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    REGNY : Nicolas CONTE

     

    (Jean-Pierre Rey)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOSE

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

     

    REGNY : Nicolas CONTE

     

    Le collège de Régny porte son nom ; l’usine du lieu dit le forestier le portait depuis 1856, date du début de la fabrication du crayon Conté dans la vallée du Rhins.

     

         Né le 4 août 1755 à St Cénery, près de Sées, dans le département de l’Orne, Nicolas Conté était fils de modestes paysans. Encore enfant, quand son père décède, il reprend alors avec sa mère le modeste domaine paternel. Habile, intelligent, curieux d’esprit et inventif, il trouve des moyens de faciliter et d’améliorer l’agriculture.

     

        Il débuta comme artiste peintre dès l’âge de 14 ans. Sur les conseils de Greuse et de Hall, il développa ses dispositions naturelles, fit des portraits des membres de la famille royale et acquit en quelques années une certaine aisance. A Paris, il rencontra également les frères Montgolfier, pères de la célèbre montgolfière. Il donna dès lors libre cours à ses autres talents, les arts mécaniques et l’étude des sciences en élaborant un outil pour l’établissement des cadastres.

     

         A Paris, en 1775, Charles, Vauquelin et Leroy furent ses maîtres et il inventa à 20 ans une machine hydraulique dont le modèle fit l’objet d’un rapport élogieux. A 20 ans également, il se marie et s’installe à Paris.

     

         Le gouvernement révolutionnaire lui fournit l’occasion de se révéler pleinement et il dirige le conservatoire des Arts et Métiers. Sur demande de l’agence des Mines, il met alors au point une substance du nom de graphite  avec de l’argile très pure et a l’idée d’enfermer cette substance entre deux demi-cylindres de bois de cèdre. Le crayon graphite était né.

     

        Il suit napoléon en Egypte en 1798 et se fait encore remarquer par sa créativité. Membre de la légion d’honneur dès 1803, il mourut deux ans plus tard d’une maladie de cœur. Son crayon avait reçu la médaille d’or du jury des Arts et Métiers en 1800.

     

        Le gendre et associé de Nicolas Conté, Mr Humblot, lui succéda à la tête de la manufacture de crayons, alors installée à Paris. A la mort d’Humblot, l’entreprise revint à sa petite fille qui épousa un Desvernay, originaire de la région de Régny où la famille possédait déjà de nombreux terrains. Ce dernier décida de transférer la production de crayons à Régny. Il disposait en effet d’une place suffisante pour accepter une grosse manufacture.

     

        Une source sur place, plus la rivière de Rhins permettaient la construction d’une turbine électrique ainsi que la fourniture d’eau pour une machine à vapeur et la fabrication des mines. L’usine débuta en 1856, couvrant à l’époque 2.5 hectares. Cette manufacture fut un des premiers joyaux de la décentralisation et de la diversification industrielle. Elle prit pour raison sociale le nom de Société Desvernay Cie et petits fils et successeurs de CONTE.

     

        L’entreprise resta familiale jusqu’en 1919. Elle devint ensuite société anonyme par actions. La famille Desvernay garda la majorité des parts.

     

         Dans les années 1950, CONTE exportait 85% des crayons français dans 39 pays.

     

         En 1979, le groupe BIC fit l’acquisition des crayons CONTE et Régny perdit la fabrication de cet article qui avait fait vivre nombre de générations du village.

     


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    NEULISE : Bonpart de Lorgue

     

    (André Devis)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOSE

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

     

    NEULISE : Bonpart de Lorgue

     

    Quand on regarde une carte de Neulise, on constate que le hameau de Lorgue se situe au sud du village. C’est en effet de ce hameau du même nom actuellement qu’est partie cette lignée importante qui pendant plusieurs siècles régna en maître sur notre région.

         Dans cette famille, il était de coutume en effet d’attribuer aux aînés de ses branches le prénom de Bonpar.

     

         Comme le précisent les auteurs des Chartes du Forez, « …c’est la seigneurie de Villars, sur St Just la Pendue, qui a été la bonne part sans doute vers l’an 1200. » Un premier Bonpar de Lorgue est en effet cité dès 1278 dans une transaction avec l’abbaye de Bonlieu.

     

         Geoffroy de Lorgue, chevalier et fils du précédent, prend la succession. Il possède la maison de Villars et prélève des dîmes sur les paroisses voisines. Sa femme, Girine Raybe, lui donne 3 enfants dont Bonpar ici présent.

     

         Mineur au décès de son père, il reçoit à son tour le domaine de Villars. On le retrouve avec un cousin, cohéritier des biens que son grand oncle, le chanoine Guillaume, possède à Amplepuis : les domaines de la Pierre et de Montchervet.

     

        D’autres biens lui viennent de son cousin, autre Bonpar de Lorgue, seigneur de la Place (entre les villages d’Ouches et Pouilly les Nonains) : maison et terres à Néronde ; censive et courtils à Vendranges, Neulise, Saint Jodard ; divers droits sur Saint Haon et justice sur Saint Jodard.

     

        Il figure parmi les exécuteurs testamentaires de sa grande tante Ayceline de Lorgue, inhumée aux côtés de son mari Arnaud Viel, seigneur de Bussières.

     

        En 1328, il avoue à l’église de Lyon des dîmes éparses dans les paroisses des Sauvages, Fourneaux, Croizet, Neulise, Saint Marcel, Pinay, Cordelle, Saint Cyr de Favières. C’est dire toute l’importance de la lignée.

     

        En 1341, il est fait chevalier.

     

         Décédé sans postérité, Bonpar de Lorgue laisse son frère Jean, « vivant comte en l’église de Lyon », lui succéder.

     

         La Diana sur Montbrison compte dans ses archives un terrier à son nom, donc le terrier de Bonpar de Lorgue. Déchiffré par Gabriel Fouillant, notre illustre président de nombreuses années et chercheur émérite, c’est une source très complète et précieuse de toutes les possessions de cette famille à cette époque.

     

        On y retrouve les noms des domaines, leurs limites, les habitants qui les possèdent etc. etc…La comparaison avec les noms actuels des lieux permet de voir s’ils apparaissaient déjà à cette époque là, leur orthographe à cette période. C’est une source inestimable de renseignements pour la connaissance de cette période.

     

        Nous ne pouvons que remercier l’illustre seigneur ici présent de sa noble transmission.

     

     

     

     

     

     

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  • SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

     

    (Antoine Pignard)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOSE

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

    Prieur de St Victor sur Rhins.

     

         Il nous est possible de connaître la vie quotidienne de quelques moines qui vivaient au Moyen-âge  dans le modeste prieuré clunisien de St Victor sur Rhins, près de Thizy mais qui se trouvait alors dans le diocèse de Mâcon.

        Chaque année, au printemps, dans chaque province de l’Ordre, toutes les maisons rattachées à Cluny recevaient la visite de deux visiteurs nommés par la Chapitre général, afin de s’assurer de la bonne marche de la maison et noter les manquements de tout genre. Procès verbal était dressé de chaque visite, et le rapport était présenté au Chapitre général tenu à Cluny autour de Pâques. Là, on décidait des mesures à prendre, des abus à corriger comme des compliments à faire. Une quarantaine de notices concerne le prieuré de St Victor pour la période qui va de 1262 à 1408.

        Le rapport de la première visite date du 22 mars 1262 :

     

         « Il y a là deux moines prêtres, de vie honnête. Le service divin est bien assuré, selon leurs possibilités. Un moine est trop vieux pour célébrer la messe. Nous avons demandé qu’il ne célèbre plus. L’hospitalité et l’aumône y sont convenablement assurées a ce qui nous a été dit. »

     

         En quelques lignes, nous apprenons qu’il y a là deux bons moines, et que leur vie consiste à prier, à faire l’aumône et à pratiquer l’hospitalité. Le texte cité paraît clair : « deux moines prêtres ». Le même chiffre revient en 1269 et 1272. Mais cela pourrait signifier qu’ils sont trois. En effet, dans les textes parallèles, on lit souvent : « (Tant) … de moines, y compris le prieur » ou (Tant) de moines plus le prieur ». Comme ici, rien n’est précisé, on peut hésiter. Mais de 1278 à 1295, les textes sont nets : il y a bien deux moines plus le prieur.

     

         En 1298, on reparle de deux moines, mais durant près d’un siècle, les notices sont muettes sur le sujet. Par ailleurs, un catalogue des maisons clunisiennes de la moitié du XIVème siècle nous apprend qu’il faut deux moines à St Victor. Et, de fait, de 1382 à 1406, les visiteurs répètent inlassablement qu’il n’y a qu’un moine et qu’il en faut deux. Ils rappellent le précepte qu’ « un moine ne doit jamais être seul », ce qui ne manque pas de sel quand on se souvient que « monachos » signifie « solitaire ».

     

         Les visiteurs s’occupent spécialement de la conduite des moines. Durant cette dernière période, on ne relève à St Victor qu’une défaillance : « Un moine nommé Zacharie Malvesin est accusé de vol et d’incontinence. Il est parti récemment de nuit de St Victor en emmenant avec lui le palefroi du sacristain, et on ne sait où il a été ni où il a emmené le cheval ».

     

        Le Chapitre décide que quiconque de l’ordre le retrouvera, le conduise ou le fasse conduire à Cluny pour y être emprisonné.

     

         Il y avait donc deux ou trois moines à St Victor, un seul en temps de crise. Cela paraît peu. On peu penser que ces moines ne passaient pas toute leur vie dans le même prieuré. Il y avait comme un règlement très souple entre les abbayes et les prieurés, ce qui était excellent pour l’équilibre psychologique comme pour éviter la routine.

     

        Le coutumier nous apprend que le prieuré de St Victor touchait des dîmes et une partie du casuel.

     

     


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  • VENDRANGES : Louis Ranvier

     

    (M. CHERBUT)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOSE

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

    Louis RANVIER

     

     C’est dans la rue Dubois de Lyon, dans le deuxième arrondissement que Louis-Antoine RANVIER naît le 2 octobre 1835. Il fait ses études de médecine à l’Antiquaille, à Lyon et en 1860 fut interne des hôpitaux de Paris. En 1865, il obtient son doctorat de médecine et publie sa première thèse. Alors débute son orientation d’histologie (sciences des tissus). Il fonde alors, Rue Christine à Paris, un petit laboratoire privé.

     

         Les premiers travaux de Ranvier sont couronnés par l’Académie de Médecine et sont remarqués par l’un de ses compatriotes lyonnais déjà célèbre, Claude Bernard, lequel, en 1867, le fait nommer préparateur de son cours au Collège de France.  Il a alors 32 ans.

     

         En 1872, le laboratoire d’histologie est créé officiellement grâce à Mr Jules Simon, ministre de l’Instruction Publique sous la IIIème république. Claude Bernard en sera le directeur, RANVIER directeur adjoint. En 1875, à 40 ans, il devient le  directeur du laboratoire d’histologie. A cette même date, grâce à l’appui de son maître Claude Bernard, on fonde pour lui la chaire d’anatomie générale au Collège de France. Il devient ainsi titulaire de la chaire d’enseignement la plus haute de France.

     

         Dès lors, il se consacre pleinement et librement à la recherche sur les tissus. En 1897, il reçoit la légion d’honneur et  fonde les Archives d’anatomie microscopique avec Balbiani. 

     

         Mais hélas, au cours des dernières années du XIXème siècle, les jeunes chercheurs, élèves et médecins se font de plus en plus rares. Devant ce manque de présences et d’audience dans son laboratoire, il diminue son activité. Les problèmes de santé surviennent. Ce sont des raisons suffisantes pour le décider, à partir des années 1890, à passer chaque été dans la propriété qu’il a héritée de ses parents, à Vendranges, au lieu dit Thély.

     

        En 1900, il abandonne son laboratoire d’histologie, les cours au Collège de France et se retire à Thély définitivement. Son frère, peintre réputé qui posa un jour ses chevalets dans ce coin, ne fut pas étranger à ce choix.

     

         Sur son domaine de Thély, il s’adonna à l’agriculture, y menant la vie simple de la campagne, parcourant ses prairies, ses bois. Il a un poulailler, des chèvres blanches, des vignes qui produisent un vin dont il est très fier et qu’il offre volontiers à ses visiteurs.

          Cela ne l’empêchait pas de continuer ses travaux et ses cours, qu’il envoyait au Collège de France par la poste.  Les habitants de Vendranges l’appelaient le docteur RANVIER et allaient le consulter quand ils étaient malades. N’étant pas médecin, il ne pouvait pas leur faire de consulte mais leur donnait des conseils très appréciés

     

         A l’âge de 87 ans, le 22 mars 1922, Louis RANVIER décède à son domicile. L’avis de décès paraît dans le Progrès du 25 mars 1922. Les funérailles furent célébrées, le lundi 27 mars, à 10 heures, dans l’allée du cimetière de Vendranges. Son bicorne et son épée furent déposés sur le cercueil recouvert de l’habit vert de l’Institut. L’assistance est nombreuse : ses amis, ses voisins, des représentants des deux Académies auxquelles il appartenait, lui rendirent hommage. Il eut une fort belle oraison funèbre prononcée par le docteur Fernand Merlin, sénateur de la Loire et son exécuteur testamentaire.

         Le professeur RANVIER repose dans le cimetière de Vendranges, à côté du monument aux morts, face à ses collines et à son domaine.

     

         Il légua ses biens à la ville de Roanne. Sa fortune s’élevait à 651 336 francs, et son domaine fut évalué à 100 000francs. Il attribua une rente viagère annuelle à ses fidèles serviteurs.

         Le musée J. Déchelette détient une partie de ses objets personnels et œuvres d’art, huit tableaux de peinture, dont un paysage qu’il aurait exécuté.

     

     


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  • MACHEZAL : Sophie VIALLIER

     

    (Isabelle Pignard)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre 2010, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOSE

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

    Sophie VIALLIER

     

        C’est le 23 janvier 1792, en pleine période révolutionnaire, que je suis née à Machézal.

     

        Mon père, Claude VIALLIER, est alors maître de poste au hameau du Pin Bouchain, de sinistre renommé à cause de la rudesse du climat et de l’insécurité qui entoure la région. Il me donne comme prénoms « Jeanne Pierrette Sophie » mais très vite seul « Sophie » sera retenu.

     

        Comme tous les enfants de mon âge, je grandis au milieu de ma famille et donc au milieu des voyageurs qui fréquentent quotidiennement la montagne de Tarare et bine sûr, le relais de poste de mes parents.

     

         J’ai peu de souvenirs de la période sombre de la révolution car j’étais trop petite mais très vite, avec le trafic quotidien de voyageurs, j’entends souvent dans la grande salle du relais le nom de « Buonaparte » puis « Napoléon ».

     

        Quels souvenirs impressionnants je garde de mes 6 ans quand j’ouvrais mes grands yeux ébahis en voyant passer les troupes de la campagne d’Italie, et le cortège impressionnant qui les suivait avec les cantinières, les maréchaux ferrants, les brancardiers etc.. etc…Ah, ils étaient heureux car ils venaient de gagner un grand nombre de victoires.

     

        Plus tard, je verrai également passer des convois avec le pape Pie VII qui va sacrer le même Napoléon à Paris. Là également, c’est impressionnant par le nombre de carrosses et de personnalités qui accompagnent le prélat.

     

        Mais, un des meilleurs souvenirs que je garde est quand même lorsque ce fameux Napoléon s’arrêta à nouveau dans notre auberge. Je l’ai reconnu tout de suite et quand à la présentation de la note, un peu salée, je l’avoue humblement, il me fit la réflexion : « Les œufs sont donc rares dans ce pays ? », je n’ai pas pu me retenir de lui répondre du tac au tac : «  Non, Sire, pas les œufs… mais les empereurs ».

     

        Un autre matin, quelques années plus tard, par un temps de neige et de brouillard, j’aurai encore l’occasion de le conduire jusqu’à St Symphorien de Lay. Faut dire qu’il était pressé et que j’ai du cravacher dur comme postillon ! Mais on ne va pas se laisser impressionner par un homme, fut-il empereur !

     

        Et puis les ans ont passé. On n’a plus entendu parler de l’Empereur. Mais en 1824, lors du décès de mon père, je fus bien obligée de reprendre le relais de poste et quelle ne fut pas ma surprise quand je reçus un brevet de « maître de Poste aux chevaux » daté du 13 septembre 1824 ! C’est une date qui vous marque ! Il parait que le curé de Machézal aurait dit de moi que j’étais « une sacrée bonne femme et que je valais bien deux hommes et pas n’importe lesquels ». Il exagère peut –être un peu mais il paraît que j’ai du caractère.

     

         Sur le tard, c’était en 1831, je me suis décidée à me marier avec Claude François Noyel mais il n’était pas question de laisser tomber le travail ni la fonction.

     

         Sophie Viallier décèdera à son domicile en 1858, avec toujours la fonction de maîtresse de poste aux chevaux. Quelle belle carrière et quelle personnalité locale !

     

     

     


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