• BLERIOT ATTERRIT A VILLEMONTAIS (1° partie)

    BLERIOT ATTERRIT A VILLEMONTAIS (1° partie)

     

    Jeudi matin 17 juin 1909 (1)  vers  4 h 30, au moment où il pleuvait à verse, Mme Perche, de Villemontais, lieu dit de Bois Doré, se trouvait devant sa porte quand elle aperçut un ballon qui, pas très haut glissait doucement dans la direction du bourg de Villemontais.

     

    Dans la nacelle trois personnes, dont une dame. Les deux hommes étaient debout et, penchés, regardaient la terre ; la dame était assise et causait tranquillement. Une corde pendait du ballon à l’extrémité de laquelle une ancre était attachée. Comme les navigateurs aériens ne sont pas encore très communs à Villemontais, Mme Perche eut un cri de surprise.

    -         Eh ! Les hommes, venez voir, venez voir !...

     

    Les hommes, c'est-à-dire M. Perche et son domestique qui, en raison de la pluie étaient à se reposer dans la maison, sortirent en toute hâte et, eux aussi, voyant le ballon se mirent à pousser de joyeuses clameurs.

     

    Au même instant, l’ancre venait de mordre la terre. Le ballon eut une longue secousse, et se pencha sur le côté. Sur une longueur d’une centaine de mètres, l’ancre écorcha le sol et finit par s’y fixer. Le ballon stoppa. Il était à quelques mètres du sol, dans un champ appartenant à M. Michallet. Il avait passé, s’en y toucher entre deux noyers et s’était arrêté dans un endroit offrant toute facilité pour l’atterrissage.

    -         Voilà du secours, dit l’un des aéronautes en voyant arriver M. Perche et son domestique.

     

    De fait, ceux-ci saisirent la corde d’atterrissage et, sur les indications des voyageurs, amenèrent doucement le ballon à terre. Les deux voyageurs et la voyageuse descendirent. Comme la pluie tombait toujours, cette dernière fut invitée par Mme Perche à venir se mettre à l’abri. Ce qu’elle accepta avec empressement et, comme elle était mouillée, un bon feu de bois lui permit de se sécher et de se réchauffer. Pendant ce temps-là, les aéronautes aidés de M. Perche, de son domestique et de plusieurs voisins,  dont M. Michallet, Tamain Guillaume et Eugène qui s’étaient joints à eux, procédaient au démontage du « sphérique ». Car il s’agissait non pas d’un dirigeable, mais d’un ballon ordinaire, gonflé à l’hydrogène et pourvu de la classique nacelle en osier.

     

    L’opération fut menée assez rapidement et le ballon, plié, emballé, fut chargé sur une voiture à bœufs (pittoresque revanche de vieux moyens de locomotion sur les nouveaux) et transporté à la gare du C.F.D.L.

    Il fut embarqué pour Roanne et de là pour Paris.

     

    Les aéronautes qui, comme nous l’avons dit plus haut, n’étaient autre que M. et Mme Blériot et le pilote A. Leblanc, mangèrent à l’Hôtel de la Poste et se rendirent à Roanne par la voiture de Mme Labouré, commissionnaire.

    Chez M. Perche, ils ont laissé les vivres : viande froide, jambon, chocolat, qu’ils avaient emporté et un bouquet que Mme Blériot remit aimablement à Mme Perche. Ils dédommagèrent généreusement les personnes qui les avaient aidés à atterrir et à démonter leur aérostat.

     

    Ils étaient d’ailleurs enchantés de leur voyage et de l’excellent accueil qu’ils avaient reçu de la population. Ils auront laissé un bon souvenir.

     

    Le ballon qui avait nom les Hortensias était parti, la veille du parc de Saint-Cloud. Il avait pour concurrent les bleuets, les Roses, les Pâquerettes, Les Pivoines et les Œillets, que de fleurs ! Ayant tous à leur bord une ou plusieurs dames. Les Hortensia, parti le dernier à fourni de beaucoup, la plus longue traversée. Tous les autres ont atterri dès mercredi soir, à moins de 100 kilomètres de Paris.

     

                    D’après la Presse Roannaise de l’époque, tiré de l’excellent ouvrage « Du Tacot à l’Euro : Villemontais »

     

     

    (1) Moins d’un  mois plus tard se fut la première  traversée de la Manche en avion avec le Blériot XI, le 25 juillet 1909.


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