• malle sanglante

    Le colis postal sanglant.

    Roanne : mois de Mars 1893

    Une lugubre découverte a été faite samedi à la gare de Lyon-Perrache, par l’employé chargé de la réception des colis-postaux.

    A l’arrivée du train de 5 h 50, venant de Roanne, l’employé remarque parmi  les colis un paquet assez volumineux qui était à demi-défait. Il le saisit pour rattacher les liens qui l’entouraient et qu’elle ne fut pas sa stupéfaction en voyant passé à travers le papier-carton déchiré un bras d’enfant.

    Vite il porte sa trouvaille au bureau du commissaire de police et devant M. Jeannette, le colis fut ouvert. On en retira le corps d’un enfant du sexe masculin. L’enfant avait du naître viable ; la mort paraissait être le résultat d’un crime.

    Le colis était adressé à l’hospice de la Charité ; au-dessous de l’adresse l’expéditrice avait écrit ces mots : « Catherine Prosper prie les sœurs de la Charité de lui conserver ce paquet jusqu’à son retour ».

    D’après les timbres apposés sur les étiquettes on se rendit compte que le colis avait été expédié de la gare de Roanne. Le petit corps fut transporté à la Morgue en attendant que le docteur Lacassagne en ait fait l’autopsie. Les renseignements qui précèdent furent apportés à Roanne, dimanche matin, par les journaux de Lyon. Nous les avons vérifiés et ils se sont trouvés parfaitement exacts.

    Le colis était parti de Roanne samedi, par le train de 2 h 51 du soir. C’était une femme qui l’avait apporté à la gare et c’était l’employé de la grande vitesse, monsieur Denis qui l’avait reçu.

    Cet employé interrogé, déclara que l’expéditrice était une femme paraissant âgée d’une quarantaine d’années et qui était vêtue de noir. Elle lui dit qu’elle venait de Villemontais, mais fit inscrire Dompierre (Allier) comme étant son domicile.

    Quant à la nature du paquet, elle déclara qu’il contenait des provisions de bouche. Il n’était du reste pas très volumineux ; pesait quatre kilos et mesurait 50 centimètres de longueur. Rien dans la tenue de la femme ni dans son attitude n’éveilla l’attention de monsieur Denis. Sur les renseignements qui lui on été fournis, le parquet de Roanne a ouvert une enquête de concert avec la police. Pour l’aider dans ses recherches, on lui a envoyé les linges et le papier qui enveloppaient le cadavre. Les linges se composent d’une pièce de molleton rouge et d’une taie d’oreiller, marquée d’une croix rouge. On a aussi communiqué au parquet le rapport du docteur Lacassagne et le lettre de l’expéditrice à la mère supérieure des sœurs de la Charité.

    Le rapport de l’honorable docteur conclut que l’enfant était né viable et qu’il est mort asphyxié. Il ne portait pas de trace de blessure. Seulement, il n’avait reçu aucun soin, il n’avait pas été lavé et le cordon ombilical n’avait pas été lié. Dans sa lettre, adressée à la Charité, l’expéditrice disait qu’elle était née à Lyon, que pour faire ses couches elle avait du quitter son mari qui la brutalisait, que faute de ressources elle s’était mise en route à pied et qu’elle avait accouché, jeudi de l’autre semaine, dehors et sans le secours de personne. Elle ajoutait que son enfant était mort faute de soins, qu’il fallait que son nom restât inconnu à cause de son mari et qu’elle se dirigeait sur Paris.

    Les premières recherches sont restées vaines.

    Et finalement quelques jours plus tard :

    L’enquête commencée à Roanne et continuée dans le département de l’Allier, d’où disait venir l’expéditrice, a donné des résultats.

    C’est à La Palisse que cette dernière a été découverte. A la nouvelle de la lugubre trouvaille, les racontars allés leur train dans cette ville et la rumeur publique avait accusé de suite une veuve Jounet, cuisinière de son métier, que l’on savait enceinte et qui pendant quelques temps, avait disparu.

    Un jour on l’avait revue débarrassée et on n’avait pu avoir aucune nouvelle de son enfant. 

    Les bruits du public allèrent aux oreilles de monsieur le Juge de Paix. Celui-ci fit appeler la veuve Jounet, l’interrogea et finalement, put lui arracher des aveux complets.

    Elle avait accouché et, pour cacher sa faute, pour se soustraire aux commérages des personnes qui la connaissaient et qui l’avaient plus d’une fois plaisantée sur sa grossesse, elle avait résolu de faire disparaître son enfant.

    Elle l’avait étouffé une heure après sa naissance et, enveloppant son cadavre dans une pièce de molleton rouge, une taie d’oreiller et du papier gris, elle l’avait apporté à Roanne et l’avait expédié de la gare de cette ville à la Charité de Lyon.

    On sait le reste.

    Quand on lui a demandé pourquoi elle avait choisi ce moyen pour faire disparaître le corps du nouveau-né, elle a répondu que, prise de remords après son crime commis, elle avait voulu se racheter en partie de sa faute en confiant son cadavre à la supérieure de la Charité, qui elle, pourrait lui donner une sépulture convenable.

    La veuve Jounet a été arrêtée et écrouée immédiatement. Elle est mère de famille.

     


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     Illustration : La fête quinquennale de Notre-Dame de Lay

     

    DES PETITES CHRONIQUES DU CANTON DE SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY VERS  1900

            

    JOURNAL DE ROANNE

    Dimanche 17 octobre 1897

     

    LAY :

     

    Mardi dernier, à dix heures ont eu lieu à Lay les funérailles de Charles Jean Madeleine LOIR , inspecteur général des postes et télégraphe en retraite, ancien directeur de Télégraphie militaire officier de la légion d’honneur, décédé à l’âge de 71 ans.

     

    CHIRASSIMONT :

     

    Monsieur Chizallet Jacques âgé de 77 ans conduisait une voiture à bras lorsque soudain il fit un faux pas et tomba entre les brancards. Le malheureux vieillard ne put se relever. A ses cris des voisins vinrent le dégager des bons soins empressés lui furent prodigués. Le pauvre malheureux se plaignant de violentes douleurs, on alla quérir le docteur Roche ; mais malgré les efforts de ce dernier, Chizallet rendait au bout de deux heures le dernier soupir.

     

    VENDRANGES :

     

    Une enfant de dix ans, la jeune Benoîte Bouquin domestique du fermier Rondard gardait ses vaches au lieu dit « les Planets » commune de Vendranges.

    Ayant froid, la petite alluma du feu, mais s’étant approchée trop près des flammes, celles-ci se communiquèrent à sa robe. A ses cris son patron accourut à son secours, mais il était déjà trop tard : tous les vêtements étaient en feu et ce n’est qu’à grand peine qu’il parvint à l’éteindre.

    Il s’est brûlé les deux mains.

    L’enfant a succombé à la suite de ses brûlures.

     

     

     

    JOURNAL « MEMORIAL DE LA LOIRE »

    Mardi 18 octobre 1898

     

    COMMICE AGRICOLE DE SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY :

     

    L’absence de la race bovine a fait un tort assez considérable au concours du Comice Agricole qui s’est tenu hier à Saint-Symphorien-de-Lay, quoique la température fût favorable, l’animation n’était pas si grande que les années précédentes.

     

    A onze heures a eu lieu la distribution des récompenses : une estrade très bien décorée avait été construite sur la place de l’église, M. de L’HARPE entouré des membres du bureau du comité préside cette solennité.

    Dès le début, le président prononce un discours dans lequel il a dit vivement regretter que l’épidémie de fièvre aphteuse ait enlevé  au concours une partie de son éclat et que vu l’approche de l’hiver il ait été impossible de le retarder plus longtemps. M. de L’HARPE a constaté ensuite qu’il y eu de réels progrès et de grandes améliorations dans la culture.

     

    M. AYET lit le rapport de M. VERNAY membre de la société d’agriculture de Roanne et Stanislas JACQUEMONT, lauréat de l’Ecole de Montpellier, qui étaient chargés de la visite des cultures. On a procédé ensuite à la distribution des récompenses.

     

    Voici le palmarès :

     

    Bonne culture :

       1° Prix : Jean PIOT  à Joucy = 60 franc

       2° Prix : Pétrus GOUTTENOIRE, aux  Arbres = 40 francs

       3° Prix : ROBELIN à Guignard = 30 francs

       4° Prix : VADON  à Pesselay  = 25 Francs

       5° Prix : CHABRY à St-Symphorien-de-Lay = 10 Francs

     

    Beaux troupeaux :

       1° à égalité : VALFORT à la Forge = 40 Francs

                            BERCHOUX à Buis = 40 francs

       Mention Honorable : FOURGANAND

       Médailles d’Argent : FRAGN Y, métayer de M. BUCHET

     

    Viticulture :

       1° Prix : PRAMONDON de Pradines = 35 Francs et Médaille d’Argent

       2° Prix à égalité : CORTEY de Neaux = 25 Francs et médaille

                                   COLLET de Pradines = 25 Francs et médaille

    Rappel de Médaille d’Argent : GIRAUDET de Neaux

     

     

    Chevaux 1° Catégorie (Poulains, hongres, Pouliches de 3 ans) :

       1° Prix : FESSY = 30 franc

       2° Prix : BERT = 20 francs

       3° Prix : GENLOIS = 15 francs

     

     

    Poulains, Pouliches de 2 ans :

       1° Prix : BIDARD = 30 francs

       2° Prix : LAURENT = 20 francs

       3° Prix : GENLOIS = 15 francs

    MILLION et d’HANOTTE = 5 francs chacun

     

     

    Poulains, Pouliches de 1 ans :

       1° Prix : PAILLASSON = 30 francs

       2° Prix : FESSY = 20 francs

    DUBESSY et GODARD = 5 francs chacun

     

     

     

     

     

     

     

     

    JOURNAL « MEMORIAL DE LA LOIRE »

    18 septembre 1900

     

    LA FÊTEDENOTRE DAME DE LAY

     

    La fête quinquennale de Notre-Dame de Lay a eu lieu cette année, un éclat exceptionnel et croyons-nous, sans précédent depuis sa fondation qui cependant remonte déjà à une époque éloignée.

     

    Selon une évaluation approximative, 10 000 pèlerins étaient accourus à cette solennité, de tous les points environnants, de Tarare à Roanne à partir de 1 heure de l’après midi, les hôtels et restaurants des deux localités soeurs, Saint-Symphorien-de-Lay et Lay, regorgeaient ; des familles entières qui n’avaient pu trouver place s’étaient installées dans les prés et déjeunaient au grand air ; la température se prêtait admirablement à la circonstance, il faisait un temps couvert, ni chaud, ni froid.

     

    La population toute entière de Lay, s’était réellement surpassée dans la décoration des rues, des habitations, et surtout de la chapelle de Notre-Dame et de l’église paroissiale : le décors était féerique et il est presque impossible de décrire les merveilles d’ingéniosité qui avaient été conçues et réalisées.

     

    Les rues de Lay étroites et tortueuses comme celles de toutes les villes du Moyen-âge, se prêtaient admirablement à la circonstance ; c’était un enchevêtrement indescriptible d’oriflammes, de bannières, de guirlandes, de verdure, de banderoles, de mousselines, de verres et de lampions multicolores.

     

    Suivant l’ancienne coutume après les vêpres la procession a déroulé ses longs anneaux dans l’immense parc de madame Desvernay, à travers une végétation luxuriante et des allées admirables, puis est venue se terminer à la chapelle devant laquelle toute la foule des fidèles s’est massée ; le RP Rédemptoriste Langlard a prononcé un sermon vibrant de foi et de confiance envers celle pour qui ces milliers de pèlerins étaient accourus. L’éminent compositeur et musicien monsieur de Serre, le clergé de toutes les paroisses environnantes, les familles Desvernay, Loir, Gouttenoire etc, rehaussaient de leur présence cette grandiose manifestation religieuse.

     

    La fanfare et la chorale de Régny prêtaient leur bien veillant concours.

    Le soir, les illuminations offraient un spectacle magique, le feu d’artifice tiré par la Maison Rousseau de Lyon, a été réussi d’une façon parfaite.

     

    Malheureusement à 21 heurs la pluie est survenue.

     

     

    JOURNAL « LA CROIX DU ROANNAIS »

    Dimanche 25 mars 1900

     

    NEULIZE :

    Un jeune homme de 20 ans Granjard Etienne  s’est profondément entaillé la main gauche d’un coup de hache mal dirigé. Le médecin craint d’être obligé de procéder à l’amputation.

     

    SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY :

    La dernière foire a été assez importante. Les ventes sont faibles. Voici les cours pratiqués :

    • Bœuf de labour : 7,50 à 8,50 francs la paire
    • Bœuf de boucherie : 900 à 1050 francs la paire
    • Vache laitière : 200 à 350 francs la pièce
    • Génisse : 150 à 180 francs pièce
    • Veau : 75 à 80 francs les 100 kg
    • Porc gras : 90 à 100 francs les 100 kg
    • Poule et poulet gras 4,50 à 5 francs la paire
    • Poulet de grains 3 à 3,50 francs la paire
    • Pigeon : 1,30 à 1,40 francs la paire

     

    Gendarmerie : Monsieur Avignon ancien adjudant de chasseurs à cheval vient d’être nommé maréchal des logis à la brigade de gendarmerie de Saint-Symphorien-de-Lay, en remplacement de monsieur Pistre,  nommé à Charlieu.

     

    Cheval emballé : mardi soir, un employé de monsieur Granchamps charcutier, conduisait un jeune cheval attelé à un break. Deux femmes qui revenaient de laver le linge à la rivière s‘y trouvaient. L’animal effrayé et frappé par un trait (rayon de roue) qui vient de casser, partit à fond de train et traversa notre ville dans toute sa longueur. Heureusement le conducteur ne perdit pas son sang froid et maintint l’animal au milieu de la route de sorte qu’aucun accident n’a été à déplorer. Le cheval s’arrêta de lui-même, après quelques instants de cette course furibonde.

     

    VENDRANGES :

    Un voyageur de commerce de Roanne monsieur Thévenet, descendait en tricycle à pétrole la pente très rapide de la route de Vendranges à l’Hôpital. En voulant éviter une voiture qui venait en sens inverse, il fit un mouvement brusque, et machine et chauffeur culbutèrent dans le fossé.

     

    Monsieur Thévenet, s’est démis une épaule et s’est fortement contusionné le visage et les jambes.

    Le motocycle a été fortement endommagé.

     

     

    MEMORIAL DE LA LOIRE

    Journal du dimanche 2 décembre 1900

     

    FOURNEAUX :

    Fanfare municipale : une petite fête de famille a eut lieu  les musiciens ont souhaité la fête du  à leur président monsieur André Rey, maire de la commune.

     

    LAY :

    Un assez grave accident du travail s’est produit vendredi soir à l’usine de tissage mécanique d’Ecoron.

    Un ouvrier « gareur «  monsieur Montibert, âgé de 37 ans, était occupé à graisser une transmission lorsque l’échelle sur laquelle il était monté, ayant glissée brusquement, il fut précipité sur le sol d’une hauteur de 3 mètres.

     

    Monsieur Montibert s’est fracturé une cuisse. Les soins les plus empressés ; lui ont été prodigué à l’usine même, puis il a été reconduit en voiture à son domicile

     

     

    LAY : 25 décembre 1900

    Acte de brutalité : deux ouvrier tisseurs, les frères Brette, n’ont pas le vin commode et, lorsqu’ils ont bu plus que de raison : ils ont la main particulièrement lourde.

    Ils ont donné leur mesure l’autre jour en assommant un de leur collègue d’atelier.

    La  victime, le sieur Raffin, âgé d’une soixantaine d’années, a reçu sur le crâne des coups de canne si violent qu’elle est restée plusieurs heures sans connaissance et a du s’aliter.

     

    Le lendemain de l’affaire, les coupables sont allés prier leur victime de  ne pas porter plainte s’offrant à payer tout ce qu’elle demanderait

     

      

    MEMORIAL DE LA LOIRE

    Journal du 9 octobre 1902

     

    SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY :

    La société de secours mutuels des Ouvriers Réunis, s’est réunie en assemblée générale, sous la présidence de M ; Dupré remplaçant monsieur Peronnet, actuellement malade.

     

    Dans  cette réunion, il a été décidé qu’une somme de 1 000 francs provenant du legs Nacome, serait versée à la Caisse des retraités conformément au décret du président de la république.

     

    Le compte rendu des opérations financières de la société, pendant le troisième trimestre est le suivant : en  caisse au 1° juillet 1902,  920 Frs 36 ; recette du troisième trimestre 1479 Frs 50 ; dépense du troisième trimestre 918 Frs 45 ; en caisse chez le trésorier au 1° octobre 1902 : 1 481 Frs 41.

     

    M.M. Demollière et Dusselme, nouveaux sociétaires sont admis définitivement. L’assemblée décide ensuite que la pension du sociétaire Montrocher, récemment décédé, sera désormais allouée au sociétaire Malot.

    Le sociétaire Goutaland est mis en secours.

     

    MEMORIAL DE LA LOIRE

    Journal du lundi 20 octobre 1902

     

    FOURNEAUX :

     

    Rixe grave : La gendarmerie de Saint-Symphorien-de-Lay a ouvert une enquête au sujet d’une rixe assez grave qui a eu lieu ces jours derniers au hameau de « Chez la Comte » commune de Fourneaux.

     

    Deux ménages voisins, qui depuis quelques temps vivaient en mauvaise intelligence, les époux Vadebooin et le sieur Degard et sa mère, après une querelle plus vive que de coutume, en sont venus aux arguments frappants. Dans la bataille, la femme Degard a reçu sur la tête un coup de gourdin si violent qu’elle a dû s’aliter. Elle a reçu les soins du docteur Roche de Saint-Symphorien-de-Lay.

     

    Arrestation : La gendarmerie de Saint-Symphorien-de-Lay a mis en état d’arrestation et transféré à Roanne, pour y être soumis à un examen médical, le nommé Jallon, un alcoolique invétéré, qui avait proféré des menaces de mort et des injures, contre plusieurs personnes de la localité.

     

    MEMORIAL DE LA LOIRE

    Journal du samedi 7 février 1903

     

    SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY :

    Un seul candidat ayant été élu dimanche dernier aux élections municipales, un nouveau tour de scrutin aura lieu dimanche 8 février pour le siège resté vaquant.

     

    Deux candidats se trouvent en présence : Monsieur Nottin, industriel, propriétaire de l’usine de tissage mécanique de la Roche et monsieur Jean Sevos cultivateur.

     

    MEMORIAL DE LA LOIRE

    Journal du samedi 27 juin 1903

     

    REGNY :

     

    Terrible accident : Un jeune homme de 24 ans, habitant Régny, monsieur Jounin se trouvait dans la salle de la société de gymnastique « La Joyeuse » de Régny dont il fait parti lorsque en voulant faire un saut périlleux sans tremplin sur place, l’infortuné manque son élan et tombe si malheureusement qu’il se fractura la colonne vertébrale.

     

    Monsieur Jounin transporté à l’hôpital de Roanne est mort après trois jours de souffrance.

    Ses obsèques ont eu lieu hier à Régny au milieu d’une nombreuse assistance.

     

    MEMORIAL DE LA LOIRE

    Journal du lundi 28 décembre 1903

     

    LA LOUE

     

    Avant-hier, dimanche 27 décembre 1903,  avait lieu, place Boivin à Saint-Étienne (Loire), la traditionnelle « loue » de domestiques.

     

    C’était autrefois une curiosité assez suivie, on allait voir les domestiques alignés près de la Grande église, portant un chapeau, à la blouse ou à la veste, une branche d’arbrisseau qui indiquait qu’ils étaient candidats,  qu’ils désiraient louer leurs bras et leurs services.

     

    Aujourd’hui, presque seuls, les maîtres au guet de domestique se rendent place Boivin, passent dans les rangs, discutent cherchent marchandent et finissent par emmener l’homme de leur choix au café voisin, où le marché se conclut.

     

    Cette coutume désuète elle-même ne sera bientôt plus, car le progrès pénètre partout et la publicité les affiches, les bureaux de placement et autres raffinements modernes viendront un jour ou l’autre à bout de l’antique coutume.

     

    FOURNEAUX :

     

    Inondations : La chaussée d’un étang assez vaste situé au lieu dit a « Sarron », dans les propriétés de monsieur Neyrand, étant venu à se rompre, plusieurs milliers de mètres cubes d’eau ont submergé, les terres environnantes occasionnant des dégâts assez importants à un mouline et une scierie situés au dessous.

     

    La petite rivière d’ Ecoron, avait subi de ce chef, une crue assez forte dont les riverains se demandaient vainement la cause. Une féculerie située quelques kilomètres plus bas a eu ses fosses inondées et le résidu de fécule a été entraîné par les eaux aucun accident de personnes à déplorer : les dégâts sont purement matériel.

     

    REGNY :

    Monsieur Renard pharmacien à Régny, président de la 1838 sections des vétérans des armées de terre et de mer, a pris l’initiative de la formation d’une fédération des sections du département de la Loire.

     

    Un grand nombre de sections ont déjà envoyé leur adhésion, celles qui ne l’ont pas encore fait sont priées de se faire inscrire sans retard. Les présidents des sections devraient faire une active propagande dans ce sens pour le bien de tous les sociétaires.

    Le Conseil général de la société à Paris, a reconnu l’utilité des groupements des sections et les préconise.

     

    La réunion des sections qui auront envoyé leur adhésion, aura lieu incessamment, sur une convocation régulière.

     

    SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY :

    L’enquête ouverte au sujet de l’incendie d’une meule de paille et la tentative de vol commise chez madame veuve Devis au lieu dit à « Ronzieres » n’a amené aucun résultat appréciable.

    Par suite de l’obscurité, personne n’a aperçu les malfaiteurs lorsqu’ils s’enfuyaient et aucun indice bien sérieux ne permet de faire espérer leur arrestation.

    Il n’a été dérobé dans l’armoire qu’un portefeuille contenant des papiers sans valeur.

     

    JOURNAL « UNION REPUBLICAINE DE ROANNE »

    Dimanche 12 juin 1904

     

    LAY :

    Dans le courant du mois d’avril, des vols de linge furent commis à « Ronfin »  au préjudice de messieurs Vadoux et Damet, et un vol de 100 fromages et 4 lapins eut lieu au détriment de monsieur Liange.

     

    Des soupçons se portèrent sur le sieur Mathelin Auguste, 49 ans de Lay.

    Une perquisition faite à son domicile amena d’ailleurs la découverte de quelques objets.

    A la barre, Mathelin est présenté par son défenseur comme un irresponsable ; quant à lui, il s’est défendu comme un diable. Il a affirmé n’avoir jamais rien pris à personne. Le linge lui a été donné, il y a 15 ans, lors de son mariage, et les lapins, il les a acheté au marche de Saint-Just.

     

    Sa femme, Michon Marie, 32 ans, mère de 7 enfants et sur le point d’en avoir un huitième, inculpée aussi présente la même défense que son mari.

     

    Le tribunal, tenant compte de la nombreuses famille des époux Mathelin condamne à savoir : le mari à 3 mois de prison, et sa femme à 1 mois, tous deux avec le bénéfice de la loi Bérenger (sursis)

     

    Mathelin a eu encore à répondre du délit de fabrication d’allumettes de contrebande. En perquisitionnant chez lui, les gendarmes découvrirent de la pâte phosphorescente.

     

    - M. le Président : « Reconnaissez-vous avoir fabriqué des allumettes ? »

    - Mathelin : « Je n’étais pas chez moi quand les gendarmes y sont allés ; j’étais déjà là à côté (a la prison). Et puis il faut bien que j’élève mes 7 enfants. Mettez-vous à ma place M. le Président… »

    - M. le Président : « Vous devriez-vous occuper de votre profession de tisseur, cela vaudrait mieux… »

     

    Le tribunal lui inflige 6 jours de prison, 300 francs d’amende et le minimum de contrainte.

     

    (A SUIVRE)

     

     

     

     

     


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  • coudert greve ptt
     

    NAISSANCE DE DEUX SYNDICATS A LA POSTE

     

     

    Le 31 décembre 1918 donc juste à la fin de la guerre, dans la liesse de la Victoire, une délégation des sous-agents (facteurs) est reçue officiellement par monsieur Clémentel.

     

    Celui-ci fait connaître à la délégation que le gouvernement est enfin décidé à reconnaître le droit syndical aux fonctionnaires.

     

    « A l’avenir, les représentations des syndicats seront reçus au même titre que les délégués des autres groupements ».

     

    Le même jour « l’Association Générale des agents (commis) des P.T.T. se transforme en « Syndicat National des Agents  des Postes, Télégraphes, Téléphones de France et des Colonies ».

     

    Ce syndicat adhère comme celui des Sous-agents, à la C.G.T.

     

    Le 14 avril 1919 se forme entre le syndicat des agents, le syndicat des Sous-Agents et celui des ouvriers :

     

    LA FEDERATION NATIONALE DES P.T.T. DE FRANCE, DES COLONIES ET DES PAYS DE PROTECTORAT.

     

     

     


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  • lulus

     

     

    LULUS CHES LES « GONES »

    (8 décembre)

    La Basilique de Fourvière, classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco, est le premier site touristique de la région Rhône-Alpes et reste pour les Lyonnais un véritable repère visuel et religieux. Depuis plus de 150 ans la Vierge dorée domine Lyon, en remerciement de sa protection contre la peste. Appelée Vierge de Fabisch (1) du nom de son sculpteur, Joseph Fabisch, professeur aux Beaux-Arts de Lyon, cette statue avoisine les 6 mètres de hauteur et a été inaugurée le 8 décembre 1852.

    (1) Rappelons que la statue de saint Symphorien érigée en 1876 en l’église de Saint Symphorien de Lay sort des ateliers de ce sculpteur.


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  • rural py
     

    LA POSTE DEVIENT RURALE

     

    Au XIX° siècle, à la faveur des mutations qui marquent le début de l’ère économique moderne, apparaît, de façon pressante, la nécessité d’organiser des communications rapides et régulières.

     

    La France, bientôt imitée en cela par la plupart des grandes nations, pour sa part, réalise dans le domaine postal un progrès considérable en créant un service rural de distribution du courrier.

     

    Avant 1830 en effet, il n’existait de distribution à domicile que dans les villes dotées de bureaux composés et dans les localités de la banlieue de Paris. Ailleurs, les municipalités rétribuaient elles-mêmes des piétons qu’elles envoyaient une ou deux fois par semaine retirer au bureau de poste le plus voisin les plis adressés aux fonctionnaires. Quant aux particuliers, s’ils ne pouvaient se déplacer eux-mêmes, ils devaient recourir à des moyens de fortune, commissionnaires appointés ou messagers complaisants, pour entre en possession de leur correspondance. Chaque année, près de 300 000 lettres destinées à des usagers ruraux étaient versées « au rebut » faute d’avoir été réclamées.

     

    Aussi, la loi des 3 et 10 juin 1829 instituant la distribution régulière du courrier dans quelque 36 000 communes dépourvues d’établissement de la poste est-elle accueillie avec une grande satisfaction. Et en même temps que prend fin l’isolement dans lequel étaient placé les sept-dixièmes de la population, un personnage, qui rapidement va devenir très populaire, fait son apparition : le facteur rural.

     

    Il peut se procurer à ses frais, un uniforme voisin de celui de son homologue des villes, mais il se contente le plus souvent de la blouse de toile bleue ouverte sur la poitrine, agrémentée d’un collet rouge rabattu et de deux rangées de boutons. Dans tous les cas, il doit obligatoirement arborer un écusson de métal blanc frappé des mots « Service rural » encadré par « Administration des Postes » et transporter son courrier dans un portefeuille de cuir noir accroché à sa ceinture. Coiffé d’un haut chapeau noir, chaussé de lourds brodequins, il lui faut parcourir une moyenne de cinq lieues par jour, par tous les chemins et par tous les temps.

     

    Juste compensation de la rudesse de son métier, le facteur rural est partout le bienvenu : distributeur du courrier, il constitue bien souvent le seul lien qui relie les usagers des campagnes au reste du monde ainsi qu’en témoigne le quatrain gentiment ironique dont on a coutume de saluer son arrivée :

     

    « Bravant la pluie et la poussière

    Et s’appuyant sur son bâton,

    Il porte dans sa carnassière

    Les petits secrets du canton ».

     


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