• HISTOIRE LOCALE (Saint-Symphorien-de-Lay) (1° partie)

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    HISTOIRE LOCALE (Saint-Symphorien-de-Lay)

    (1° partie)

     

    Année 1873 : l’événement le plus considérable de l’année fut le partage de la belle commune de Saint-Symphorien.

    Bien avant cette date, en 1849, la section de Lay avait fait les premières démarches pour devenir une commune distincte. Et malgré la ferme opposition du Conseil d’arrondissement. Le Conseil Général de la Loire avait donné, par 16 voix contre 10 un avis favorable. Mais le Conseil d’Etat, à l’unanimité, ne sanctionna pas cet avis. Il y avait donc plus à insister, du moins pour le moment, et l’affaire entra en sommeil.

     

    (Il est bon de savoir que la petite ville de Lay existait depuis fort longtemps, bien avant qu’apparaisse les premières maisons de Saint-Symphorien et qu’elle fut rattachée  à Saint-Symphorien qu’au moment de la Révolution Française au grand désespoir de ses habitants qui compte tenu de son ancienneté, pensaient  le contraire  et que Saint-Symphorien serait rattaché à Lay.

    Il faudra attendre encore quelques années encore, avant que Lay retrouve son statut de commune comme avant la Révolution.

    Aujourd’hui encore une certaine tension règne entre les habitants de ses deux communes quand on aborde le sujet.)

     

    Le 10 juin 1872, une nouvelle demande de la section de Lay en vue d’obtenir l’autonomie communale, fut déposée à la préfecture. Le préfet ordonna une enquête officielle, et l’on procéda à plusieurs consultations par voie de suffrages. Il fallait se prononcer pour ou contre la division.

    Et voici quels furent les résultats des différents votes.

    • Vote du bourg de Lay : 197 pour, 196 contre
    • Vote de la campagne : 2 pour, 214 contre
    • Vote d’ensemble de la commune de Saint-Symphorien : 203 pour, 907 contre ; vote des conseillers municipaux et des habitants les plus imposés : 7 pour, 33 contre.

     

    De tels chiffres avaient leur éloquence. Mais l’idée de l’autonomie communale de Lay avait fait son chemin dans les bureaux de l’administration préfectorale ; et sous la pression de quelques propriétaires influents, elle devint l’année suivante une réalité.

     

    On comprend certes que l’agglomération de Lay, définitivement érigée en paroisse par un décret du 5 juin 1822, ait voulu aussi être constituée en commune                           et la chose se fut passée sans beaucoup de heurts si elle n’avait eu la prétention de s’annexer toute la campagne environnante. C’est cette prétention qui fut la cause de toutes les réclamations et de toutes les luttes. Mais les fermiers de la campagne, battus sur le terrain de l’Administration civile, eurent leur revanche en obtenant de Mgr Ginoulhiac, archevêque de Lyon, de toujours faire partie de la paroisse de Saint-Symphorien de Lay.

     

    En cette même année 1873, le 1° mai, M. l’abbé Salette, vicaire de Saint-Symphorien-de-Lay depuis onze ans, a quitté la paroisse pour entrer dans la Congrégation des missionnaires de Notre-Dame de la Salette.

    C’est à son initiative que nous devons l’établissement dans notre paroisse de la confrérie des Enfants de Marie. Le diplôme d’érection qui rattache notre confrérie à la « Prima primaria » » de Rome et qui confère à ses membres le droit de gagner de nombreuses indulgences, porte les signatures de Pierre Beckx, préposé général des Jésuites, et de Louis Marie Caverot, archevêque de Lyon.

    M. Symphorien Salette avait une grande dévotion envers la Sainte Vierge. C’est lui qui, étant curé de la paroisse de Saint-François-Régis à Saint-Etienne, institua et dirigea lui-même pendant trente ans, le pèlerinage des vacances à Notre-Dame de Lourdes dont il fut le Chapelain d’honneur. Et, fidèle jusqu’au bout à sa dévotion préférée, il voulut finir sa vie tout près de la basilique mariale de Fourvière. Quand il mourut dans son modeste appartement de la rue Juge-de-Paix, le 3 juin 1927, il avait 90 ans et plus de soixante ans de sacerdoce.

     

    Le 9 du mois de novembre, trois missionnaires des Chartreux, M.M. Avril, Morel et Planus, ont ouvert solennellement les exercices d’une mission qui aduré quatre semaines. Notre église, aux vastes proportions pouvait à peine contenir la foule des auditeurs. Environ 1 100 hommes et 1 300 femmes se sont approchés des sacrements. Le souvenir matériel de cette mission est la statue de saint Joseph, qui se trouve encore du côté gauche de la chapelle de la Sainte Vierge.

    Nous ne doutons pas que le succès des exercices ait eu pour cause, après la grâce de Dieu, le bon esprit des paroissiens, mais nous croyons aussi qu’il doit être attribué en grande partie au zèle éclairé des missionnaires. Tous les trois d’ailleurs se distinguèrent par la suite, dans l’art de la parole. M. Planus fut un orateur très goûté, et par surcroît, un écrivain de valeur. Et il nous plaît de signaler, parmi ses ouvrages, les trois volumes qu’il intitula « Pages d’évangile », et que l’on peut se procurer encore dans les librairies catholiques.

     

    La mission de Saint-S  ymphorien a été fondée à perpétuité par M. Paul Marie Revonon, aumônier de l’Adoration perpétuelle du Sacré Cœur, à la Croix-Rousse. Et nous en bénéficierons une fois de plus, l’année prochaine.

     

    1875 : en novembre, prédication du Jubilé par les Pères jésuite Jouve et Seguin.

    187­­6 : érection des statues de sainte Anne et de saint Symphorien. Celle de sainte Anne fut offerte par une personne généreuse et anonyme ; celle de saint Symphorien, sortie des ateliers de Fabisch, fut payée par souscription.

     

    1878 : les 5 et 6 mai, à l’occasion de la confirmation, première visite à Saint-Symphorien-de-Lay de Son Eminence le Cardinal Caverot archevêque de Lyon.

    Son Eminence reçue très solennellement au bas du bourg fut conduite à l’église sous un dais de velours que portaient MM. Mignard, notaire ; Barbier, docteur en médecine ; Joathon percepteur et Rajot, ébéniste, tous quatre fabriciens.

     

    A la demande de M. le curé, Son Eminence a bien voulu accorder une indulgence de quarante jours à toute personne qui réciterait un Ave Maria devant la statue de la sainte Vierge placée sur le frontispice de l’usine de M. Motin, à la Roche.

     

    1879 : Le 17 avril, M. Etienne Gilibert quitta la paroisse de Saint-Symphorien  pour celle de Saint-Etienne, à Roanne. Il fut remplacé par son frère, M. Jean François Régis Gilibert, précédemment curé de Duerne. L’installation de ce dernier eut lieu le 8 juin, en la fête de la Sainte-Trinité, « en présence du Conseil de Fabrique et de toutes les autorités civiles, judiciaires et militaires, qui s’étaient fait un honneur d’y assister. »

    En cette année, le presbytère fut réparé à peu près complètement.

     

    L’hiver de 1879 à 1880 fut long et très rigoureux. Même les genêts avaient gelé.

     

    1880 : Construction de la salle d’asile, sur le terrain appartenant aux Sœurs Saint-Charles. Réparation de la toiture de l’église et de la flèche du clocher, où fut transportée à cette occasion, la petite cloche de l’horloge.

     

    1881 : Grande mission paroissiale, prêchée en novembre par MM. Robert, Philibert, et Vachet, de la Maison des Chartreux.

    Le jour de la clôture on érigea, sur l’emplacement de l’ancienne Croix Rouge, une nouvelle croix en fer, fabriquée par Louis Lafay, enfant de la paroisse et y résidant.

    La cérémonie fut grandiose. Jamais notre bourg n’avait vu une telle affluence de monde.

     

    M. Gilibert, curé-archiprêtre de Roanne et chanoine honoraire de la Primatiale de Lyon, présidait, assisté de son frère et de presque tous les prêtres natifs de Saint-Symphorien : MM. Chenevier, chanoine de Nancy et professeur à l’Institution des Chartreux ; Garnier, chanoine d’Oran ; Escoffier, vicaire à Condrieu ; Devillaine, vicaire à Chevrières et Valois, vicaire de Sarcey.

     

    Les deux vicaires de Saint-Symphorien, MM. Casard et Déchavanne, dirigeaient la procession «avec leur entrain et leur tact habituels ». Ils avaient surtout à faire manœuvrer un groupe imposant de 200 hommes ou jeunes gens, lesquels divisés en 8 brigades de 25 se relayaient pour porter la croix que l’on avait installée sur un brancard monumental.

     

    Au retour de la procession et à la fin du salut, la chorale chanta, sous la direction de M. Casard, un beau morceau de musique intitulé La Croix.

     

    Et tandis que les étoiles s’allumaient toutes seules dans le ciel, des mains pieuses disposaient sur le rebord des fenêtres les lumières moins brillantes et plus fragiles d’une illumination générale.

     

     


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