• MALADES 2

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  • L’HYGIENE DES GRANDES VILLES

     

    La voiture et la poubelle hygiénique système Falque

     

    On sait quelle importance attachent aux questions d’hygiène les corps savants, et quels efforts ils ont fait depuis plusieurs années pour amener les Municipalités des grandes villes à sérier ces questions méthodiquement. Une des plus importantes est celle de l’enlèvement des boues et des immondices sur la voie publique et la suppression des poussières par l’adoption de véhicules spéciaux.

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    Car avec les méthodes employées jusqu’à présent les poussières, en partie remises en circulation par le vent, continuent à constituer le meilleur agent de propagation de certaines maladies, et pour ne citer que la plus dangereuse, la tuberculose.

     

     

    Une des premières, la Municipalité Lyonnaise, a adopté, il y a quatre ou cinq ans, un modèle de tombereaux hygiéniques qui, tout en constituant un grand progrès sur le passé, n’a pas encore résolu la question du fait d’un fonctionnement difficile et irrégulier. Heureusement les recherches nombreuses effectuées depuis, ont permis d’établir enfin un modèle de véhicule pratique et c’est de ce modèle dont nous voulons parler.

     

    Un véhicule pratique, un véhicule simple, robuste, tout en restant facile à manœuvrer, voilà certes, qui n’a pas dû être facile à trouver, ne manqueront pas de s’écrier certains lecteurs de Lyon-Exposition. Et, de fait, nous en convenons, ça ne l’a pas été ! Le problème paraît cependant résolu. A cette heure, il existe, en effet, un véhicule qui réunit toutes les conditions désirées et ce véhicule c’est la voiture hygiénique système Falque, breveté S.G.D.G. et sa poubelle spéciale.

     

    Mais ne nous attardons pas à la description de la voiture Falque. Nous préférons en reproduire, par la série de petits clichés ci-dessous les diverses manœuvres.

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    Les Municipalités, soucieuses de la santé de leurs administrés, reculaient encore devant l’acquisition d’un véhicule, susceptible de perfectionnements nombreux.

     

     

    Elles avaient raison. Celles qui ont attendu peuvent aujourd’hui acquérir le système Falque en toute sécurité, qui, le plus facile, le plus rapide et le plus hygiénique donne à ceux qui sont appelés à s’en servir, le maximum de rendement tout en ne leur demandant que le minimum d’efforts.

     

    Terminons en disant que la Société qui exploite le système Falque vient d’être déclarée adjudicataire des travaux à exécuter pour le génie militaire dans les villes de Vienne et de Roman.

     

                                                                 Journal Lyon-Exposition  1913        

     

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  • LUNDI DE PAQUES 6

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  • LUNDI DE PAQUES 4
     

    Malgré les progrès, en France du moins, de l’athéisme et surtout de l’indifférentisme, la fête de Pâques, comme la fête de Noël, est restée une fête populaire où les athées comme les indifférents, se trouvent englobés et qu’ils célèbrent forcément comme les autres par le repos et les réjouissances de famille.

     

    Nous serons donc toujours les bienvenus en publiant à cette date les coutumes anciennes ou nouvelles qui découlent de la fête religieuse plus particulièrement suivie par les fidèles.

     

    Il en est une très curieuse en Hongrie, et M. Tynaire, un jeune artiste de talent qui a toujours habité ce pays, l’a dessinée pour nous.

     

    La tradition fait remonter à la mort de Jésus cette étrange coutume qui a lieu le Lundi de Pâques. En voici la description, d’après un vrai Hongrois, dans un langage imagé :

     

    « Depuis trois jours on croyait le grand supplicié au tombeau, tous les cœurs de femmes saignaient encore au souvenir de la douloureuse passion ; il y avait foule devant le Palais consulaire et les malédictions arrivaient jusqu’à Ponce-Pilate qui, pour s’y soustraire, s’était réfugié dans l’endroit le plus reculé de sa demeure. Les clameurs l’y poursuivent quand même il se bouche les oreilles ; vaine précaution ! Les imprécations lui arrivent plus distinctes encore. Alors il ordonne à ses prétoriens d’inonder les saintes femmes. Celles-ci se retirent alors dans leurs maisons et y font sécher leurs vêtements aux fenêtres et sur les terrains.

     

        Pilate voyant la place vide se croit délivré. Mais ô miracle ! Chaque goutte qui tombe de ces vêtements étendus dit en tombant du sol ; Lâche ! Lâche ! Ce n’est pas par tout encore : aux jeunes filles qui viennent emplir leurs cruches, les fontaines racontent la criminelle faiblesse du Romain ; les ruisseaux le disent aux cailloux, les rivières à leurs bords, les vagues à l’Océan, et la pluie à la terre.

     

        La mort elle-même fut impuissante à défendre le proconsul de ces accusations vengeresses, et d’âge en âge, son âme damnée les entend dans la profondeur des ténèbres ».

     

    Cette légende, sortie des plus légitimes sentiments de la justice humaine, dut sans doute être représentée dans les Mystères, alors que l’Eglise et le théâtre combinaient leurs moyens d’action pour donner plus de vie au drame religieux. De jeunes filles figurèrent les saintes femmes, de jeunes garçons les prétoriens. Et comme de nos jours, dans les campagnes hongroises, les plus belles étaient toujours arrosées.

     

    Aussi, n’est-ce pas sans orgueil que les jolies magyares font flotter au vent printanier, devant les maisons, les corsages et les jupes arrosés à seaux par les legény (les amoureux) qui, dès la première heure, cherchent à les surprendre près des puits, au matin du lundi de Pâques. Celle qui se laisse atteindre, doit un œuf et un baiser au prétorien. On donne l’œuf de bonne grâce ; mais on dispute le baiser aussi longtemps que possible. L’arrosée fait en poussant des cris joyeux ; le legény la poursuit, l’atteint et se paye avec usure de ce qu’on a fait semblant de lui refuser.

     

     

                                                                       Le Monde Illustré (1857)


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  • Hebergeur d'image

     

    La Pâque des chrétiens a été et est encore, suivant les pays, accompagnée de cérémonies particulières souvent fort bizarres.

    En Russie, où cette fête se célèbre avec une grande solennité, il est d’usage que les personnes qui se rencontrent ce jour-là se baisent sur la bouche, après quoi l’une dit  « Christ est ressuscité. » Et l’autre reprend : « Il est vraiment ressuscité. » Le czar lui-même n’est pas affranchi de cette pratique, qui existe aussi dans la plupart des couvents catholiques, au moins pour les paroles échangées. On raconte que l’empereur Nicolas ayant donné le salut pascal au factionnaire qui gardait sa porte et lui ayant dit: « Frère, Christ est ressuscité, » le soldat répondit résolument : « Non, père, il ne l’est pas. – Christ est ressuscité, dit l’autocrate en colère.  – Non, il ne l’est pas. » Le factionnaire était un juif fort entêté; le czar le sut et rit beaucoup de l’aventure.

    En Pologne, il existe une coutume plus raisonnable. Le jour de Pâques, la table des maisons riches est ouverte à tout venant. Celui qui veut venir s’y asseoir se présente à la porte de la salle à manger, où le chef de la maison lui offre un quartier d’œuf dur, avant de le conduire à sa table. Des Polonais exilés ont conservé cet usage dans leurs pays d’adoption, et il n’est pas rare que de riches Polonais établis à Paris offrent à tous leurs compatriotes, sans distinction, le repas pascal, qu’ils appellent un bénit.

     

    L’usage des œufs de Pâques est général chez tous les peuples des différentes communions chrétiennes et paraît être une tradition symbolique de l’Eglise primitive, que l’on explique de diverses manières.

    Les uns y voient un souvenir de l’œuf rouge que pondit, suivant le témoignage d’Ælius Lampidius, une poule appartenant aux parents de l’empereur Alexandre Sévère, le jour de sa naissance; d’autres le font remonter au martyre que l’on infligeait aux chrétiens par l’ove ignita. L’œuf avait chez les païens un sens mystique, relatif à l’origine des êtres et du monde entier, et c’est peut-être cette tradition qui s’est conservée, avec tant d’autres, dans la religion nouvelle. Le plus probable pourtant, c’est que les adeptes virent dans l’œuf, à cause du phénomène de l’éclosion, un symbole de la résurrection du Christ. De là cette coutume de porter au temple et de faire bénir par le prêtre, le jour de Pâques, des œufs que l’on distribuait ensuite à sa famille et à ses amis. Mais bientôt on ne vit plus là qu’une sorte de manifestation joyeuse à l’occasion de l’œuf dont on avait été privé pendant tout le carême, et c’est le seul sens que la coutume des œufs de Pâques ait conservé au moyen âge.

    Au XIIIe siècle, à Paris, les clercs des églises, les étudiants de l’Université, les jeunes gens des différents quartiers s’assemblaient sur les places publiques, formaient un long cortège, précédé de bannières, de trompettes et de tambours, et se rendaient sur le parvis de l’église cathédrale, où ils chantaient une partie de l’office appelé Laudes; puis ils se répandaient dans les rues, où ils faisaient la quête des œufs de Pâques. On s’envoyait des œufs de Pâques entre parents, amis et voisins; on teignait ces œufs en rouge, en bleu; on les bariolait de diverses couleurs; on faisait, en outre, des cadeaux aux enfants et aux domestiques; de là l’expression proverbiale : Donner des œufs de Pâques.

    Dans le courant des deux derniers siècles, on portait à l’issue de la messe, le jour de cette solennité, des corbeilles d’œufs dorés dans le cabinet du roi, qui les distribuait ensuite à l’assistance. Ces œufs non-seulement étaient rehaussés d’or, mais souvent ils étaient ornés de peintures qui en faisaient une véritable œuvre d’art. Deux peintres célèbres, Lancret et Watteau, n’ont pas dédaigné de peindre des œufs de Pâques, et on conservait parmi les curiosités de la bibliothèque de Versailles les deux œufs peints et historiés offerts ce jour-là à Mme Victoire de France, fille de Louis XV.

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    Dans quelques provinces de la Belgique, les jeunes gens recevaient de leurs fiancées un bouquet de fleurs, mais ils devaient leur donner en échange des œufs de Pâques, qui étaient diversement colorés et probablement accompagnes de devises aussi poétiques et aussi sentimentales que celles qui accompagnent nos papillotes et nos bonbons du premier jour de l’an.

     

    L’usage des œufs de Pâques existe aussi en Russie. Depuis l’empereur jusqu’au dernier moujick, chacun s’y conforme, Là, comme autrefois chez nous, les œufs de la classe populaire sont simplement colorés, tandis que l’œuf aristocratique, doré et peint, devient quelquefois un objet de curiosité artistique. C’est au commencement de notre siècle qu’a cessé, dans quelques-unes de nos anciennes provinces, l’usage d’offrir à Pâques des œufs dont la coque offrait en peinture la reproduction de quelques sujets pieux. On se borne aujourd’hui à teindre les œufs naturels; l’or et les différents enjolivements sont réservés pour les œufs artificiels, fabriqués par les confiseurs.

    En Pologne, où l’abondance des œufs tenus en réserve pendant tout le carême était énorme un ancien usage voulait que tout maitre de maison ou châtelain offrait, le lundi de Pâques, un œuf dur à tout visiteur; il le rompait avec ses doigts et le partageait avec son hôte. Les nobles polonais ont conservé cette coutume, même dans l’émigration. Une des curiosités de l’hôtel Czartoryski est la réception du lundi de Pâques : le prince, chez qui se presse ce jour-là une affluence nombreuse, se tient debout près d’une des portes du salon et rompt l’œuf traditionnel avec tous ceux qui se présentent, mais il se contente de porter à sa bouche la moitié qui lui reste et l’effleure seulement des lèvres; le visiteur doit manger sa moitié tout entière.

                                                                                  Grand Dictionnaire Universel du XIX° siècle


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