• MACHEZAL : Sophie VIALLIER

     

    (Isabelle Pignard)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre 2010, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOSE

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

    Sophie VIALLIER

     

        C’est le 23 janvier 1792, en pleine période révolutionnaire, que je suis née à Machézal.

     

        Mon père, Claude VIALLIER, est alors maître de poste au hameau du Pin Bouchain, de sinistre renommé à cause de la rudesse du climat et de l’insécurité qui entoure la région. Il me donne comme prénoms « Jeanne Pierrette Sophie » mais très vite seul « Sophie » sera retenu.

     

        Comme tous les enfants de mon âge, je grandis au milieu de ma famille et donc au milieu des voyageurs qui fréquentent quotidiennement la montagne de Tarare et bine sûr, le relais de poste de mes parents.

     

         J’ai peu de souvenirs de la période sombre de la révolution car j’étais trop petite mais très vite, avec le trafic quotidien de voyageurs, j’entends souvent dans la grande salle du relais le nom de « Buonaparte » puis « Napoléon ».

     

        Quels souvenirs impressionnants je garde de mes 6 ans quand j’ouvrais mes grands yeux ébahis en voyant passer les troupes de la campagne d’Italie, et le cortège impressionnant qui les suivait avec les cantinières, les maréchaux ferrants, les brancardiers etc.. etc…Ah, ils étaient heureux car ils venaient de gagner un grand nombre de victoires.

     

        Plus tard, je verrai également passer des convois avec le pape Pie VII qui va sacrer le même Napoléon à Paris. Là également, c’est impressionnant par le nombre de carrosses et de personnalités qui accompagnent le prélat.

     

        Mais, un des meilleurs souvenirs que je garde est quand même lorsque ce fameux Napoléon s’arrêta à nouveau dans notre auberge. Je l’ai reconnu tout de suite et quand à la présentation de la note, un peu salée, je l’avoue humblement, il me fit la réflexion : « Les œufs sont donc rares dans ce pays ? », je n’ai pas pu me retenir de lui répondre du tac au tac : «  Non, Sire, pas les œufs… mais les empereurs ».

     

        Un autre matin, quelques années plus tard, par un temps de neige et de brouillard, j’aurai encore l’occasion de le conduire jusqu’à St Symphorien de Lay. Faut dire qu’il était pressé et que j’ai du cravacher dur comme postillon ! Mais on ne va pas se laisser impressionner par un homme, fut-il empereur !

     

        Et puis les ans ont passé. On n’a plus entendu parler de l’Empereur. Mais en 1824, lors du décès de mon père, je fus bien obligée de reprendre le relais de poste et quelle ne fut pas ma surprise quand je reçus un brevet de « maître de Poste aux chevaux » daté du 13 septembre 1824 ! C’est une date qui vous marque ! Il parait que le curé de Machézal aurait dit de moi que j’étais « une sacrée bonne femme et que je valais bien deux hommes et pas n’importe lesquels ». Il exagère peut –être un peu mais il paraît que j’ai du caractère.

     

         Sur le tard, c’était en 1831, je me suis décidée à me marier avec Claude François Noyel mais il n’était pas question de laisser tomber le travail ni la fonction.

     

         Sophie Viallier décèdera à son domicile en 1858, avec toujours la fonction de maîtresse de poste aux chevaux. Quelle belle carrière et quelle personnalité locale !

     

     

     


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