• petite poste de paris
     

    LE FACTEUR

     

    L’origine du mot : FACTEUR

     

    Sa première utilisation remonterait au 21 mai 1638. Le mot facteur vient du vieux français « faiseur » qui désigne celui qui fabrique par extension, il désigne aussi celui qui assure la représentation commerciale de ses clients.

     

    Le porteur de courrier étant en quelque sorte le délégué et le représentant de ses clients, il prit tout simplement le nom de facteur.

     

    Nous sommes en 1760 et la ville de Paris s’enrichit d’une nouvelle corporation : celle des facteurs.

    En effet depuis le 9 juin, Paris possède sa « petite poste ». 144 employés dont 117 facteurs urbains qui assurent le transport des lettres et des plis privés et commerciaux dans toute la capitale.

    Ce sont ces mêmes facteurs qui dès 1762, pour provoquer la générosité des clients, leurs proposent un Almanach.

    Progressivement d’autre villes du royaume possèdent une petite Poste et le facteur, comme à Paris, propose un almanach à ses clients qui lui remettent des étrennes.

    Ainsi apparaissent les almanachs de Bordeaux à partir de 1767, de Nantes en 1783, de Lyon en 1785, de Lille en 1787

    Mais dans les villes de moindre importance, les facteurs sont pratiquement inexistants jugez plutôt :

    -          à Dijon de 1682 à 1717 = 1 facteur

    -          à Beauvais en 1684 = 1 facteur

    -          à Sarlat en 1725 = 1 facteur

    -          à La Rochefoucauld en 1740 = 1 facteur

    -          à Lyon en 1745 = 6 facteurs

    -          à Nantes en 1749 = 2 facteurs

    -          à Nice en 1762 = 0 facteur

    -          à Marseille en 1769  = 6 facteurs

    -          à Brest en 1770 = 2 facteurs

    -          au Havre en 1718 = 2 facteurs

    -          à Lille en 1787 = 4 facteurs


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  • blog 2011 ecole de chatain bon
     

    Saint-Symphorien-de-Lay (Loire)

     

    L’ECOLE DE CHATAIN

    (1881-1968)

    (Première partie)

     

    Une monographie de l’école, moins détaillée, a paru dans le tome III de St-Symphorien de Lay, publié en 2008, aux pages 250, 251, et 252. Quelques éléments supplémentaires ont été découverts depuis cette date là et sont inclus dans ce texte.

    Le 14 août 1881, M. le Maire (Edouard Peronnet) donne lecture au conseil municipal d’une lettre de M. le Préfet de la Loire en date du 28 juillet 1881, par laquelle le conseil municipal de Saint-Symphorien est mis en demeure d’exprimer son avis motivé, à la prochaine réunion ordinaire du mois d’août, sur le projet de création d’une école publique au hameau de Châtain. Les lois de Jules Ferry sur l’école obligatoire datent de 1882 et vont se mettre en application.

    M. le maire donne également lecture du rapport de M. l’Inspecteur primaire d’Arrondissement de Roanne, établissant la nécessité de la création de cette école.

    La pression démographique et l’éloignement du bourg de Saint-Symphorien-de-Lay semblent les éléments déterminants pour la construction de cette école.

    Restait le choix de l’emplacement. Pourquoi l’école s’est-elle construite ici ? Il faut se rappeler qu’elle était initialement destinée à accueillir les enfants de Châtain même, du Picard, de Montcizor et de Thélis, hameaux beaucoup plus habités à cette époque d’actuellement. La scolarisation des enfants de ces hameaux et la position centrale du bâtiment imposaient cette construction à cet endroit.

    En bordure de route, donc d’un accès facile pour les enfants qui, alors, marchaient pour venir à l’école. Elle fut certainement érigée sur un terrain convoité par la municipalité. On verra au cours des délibérations que deux personnes (M. Ducoin et M. Bussy) étaient pressenties pour la vente. Qu’est-ce qui à décidé du choix ? Le prix certainement.

    Le conseil municipal, après avoir mûrement délibéré, reconnaît la sincérité des faits articulés dans le rapport de M. l’Inspecteur et donne un avis complètement favorable à l’utilité et l’opportunité de la création de cette école.

    Sil n’en a pas demandé plus tôt la création, c’est qu’à son grand regret, la situation financière de la commune  ne lui permettait de faire aucun sacrifice ; sans cela, il l’aurait créée il y a longtemps.

    Le 26 février 1882, le président rappelle au conseil municipal qu’il y a 6 mois environ, la commune a été mise en demeure par M. le Préfet d’avoir à construire une école mixte pour recevoir les enfants des deux sexes des hameaux de Châtain, le Picard, Montcizor et Thélis qui ne peuvent pas fréquenter les écoles communales à cause de la distance.

    Une nouvelle lettre de M. l’Inspecteur primaire vient de renouveler cette mise en demeure ; il y a donc lieu de choisir un architecte et de décider le programme qu’on aura à lui imposer.

    Le conseil municipal choisit pour architecte M. Boquel, agent voyer d’arrondissement et prie M. le  Préfet de vouloir bien l’autoriser pour cet effet. Le choix de ce fonctionnaire dont les capacités pour ce genre de travail sont justement appréciées, offre toutes les garanties désirables ; de plus, comme la maison d’école doit se construire à l’embranchement sur la route nationale du chemin projeté de Thélis, chemin qui se construira à peu près en même temps que l’école, l’agent voyer cantonal d’accord avec celui de l’arrondissement, pourra surveiller constamment les travaux de celle-ci.

    Le terrain donné par M. Ducoin pour cette école d’une superficie de 1200 m2 devra être tout clos de murs avec une porte d’entrée sur la nationale 7. L’école devra comprendre :

     

    1° le logement de l’instituteur, avec cuisine au rez-de-chaussée et salle à manger un peu grande, afin que l’hiver, les enfants puissent y prendre leur repas de midi, 3 chambres à coucher au 1° et grenier au-dessus.

     

    2° à côté de ce bâtiment, une école pour 50 enfants avec un préau couvert à la suite, une barrière pour séparer les filles des garçons.

     

    3° enfin une cour pour les garçons, une cour pour les filles, lieux d’aisance pour chacun et un jardin pour l’instituteur.

     

    Enfin, toutes ces constructions devront être faites conformément au programme du gouvernement pour la construction des écoles.

     

    Le tout sera fait d’une manière simple mais confortable et le devis total ne devra pas dépasser 18 à 19 000 francs.

     

    Au conseil municipal du 14 mai 1882, M. le Maire soumet au conseil municipal les plans et devis pour la construction de l’école du hameau de Châtelain dressés par M. Bocquel, agent voyer d’arrondissement autorisé par cet effet par M. le Préfet et exécuté conformément au programme établi dans la délibération du 26 févier dernier.

    Le montant de la dépense est estimé à 18 550 francs. Pour y faire face, le conseil municipal vote un emprunt de 3 000 francs à la caisse des écoles et prie M. le ministre de bien vouloir accorder une subvention de 15 550 francs.

    Lors du conseil municipal du 7 janvier 1883, le maire expose au conseil que conformément à l’autorisation que celui-ci lui avait donné dans la séance du 12 novembre 1882, il a acquis de M. Bussy Claude, une surface de 1300 m2 pour y construire l’école projetée de Châtain. La promesse de vente a été faite moyennant la somme de 340 francs.

    Le conseil municipal approuve cette acquisition à ce prix qu’il reconnaît avantageux et autorise M. le Maire à passer un acte définitif aussitôt qu’il y sera autorisé par l’Administration.

    Extraits tirés de « L’ECOLE DE CHATAIN (1881-1968) sur St-Symphorien-de-Lay (Loire) »

    Auteur Bertrand Lacroix, pour les Chemins du Passé, mai 2009.


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    blog 2011 statistiques

     

    Bonjour!!! 

    Le chiffre à  la date de la  journée de ce VENDREDI 6 AVRIL  2012 est le suivant 

                                       216 311 visiteurs.


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  • clermont tour bayette
     

    VILLAGE DE LAY (Loire) : LA TOUR DE LA PREBENDE ou LA TOUR DE BEURRE ou LA TOUR DE BAYETTE ?

    « Etude de Bertrand Lacroix (Vice-président des Chemins du Passé) décembre 2008. »

    - seconde partie et fin-

    A Rouen donc, une des tours de la cathédrale s’appelle encore aujourd’hui Tour de Beurre, parce qu’elle fut bâtie en grande partie avec les aumônes des fidèles qui achetaient la permission de manger du beurre pendant le Carême. (Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France (Adolphe Cheruel (1809-1891). Paris 1899).

    Ainsi une partie des frais de sa construction auraient été couverts par le produit d’une aumône de carême payée par les habitants et les paysans des alentours pour pouvoir manger du beurre en cette période de jeûne. Les sommes versées par les fidèles leurs valurent d’être dispensés de jeûnes pendant le Carême. Ils pouvaient manger du beurre et en compensation, ils versaient de l’argent pour la construction de la tour.

    Les historiens s’accordent plus volontiers à trouver dans cette aumône, l’origine de son nom particulier. Le terme de Tour de Beurre est alors choisi et il n’est nullement fait allusion à un droit de péage ou d’octroi.

    De même, la tour nord de la cathédrale St Etienne de Bourges, effondrée en 1506, fut reconstruite avec d’intéressants ajouts, grâce aux dons des fidèles qui s’assuraient ainsi le droit d’adoucir le Carême, ce qui lui valut le nom de Tour de Beurre. Comme à Rouen, la Tour de Beurre de Bourges doit son nom à la nature de son financement : des dépenses de jeûnes accordées contre versement d’espèces sonnantes et trébuchantes ont permis son édification.

    Faut-il pour autant penser la même chose pour Lay ?

     Ce n’est pas impossible mais le fait qu’elle ait pour nom  également de Bayette laisserait croire que le droit de péage pour l’entrée des marchands qui commercialisaient ce produit, la bayette ou flanelle, lui ait valu ce nom. Ainsi beurre et tissu auraient été les principales marchandises  commercialisées lors des foires ou des marchés, jusqu’à donner son nom au lieu d’entrée. Ce n’est pas évident. Il ne devait pas arriver que du beurre ou de la flanelle par ce passage obligé. La vérité ne semblait pas là.

    En ce qui concerne le nom de « Tour de la prébende », ce terme abonde dans le sens de revenu obtenu par le curé d’alors et donc collecte de fonds pour l’édification de la tour. Les fonds recueillis sont alors destinés à la construction de la tour et non pas à la rétribution personnelle du prêtre.

    La découverte qu’à Clermont Ferrand, un tour de la cathédrale se nomme depuis sa construction la tour de la Bayette, donna alors un nouveau sens à ma réflexion.

    « De 1325 à 1340, deux tours sont construites sur la cathédrale de Clermont Ferrand, dont il ne reste que la tour de Bayette. Son nom vient du vieux français « bayer », qui signifie regarder, épier, guetter. En temps de guerre, la ville y installait une sentinelle pour faire le guet ».

    La représentation de la cathédrale de Clermont Ferrand sur l’Armorial de Revel (vers 1456) fait bien figurer la tour de la Bayette avec sa forme caractéristique et sa hauteur, pour le rôle de guet.

    Et oui, la tour la plus haute de cette ville doit son nom au guetteur que l’on postait à son sommet : le bayer, qui faisait le guet ou « la bayette ». A Clermont Ferrand, cette tour, encore aujourd’hui dite « du guet » a servi de beffroi à la cité.

    A Lay, le mot bayette, avec la proximité des remparts, oriente plus en direction du guet qu’en direction de la flanelle.

    Une expression, connue pourrait avoir conservé le sens du verbe bayer, c’est « bayer aux corneilles », (Bayer s’écrivant ainsi et non pas bailler) même si les avis divergent entre les auteurs de dictionnaires. En effet, l’origine de « bayer aux corneilles » n’est pas claire.

    Au XVI° siècle, corneille désigne non seulement le petit oiseau au plumage terne, de la famille des corbeaux, un gibier sans valeur car cette petite proie  immangeable, mais aussi, de façon dépréciative, le fruit du cornouiller, un arbuste des bois et des haies sans valeur également puisqu’en Picardie, les « corgnolles » (autre appellation du fruit) signifie des « nèfles ». Littéralement la locution pourrait signifier « perdre son temps en regardant une chose aussi insignifiante que l’est la corneille pour le chasseur ou le fruit du cornouiller pour l’amateur de fruits, la saveur aigrelette de ce fruit étant peu appréciée ».

    Dans cette expression, il faut en effet bien lire « bayer » et non « bailler ». Rapprocher « bayer » de « béer » qui a donné « bouche bée » ou « béant » et qui signifie « avoir la bouche pleine » serait peut être une fausse piste.

    Au XVII° siècle, on disait non  pas « bayer aux corneilles », mais « bayer aux grues », ce qui inciterait plutôt à retenir l’oiseau plutôt que le fruit.

    Ce serait mon avis car lorsque l’on était bayer (guetteur) en poste en haut d’une tour, la seule compagnie à contempler se limitait souvent aux corneilles. Alors « bayer aux corneilles signifierait « guetteur aux corneilles ». La confusion entre « bailler » et « bayer » aurait donné lieu à interprétation s’orientant sur le sens de « s’ennuyer », « ouvrir la bouche devant une chose sans intérêt aucun ».

    Il parait alors logique de dire que le nom de la tour de Lay a une chronologie à respecter : elle doit s’appeler en premier la tour de la Prébende, puis la tour de Beurre et enfin la tour de la Bayette.

    Les circonstances de la construction des remparts qui cernaient Lay ont longuement été décrites par l’abbé Prajoux dans la monographie de Lay.

    De guerre las, les habitants de Lay voient les bandes de pillards des grandes compagnie, tard-venus, routiers venir les rançonner et les massacrer régulièrement au XIV° siècle. Bien décidés à survivre et à vendre chèrement leur vie, ils décident donc de s’entourer de fortes murailles et de tours de surveillance. Pour cela, la religion étant leur unique raison de vivre, le curé fonde une prébende dont le revenu est affecté à cette construction. La ville gardera le nom de tour de la Prébende.

    Mais les fonds sont difficiles à trouver et à lever. Pour avancer plus rapidement, la décision est alors prise avec le clergé d’autoriser, après demande auprès des autorités religieuses, les habitants à manger du beurre pendant le carême, en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. Cette aumône particulière est retenue. La tour peut alors s’appeler la Tour de Beurre.

    Une fois les murailles terminées, des tours sont élevées comme ultimes remparts de protection. L’insécurité continue nécessite des tours de garde, aux deux sens du terme, et la tour la plus haute qui doit permettre de voir l’ensemble du village devient alors la tour du guet. A l’époque, en vieux français, c’est la tour de la Bayette ou tour du guet.

    A mon humble avis, je pensais que la collecte de fonds pendant le période de Carême en échange de la possibilité de consommer du beurre avait donnait le nom à cette tour.

    Ainsi, la tour de la Prébende initiale, a engendré par manque de fonds, la tour de Beurre, financée avec cette matière première, et, qui, une fois construite, a pris la vocation de tour de Bayette. L’insécurité de la période a donné son évolution aux noms de la tour.

    L’appeler par un des trois noms ne dénoterait aucune erreur. Seuls les puristes retiendront la chronologie évènementielle.

    Je confirme qu’il s’agit d’un humble avis personnel, sujet à contestations légitimes

    Espérant néanmoins vous avoir convaincus de la légitimité des appellations.


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