• blog heroines de dieu

    En ces jours de « Coupe du Monde » de Rugby à XV dans ce beau Pays de Nouvelle-Zélande, je vous signale la parution récente c’était au printemps dernier de :

     

    HEROINES DE DIEU

     

    Auteur : Agnès BROT

     

    L'éditeur : les Presses de la Renaissance, 76 rue Bonaparte 75006 PARIS.

    Cet ouvrage consacre son dernier chapitre à Sœur Suzanne Aubert donc nous parlons souvent à Saint-Symphorien-de-Lay.

     

    Bien entendu les « Chemins du Passé » recommandent la lecture de ce livre

     

    	Contact pour plus de  renseignements : agnes.brot@wanadoo.fr

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  • blog 2011 chaise a punir
     

    En décembre 2010, un  colloque international de l’Université de Genève (faculté des lettres, Département d’histoire générale) se déroule sous le titre :

     

    « Bois, fer, papiers et bracelets de Justice »

    « Histoire matérielle du droit de punir : Hier et aujourd’hui »

     

    La description des tortures imposées est ahurissante ; quand on pense aux revendications des actuels détenus de nos prisons.

    Pour vous mettre « dans l’ambiance » voici quelques lignes écrites en 1980 par Henri Frossard de l’Académie des Provinces Françaises sur :

     

    L’ART DE PUNIR LE MONDE

    (Première partie)

     

    En lisant les Mémoires de la Grande Catherine, Victor Hugo a découvert un passage encore plus surprenant que les autres :

     

    « Quand le czar ou la czarine étaient mécontents d’un prince russe ; on faisait accroupir le prince dans la grande antichambre du palais et il restait dans cette posture un nombre de jours déterminés, miaulant par ordre, comme un chat, ou gloussant comme une poule qui couve, et becquetant à terre sa nourriture. » (L’Homme qui rit)

     

    Le même Victor Hugo (il savait tout, cet homme !) toujours dans le domaine de l’incroyable signale un autre style de punition, cette fois dans les Pays-Bas :

     

    «  La loi avait sagement fixé le poids que devait peser un honnête homme. Plus lourd ou plus léger, il était suspect de sorcellerie » Ce n’est plus le lit de Procruste, c’est la balance d’Oudewater, laquelle existe encore, parait-il en servant plus, toutefois qu’à peser des fromages ! ».

     

    « On vous mettait dans un plateau et l’évidence éclatait si vous rompiez l’équilibre : trop lourd, vous étiez pendu, trop léger vous étiez brûlé ! »

     

    Et le festival continue ! A Montbéliard, mes pauvres amis ce n’est plus Pétersbourg, ce n’est pas Oudewater, c’est ici !) à Montbéliard, les braconniers étaient tout simplement mis à la question pour dénoncer leurs complices ! Au récidiviste, on fixait un collier appelé « corne de cerf », collier qu’il devait garder à perpétuité, « afin que les larrons de venaison puissent être reconnus devant les autres ». Si le condamné se permettait d’ôter ce collier (qu’on a tout lieu de supposer assez lourd), on n’y allait pas par quatre chemins «  immédiatement et sans rémission, il aurait perdu la tête ! ».

     

    Il y a littéralement, d’ailleurs, de quoi perdre la tête, à toutes ces évocations !

     

     

    On prétend qu’il existe encore dans certains musées d’Angleterre (voire dans certaines églises) des spécimens de fauteuils imprévus. La plupart sont en chêne, quelques-uns sont en fer. Ils sont complétés par un système compliqué de cerclage, car ce ne sont pas d’honnêtes fauteuils : il s’agit d’instrument de torture (ducking stool).

     

    Victor Hugo (encore lui !) dans l’Homme qui rit (il n’y a vraiment pas de quoi !) prétend que l’on doit écrire Cucking stool, « expression composée du mot français coquine et du mot allemand stuhl, pour signifier Chaise de p… ». Et l’édition de l’Homme qui rit, de 1886, donne un dessin – signé Vierge, ce qui prouve qu’il y a de tout dans le monde ! – d’un de ces instruments en action.

     

    On les avait construits pour une destination bien précise : calmer les femmes acariâtres, atténuer la virulence des harpies vindicatives. Et si l’on juge d’après la quantité de sièges qui restent encore, les mégères non apprivoisées devaient, en ce temps-là, être légions.

     

    Le mode d’emploi était simple : la femme était assujettie au fauteuil et celui-ci soulevé dans les airs par un système de balancier. On plongeait ensuite le fauteuil et la malheureuse dans l’eau d’une rivière ou d’un étang. La rivière, c’était mieux : on adaptait ferme l’affaire sur un bateau qui traversait alors la ville. Ainsi, de temps à autre, au fil du courant, suivant la décision du juge, ou la fantaisie du bourreau, ou la demande de la foule accourue, hop ! on infligeait une immersion.

     

    On ne précis pas si cette thérapeutique grossière était efficace mais on conserve le souvenir de pauvres femmes qui moururent de honte…et de chocs nerveux.

     

    Evidemment, c’était en Angleterre, dans le secteur d’Ipswich et dans celui de Fordwich dont, déjà, rien que les noms sentent la sauvagerie ! C’était dans un univers super-phallocrate, dans un autrefois aux relents de Moyen-âge.

     

    Hélas nous n’étions pas plus malins. Dans notre Franche-la-Doulce, les maris avaient le droit de battre leurs femmes (Il n’y avait pas que dans Molière !) pourvu que ce soit raisonnablement. Car on savait, bien sur, où commençait le déraisonnable et la déraison.

    Quand une femme, par contre, avait battu son mari, celui-ci était promené par les rues de la ville, monté sur un âne (animal de la dérision) où  il était assis à l’envers, et ce, au milieu des quolibets !


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  • blog 2011 clown alain
     

    POUR MONSIEUR « BOUGLIONE » DE ROANNE

     

    Salut Alain, si de la haut tu nous regardes, lis ci-dessous, un texte souvenir d’enfance de René Begeot habitant de Lure (Haute-Saône)   sur le cirque que tu aimais tant. Tu nous manques.

                                                                                             Bernard

     

    LE CLOWN

     

         Chaque année, pour la fête du pays, le cirque Riconno venait dresser son chapiteau sur la place du marché. Ce n’était pas un très grand cirque, mais néanmoins déjà important pour ne pas aller exhiber ses attractions dans les localités peu conséquentes. Il lui fallait une population déjà susceptible de rendre rentable ses représentations.

         Il devint par mariage ou par association, le cirque Gruss et Riconno, puis il disparu après diverses appellations pour ne laisser subsister que les Gruss, que l’on retrouve dans les grands cirques d’aujourd’hui.

       En ce temps-là, trois jeunes enfants du pays, René, Albert et Berthe, se réjouissaient chaque année de l’arrivée du cirque Riconno. Les distractions étaient assez rares à cette époque. De temps en temps, on voyait une ménagerie, un montreur d’ours, un prestidigitateur qui donnait un spectacle dans les écoles, un colosse puissant qui se faisait casser une énorme pierre sur le dos ; il était aussi briseur de chaînes et résistait à la traction de deux forts chevaux de trait, comtois ou percherons.

         Le cirque était donc le « nec plus ultra » des amusements, avec les écuyères, les équilibristes, les acrobates, les funambules, les jongleurs, et surtout les clowns et les augustes qui étaient susceptibles de se muer en toutes ces spécialités tant ils étaient vifs et agiles.

         A cette époque, il y avait toujours la parade ou tour de ville, qui suscitait la curiosité des habitants. C’était surtout l’orchestre qui faisait entendre à travers les rues des airs typiquement « cirque », qui enchantaient les habitants et les incitaient à assister aux représentations.

         Le soir, c’était de nouveau la parade à l’entrée du cirque, avec quelques-uns des artistes et l’orchestre, dont le clown et l’auguste qui devaient savoir tout faire, étaient les exécutants.

         La mère Riconno, avec sa belle tignasse blanche, tenait la caisse. Le public s’entassait sur les gradins.

         Après les funambules le dresseur de chevaux et l’écuyère, les chiens savants, on attendait les clowns avec impatience.

         Eusébio, le clown, arrivait en pirouettant dans son costume bariolé, pailleté et scintillant. Sa face blanche ressortait sous l’éclat des lampes à acétylène, qui constituaient l’éclairage de l’époque. M.« Loyal », le régisseur, l’interpellait et c’était un dialogue amusant qui s’engageait avec lui. Puis venait l’Auguste, le compère du clown, au maquillage outrancier, avec son nez rouge, ses vêtements grotesques contrastant avec le costume plus élégant du clown.

         Des scènes cocasses se développaient, des jets de poudre s’échappaient du postérieur de l’auguste tandis que le clown faisait de la musique avec les instruments les plus divers ; une boîte qui devenait accordéon, une petite caisse un violon, dont il tirait des airs mélodieux.

    -         Vous êtes un grand musicien, Mossieu ?

    -         Un virtuose, Missieu ; j’ai joué devant le Grand Duc de Russie.

    -         Je ne savais pas cela Mossieu. Mais moi j’ai joué de la grosse caisse devant le président de la République, quand j’étais tambour à la Garde Républicaine.

    -         Vous êtes un menteur, Missieu.

         Et cela finissait par une bagarre sans pareille où M. Loyal intervenait pour les expédier dans les coulisses.

         On les revoyait à nouveau, venant tenir l’ombrelle de la fil-de-fériste ou le cercle enflammé par où sautait l’écuyère, monté sur un beau cheval.

         Ah ! Les belles soirées que celles du cirque Riconno !

         A point que le lendemain, nos trois enfants vinrent rôder autour du chapiteau. Ils reconnurent Eusébio qui n’était plus grimé. Il était auprès de sa roulotte – on dirait une caravane aujourd’hui, mais c’était tout de même moins confortable.

     

         Il réparait l’ombrelle de la funambule qui était sa femme, Elsa, une jolie tzigane. Il devint vite familier avec les enfants et leur apprit qu’il avait une fillette de 12 ans, du nom d’Annette, qui restait toute la journée allongée sur une chaise longue. Elle était tuberculeuse et le médecin ne leur laissait guère d’espoir. Le pauvre Eusébio, en en parlant, avait les larmes aux yeux.

    -         Je veux prier la Notre-Dame du Haut pour qu’elle guérisse dit-il.

         Ils firent sa connaissance ; c’était une jolie enfant mais à  l’air souffreteux, au teint pâle et aux yeux brillants. Son grand bonheur était de la porter, le soir au cirque, pour qu’elle voie son père dans un costume de bouffon, faire sa pantomime et faire rire les spectateurs.

         Personne n’aurait pu déceler la peine qu’il avait dans son cœur.

         Et le cirque s’en alla.

         Il revint l’année suivante. Il était à peine monté, que nos trois enfants allèrent rôder près des roulottes. Ils trouvèrent Eusébio tout réjouit.

    -         « Ah ! Mes enfants, la Notre-Dame m’a exaucé. Annette est guérie comme par miracle, mais elle est encore dans une maison de cure d’air pour achever sa convalescence. Vous la verre l’année prochaine ».

         Ils furent très heureux de cette nouvelle, mais regrettèrent de ne pas voir Annette.

          Le soir ils étaient au cirque.

         Le clown et l’auguste arrivèrent, et Eusébio raconta des histoires gaies à M. Loyal, puis avec Auguste, celui-ci lui dit :

    -         Vous êtes bien gai ce soâr, Mossieu

    -         Oui Missieu, je suis très gai

    -         Peut-on savoir pourquoâ, Mossieu ?

    -         Oui Missieu, j’ai un petit ange qui devait retournait au ciel et qui va maintenant, je le sais, rester avec moi pour toujours. N’y a-t-il pas lieu d’être heureux Missieu ?

    -         Oh ! Si, Mossieu, j’en suis bien content, et je vous salue, en vous proposant de faire un peu de musique.

         Et nos deux artistes, avec un accordéon, un trombone, et une grosse caisse manœuvrée au pied, jouèrent les plus beaux airs de leur répertoire.

         L’année suivante, le cirque Riconno revint comme d’habitude, mais Eusébio avait quitté la troupe et nos trois enfants ne revirent jamais la petite Annette.

                                                                        Le Nouvel Almanach Franc-Comtois 1980

     


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  • AU SALON DU LIVRE DE SAINT-VINCENT-DE-BOISSET

    « LES CHEMINS DU PASSE » ONT AIME :

     

    livre remi

     

    « LES LAPINS DE REMI LE MAGICIEN », livre de Rémi Doudiès, dessins d’Alain Pouillet

     

    Rémi, est un jeune voisin du territoire des Chemins du Passé. Gaby Fouillant notre ancien président, aujourd’hui disparu, qui faisait tant pour les handicapés (travail de reliure de nos ouvrages disait  « pour les  occupés utilement et gagner quelques sous au lieu de rester des heures devant la télévision ») aurait aimé ce livre. Gabriel Fouillant  avait écrit sur Saint-Cyr-de-Valorges (bombardier américain accidenté). Bernard

     

    Rémi Doudiès est né le 1° octobre 1992. Un accident de naissance le fait rentrer dans la vie avec l’étiquette IMC.

    A sept ans déjà il sait se faire comprendre : il veut être écrivain. Il vit dans un petit village des Monts du Matin, dans la Loire : Saint-Cyr-de-Valorges.

    C’est en 2006 que la rencontre avec Bertrand Lepercq et la communication facilitée lui permettent d’écrire ses premières lignes avec enthousiasme.

    Alain Pouillet, artiste peintre et ami de la famille, lit ses premières pages et lui propose d’illustrer ses pensées, ce qui le comble de joie. Le projet prend forme dans la complicité de leur relation.

     

    lionnel

     

    « VERSETS SATELLITAIRES »  auteur Lionel Perret

    Premier ouvrage illustré par lui-même, d’un jeune auteur qui usa ses fonds de culottes comme mon fils Eric, sur les bancs de l’excellente école primaire de la route de Charlieu à Roanne dans le milieu des années 1980. Bravo Lionel et les « Editions Teckel qu’un », c’est « cake chose ». (Bernard)

    Le site : www.lionelperret.fr

    « On est fous ou bien ? » C’est souvent par ces mots que j’entame et termine mes correspondances avec Lionel. J’ai connu ce fils de pub sur les bancs du lycée. Depuis, malgré le coup de vieux et des crédits maison respectif qui nous sont tombés dessus, la folie douce n’a cessé de nous poursuivre. A l’image de ces versets satellitaires, Lionel a l’art et la manière de faire convoler l’humour et un sens de l’observation aigus. Deux qualités rares car au service des démons rock’n roll planqués sous la couette de nos quotidiens douillets. Que ce soit ici avec ses écrits, à travers ses dessins ou photos, ce gars là ne cesse d’interpeller la parie la plus déjantée et poétique de nos cerveaux.

    Ce premier bouquin se lit donc comme une chanson. Des extraits de pensées jetés sur la partition d’une sensibilité universelle. A vous d’imaginer la musique qui avec. Pour moi ça sera tintamarre, biniou et djembé en peau de chèvre d’Alaska…on est fous ou bien ? 

                                          Jade Petit

     

    marconnet

    « LES MYSTERES DU DEPARTEMENT DE LA LOIRE », Histoires insolites, étranges, criminelles et extraordinaires » auteur Philippe Marconnet

    Responsable aussi de l’Association  « Madeleine, environnement » basé à Saint-Haon-le-Chatel » qui organise de bien belles promenades culturelles dans la région Roannaise.

    Philippe Marconnet n’hésite pas à « franchir le pas la Loire » pour venir visiter « en précurseur » avec son groupe notre pays « Entre Loire et Rhône » encore trop délaissé par la grande ville de Roanne.

    Avec « Les Mystères du département de la Loire » Philippe Marconnet signe là son quatrième ouvrage. (Bernard).

     

    Partez a la découverte des sources du Mississippi avec le Ligérien Greysolon du Luth, un ami des Sioux. Découvrez les intrigues de la Cour de Versailles avec l’abbé Terray, malicieusement surnommé le « vide-gousset de Louis XV », ou le père de La Chaise, confesseur du Roi-Soleil. Laisse-vous surprendre par la sulfureuse relation qu’entretint la folle marquise d’Urfé avec le célèbre Casanova. Enfin, suivre les traces du premier chemin de fer national et de l’unique exemplaire français de monorail ferroviaire.

    Philippe Marconnet a trouvé pour vous dans les profondeurs de l’Histoire ligérienne des anecdotes ou des situations pittoresques qui défrayèrent, en leur temps, la chronique. Des récits drôles ou plus tragiques, insolites ou familiers, mais souvent oubliés. Qui sait encore qu’en gare de Roanne on s’aperçut que le président Deschanel, retrouvé finalement près de Montargis en pyjama et pantoufles, n’était plus dans son compartiment ?

    Puisque la « petite » histoire est souvent bien plus passionnante que la « grande », l’auteur vous invite à un voyage dans le passé du département de la Loire, invitation au rêve, à la découverte et à l’étonnement…

     

    poesies

     

    « GRIOTTE » et « LUNE D’Ô » recueils poétiques de Jacqueline Peurière-Ferlin

    Abonné depuis de nombreuses années a la revue locale « Aix-Echos » du canton de Saint-Germain-Laval (Loire). J’aime parcourir ses lignes, les petits reportages sur les villages du canton sont intéressants, l’histoire d’ « autrefois » de cette région y tient une place importante, les dessins (caricatures) sont acerbes et très amusants. Enfin cerise sur le gâteau, une double page de poésies, ouverte aux écrivains du canton et où Jacqueline Peurière-Ferlin est le « juste »  chef de file. (Bernard)

    Les ouvrages  illustrés :

    • Couleur cerise (2005)
    • Griotte (2006)
    • Lune d’ô (2007
    • Fatum (2008)
    • Alerte orange (2008)
    • L’Ombre et le Vent (2009)
    • Les cailloux du roi (2010)

    Née en 1944 à Saint-Etienne (Loire).

    Elève dans sa ville natale à l’Ecole Primaire, au Lycée, à l’Ecole Normale d’Institutrices et à la Faculté des Lettres puis à l’Ecole Normale et à l’Université de Lyon.

    Enseignante de 1964 à 2001 au Collège Papire Masson de Saint-Germain-Laval (Loire).

    Donneuse de voix à la Bibliothèque sonore de Saint-Etienne.

    J’ai peut-être reçu la poésie en héritage : mon père, Maurice Peurière, laisse une œuvre d’environ 300 poèmes, inédits à ce jour, écrits entre 1937 et 1985.
     Ma première bibliothèque d’enfant comptait, offert par lui, enseignant et poète, un recueil de poésies illustrées que j’ai précieusement conservé tant il m’a émerveillée.
     Je me suis essayée à la poésie dès l’âge de 13 ou 14 ans et j’ai gardé dans des cahiers, tout au long de ma vie, mes poèmes écrits épisodiquement, sans avoir cependant l’idée de les publier.
     Cette idée a germé en août 2003, au cours de vacances au bord du lac Léman. Le poème « Femmes » dans « Couleur cerise » découle d’une scène observée là par hasard.
     Il fut mon premier texte publié dans la rubrique « Poésie » du journal local « Aix-Echos », du canton de Saint-Germain-Laval (Loire).
     Plus de temps libre (retraite) et les encouragements reçus ont fait naître l’idée de recueils : en juin 2005, « Couleur cerise », illustré de 15 gouaches d’un peintre ami, René Fréry, puis en 2006, « Griotte », poèmes et miniatures, et des poèmes enluminés (« Parchemins »).

     Pourquoi la poésie ?
     Bien sûr, pour l’amour des mots, de leurs sens, de leurs couleurs, de leurs rythmes ; pour les liens étroits qu’elle entretient avec la musique et la peinture ; la poésie comme un art (la recherche du « Beau ») ; la poésie comme message à partager (coups de cœur, coups de colère) ; la poésie comme le maillon d’une chaîne, filiale peut-être, mais aussi et surtout, universelle, commune à tous les poètes, de toutes les époques et de tous les pays ; la poésie « passion ».

    http://www.poesiepassion.ouvaton.org


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  • peintre grizonnet
     

    Illustration : « Balbigny – Le Port au temps des Mariniers »

    Tableau de F. GRIZONNET (1) (Exposition de Saint-Etienne 1937)

     

     

    LES MARINIERS DE LOIRE

     

    « Chantons la Loire et sa marine !

    Sur terre il n’est rien de pareil.

    En route, au lever du soleil.

    Chantons la Loire et sa marine ! »

     

         C’est avec ce refrain d’enthousiasme et de fierté que les « Roannards » se rendaient en l’église de Saint-Nicolas-de-Port au jour de la fête de leur saint patron, Saint Thomas l’Incrédule, précédés de leur bannière bleue à croix blanche et de leurs porte-avirons. Car, il y a un siècle, les mariniers de la Loire, de Saint-Rambert à Roanne, formaient non seulement une corporation mais un type bien spécial de Foréziens que personne n’aurait eu l’outrecuidance de mélanger avec « les planards », « les ventres-jaunes » ou les « gagas », voire les colporteurs dont la renommée de routiers descendait jusqu’aux foires de Beaucaire. Mais le chemin de fer a tué la race des mariniers il y a cent ans, en 1858 ; Que ces quelques lignes que nous leur dédions ne soient pas un simple commentaire sur leur vie passionnante, mais plutôt un hommage à la mémoire et à la gloire des Gens du Fleuve.

     

         En ces temps-là, le charbon de Saint-Etienne et de Rive-de-Gier gagnait Nantes par la voie fluviale. Amené par chariots à Saint-Rambert il embarquait sur la Loire et les mariniers foréziens conduisaient les embarcations jusqu’à Roanne via Balbigny, port important tant pour sa position géographique à l’entrée du saut de Pinay que pour ses berges élevées et la profondeur des eaux. Ainsi, vers 1838, cinq mille bateaux descendaient chaque année la Loire, à une époque où Balbigny ne comptait pas moins de trois cents mariniers. Nous allons essayer de revivre ensemble la vie prestigieuse des « gars de l’eau », comme eux-mêmes aimaient à se surnommer avec orgueil.

     

         Chaque jour, près de deux cents chariots à bœufs sont amenés, remplis de houille du bassin  stéphanois, au port de Saint-Rambert-sur-Loire. Là, de sommaires embarcations longues de vingt-sept mètres, sont fabriquées spécialement pour le transport du charbon dans des fûts de sapins provenant de Saint-Bonnet-le-Château et de toute la montagne venant du Haut-Forez. Baptisées « Saint-Rambertes » ou parfois « Sapines », ces péniches descendrons jusqu’à Nantes et seront laissées sur place, vendues par l’équipage qui reviendra en Forez par les poussiéreuses pataches que nos compatriotes empliront de leurs histoires paillardes racontées avec notre accent du terroir et notre patois aux termes particulièrement riches.

     

         La Saint-Ramberte chargée, deux hommes la conduisent jusqu’à Balbigny, sans grand-peine, au long de la calme Loire de la plaine. A Balbigny, trois hommes complémentaires devront parfaire l’équipage pour affronter les redoutables courants de Pinay et de la Roche, et les gorges de Saint-Priest et de Saint-Maurice, deux lieues et de Saint-Maurice, lieux redoutés des gens du fleuve qui devront serrer bien fort dans la poche de leur chemise la Vierge plate des mariniers.

     

         Ha ! Balbigny au temps des mariniers ! Quarante auberges grouillant d’une vie continuelle, tant de jour que de nuit, servant à toutes les heures le « zana », plat fortement épicé, où mijotaient plusieurs sortes de viandes et qu’on arrosait d’un vin non moins corsé. Car c’étaient de rudes gars, ceux de la marine, pittoresques avec leurs courtes blouses serrées dans une large ceinture de flanelle rouge, avec leurs chapeaux poilus à larges bords, leurs épais favoris descendant au long de leurs oreilles cerclées d’or (les armuriers et les marins portaient des boucles d’oreilles pour  conserver une excellent acuité visuelle) ; de rudes gars qui ne craignaient ni les intempéries, ni les filles, ni les propos gaillards. Aussi, lorsque la gendarmerie sera instaurée, la brigade ne s’installera-t-elle pas au canton, à Néronde, mais au port de Balbigny.

     

         Cependant la vie du marinier ne se passait pas seulement en franche ripailles et propos galants. Sous la conduite d’un « bonhomme » - telle était l’appellation traditionnelle du « capitaine » de saint-ramberte – les quatre navigateurs embarquent à jour piquant : à l’avant, deux hommes armés de longues perches ferrées, les « bâtons » ; à l’arrière deux autres pour éviter les écueils. Le gouvernail, longue latte assez sommaire que l’on nomme « l’empeinte », était manié par le bonhomme, maître à bord après Dieu.

     

         Et l’on descendait la Loire, par tous les temps, en hurlant les commandements : « Mer », c'est-à-dire à gauche côté de l’Océan, « Galerne », à droite, côté du continent. De sapine à saint-ramberte, de Roannard à Charabias (ceux du Velay) on interpellait les connaissances et le parler franco-provençal de nos pays répercutait ses échos dans les gorges. Galerne ! Hardi les gars de la Loire, Thomas est avec nous !

     

         Lors des grandes crues, l’activité sur le fleuve s’intensifiait malgré une navigation plus dangereuse. Mais les mariniers n’avaient pas peur, l’eau était leur élément et, si leur vie est aujourd’hui passée dans la légende des époques révolues, comme toute légende elle s’entoure de ses héros.

    Tant en novembre 1790 que les 17 et 18 octobre 1846 les mariniers eurent l’occasion de montrer leur courage. En 1846, l’eau du fleuve dépassa de deux mètres le niveau du vieux pont de Balbigny et c’est grâce à leur bravoure que de nombreux habitants eurent la vie sauve. Et aux veillées des bords de Loire, alors que se narrent les grands faits des temps anciens, on cite encore le nom des héros de ces journées, les mariniers Antoine Peillon, Pierre Peillon, Joseph Deschamps et quelques autres.

     

         Amis mariniers, si votre corporation, tuée par le progrès de la machine, ne donne plus vie à notre fleuve, nous les Foréziens, lorsque nous longeons notre Loire vers le chemin de halage qui nous conduit à Pinay, nous voyons encore dans notre rêve, les saint-rambertes glisser parmi les remous et notre mémoire, comme les rochers, répète encore votre fier refrain :

     

    « Eh non, il n’y  pas de marine

       En tous pays assurément,

       Semblable à l’origine

       A celle de la Loire, vraiment ! »

     

     Jean-Paul SORDET  (Almanach du Lignon et du Forez pour l’An 1957)

     

    « Ils arrivaient le soir quand l’eau était propice,

       En laissant au fleuve le soin de les porter ;

                    Ils couchaient dans nos murs,

        Puis, bien avant le jour, reprenant leur office,

        Une bourde à la main, contournaient les rochers »

     

                                                        (Les Mariniers de la Loire)

     

     (1) Francisque GRIZONNET :

     

    « Grizonnet  a pour son pays de Loire le même culte qu’avait Guillaumin pour la Creuse. Il y prend toute son inspiration, le peint avec amour, et l’évoque avec une sincérité pleine de tendresse et de poésie.

     

    Au dernier Salon des Arts du Forez, Francisque Grizonnet était représenté par cinq toiles : « Balbigny.- Le Ports du temps des Mariniers », « La Loire à Vourdia », « Le matin à l’étang d’Hormais », « Pouilly-les-Feurs (Port Sud) et « Le Mois de Marie à l’atelier ». Dans toutes, on retrouve ce style souple, la fraîcheur des tons et leur précieux arrangement, témoins des qualités de ce peintre honnête et subtil à la fois, qui ne triche jamais, mais qui voit la nature en poète.

     

    Le Salon de Saint-Etienne paraît bien petit pour Francisque Grizonnet ! Mais celui-ci se soucie trop peu du succès, il ne pense qu’au plaisir de peindre.

     

                                       « La Revue Moderne Illustrée des Arts et de la Vie », Paris  (N° 3. 15 février 1937)


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