• DES ENVELOPPES : DE ROANNE…à INTERNET…

     

     

     

    DES ENVELOPPES : DE ROANNE…à INTERNET…

     

    Autrefois, si la poste et les messageries créent leurs réseaux et commencent à être organisées, le courrier qui circule n’est toujours pas protégé par une enveloppe appropriée. Cependant, la révolution industrielle, amorcée dès le début du Moyen-âge, entraîne en France une véritable modification des structures qui permettra un jour leur création.

     

    La lettre pliée est l’usage durant tout le Moyen-âge, le XVII° siècle voit apparaître enfin un contenant pour les missives qui circulent ; feuilles découpées et repliées aux angles, les premières enveloppes sont loin de ressembler à celle que nous connaissons. Elles sont le premier pas d’une longue évolution.

     

    Avant l’invention des enveloppes, les lettres sont pliées (il existe de nombreuses possibilités dans les pliages) et entourées d’un fil de soie dont un cachet de cire portant les armoiries de l’expéditeur réunit les deux bouts.

    En brisant le cachet, le destinataire, libère le fil et peut prendre connaissance de la missive qui n’est écrite que sur une face de la feuille, l’adresse du destinataire étant libellée au verso de ladite feuille.

     

    Il semble qu’ensuite on ait eu l’idée d’écrire sur les deux faces de la lettre proprement dite et d’utiliser pour « envelopper » celle-ci une feuille de papier d’une autre qualité, convenablement repliée.

     

    L’idée est venue ensuite de fournir un « sachet » pré confectionné dans lequel l’utilisateur pourrait glisser sa missive :

    L’enveloppe est née.

     

    Un type d’enveloppe très simple voit le jour : l’enveloppe dite à patte pointue. On devine qu’en pliant les pattes a et b d’abord, puis c, on obtient une enveloppe, qui se ferme en rabattant ensuite la patte d.

     

    Trois opérations étaient  et sont encore nécessaire pour fabriquer une enveloppe :

    ·        Le « découpage », c'est-à-dire la préparation de la « découpe » du papier en forme.

    ·        Le « gommage », c'est-à-dire la dépose sur la patte de fermeture d’une bande de colle qui sera séchée ; humectée lors de l’utilisation, elle permettra de coller la patte de fermeture

    ·        Le « pliage » qui ferme l’enveloppe.

     

    Il semble que le mérite de la création de l’enveloppe dans sa forme et son genre actuels revient au papetier Brewer de Brighton (Angleterre) vers 1820. Mais ces enveloppes doivent être découpées, pliées collées, gommées à la main.

     

    Plus tard apparaît un nouveau besoin : pratiquer sur la face de l’enveloppe une fenêtre afin de permettre la lecture de l’adresse du destinataire inscrite sur la missive.

     Avantage, il n’est plus nécessaire de reproduire l’adresse sur l’enveloppe ; mais, surtout, une sécurité. On ne risque plus d’envoyer à X une missive adressée à Y

     

    Après divers essais, dont, un de rendre le papier de l’enveloppe translucide à l’endroit de la fenêtre. Le choix se porte sur une fenêtre dans le papier opaque avec le collage d’un vitrail d’abord en papier translucide ensuite en matière transparente.

     

    Une amélioration constante du matériel de fabrication, fait qu’en 1927 apparaît en Allemagne un processus extrêmement simple :

    Une bobine de papier à l’entrée de la machine déroule une bande sur un axe différent de l’axe de travail de la plieuse, un couteau sépare la découpe de la bande. On obtient ainsi la découpe qui avance ensuite dans l’axe de la machine.

    Ceci a représenté un progrès décisif. Le procédé encore en usage permet de produire le type d’enveloppe le plus économe en papier.

     

    Mais la nécessité de produire des types d’enveloppe différents a poussé les constructeurs à faire coïncider l’axe de défilement de la bande avec celui de la machine.

     

    Les précurseurs

     

    France : C’est en 1841 que deux frères. MM. Hector et Charles Maquet entreprennent, au 76, rue Blanche à Paris, la fabrication industrielle des enveloppes avec des machines dites pédales.

    Il semble que la firme Gaut-Blancan a commencé à fabriquer des enveloppes vers 1842 ;

     

    U.S.A. : La Berlin et Jones Cy, à East Rutherford – New Jersey, se targue d’avoir été la première manufacture d’enveloppes fondée en 1843, initialement à New York

     

    Angleterre : C’est en 1850 que la firme Dickinson produit sur machine ses premières enveloppes.

     

    Allemagne : On est surpris d’apprendre que ce n’est que le 1° août 1860 que les Allemands s’intéressent à la fabrication des enveloppes par l’intermédiaire d’Eugen Lemppenau de Stuttgart, qui importe du matériel de France.

     

    Autriche : La firme Franz Balatka à Prague est la première qui met en service une machine à pédales en 1875.

     

     

    L’enveloppe d’aujourd’hui

     

    De nombreux type d’enveloppe sont demandés sur le marché.

    Les différences portent sur le type de découpe, sur le mode de fermeture.

     

    Le développement des machines à insérer le courrier dans les enveloppes pose des exigences en ce qui concerne la découpe. Il faut que l’enveloppe soit convenablement ouverte pour permettre l’insertion correcte du courrier.

     

    Les utilisateurs aujourd’hui refusent d’humecter le gommage avec la langue. La « mouillette » n’est pas commode.

     

    Les fabricants ont imaginé les enveloppes dites autocollantes : deux pattes de fermetures sont enduites d’une gomme à base de latex. En faisant coïncider les deux parties gommées, on obtient un collage convenable.

     

    Un progrès est apparu avec une patte enduite d’un adhésif qui est protégé par une bande de papier siliconé. Lorsque cette bande de protection est enlevée, apparaît l’adhésif parfaitement conservé.

     

    Il existe des enveloppes aux fermetures inviolables, en cas d’ouverture impossible de recoller sans que cela se voie.

     

    Les formats sont normalisés (en principe) : l’enveloppe C4 reçoit le A4 à plat ; l’enveloppe C5 reçoit le A4 plié en deux, l’enveloppe C6 reçoit le A4 plié en quatre, Pour le A4 plié en trois (en accordéon), on utilisera le DA.

     

    L’imagination sans limite des services de publicité fait que les formats varient à l’infini.

     

    De plus, l’enveloppe sert souvent de support de publicité, d’où des impressions en quadrichromie recto-verso, des fenêtres multiples recto/verso et de formes différentes.

     

    Michel Rachline (La belle histoire de l’enveloppe) Garnier Ponsonnet-Vuillard / Albin Michel

     

     


  • Commentaires

    1
    GB
    Jeudi 4 Août 2022 à 14:19

    Madame, Monsieur,

    Ma future arrière arrière grand-mère Mademoiselle Blancan, née en 1870, a épousé Monsieur Gaut. Ce dernier a accolé son nom à celui de la compagnie Blancan, dont son épouse était héritière. La firme Blancan a été nommée par son père Charles Blancan ; qui, employé modèle, l'avait reçue de son patron, lequel était sans héritier.
    Donc la phrase
    « Il semble que la firme Gaut-Blancan a commencé à fabriquer des enveloppes vers 1842 ; »

    se limite à « semble ».
    La vérité est que la compagnie française qui a produit en premier des enveloppe industriellement est l'ancêtre de la firme Gaut-Blancan. 

    Vous avez peut-être copié la page 49 du document disponible par le site 
    https://dokodoc.com/les-chemins-du-passe-bernard-hugues-mon-facteur-les-ptt.html

    Ce document est imprécis.

    Bien cordialement

    2
    GB
    Jeudi 4 Août 2022 à 14:23

    PS : J'ai écrit «  est l'ancêtre de la firme Gaut-Blancan.  ».
    Mais peut-être faudrait-il plutôt écrire  «  semble être l'ancêtre de la firme Gaut-Blancan. »

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