• IDÉAL MORAL DE NOS MAITRES

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    L’ARBRE SE JUGE AUX FRUITS ET LA MORALE AUX ACTES ;

    HUIT MILLE PROFESSEURS ET INSTITUTEURS, MORTS A L’ENNEMI, ONT TEMOIGNE DE L’IDEAL MORAL DE L’UNIVERSITE. PAR DIZAINES, PAR CENTAINES DE MILLE, LEURS ELEVES TOMBES EN COMBATTANT ONT ATTESTE EUX AUSSI, QUE L’ENSEIGNEMENT TRANSMIS PAR CES MAITRES N’ETAIT PAS RESTE LETTRE MORTE.

    QUELQUES TEXTES EMPRUNTE PRESQUE AU HASARD A CEUX QUI, STOIQUEMENT OU JOYEUSEMENT, ONT CONSENTI LE SACRIFICE DE LEUR VIE, RESUMERONT ICI LA DOCTRINE MORALE DE l’UNIVERSITE ;

    TESTAMENT DE NOS MORTS, PUISSENT CES QUELQUES PHRASES SERVIR A JAMAIS DE LECONS AUX VIVANTS.

     

    FORCE D’AME

    Ne me parle plus de souffrances et de misères : je sais bien moi, ce qu’on endure, et je t’assure qu’en aucun cas, cela ne dépasse les forces d’un homme. Ceux qui se plaignent et pleurent sont des lâches ou des ignorants qui ne savent pas la prodigieuse répercussion de leur petite souffrance sur l’avenir du monde.

    Tout cela n’est pas du laïus de journaliste, Va ! C’est la vérité simple et trop naturelle.

    Henry BARTHELEMY, ancien Elève-Maitre de l’Ecole Normale de la Bouzaréa (Alger).

    Mort à l’ennemi le 25 octobre 1918 (extrait d’une lettre écrite à sa Tante le 19 août 1918)

     

     

    POUR L’UNION

    Tous les Français se sont battus, tous devront s’estimer et s’aimer. Celui qui oublierait en parlant à un français qu’il parle à un frère s’armes serait honni.

    Octave BESSIERE, élève de l’Ecole Normale Supérieure.

    Mort prisonnier de guerre à Ingolstadt le 6 novembre 1915 (note trouvée dans son carnet).

     

    L’HONNEUR PROFESSIONNEL

    Nous continuerons la lutte a outrance. Nous irons à cœur joie jusqu’au bout. Il faut qu’après la guerre l’on puisse dire : « Les instituteurs sont de braves gens. Ils ont fait vaillamment leur devoir. Nous avions tort de les accuser d’antipatriotisme. Il faut réparer cette injustice ». Et cela, nous l’obtiendrons en nous sacrifiant tous, s’il le faut, pour le triomphe de notre chère patrie.

    Frédéric Bonnefous

    Instituteur à Brasc (Aveyron), Mort à l’ennemi en novembre 1915

    (Extrait d’une lettre écrite au Directeur de l’Ecole Normale de Rodez le 15 août 1915).

     

    POUR LE GENIE FRANÇAIS

    Il faut que le génie français vive. Nous autres, qui avons fait joyeusement le sacrifice de notre vie et qui demain, peut-être, serons morts, nous comptons sur vous pour cela et nous vous léguons cette tâche avec confiance.

    Henri BOULLE

     Instituteur à Paris, mort à l’ennemi le 1° janvier 1915

    (Extrait d’une lettre écrite à ses élèves la veille de sa mort).

     

    POUR CEUX QUI VIENDRONT APRES NOUS

    Le fleuve de sang coule toujours plus fort vers une humanité meilleure, puisse les hommes futurs recevoir un peu de la sagesse qui était en nous.

    Henri Ary CHARDON

    Etudiant à la Faculté de Lettres de l’Université de Paris, Mort à l’ennemi le 22 août 1918

    (Extrait d’une lettre à son père le jour même de sa mort).

     

    COMPASSION

    Dans cette triste guerre nous sommes, malgré toutes les souffrances morales des privilégiés à côté de la détresse de tant d’hommes dont beaucoup sont des « envahis », pères d’une nombreuse famille et totalement privés de nouvelles des leurs, les pauvres gens.

    Abel DODLEMAN

    Inspecteur Primaire des Ardennes, mort à l’ennemi le 25 août 1915

    (Extrait d’une lettre en date du 13 janvier 1915).

    LA FOI EN LA PATRIE

    Il faut croire maintenant qu’en la France qui reste un « chic » pays malgré toutes ses fautes. Le plus « chic » de tous les pays.

    Marcel ETEVE

    Elève de l’Ecole Normale Supérieure, mort à l’ennemi le 20 juillet 1916.

    (Extrait d’une lettre écrite à sa Mère le 16 octobre 1915).

     

    ETRE UTILE !

    Ce sont nos œuvres qui nous survivent, et c’est nous qui survivons dans nos œuvres. Celui qui n’a rien fait, rien donné, meurt tout entier, nous ne serons pas de ceux-là.

    Roger ETIENNE

    Elève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, mort à l’ennemi le 9 mai 1915

    (Extrait d’une lettre écrite à ses parents le 4 mai 1915).

     

    LE DEVOIR

    Je m’attends à tout, mais peu importe ! Si je succombe, j’aurai fait mon devoir.

    Paul FISCHER

    Agrégé de l’Université, mort à l’ennemi le 29 octobre 1914

    (Extrait d’une lettre écrite à un ami quelques jours avant sa mort).

     

    PUR NOS FILS

    C’est toujours pour les enfants qu’on travaille, mais aujourd’hui plus particulièrement. Nous les hommes jeunes. C’est pour eux que nous devons vivre et mourir il ne faut pas que nos fils soient obligés de baisser la tête comme des vaincus, et c’est pour eux que ceux qui partent et ceux qui restent doivent s’offrir en sacrifice.

    Fernand GALTIER

    Professeur au Lycée de Limoges, mort à l’ennemi le 11 juillet 1915

    (Extrait d’une lettre écrite à sa femme en juillet 1915).

     

    LA PATRIE ETERNELLE

    Les hommes passent, la patrie reste : c’est l’essentiel.

    Marius Gauthier

    Instituteur à Peyrus (Drôme), Mort à l’ennemi le 25 septembre 1915.

    (Extrait d’une lettre écrite à sa mère quelques jours avant sa mort).

     

    L’APPEL IRRESISTIBLE

    En cherchant a participer activement à la défense nationale, je n’ai fait que céder a une impulsion instinctive et irrésistible : il m’était impossible de faire autrement !

    Emile Havel

    Professeur au Lycée de Brest

    Engagé volontaire à cinquante et un ans, mort à l’ennemi le 10 avril 1916

    (Extrait d’une lettre écrite au Recteur de l’Académie de Rennes)

     

    LE TESTAMENT D’UN HOMME PUR

    Je t’écris cette lettre d’une main sûrs, d’un cœur fort, je suis très maître de moi, lorsque tu la liras, je ne serai plus. Dis-toi bien que jusqu’au dernier moment ma pensée aura été pour toi, pour mes sœurs, pour tous ceux que j’aime et pour  tous ceux que je vais aller rejoindre dans l’éternel repas… C’est ta pensée qui m’a préservé des défaillances. Je n’ai à rougir d’aucun de mes souvenirs. Je n’ai jamais fait de mal à personne, j’ai eu l’estime de tous partout où je suis passé.

    Ernest Jezou

    Elève-maître de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Rouen, mort à l’ennemi le 8 juin 1915.

    (Extrait d’une lettre écrite à sa mère le 4 mai 1915 et conservée dans son portefeuille jusqu’à sa mort).

     

    POUR L’HUMANITE

    Dans ces moments critiques je sens plus que jamais la force de notre mutuel amour. Mais nous ne nous appartenons plus : nous appartenons à la grande cause de l’humanité qui fera de nous ce qu’elle voudra.

    Claude Julliard

    Instituteur à Juliénas (Rhône), mort à l’ennemi le 22 juillet 1915.

    (Extrait d’une lettre  écrite à sa fiancée le 25 septembre 1914).

     

    L’HONNEUR

    La vie n’est rien auprès de l’honneur mutilé… Ce qui m’importe, c’est d’avoir vécu pur et en homme fort.

    Lucien LOBBE

    Instituteur à Suresnes, mort à l’ennemi le 22 avril 1915.

    (Extrait d’une lettre écrite à ses parents le 11 janvier 1915)

     

    POUR LA DIGNITE HUMAINE

    Si je meurs, quelle joie parfaite que de mourir d’une mort qui crée de la Justice ! L’ennuyeux ce serait de mourir pour rien, mais mourir pour ce qui existe le plus surement, pour la dignité humaine, vraiment voilà de quoi vous mettre en belle humeur.

    Joachim MERLANT

    Professeur à la Faculté des Lettres de l’Université de Montpellier, mort des suites de ses blessures le 29 janvier 1919.

    (Extrait de « Souvenirs des Premiers Temps de Guerre »).

     

    L’IDEAL D’AMOUR

    Nous servons toujours le même idéal qu’autrefois qui est un idéal d’amour. Quand la guerre nous semblait en contradiction avec cet idéal, nous l’avions répudiée : quand elle nous a paru nécessaire pour la défense de cet idéal, nous l’avons joyeusement acceptée.

    André MOUGEOT

    Instituteur à Charmes (Vosges), Mort à l’ennemi le 9 août 1915.

    (Extrait d’une lettre écrite à son frère le 25 juillet 1915).

     

    DEVANT LA MORT

    Grâce à l’oxygène que l’on vient de me faire respirer, je puis vous écrire. Ne vous faites aucune illusion sur mon compte. Je suis à bout complètement. Je n’ai pas peur du tout et j’envisage la mort comme une délivrance.

    André PAGNOL

    Instituteur intérimaire à Marseille.

    Engagé volontaire à dix-sept ans et demi. Mort pour la France à vingt-et-un ans, à l’hôpital d’Anneweiller  (Palatinat) le 27 février 1919.

    (Extrait d’une lettre écrite à ses parents en date du 25 février 1919).

     

    JUSTICE

    Le Français digne de son nom, conscient de son histoire, fier de sa pensée ou de sa foi, veut être juste ou ne pas être.

    Albert THIERRY

    Professeur à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Versailles, mort à l’ennemi le 26 mai 1915.

    (Extrait des « Conditions de la Paix » écrites dans la tranchée) .

     

    POUR LA FRANCE ET POUR L’ECOLE

    Confiance et espoir !... Je retournerai chez nous sain et sauf, vainqueur et j’aurai la gloire de pouvoir dire : « J’ai lutté pour libérer le sol national ». Humblement je reprendrai alors ma modeste tâche d’éducateur pour enseigner  à nos frères plus jeunes l’amour de cette grande France pour laquelle tant d’ainés sont tombés.

    René VIDAL

    Elève-maître à l’Ecole Normale du Gard, mort à l’ennemi le 25 septembre 1915

    (Extrait d’une lettre écrite à ses parents le jour de sa mort).

     

    Ministère de l’Instruction Publique le 31 mai 1919.

     

     

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