• LA TRADITION DES OEUFS DE PAQUES

     

     

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    ŒUFS DE PAQUES

                               On sait qu’il fut longtemps défendu de servir, non seulement de la viande, mais même des œufs en Carême : aussi, le jour de Pâques, s’empressait-on d’en aller faire bénir une provision, pour en manger en famille et distribuer comme cadeau aux voisins et amis.

    Ajoutons que les œufs, objets fréquents de redevances féodales, étaient très souvent stipulés livrable au jour de Pâques, particularité qui généralisa et développa singulièrement l’usage que nous étudions ici.

    Il y avait aussi la Procession des œufs qu’organisaient les écoliers parisiens : clercs, élèves, apprentis et jeunes gens, se réunissaient sur les places publiques, se rendaient devant la principale église pour chanter en cœur des hymnes pieuses, et se dispersaient ensuite pour recueillir de porte en porte les œufs qu’on avait mis de côté à leur intention.

    Cette sorte de procession communément décrite sous le nom de « quête des œufs » était superbe, si l’on en croit les chroniqueurs du temps. Des banderoles aux couleurs éclatantes flottaient sur les tours des églises ; les cloches sonnaient à toute volée ; le joyeux cortège, précédé de tambours, de trompettes et de fifres, s’en allait par les rues, portant de riches bannières, des bâtons enrubannés, des lances et des étendards, et chantant Laudes à pleins poumons. Outre les jeunes phalanges, la procession comprenait un cortège bourgeois, suivi des corporations des artisans et valets.

    Les gens du peuple qui faisaient cette quête, avaient une vulgaire corbeille d’osier suspendue à leur cou ; les autres la choisissaient plus ou moins ornée, suivant leur situation de fortune. Quelquefois les jeunes filles des castes privilégiées les faisaient tenir par de jeunes pages, ou porter par de petits chiens caparaçonnés de soie multicolore et tenus en laisse par des laquais non moins bariolés. Chacun cheminait ainsi, se présentant de maison en maison ; et nul, parmi les visités, n’eut osé refuser les œufs requis, car la plus grande partie de la collecte était destinée aux maladreries ou aux indigents.

    Encore aujourd’hui, dans certains villages du midi de la France, beaucoup de paroissiens ont conservé l’habitude d’offrir un panier d’œufs à leur curé pour la fête pascale.

    Par suite de la rigide observance du Carême d’autrefois, les œufs ne pouvaient  être ni mangés ni vendus pendant la période quadragésimale, on prit l’habitude les cuire pour les conserver, et cet usage a persisté.

    On n’a commencé à les colorer dans le commerce que sous le règne de Louis XIV. Le premier industriel qui vendit des œufs rouges fut un nommé Solirène, établi «  à la descente du Pont-Neuf près de la Samaritaine ».

    Cette initiation eut un succès extraordinaire, et Saint-Simon nous apprend dans ses Mémoires, qu’il était d’usage, la veille de Pâques, d’élever dans le cabinet même de Louis XV de vraies pyramides d’œufs coloriés, dont sa Majesté faisait présent ensuite à ses courtisans.

    En effet, au XVII° et XVIII° siècle, à l’issue de la messe de Pâques, on offrait au roi des corbeilles d’œufs dorés ou artistiquement décorés. Deux peintres célèbres, Lancret et Watteau, n’ont pas dédaigné d’illustrer ces coques fragiles, et on a conservé parmi les curiosités de la bibliothèque de Versailles deux œufs historiés, dédiés à Mme Victoire de France, fille de Louis XV.

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