• EGLISE DE SAINT-SYMPHORIEN-de-LAY (Une visite en 1930)

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    EGLISE DE SAINT-SYMPHORIEN-de-LAY

    (Une visite en 1930)

     

    L’église de Saint-Symphorien-de-Lay était à l’origine, la chapelle d’un vieux moutier bénédictin. Elle fut agrandie vers l’an 1410, puis reconstruite en 1826 ; On a conservé toutefois de l’ancien édifice le clocher. Le portail ogival du XV° siècle et la nef latérale droite. Le tympan du portail est orné d’une curieuse sculpture, représentant la Vierge-Mère, ayant à ses côtés, à gauche un chevalier, et à droite un pèlerin agenouillé, portant une large et courte épée à la ceinture. La partie centrale paraît être du XIII° siècle, les deux autres personnages ne sont que du XV°

     

    En  entrant dans l’église, saluons d’abord l’Hôte divin, dont la présence au milieu de nous est un perpétuel et ravissant miracle. Regardons ensuite les fonts baptismaux où, tout petit nouveau né, enfoui dans un flot de dentelle, vous avez été apporté pour y être fait enfant de Dieu. Ce baptistère est très beau : cuve en marbre rouge sur un piédestal de même matière, autour duquel s’enroule le serpent symbolique ; armoire en bois riche, dont le panneau central représente le baptême de Notre-Seigneur et qui fut exécuté par un ouvrier du pays ; barrière de fer très ouvragée, avec dessus en cuivre, fabriquée à Saint-Etienne.

     

    Examinons maintenant l’ensemble de notre église. Bâtie dans le style de la Renaissance, elle est composée de trois nefs séparées par des arceaux plein-cintre. De belles têtes d’anges, bien en relief, ornent les chapiteaux des pilastres.

     

    Les fresques qui décorent les murs et les colonnes sont du peintre Zacchéo. Celles du fond du cœur représentent, au milieu le Christ en Croix, à gauche la Transfiguration, et à droite la Résurrection, en partie effacée. De côté sont figurées la Synagogue et l’Eglise. Au-dessus, trois anges déploient des banderoles. Ces peintures murales ont un cachet très spécial et peu d’églises de notre région en possèdent d’aussi intéressantes.

     

    Remarquons aussi les deux lustres ; l’un est en cuivre doré, l’autre en verroteries anciennes. Lorsqu’ils sont éclairés, ils font un bel effet et donnent aux cérémonies un air de grande fête.

     

    Le Chemin de Croix, en stuc colorié, constituent l’élément le plus moderne de l’église, où il a été placé il y a une trentaine d’années seulement.

     

    Les vitraux représentent, à droite les figures du Christ dans l’Ancien Testament ; à gauche la réalisation de ces figures dans Notre-Seigneur. Ces vitraux, d’une assez bonne facture, proviennent des ateliers du peintre-verrier Mauvernay. Mais le vitrail le plus remarquable est celui de Thiébaud, représentant l’Ascension de Notre-Seigneur. Aux feux du soleil couchant, il étale une splendeur qu’envieraient nos cathédrales.

     

    Avançons à présent dans l’allée centrale et retournons-nous pour mieux regarder le tableau qui se trouve au-dessus du grand portail. C’est Jésus-Enfant au milieu des Docteurs. A certaines heures du jour, quand la lumière tamisée des vitraux met les personnages en plein relief, ce tableau est merveilleux : saint Joseph et la sainte Vierge ont une expression saisissante d’inquiétude et de joie. L’Enfant-Dieu paraît vivant. Bien des connaisseurs ont apprécié cette toile comme une œuvre de grande valeur.

    Ce tableau, ainsi que les quatre autres qui se trouvent dans le chœur, ont une histoire. Ils ont été rapportés de Rome par Napoléon I°, au moment de sa campagne d’Italie. Il en fit don à son oncle maternel, le Cardinal Fesch, archevêque de Lyon, qui avait une collection réputée. Ces tableaux, mis en vente, furent achetés par M. Roux, curé de Saint-Symphorien-de-Lay, qui les plaça dans notre église.

     

    Au-dessus des petites portes d’entrée se trouvent deux autres peintures bien conservées : à gauche, saint Symphorien partant à son martyre ; à droite, la Vierge du Rosaire.

     

    Nous voici maintenant dans la nef de droite, devant la chapelle dédiée au patron de la paroisse, saint Symphorien. L’autel est en marbre polychrome. Cette chapelle était autrefois le chœur de l’ancienne église. Elle a été transformée, mais il reste des petites statues de saints dans les niches, qui paraissent assez anciennes. La chapelle Notre-Dame de Pitié, qui se trouve à droite, est aussi de cette époque. La statue et l’autel en bois colorié et sculpté sont très curieux. Dans un rapport, datant du 19 juin 1614 et relatant la visite pastorale de Mgr Denys Simon de Marquemont, archevêque de Lyon, à l’église de Saint-Symphorien, il est déjà question d’un autel à la Vierge, qui pourrait bien être celui qui existe encore aujourd’hui dans cette chapelle.

     

    Continuons notre visite et arrêtons-nous devant le chœur de l’église. Admirons d’abord le maître-autel en marbre blanc qui est d’une grande beauté. La table en est exceptionnellement longue et large. Le tabernacle et la partie inférieure révèlent dans leurs sculptures, la main d’un véritable artiste.

     

    Les boiseries et les stalles du chœur, en chêne, avec appliques sculptées, proviennent, d’après les uns, d’un ancien prieuré du Forez – celui de Pommiers, peut-être – d’après les autres, de l’église Saint-Jean de Lyon. Aucun document ne permet d’être catégorique sur ce point. Ces boiseries attirent souvent l’attention des visiteurs et sont toujours admirées. La chaire leur est bien assortie.

     

    Les grands tableaux qui ornent le chœur, et dont nous avons déjà parlé, représentent une adoration des bergers, le discours sur la montagne, et une présentation au temple. Le quatrième peut donner lieu à des discussions, quant à son objet. Mais l’opinion de théologiens compétents est qu’il serait la démonstration de la prophétie d’Isaïe, annonçant que « le Christ régnera sur nous par la charité ».

     

    La première table de communion est en fer forgé, œuvre des forgerons artistes d’il y a un siècle. La deuxième est une colonnade de pierres blanches.

     

    Le pavé en mosaïque du chœur est parfaitement conservé, il fut exécuté en 1851, par le Vénitien Mora.

     

    Dans la nef de gauche, la chapelle est dédiée à la Sainte Vierge. Elle renferme plusieurs anciens tableaux et de jolies fresques murales. L’autel est en marbre blanc et la statue de la Vierge, présentant l’Enfant Jésus, est particulièrement belle et touchante. Pour bien l’admirer, il faut venir prier, un soir de 8 décembre, dans la chapelle illuminée, ou assister au mariage d’un Enfant de Marie, devant l’autel tout paré de blanc.

     

    Elevons à présent nos regards vers les nombreuses statues qui ornent notre église. Ce sont celles du Sacré –Cœur, de Notre-Dame de Lourdes, et celles des saints familiers que nous prions chaque jour : saint Joseph, sainte Anne, saint Symphorien, saint Michel, sainte Jeanne d’Arc, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et le saint curé d’Ars. Dans le fond de l’église, saint Antoine et saint Expédit. Des mains délicates fleurissent leurs socles et leur dressent des autels aux jours de leur fête.

     

    Il nous reste, à terminer notre visite devant le tryptique portant les noms de nos glorieux morts de la Grande Guerre. C’est la Vierge des douleurs qui a été choisie pour être la gardienne sacrée de leur souvenir. Quand nos noms, à nous qui vivons encore, seront à jamais oubliés, les leurs se liront toujours en lettres d’or sur les plaques de marbre, et des lèvres pieuses murmureront pour eux des prières.

     

    Notre visite est achevée. Remercions Dieu de nous avoir mieux fait connaître les beautés de sa demeure.

     

     


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