• Jean DUPUIS de Saint-Just-la-Pendue

     

    Jean DUPUIS de Saint-Just-la-Pendue

    (Georges BERRY)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOZ

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

     JEAN DUPUIS

       Fils d’Etienne DUPUIS et de Geneviève LABOURE, il naît le 7 décembre 1829 et grandit dans une famille de modestes agriculteurs. Au collège de Tarare, l’enfant se passionnait déjà pour les récits d’aventures. Etait-ce déjà un signe précurseur ?

    Un industriel lui ayant offert une place de voyageur, il parcourut le midi de la France. En 1858, il s’embarquait pour l’Egypte ; il n’avait alors que 19 ans ( ? ? ?)

    A Alexandrie, notre jeune explorateur fit la connaissance d’un capitaine au long cours qui lui proposa de fructueuses opérations commerciales en Chine. N’écoutant que son goût de l’aventure, il partit pour l’extrême orient et pénétra dans Pékin avec les troupes impériales.

    Sur ces entrefaites, il se lia avec un compatriote, Eugène Simon, qui lui proposa de l’accompagner dans la mission que venait de lui confier le gouvernement français, en remontant le Yang Tsé.

    En mars 1861, Jean DUPUIS se fixait à Hankéou. Deux fois, en quelques mois, il perdit sa fortune. Par deux fois, il la reconstitua. Les pirates pillèrent 4 de ses jonques, annihilant le gain de plusieurs mois. Puis un incendie détruisit ses magasins, lui causant une perte considérable de 500 000 frs.

    Toujours en quête de nouveaux débouchés commerciaux, il cherchait une route ou une voie navigable pour communiquer avec la Chine méridionale. En 1871, il partit du Yunnan et descendit le fleuve rouge jusqu’aux avants postes annamites, en constatant que ce fleuve était navigable.

    En 1872, il se rendit en France pour y acheter 7000 fusils et 30 canons de campagne. L’emplette effectuée, il repartit pour l’extrême orient avec cette cargaison de guerre. A Hong Kong, il équipa deux canonnières, une chaloupe à vapeur de rivière et une jonque. C’est le début de la première grande expédition. Le 15 mai 1872, il arrive à Saïgon et repart pour HangKéou, où il attend le matériel en provenance de France. Le 12 septembre, il revint à Saïgon, résolu à gagner Hong Kong pour atteindre directement le golfe du Tonkin au commandement de sa flottille. L’équipage se composait de 27 européens et de 125 asiatiques.

    Le 9 novembre 1872, la flottille était à l’embouchure du fleuve rouge. Jean DUPUIS voulait faire parvenir par le fleuve rouge un chargement d’armes à un mandarin chinois qui avait une révolte à réprimer. Il remonta le fleuve rouge ou fleuve du Tonkin, alors très mal connu et réussit par cette voie à faire parvenir son chargement à son destinataire.

    Il chercha alors à utiliser le fleuve rouge pour établir des relations commerciales avec la riche province chinoise du Yunnan. Mais les Annamites, maîtres du Tonkin, lui suscitèrent toutes sortes d’obstacles.

    Pour soutenir les frais de l’opération, des emprunts furent nécessaires, mais garantis sur les biens personnels de Jean DUPUIS. Décidément l’année 1873 s’engageait mal pour notre pionnier. Le 20 février 1873, sa flottille atteignit les frontières du Yunnan. . Le 16 mars, il arriva dans la capitale de la Chine méridionale. Une fois son armement livré, il chargea pour le retour une cargaison d’étain. A Hanoï, il fut retenu par les mandarins très hostiles à une utilisation commerciale du fleuve rouge et sollicita l’appui du gouverneur de la Cochinchine, l’amiral DUPRE qui lui envoya Francis GARNIER.

    Ce dernier lance une opération militaire contre le nord Vietnam pour le sauver. Arrivé à Hanoï, à la demande de Jean DUPUIS d’ouvrir le fleuve rouge au commerce international, Francis GARNIER prend d’assaut la citadelle et tente alors d’étendre le contrôle français sur les régions avoisinantes entre Hanoï et le golfe du Tonkin.

    En débarquant à Hanoï le 27 octobre 1873, Jean DUPUIS reçut une lettre réconfortante de Francis GARNIER qui lui écrivait que sa venue lui permettrait de juger ses différents avec les Annamites, tout en lui donnant l’assurance que la France ne l’abandonnerait pas.

    La confiance et l’estime totale que se portaient les deux grands foréziens «étaient susceptibles de valoir à l’expédition une solution définitive plus rapide et nettement moins coûteuse », lorsque survint, le 21 décembre 1873, la mort de Francis Garnier.

    Du coup, Jean DUPUIS se trouve ruiné. La situation devient même très critique L’amiral DUPRE laissait alors envisager à l’aventurier, dans la mesure du possible, l’évacuation momentanée d’Hanoï.

    Mieux encore, il se voit malgré sa ruine, refuser la possibilité de remonter le fleuve d’Haïphong au Yunnan.

    De retour en France le 10 décembre 1877, notre pionnier présenta à la chambre des députés une requête où il détaillait ses préjudices subis : perte de sa santé et de sa fortune, dettes trop lourdes, pillages de ses maisons, de ses barques, de ses biens. Une commission parlementaire ayant à sa tête M. Francisque Reymond et Mr Bouchet conclut en faveur de Mr DUPUIS, à qui furent attribuées, au titre d’indemnités, les mines de charbon de Kéhao .Malheureusement, notre compatriote qui, par ailleurs, refusa toujours l’aide de l’étranger, n’en bénéficia pas et connut la gêne, l’obscurité et l’oubli.

    Après tant d’agitations, il revint passer ses années de vieillesse dans les montagnes qui l’avaient vu naître et se retira dans la Principauté de Monaco où il décéda le 28/11/1912.

    Jean DUPUIS reste un des pionniers de notre pays dans la conquête du Vietnam.

     

     

     

     


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