• Rabelais et la mort de Guillaume du Bellay


     

    1543 - RABELAIS ET GUILLAUME DU BELLAY - JOACHIM DU BELLAY<o:p></o:p>

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     Le premier, intarissable, pittoresque, paillard et truculent connaît bien la montagne de Tarare. Déjà en 1530, la vie monastique lui pesant, il quitte sa bure monacale et vient à Montpellier pour y parfaire ses études de médecine. Il découvre alors, après la descente du col, les généreux ceps de notre beaujolais qu'il va goulûment taster durant les 10 années de son séjour à Lyon. <o:p></o:p>

    Parti comme médecin auprès du Gouverneur du Piémont : Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, on le retrouve en fin 1542, auprès de son maître qui rentre de Turin malade et tout perclus de goutte "ne se pouvant plus aider que du cerveau et de la langue". <o:p></o:p>

    Son frère, l'historien Martin du Bellay nous dit la hâte qu'il avait de revoir François Ier dont il était l'ami : <o:p></o:p>

    "Le sieur de Langey, voyant       qu'on ne vouloit exécuter ce dont il avoit tant travaillé et fait de    si gras frais  ... à ces causes, pour la débilité de ses membres (car il estoit perclus à cause de ses longs travaux), avecques le congé      du roy partit de Turin en une littière pour venir devers luy, auquel il désiroit avant que mourir déclarer beaucoup de choses pour son service, qu'il ne vouloit mettre en la bouche d'autruy, craingnant de faire tort à ceux qui en luy S'estoyent fiez..." (D.B.M. - Livre IX - f 295). <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>On est au 8 janvier. Le convoi aborde le col ; il fait un temps épouvantable.   Rabelais et un autre médecin présent, Gabriel Taphenon, décident de marquer   un arrêt au hameau pour prendre une boisson chaude. On se remet en route en évitant les chaos qui déclenchent chez le malade d'insupportables douleurs. L'état de Guillaume est tel qu'à l'arrivée à St Symphorien, on arrête le convoi à l'Auberge de <st1:PersonName productid="la Teste Noire." w:st="on">la Teste Noire.</st1:PersonName> <o:p></o:p>

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    On y installe
    le moribond dans l'appartement noble se relayant auprès de lui, "amys, domesticques du deffunct, tous effrayez, se regardaient les uns les aultres en silence, sans mot dire de bouche, mais bien tous pensans et prévoyons que de brief seroit France privée d'ung tant parfaict et nécessaire chevalier à sa gloire et protection" (Pantagruel - Livre IV - chap. 27). <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>Devant les douleurs terribles que rien ne peut calmer, l'ambiance  est lourde. Le seigneur de Langey garde toute sa connaissance. L'angoisse d'une nuit trop longue débouche sur un petit matin blafard.  <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>"Les troys et quatre heures avant son décez, il employa en parrolles vigoureuses, en sens tranquil et serain, nous prédisant ce que depuys, part avons' veu, part attendons advenir" (Pantagruel Livre III - chap. 21). <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>Guillaume rend le dernier souffle et les deux praticiens ont le pénible devoir d'embaumer sa dépouille Il ... et encore me frissonne et trouble le cueur dedans sa capsule." Puis la troupe repart vers Paris emmenant avec elle le cercueil du Vice-Roi. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>Certains auteurs prétendent que, profitant de ces pénibles circonstances, plusieurs  serviteurs peu scrupuleux auraient disparu, embarquant des coffres qui recelaient l'argenterie et de précieux manuscrits. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>Quelques années plus tard, le cousin de Guillaume, Joachim du Bellay franchit à son tour nos collines. S'arrêtant lui aussi à St Symphorien, il y prend la couchée et y compose un sonnet sur la mort du grand Langey. Titre - "D'un songe qu'il feit en passant à St Saphorin" - ("Les Oeuvres françaises de Joachim du Bellay par Frédéric Morel - Tome1- f°206 et 207).<o:p></o:p>

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    <o:p> </o:p>La dépouille de ce grand serviteur du Royaume fut emmenée et inhumée dans la cathédrale du Mans. Son tombeau fut découvert en 1863 dans la partie du transept actuellement réuni au chœur. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>Rabelais dans une page de Pantagruel (Livre IV, chap. 22 - Edition Jacob) nous rappelle les noms de quelques personnages de la suite "... les seigneurs d'Assier, Chemant, Mailly-le-Bargne, Sainct Ayl, Villeneufve <st1:PersonName productid="la Guyart" w:st="on">la Guyart</st1:PersonName>, maistre Gabriel médecin de Savillan, Rabelais, Cohuau, Massuau, Majorici, Bullau, Cercu dict bourgmaistre, Françoys Proust, Ferron, Charles Girard, François Bourré- et tant d'aultres amys ..." <o:p></o:p>
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    Notes de recherches :<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>Il semblerait, d'après l'écrivain François Bon, que le père d'Agrippa d'Aubigné fit parti des personnes qui ramenèrent la dépouille mortelle de Guillaume du Bellay au Mans.<o:p></o:p>

    Agrippa d'Aubigné, écrivain français, Calviniste ardent, compagnon d'armes du roi Henri IV, semble avoir fait le Voyage du Mans à Lyon par nos routes. <o:p></o:p>

    "Mais il avait déjà vécu à Paris, à Genève d'où il s'enfuit d'un collège pour rejoindre près de Lyon un aventurier versé dans l'ésotérisme, épisode mal connu, pour s'en revenir au triangle. On lui fit quel accueil? Et comment le voyage, la traversée du haut Limousin qu'on fait maintenant en voiture? Sur la même route, de Roanne au Mans, vingt-trois ans plus tôt, en 1543, le moine avait convoyé à vitesse de charrette la dépouille de Guillaume du Bellay. Il y a dans la vie de ces hommes de ces nœuds obscurs, dont ils n'ont pas fait état (encore que d'Aubigné ait signé Sa vie à ses enfants), mais liés à la traversée d'un pays, à la grandeur des ciels, et la violence sur la terre. Le père d'Agrippa était mort peu avant, des suites de bataille : destin à l'arme blanche."<o:p></o:p>

    Agrippa d'Aubigné, variations sur l'écriture et la biographie
    par François Bon<o:p></o:p>

    RABELAIS :1539-1543

    Rabelais entre, toujours en qualité de médecin, au service de Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, frère du cardinal. Ce personnage avait été établi gouverneur du Piémont en 1537. Le 18 décembre 1539, Rabelais passe à Chambéry où cette même année le « vertueux » Boyssonné avait été nommé conseiller, peut-être à la recommandation de son ami. En juillet et octobre 1540,il est à Turin; nous le voyons en correspondance avec G. Pélissier, évêque de Maguelonne, ambassadeur du roi de France à Venise.

    Le seigneur de Langey avait beaucoup de maladies et d'infirmités. Il demanda à être relevé de son gouvernement du Piémont, et, ayant obtenu son congé, il revint en France, porté en litière. il mourut au mont de Tarare, entre Lyon et Roanne, le 9 janvier 1543. Rabelais fut présent à sa mort ( il convoiera le corps, jusqu'au Mans, par étapes, derrière les chevaux : le récit de l'agonie de Guillaume de Langey fera un des plus belles et mystérieuses pages du Quart-Livre). Le Duchat affirme que Guillaume du Bellay laissa cinquante livres tournois de rente à Rabelais, jusqu'au moment où celui-ci aurait trois cents livres de revenu en bénéfices. Les affaires de ce seigneur étaient dans un état déplorable, à cause des dépenses qu'il avait fait pour adoucir les souffrances d'une famine qui avait sévi en Piémont. Peut-être est-ce pour tenir lieu de cette rente que René du Bellay, évêque du Mans, frère du défunt, conféra à Rabelais la cure de Saint-Christophe-du-Jambet. Il est certain que Rabelais fut titulaire de cette cure, dont il touchait le revenu sans être obligé à résidence.

    Rabelais consacra un ouvrage latin à l'histoire des hauts faits de Guillaume du Bellay. Claude Massuau, autre domestique de Guillaume du Bellay, le traduisit en français sous ce titre : « Stratagérnes, c'est-à-dire prouesses et ruses de guerre du preux et très Célèbre Chevalier Langey, au commencement de la tierce guerre césariane. » L'original et la traduction sont perdus.<o:p></o:p>

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