• Antonin Cros ou le géant de Chirassimont

    Antonin Cros ou le géant de Chirassimont

     

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOZ

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

    Antonin Cros ou le géant de Chirassimont

     

         Né le 9 mai 1892, il est connu comme étant « le géant de Chirassimont ».  Ses parents sont dans le tissage mais le jeune homme a de trop gros doigts pour passer le fil et il ne choisit pas cette profession. Sa famille habitait une maison détruite il y a une quarantaine d’années, près de la bascule de Chirassimont.

     

       Il essaie alors le métier de commis-boucher. Doté d’une force hors du commun, il allait travailler dans le laboratoire de son patron, qui se situait à la sortie, sur la droite, du bourg de Chirassimont. Plus tard, ce laboratoire était d’ailleurs toujours utilisé par le boucher local. Puis il  aide ses parents dans la vente et la distribution de journaux. Mais il préfère les lire plutôt que de les distribuer chez les clients. Madame Jeanne Gilbert qui l’a bien connu, le revoit encore allant de porte en porte proposer les journaux, la musette au côté.

     

         Vers 17 ans, il mesure déjà 2 mètres, pour 110 kg. A 19 ans, il atteint  2.25 m pour 130 kg, C’est déjà beaucoup surtout que sa mère ne mesure qu’un mètre cinquante quatre pour 41 kg Il passe le conseil de révision au chef lieu de canton où, à cette occasion,  il se rend déjà célèbre par sa grandeur.

       

          Vu sa taille, il opte pour un autre métier : « Se montrer dans un cirque ».  En 1909, il fut pris et dirigé par un impresario du nom d’Oscar Maréchal qui avait également recruté des nains Béarnais.  Débutant à St Etienne et en Haute Loire, il est alors exhibé comme attraction, au cours des tournées d’un cirque, en compagnie de parfois 2, parfois 3 nains « Les colibris béarnais ».  Il n’adopta pas de nom de scène et fut connu simplement dans ses spectacles comme « le géant Antonin » ou « le conscrit de Saint Symphorien », dénominations qui figurent sur les cartes postales le représentant.

     

         Plus tard, la ville de Roanne lui en voudra de ne pas avoir été choisie en premier pour ses représentations. Entre deux tournées, il revient à Chirassimont, offrant aux trois nains qui travaillent avec lui  l’hospitalité de sa maison. Ceci laisse entendre que les trois nains du groupe des « Colibris Béarnais » sont bien venus en visite à Chirassimont. Ils font sensation. Malheureusement, pas ou peu de personnes s’en souviennent de nos jours. Ses tournées lui rapportent quelque argent mais pas la richesse.  Mais il ramène néanmoins  la première machine à coudre à pied à Chirassimont.

     

         Sympathique et généreux, Antonin est enlevé à 21 ans d’un irréversible mal de poitrine (tuberculose osseuse). Une fracture à la jambe due certainement à une faiblesse osseuse était à l’origine de son utilisation d’une béquille. Il décède à Chirassimont en janvier 1914. Une carence alimentaire y est certainement pour beaucoup.

     

         Son enterrement est source de problèmes. Il n’a pas pu avoir droit au corbillard car celui-ci n’était pas assez long. Au cimetière, il a fallu creuser l’allée car à l’époque, on ne pouvait pas déborder des tombes. Ses jambes dépassent donc dans l’allée  et on lui marche sur les jambes.

     

         De nombreuses cartes postales de l’époque rappellent son souvenir (un dépliant de 6 entre autres).  La plupart le représentent avec un gibus, un complet rayé, des chaussures à talon, tout cela dans le but de l’agrandir encore. Les anciens se rappellent une photo où Antonin, l’éternel gibus sur la tête, porte dans chacune de ses mains, un de ses petits amis. Ces cartes le représentent  ou avec sa mère, ou sur le quai de la gare à Montbrison, ou avec les colibris béarnais, ou en train d’allumer un cigare à un réverbère…

     

         Prêtée par la municipalité, la béquille d’Antonin a été présentée lors d’une exposition des Chemins du Passé. D’une hauteur de 1.7 m environ, elle fut récupérée dans les années 1994-1995 par notre historien Gabriel Fouillant et rendue à la mairie de Chirassimont où elle est maintenant conservée.

     


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