• En Forez "FAIRE BOUILLIR LE DIABLE"

    rebouteux
     

    En  Forez  Autrefois : faire « BOUILLIR LE DIABLE »

     

    Pour remplacer le Vétérinaire on faisait « bouillir le Diable »

     

    Dans certains villages reculés du Forez, on pratique encore des méthodes de « guérison » issues des plus anciennes sorcelleries de la région.

     

    Ainsi lorsque une bête est malade on fait venir le « rebouteux » qui la regarde fixement entre les deux yeux, parfois pendant des heures jusqu’à ce qu’elle s’endorme… Si elle ni parvient pas ( !), il suspend des herbes bénites, - par lui ! – entre les cornes de l’animal. D’autres placent un fagot de buisson devant la porte de l’étable et obligent la bête malade à le franchir à reculons.

     

    Mais la méthode la plus employée parce que la plus « efficace » ( !) consiste à mettre de l’eau dans un pot de terre de la contenance d’une écuelle, à y ajouter une poignée de clous puis à poser le tout sur un feu très vif jusqu’à ce que le pot éclate. Le sorcier étant dans ce fagot, il demande pardon et la bête ensorcelée pousse de longs gémissements, montrant ainsi que le mauvais sort l’abandonne. Les paysans appellent cela « faire bouillir le diable ».

     

    Les sorciers du Forez qui se réincarnent, suivant les croyances populaires, de siècle en siècle, dans les formes différentes, sont très puissants car ils détiennent le privilège de la grêle.

     

    Près de Montbrison, au-dessus de Verrières, prennent naissance cinq sources, d’où le nom de « Cinq-Fonts » donné à ce lieu ; c’est le rendez-vous des sorciers. L’eau et les vapeurs qui se dégagent de ces sources forment de gros nuages noirs qui laissent échapper la grêle sur la plaine du Forez, suivant le bon vouloir du diable. Dès que les paysans de l’endroit aperçoivent un mauvais nuage, ils s’écrient en crispant le poing vers le ciel :

     

     « Gueux de sorciers, voila la « niole » des « Cinq fonts » ! Georges Sand connaissait bien ces croyances. Visitant la région d’Allègre dans la Haute-Loire, un après-midi d’automne, elle se trouva  prise avec son cheval dans une sorte d’ouragan et elle dut s’abriter au hameau de Bouffaleure. On lui dit que l’orage venait du lac de Bard, qui était le lieu de sabbat des sorciers de toute la région. Elle voulut y aller voir. En effet, des nuages tourmentés par un vent puissant tournaient autour du cratère de Bard, et la romancière en éprouva une telle impression qu’elle retourna illico à Bouffaleure…

     

    Dans cette région d’ailleurs, il paraît qu’il n’y a que des animaux noirs en particulier chats et poules, car ils sont des incarnations du diable.

     

    Pour ne pas s’attirer les foudres de celui-ci, les paysans, lorsqu’ils se mettent à table, lui consacre la première et la dernière bouchée qu’ils jettent, suivant un rite antique, par-dessus leur épaule gauche.

                                 

                                  Marcel Roche (l’Almanach du Lignon et du Forez pour l’an 1959)

     

     


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