• Comptez-vous (Roanne) Treize


     

    Illustration : Bernard et son kiné, monsieur Yves Chabrier, ancien soigneur de l’Équipe de France de Jeu à XIII et dirigeant de ce sport à Roanne.
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    COMPTEZ-VOUS (ROANNE) TREIZE<o:p></o:p>

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    Roanne la sportive, grâce à quelques pionniers découvrit dès sa création, les subtilités du Jeu à Treize. Comme un bonnetier d’avant-garde, « le Golder », s’intéressa à la chose, rapidement le Racing-Club de Roanne 13 allait faire vibrer les foules et inscrire son nom au sommet de l’affiche avec quelques titres, coupe et championnat, qui restent en lettres d’or dans l’histoire du club.

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    Avec un recrutement basé sur le gotha rugbystique, la formation locale posséda rapidement ses joueurs trois étoiles, dont, avant guerre, notamment, les inégalables Max Rouzier et Jean Dauger, un duo de charme, romantique, que l’on évoque encore avec nostalgie.

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    Mais bien évidemment si, sur l’aire de jeu, ces virtuoses du contre-pied savaient tracer des arabesques stupéfiantes et, faire vivre ce ballon si convoité et si primesautier à la fois, en pratiquant un rugby champagne, ces talentueux instrumentistes étaient dans la vie de tous les jours de bons vivants (doux euphémisme).

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    Max Rouzier fut bien sûr le porte-flambeau de ce Racing d’avant guerre, illustrant sur le terrain et en ville des péripéties ne passant pas inaperçues, mais il faut bien  reconnaître que la tradition se perpétua après le conflit mondial au cours duquel, les treizistes avaient été « interdits » sous Pétain. Avec autant de réussite, du moins pendant quelques années encore, les Crespo, Comes puis « Agnat » et quelques autres surent maintenir une solide tradition de  « boute-en-train ». Chaque déplacement se soldait par un cortège de joyeuses farces. Parmi celle-ci nombreux se souviennent encore de ce déplacement dans le Midi où un supporter, le soir venu, chercha vainement sa chambre qui, comble d’ironie, portait le numéro treize. Du rez-de-chaussée au cinquième étage, il arpenta vainement tous les couloirs. De guerre lasse et un peu honteux, il s’adressa à la direction qui, après de solides recherches s’aperçut qu’une armoire avait été déplacée dans le couloir pour être disposée devant la porte du numéro treize qu’elle masquait évidemment.

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    Ce même jour « Agnat » ayant voulu faire une bonne farce à son compère Gérard Dautant, avait placé dans son lit un extincteur dont la mise en marche avait été attachée au fond du lit. En pénétrant dans son lit, le demi de mêlée senti un objet froid qu’il voulut tirer jusqu’à lui. Ce que faisant, il déclencha le dispositif et bientôt la mousse carbonique occupa tout le lit et le parquet, obligeant l’occupant à trouver refuge dans une autre chambre.

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    Grande fut la surprise le lendemain d’entendre un responsable de l’hôtel de s’inquiéter auprès du secrétaire du Club de la santé du joueur malade au cours de la nuit, la femme de chambre ayant eu beaucoup de mal pour tout nettoyer.

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    Ou encore cette très longue nuit pour le soigneur « Socco » au poste de police de Marseille. Noctambule et déambulant dans le Vieux Marseille, il s’était fait coincer par une patrouille de police alors que seul en maillot marin, il était démuni de tout papier. Conduit dans le panier à salade, au poste de police, il rassura de suite le chef de poste en lui indiquant de téléphoner à l’hôtel où  était descendue l’équipe roannaise en demandant le responsable du Racing. Tout devait alors devenir limpide et rentrer dans l’ordre, Socco n’étant ni drogué ni un malfaiteur, ni un proxène. C’est du moins ce qu’il avait précisé au brigadier.

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    Mais celui-ci avec son accent de la Canebière avait quelque peu déformé le nom du soigneur et donnant la description de l’individu qui se prétendait être membre de l’équipe, Maurice Fély, le secrétaire qu’on venait de réveiller déclara qu’aucun joueur du Racing n’était en maillot marin, tous les Roannais ayant un survêtement bleu marine. De plus, tous les joueurs avaient été pointés rentrés. En ce temps-là, la discipline c’était quelque chose…

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    Bref le secrétaire du club n’avait pas pensé à son ami le soigneur, un solitaire.

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    Voilà pourquoi celui-ci passa toute la nuit au poste en compagnie des clodos, drogués et autres paumés.

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    Ce n’est que le lendemain matin, alors que l’on attendait dans les chambres le soigneur, qu’inquiet de son absence, Maurice poussa un juron en repensant au coup de fil nocturne. Un taxi le conduisit promptement récupérer le soigneur, mais ce dernier profondément vexé, croyant qu’on avait voulu lui faire une farce de mauvais goût, refusa de masser nos joueurs et le froid persista quelques temps.

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    Tiré de l’ouvrage de Gérard Decombe « Les Joyeux compères du Roannais ». (1986)<o:p></o:p>

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