• A pied : le colporteur, les compagnons du Tour de France


     

    A PIED …..COLPORTEURS, COMPAGNONS DU TOUR DE  FRANCE et….AUTRES

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     Autre familier de la grande-route : le colporteur, le vrai tentateur du village. Il sort de sa « balle » de grosse toile les fantaisies, la mercerie, les colifichets pour les femmes et les filles, les livres et les almanachs pour ceux qui savent lire, les images pour les autres, les mille riens, enfin, plus ou moins inutiles qui ornent encombrent une maison. Très entouré, il répand également les nouvelles au temps où la gazette franchit rarement les murs des villes.<o:p></o:p>

    Chacun lui sait gré d’apporter, avec les nouvelles de la région, l’aliment de nouveaux commérages. Seuls l’économe, le sage et le ladre le fuient avec prudence.

    Une caravane de bêtes de bât en file indienne, baudets, mules, mulets. Un valet en tête, un autre en queue. Le marchand de foire ou de marché, personnage d’une certaine importance, tient le milieu de la route pour mieux surveiller, gens, bêtes et chargement. L’œil méfiant, la bouche froide, il réserve ses sourires pour la clientèle avenir.

    Parmi les livres de jeunesse que lisaient nos parents, il était toujours un titre qui remportait beaucoup de suffrages : « Les compagnons du Tour de France ». Reprenons ensemble le récit de leurs voyages de ville en ville. Ils se mettent en route, au sortir de leur apprentissage, pour satisfaire leur goût de l’aventure et compléter leur instruction professionnelle.

    Singulier enseignement que celui qu’ils trouvent dans vingt provinces variées et quel contraste d’horizon avec celui de l’artisan rivé toute sa vie à son échoppe ou à son atelier de ville !

    Partout sur leur chemin ils reçoivent un accueil hospitalier et chacun s’efforce de leur procurer du travail. Sous la protection de leur corporation, la table, le gîte et les soins de maladie leur sont offerts, même s’ils n’ont pas d’argent. Leur parole d’honneur suffit et l’on sait que toute avance qui leur est faite sera tôt ou tard intégralement remboursée. Et quand ils jugent qu’ils n’ont plus rien à apprendre dans telle ville, ils la quittent en cortège, accompagnés par les ouvriers de l’endroit qui leur ont servi de guides. Ils ornent leur costume de longs rubans aux couleurs de leur métier, ils portent des boucles d’oreilles avec les attributs de la corporation. Et deux par deux, un guide à côté d’un compagnon, ils franchissent les murs et se réunissent pour la dernière fois dans quelques cabarets de banlieue.

    Après les accolades de l’adieu, les compagnons du Tour de France, le paquet sur l’épaule gauche et la canne dans la main droite, disparaissent lentement, non sans crier encore quelque merci à l’adresse de ceux qu’ils laissent.

    La route entraîne également avec elle les marchands de rêve et d’illusion. Chanteurs, jongleurs, comédiens, bateleurs, batteurs d’estrade et autres amuseurs se déplacent sans cesse en longs cortèges pitoyables, mais suspects également, tant la population les confond volontiers avec des Bohémiens et les maraudeurs. Enfin la troupe innombrable des « enfants de dieu », les mendiants, couchant la nuit sous les ponts, dans les granges ou à la belle étoile, le jour tendant la main de porte en porte, couverts de plaies et d’ulcères, claquant des dents, pleurant, geignant, cherchant ainsi à émouvoir la pitié des bonnes âmes, joli monde groupé en confréries avec ses usages et son argot.

    Pour calmer les craintes et pacifier les esprits, la maréchaussée, de temps à autre, purge les grands chemins et les plus mauvais garçons de France vont, à l’ombre des cachots, rêver, provisoirement de leur liberté perdue !

    Un poète burlesque méconnu « Dassoucy », chantre de la promenade à pied, en 1654 (donc un siècle avant Jean-Jacques Rousseau), fait l’éloge du voyage à pied et raconte sa traversée de la Bourgogne :

                            « les bras pendants, avec une bonne paire de souliers plats…, un âne devant lui portant ses hardes dans un coffre, son valet et deux pages le déchargeant de tout souci aux étapes » Il chante la découverte inopinée d’un petit tertre fleurant le thym et le serpolet, l’air qui aiguise l’appétit, le bon vin de l’étape, les draps blancs à l’odeur de lavande, le sommeil bienfaisant qu’interrompent les premiers rayons du soleil et le chant des oiseaux, le départ matinal avec toutes les promesses d’une merveilleuse journée…

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