous les ombres légères,

    Boivent l’eau de la source, ou, dans la cruche en grès

    Qu’abrite du soleil l’herbe fraîche coupée,

    Trouvent, lorsque l’effort amollit leur vigueur,

    Le vin rouge qui met, d’une seule lampée,

    La fraîcheur à la bouche et l’énergie au cœur.

    Plaignez les moissonneurs sur les plateaux sans ombre,

    Brûlés par la chaleur du soleil et du sol,

    Qui sous un ciel d’azur, gardent une âme sombre

    Et n’ont pas de refrain à lancer à plein vol !

    Plaignez surtout, plaignez les femmes et les filles

    Qui suivent sur les monts leur père et mari,

    Et, la sueur au front et le sang aux chevilles,

    Sur leurs genoux lassés penchent leu sein flétri !

     

    Ah ! poète, qui vas, livre en main, sous les chênes,

    Rêvant d’amour naïf et d’idylle en plein champ,

    Dis-moi si les forçats portent plus rudes chaînes,

    Si l’homme est quelque part plus dur et plus méchant,

    Si quelque part la femme, au labeur condamnée,

    Vierge ou mère arrachée à ses rêves charmants,

    Voit plus brutalement sa grâce moissonnée, -

    Et maudit avec moi les faiseurs de romans !...

     

    Les seigles sont tombés, mais le froment se dore.

    Allons ! plus loin ! Adieu, genêts du Ségala ;

    Voici la Causse immense, allons ! plus loin encore !

    Sévérac est passé, mais la Lozère est là…

    Et l’on s’en va courir après l’avoine bleue,

    Qui secoue au soleil ses grelots d’argent fin ;

    Puis- le dernier épi de la dernière queue

    Dans le dernier sillon – on s’en retourne enfin.

    Car au vallon déjà les grappes vermeilles,

    Les marrons et les noix courbent les rameaux d’or ;

    Il faut cercler les fûts et tresser les corbeilles :

    Messidor est fini, salut à Fructidor !

     

    Et les voilà qui, seul deux à deux ou par bandes,

    Retroussant sur leurs fronts brunis leurs grands chapeaux,

    A travers les forêts, les combes et les landes,

    S’en reviennent, joyeux sous leur blouse en lambeaux.

    Si le corps est fourbu, le gousset carillonne :

    Les petits et l’aïeul auront du feu l’hiver,

    - Pourvu qu’au cabaret dont la vitre rayonne

    Sous le balancement d’un rameau de houx vert,

    On n’aille pas, devant le vin frais qui pétille,

    Écouter les conseils de la soif et du jeu,

    Ni faire du corsage entr’ouvert d’une fille

    Le creuset où fond l’or comme la cire au feu.

    Prends garde, moissonneur ! la bouteille est perfide

    Quand la tête est brûlante et les jarrets lassées ;

    Reprend ton gros bâton avant qu’elle soit vide,

    Écoute dans ton cœur la voix qui dit : « Assez ! »

    Songe que l’on t’attend là-bas, et qu’on regarde

    Longuement le chemin qu’au départ tu suivis :

    Tu fus laborieux ; soit économe ; et garde

    Tes baisers et ton or pour ta femme et tes fils.

     

                       François Fabié


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  • CONTES, LEGENDES, TRADITIONS DE NOTRE REGION

    AMPLEPUIS (Rhône) ET SES ENVIRONS

    (3° partie sur 3)

     

    Texte élaboré par Marcel BEROUD avec la collaboration de M.M. Georges BOURBON et Germain PATAY.

    Groupe de Recherches Archéologique d’Amplepuis (Juillet 1977).

     

    Si l’histoire des œufs consommés au Pin Bouchain par Napoléon rencontre beaucoup de scepticisme, il en est une autre qui est plus volontiers admise et qui concerne le même personnage à peu près dans les mêmes lieux.

     

    Lors d’un de ses passages dans notre région, le 10 juillet 1805, Napoléon montait à pieds la mauvaise route de Tarare pour atteindre le Pin Bouchain. Il devançait sa suite, se mêlant à la foule lorsque, apercevant une vieille femme qui se hâtait il lui demanda ce que signifiaient ces attroupements. Ne l’ayant pas reconnu, la femme lui répondit que l’Empereur devait passer par là et qu’elle désirait le voir avant de mourir, « Mais la bonne, lui dit Napoléon, vous aviez autrefois le tyran Capet, vous avez maintenant le tyran Napoléon, que diable avez-vous gagné à cela ? » La vieille, quelque peu décontenancée, se remit bientôt et lui répondit : « Mais monsieur, il ya une grande différence. Nous avions l’autre par hasard tandis que nous avons choisi celui-ci. Le premier était le roi des nobles, l’autre est celui du peuple. C’est le notre ».

     

    Parlons maintenant des Salles, territoire de la commune de Ronno, sur la route allant du Pilon aux Cassettes.

     

    En voici la légende, une des plus connues d’Amplepuis : un jour il y a longtemps de cela, une cité riche et puissante occupait ce lieu, placé sous la protection de Bal. L’opulence y était grande, les coffres de ses habitants regorgeaient d’or, aussi la vie y était joyeuse et nul ne se souciait de l’avenir ni ne songeait à la mort qui, pourtant, était bien proche. L’hospitalité, cette vertu tant prisée des peuples anciens, y était inconnue, au point qu’un voyageur, quelque pauvre qu’il fut, ne pouvait espérer y trouver un gîte.

     

    Par une nuit froide et sombre, un malheureux étranger, harassé de faim et de fatigue, frappa en vain à toutes les portes de l’orgueilleuse cité mais nulle ne s’ouvrit pour abriter son infortune. Las d’essuyer des refus, il se dirigea lentement vers la sortie de la ville mais, au moment de la quitter, manquant de courage pour continuer sa route, il tenta une dernière expérience et heurta discrètement et sans beaucoup d’espoir à la porte de la dernière maison. A son grand étonnement, l’huis s’ouvrit et une famille pauvre mais hospitalière, l’accueillit et le réconforta de son mieux.

     

    Après s’être reposé, il reprit son bâton et s’apprêtait à poursuivre sa route lorsque, se ravisant, il dit à ses hôtes de ne point avoir peur au cas où ils entendraient quelque grand bruit. Quelques instants après son départ, ses hôtes cherchaient encore à se rendre compte de ses dernières paroles lorsqu’un fracas épouvantable les fit sursauter et, quel ne fut point leur étonnement en voyant que hormis leur propre masure, la ville avait été complètement engloutie et que le silence et la mort régnait là où, peu de temps auparavant, l’on entendait que des chants et les mille cris de la licence la plus effrénée.

     

    Depuis ce jour, le lieu des Salles n’est plus qu’un amas de roches dont la plupart sont enterrées, mais il n’est pas impossible qu’un jour cet emplacement retrouve une grosse importance car, toujours d’après la légende, « la ville des Salles renaîtra lorsque que Lyon disparaîtra »

    Ajoutons que, encore au siècle dernier, des paysans du lieu assuraient qu’ils entendaient parfois, pendant qu’ils labouraient sonner les cloches de la ville disparue, et ceci surtout les veilles de fêtes.

     

    Les Salles ont gardé une réputation un  peu particulière jusqu’au début de notre siècle.

    En effet, vers 1900, la  maison qui se trouve à l’angle formé par la route des Cassettes et le chemin allant sur Balichal était un café dont le toit était simplement couvert de branchage d’où son nom de « Café des Feuilles ». Il paraît que la tenancière vendait à la fois du vin drogué et ses charmes. La drogue incorporée au vin était destinée à annihiler la volonté des clients qu’elle accueillait ensuite dans sa cave. Les gens considéraient se café comme un coupe-gorge mais cette renommée était nettement exagérée. Cependant, il semblerait qu’il y eut au moins un mort au cours d’une bagarre. Ce débit de boissons ferma en 1912, au décès de la tenancière.

     

    Non loin de là, à Balichal, il y avait un « jeteux de sort » un peu particulier car il possédait un pouvoir spécial sur les veaux. Ainsi, pour aller à la foire vendre les veaux du hameau, il lui suffisait de marcher en avant et ces animaux le suivaient comme son ombre. Cependant, il fallait bien prendre garde de ne pas traverser entre lui et le troupeau car alors le lien invisible se rompait, le charme disparaissait et les veaux s’égaillaient. Il fallait aussi éviter de faire des misères à cet homme car, dans ce cas, on risquait de trouver chez soi des boules de sang, principalement dans les écuries.

     

    Les pouvoirs de cet individu étrange disparurent lorsque le curé de Ronno l’obligea de lui remettre les deux livres desquels il tirait ses sortilèges.

     

    C’est que les jeteurs de sort ne manquaient pas et certaines personnes se souviennent encore, de nos jours, en avoir connu qui, par exemple, pouvaient à volonté tarir le lait des vaches ou, au contraire, leur redonner leur production laitière normale.

     

    S’il y avait des personnages inquiétants, il en était d’autres qui, par leur qualité, attiraient la faveur des bonnes fées. Ce fût le cas de la jeune Guillemette de Lozanne qui, apitoyée à la vue d’un jeune faon qui ne pouvait approcher d’une source l’aida à se désaltérer. En récompense, la maman biche, qui devait être une fée, rendit la source éternellement douce et tiède et plus jamais les lavandières n’eurent les mains gelées en rinçant leurs lessives.

     

    Pour les amateurs de contes charmants, signalons « La légende du château de Coursonne à Mardore » si bien écrit par M. Jean Auroux dans son livre : « Contes humoristiques du Haut-Beaujolais ». Il s’agit là d’un seigneur qui, hanté par le désir d’avoir un château-fort, n’hésita pas à faire un pacte avec le Diable d’après lequel ce dernier s’engageait à entourer le château de douves et à construire un pont-levis tandis que le châtelain, en compensation, lui donnerait sa fille. Soyons rassurés tout de suite car, heureusement, un jeune et beau cavalier, amoureux de Melle de Foudras, veillait sur elle et réussit à faire annuler ce contrat diabolique.

     

    Si le seigneur de Coursonne eut à faire avec le Diable, c’est avec Sainte Agathe qu’un sire de l’Aubépin eut des démêlés.

    Dans ce château situé au-delà de Fourneaux et bien connu des amplepuisiens, il y avait autrefois un seigneur cruel qui devint amoureux de la fille d’un hobereau des environs.

     

    Comme la belle ne répondait pas  à ses avances, il la fit enlever par ses gens et, en son honneur, donna un grand bal. Mais rien ne put fléchir la volonté de la jeune fille qui refusa même de danser si bien que, fou de rage devant cette résistance, il y obligea en faisant répandre des charbons ardents sous ses pieds. La malheureuse se brula atrocement et mourut quelques temps après.

     

    C’est là qu’intervint Sainte Agathe qui, comme chacun le sait, protège de la foudre et du feu. Elle apparut au méchant seigneur et lui dit : « Désormais, si tu fais du feu le jour de ma fête, ton château brûlera ». Depuis ce jour, les châtelains respectent cette interdiction mais ont tourné la difficulté en faisant construire un pavillon à quelques dizaines de mètres de là dans lequel on peut faire du feu les 4 et 5 février.

     

    Au début du siècle, les gens de chez nous se plaçaient sous la protection de cette sainte en faisant bénir chaque année un morceau de pain à l’office de Sainte Agathe. Cela  les protégeait contre les incendies, tout comme la coutume de faire brûler un rameau de buis ou d’éclairer un cierge les immunisait contre la foudre pendant les gros orages.

     

    Avant de terminer, il nous semble souhaitable de mentionner ici une coutume encore récente mais maintenant disparus afin qu’elle ne se perde pas dans l’oubli.

     

    Lorsqu’un veuf (ou une veuve) se remariait avec une (ou un) jeune célibataire, les gens organisaient un « charivari » qui consistait, au moyen de casseroles, de sifflets ou autres objets, à faire un tintamarre infernal devant la maison des conjoints, signifiant par là que le mariage était mal assorti. Il était d’usage alors, pour faire cesser ce vacarme, que les nouveaux époux offrent à boire aux participants. Cette coutume était en usage dans toute la France mais, si à Amplepuis tout se passait dans un esprit bon enfant, il y eut ailleurs des violences et des cruautés qui provoquèrent des incidents sanglants. Aussi la charivari, condamné depuis des siècle par les conciles, est maintenant interdit par la loi. Chez nous cette coutume était plus communément appelée « tracassin ».

     

    Comme on le voit, les légendes relatives à Amplepuis et sa région n’ont rien de bien exceptionnel car on en trouve de semblables dans tous les pays. Peut-être est-ce mieux ainsi car il existe parfois des légendes qui ne font guère honneur aux habitants du cru.

     

    C’est le cas, par exemple, près d’Angers, au château de Plessis-Bourré où, dans l’un des caissons du plafond de la salle principale, est représenté un monstre genre dragon qui, parait-il, ne pouvait se nourrir que de femmes fidèles. Or, on assure que la pauvre bête mourut de faim. Mieux vaut donc que cette histoire ait eu lieu loin de chez nous car elle aurait pu discréditer gravement la réputation de nos épouses amplepuisiennes.

     

    Groupe de Recherches Archéologiques d’Amplepuis – Juillet 1977

     

    Notes :

     

    Monsieur Georges Bourbon,  érudit, personnage fort sympathique (trop tôt disparu) est le fondateur du Musée Barthelemy Thimonnier (inventeur de la machine à coudre) à Amplepuis. Ce musée comporte aussi une extraordinaire collection de cycles venant du Musée  Henri Malartre  de Rochetaillé dans le Rhône (Donation de 1987).

     

    Germain Patay fut l’illustrateur de nombreux ouvrages écrits par Gabriel Fouillant, second président de notre association « Les Chemins du Passé » du canton de Saint-Symphorien-de-Lay.

     


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    LES LOUPS DANS LA PRESSE ROANNAISE A LA FIN DU XIX° SIECLE

     

    Enfant, j’ai écouté maintes fois, dans une terreur à peine contenue, l’histoire du pauvre tailleur d’habits de Noirétable, qui un soir d’hiver, s’étant trop attardé au couvent de l’Hermitage et redescendant par bonds, à travers la forêt à la nuit tombante, par la coursière de Vérines, chuta si maladroitement dans un piège caché dans les branchages, qu’il ne parvint plus à se délivrer lui-même. Pendant toute la longue nuit glaciale, il n’eut pour compagnon qu’un loup, venu là comme par exprès narguer l’homme pris qui voulait prendre. Le malheureux ne dut son salut qu’aux grands ciseaux qu’il portait toujours à sa ceinture et qu’il fit cliqueter la nuit entière pour effrayer et décourager son redoutable adversaire en attendant le passage matinal du premier pèlerin qui le délivrerait.

     

    Alors que les documents officiels semblent indiquer une diminution des loups vers la fin du XIX° siècle, la presse au contraire, dans le même temps, accueille davantage de mentions concernant cet animal redouté. Comme pour d’autres enquêtes antérieures, il convient de relativiser la fréquence des données en fonction de l’évolution des journaux. D’une par le volume des hebdomadaires consultés qui permet mieux, à partir, des années 80, l’insertion de petites rubriques locales ; d’autre part l’organisation d’un réseau de correspondants plus lointains favorise le passage des informations en provenances de l’arrière-pays.

    Du reste, ces relations sont assez banales et ne permettent guère d’approche scientifique (localisation, dénombrement des animaux, etc.) Au fil des ans, voici cependant ce qu’il est possible de retenir et que Jean Canard avait d’ailleurs largement cité dans un travail antérieur.

     

    1837 – Un homme du village d’Arfeuilles, mordu à la cuisse par une louve, se rend à Mailly pour se faire « panser ». Il faut entendre qu’il est allé trouver un  rebouteux réputé pour une recette antirabique. Le rédacteur tente de désabuser.

    (Écho de la Loire, 28 octobre 1837).

     

    1845 – On apprend qu’un jeune homme de 26 ans a été mordu par balle au cours d’une chasse au loup au Chambon-Feugerolles. Le même hebdomadaire contient le récit fantastique d’un enfant au berceau dévoré par le loup.

    (Écho de la Loire, 2 mars 1845).

     

    1855 – Un nommé Chantelot de Saint-Priest-la-Prugne, réveillé par le bruit d’un combat, voit trois loups à proximité de chez lui ; il en tue un à l’aide d’une fourche.

    (Écho Roannais,  26 juillet 1855)

     

    1858 –  Chasse au loup dans les bois de Sainte-Foy-Saint-Sulpice.

    Deux bêtes sont abattues : un loup et une louve ; cette dernière, expirante, mord à la jambe un stéphanois.

    (Écho Roannais,  4 avril 1858)

     

    1861 – A Cherier, un loup s’introduit dans un vieux moulin. Ses hurlements attirent le meunier et son commis. Le premier, saisi par la peur, tombe avec sa lanterne. Le loup en déguerpissant, bouscule le commis qui est emporté sur le dos de l’animal  comme un sac de son ! Un vrai sujet de fable !

    (Écho Roannais, 5 mai  1861)

     

    1864 – A Cherier encore, un fermier et sa femme occupés dans un taillis assistent au combat de leur chien avec un loup. Celui-ci abattu pesait 36 kg. Sa dépouille, promenée de maison en maison rapporta trente à quarante francs en œufs ou en beurre ! Sa peau fut vendue 15 F.

    (Nouvel Écho de la Loire, 24 décembre 1864).

     

    1877 – Exploit d’un agriculteur de Noailly qui tue d’un coup de fusil une louve pleine. Il a promené son trophée dans les rues de Roanne.

    (Journal de Roanne, 19 août 1877)

     

    1880 – Une courageuse jeune fille du village de Fouet, à Saint-Rirand, poursuit  un loup qui venait de lui voler un agneau et le frappe à la tête avec son sabot sans pouvoir l’empêcher de fuir avec sa proie. (Journal de Roanne, 19 août 1877)

    (Journal de Roanne, 23 mai 1880)

     

    1880 – On dit que les loups sont nombreux cette année dans la forêt de Lespinasse. L’un des plus célèbres braconniers du pays, à l’affût aux perdrix, vient d’abattre une louve, le dimanche, à la sortie de la messe, il était fier de montrer l’animal aux habitants de Saint-Gemain-Lespinasse, Saint-Forgeux et Ambierle.

    (Journal de Roanne, 12 septembre 1880)

     

    1881 – Un propriétaire de Saint-Priest-la-Prugne, aidé par son domestique, capture dans les Bois Noirs une nichée de 5 louveteaux. L’un deux, recueilli et soigné, est destiné plus tard au croisement avec une chienne ( !). Un autre doit devenir gardien de troupeau ( !). Un troisième est mort. Enfin les deux derniers emmenés dans le Puy-de-Dôme chez un louvetier devront faire la guerre à leurs semblables.

    (Journal de Roanne, 19 juin  1881)

     

    1883 – Un journalier de Saint-Forgeux-Lespinasse abat une louve qui cherchait à dévorer son chien dans la cours de son habitation à Biossy.

    (Journal de Roanne, 4 mars 1883)

     

    1888 – Des loups égorgent un troupeau de moutons à Saint-Priest-la-Prugne et reviennent chercher la nuit suivante, deux de leurs victimes non enlevées.

    (Journal de Roanne, 20 septembre 1888)

     

    1889 – On reparle des loups dans le canton de Saint-Just-en-Chevalet. La température rigoureuse est jugée responsable de leur apparition et de leurs audaces.

    (Journal de Roanne, 3 mars 1889)

     

    1893 – Deux ramasseurs d’airelles découvrent 5 louveteaux vers le Gué de la Chaux. Poursuivis par la louve, ils ne peuvent en emporter qu’un seul mis « en nourrice » au hameau de la Verrerie.

    (Journal de Roanne, 27 et 30 juillet 1893)

     

    1895 – La neige fait sortir les loups de leurs repères et un spécimen de belle taille est abattu dans la partie haute de la commune de Villemontais, par un fermier de la Grange Bouttet

    (Journal de Roanne, 17 janvier 1895)

     

    1895 – A Saint-Romain-d’Urfé, un loup s’introduit en plein jour dans une ferme du hameau des Barges et emporte une brebis.

    La battue se solde par un échec.

    (Journal de Roanne, 3 février 1895)

     

    1897 – Battue sans résultat en Madeleine malgré la présence de 25 tireurs et de 30 rabatteurs.

    (Journal de Roanne, 19 septembre 1897)

     

    1898 – Romain Brat, cultivateur d’Oblette, vient de tuer un loup de 33 kg. L’animal est exposé à la mairie de Saint-Just-en-Chevalet.

    (Journal de Roanne, 7 mars 1898)

     

    1901 – On signale des apparitions de loups dans les bois d’Urfé.

                (Journal de Roanne, 24 février 1901) 

     

    Des loups sont abattus en d’autres régions de France jusqu’au milieu du XX° siècle. Bien entendu, il s’agit de faits de plus en plus rares.

    Les dernières mentions de la presse roannaise relèvent déjà de la curiosité.

     

    Études et documents : LOUP QUI ES-TU

    Centre de Recherches Ethnologiques du Musée Alice Taverne à Ambierle (Loire) 1986

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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