• LA TETE DE CHALIER

    CHALIER
     
     
    CHALIER 2
     

    LA TETE DE JOSEPH CHALIER

     

    (Convention nationale journée du 1er nivôse en II (1) 21 décembre 1793)

     

    Passe à l’ordre du Jour (2)

     

    « Les citoyens Castaing, Candy, et Cerff, députés de Commune-Affranchie (Lyon), se présentent à la barre : ils portent avec eux les centres et le buste du patriote Chalier, assassiné juridiquement par les fédéralistes et les contre-révolutionnaires de Lyon.

     

    « Sur la mention d’un membre(3), la Convention nationale décrète que les cendres de Chalier, martyr de la liberté, seront déposées au Panthéon.

     

    « Renvoie au comité d’instruction publique, pour proposer le mode d’exécution et faire un récit détaillé des traits glorieux qui ont honoré la vie publique de Chalier.

     

    « Il sera fait mention honorable au procès-verbal du zèle et du civisme des pétitionnaires, et leur pétition sera insérée dans le « Bulletin.

     

    « Et sur la mention d’un autre membre(4), tendant à ce que l’on retirât les honneur du Panthéon au général Dampierre, la Convention renvoie au même comité pour lui faire un rapport ».

     

    Le citoyen Mathieu, de Commune-Affranchie, introduit à la barre avec les citoyens Candy, Cerff et Castaing, offre un tableau, en écriture, représentant la pompe funèbre de Chalier.

     

    La Convention Nationale en agréant cette offrande, en décrète la mention honorable au procès-verbal et l’insertion au « Bulletin ».

     

    Sur la motion d’un membre (5), la Convention rend le décret suivant :

     

    « La Convention nationale décrète qu’il sera fait mention honorable du zèle et du courage de la citoyenne PADOVANI, qui surmontant la faiblesse naturelle de son sexe, et bravant la rage de fédéralistes assassins, secondée de son fils, le citoyen Michel Cerff, dans la nuit qui suivit le supplice du vertueux Chalier, déterra son corps s’empara de sa tête et nous a conservé ses traits.

     

    « La Convention nationale décrète en outre que la trésorerie nationale, sur vu du présent décret, payera à ladite citoyenne PADOVANI une somme de 300 livres et que la dite somme lui sera payée annuellement à titre de pension (6) ;

     

    Suit le texte de l’adresse des sans-culottes de  Commune-Affranchie, d’après l’original qui existe aux Archives Nationales (7)

     

    Adresse des sans-culottes de Commune-Affranchie à la Convention

     

    Législateurs,

     

    Des députés de Commune-Affranchie aux citoyens de Paris, vous apportent en pompe le buste d’un martyre de la liberté et l’effigie de sa tête mutilée par les bourreaux de l’égalité, par les ennemis de la République ; nous vous apportons les cendres de cet homme célèbre, elles ont été recueillies par des mains pures arrachées à un sol souillé par la présence momentanée du despotisme et transportées d’une terre étrangère dans le pays natal de la liberté.

     

    Législateurs, vous l’avez décrété, Chalier a bien mérité de la patrie. Eh bien ! Ses cendres sont à votre barre, prononcez sur elles et que votre jugement devance celui de la postérité. Chalier mourut innocent et libre. La calomnie lui prête des crimes, le mensonge effronté produisit les preuves, l’iniquité lui donna des juges, l’aristocratie, le fanatisme, la prévention et les passions haineuses lui donnèrent des bourreaux ; mais la justice nationale a prononcé sur sa tombe entourée de ruines fumantes et des décombre du crime dont il fut la victime.

     

    La voix des représentants d’un peuple libre a évoqué les mânes de Chalier ; citées au tribunal de l’opinion publique, elles ont trouvées pures et du fond de sa tombe Chalier a prononcé l’arrêt de mort contre ses assassins, contre les ennemis de l’égalité.

     

    Législateurs, entendez notre ami, entendez le vous criez par notre organe : restez à votre poste, écrasez royalistes ETC. (le texte ampoulé et alambiqué continue sur plusieurs lignes)

     

    (1)   (21 décembre 1793)

    (2)   Procès-verbaux de la Convention t. 28 p. 16

    (3)   Couthon, d’après les divers journaux de l’époque.

    (4)   Danton, contrairement à la version du procès-verbal, ce membre est également Couthon, d’après les divers journaux de l’époque.

    (5)   Léonard Bourdon, d’après le Moniteur

    (6)   Procès-verbaux de la Convention t. 28 p.16. Toute la minute du décret, jusques et y compris le paragraphe relatif au général Dampierre est de la main de Léonard Bourdon (Archives nationales, carton C 286, dossier 849)

    (7)   Archives nationale carton F 1008 dossier 1397.


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