• LE BAROMETRE DU VILLAGE

    LE BAROMETRE DU VILLAGE

     

    Au village, tout est baromètre.baromètre

    Parmi les oiseaux de basse-cour, les pigeons sont les meilleurs indicateurs du temps. Quand ils se posent sur la couverture d’une grange, en présentant le jabot au levant, soyez assuré qu’il pleuvra le lendemain, s’il ne pleut déjà pas dans la nuit. S’ils rentrent tard au colombier, s’ils vont butiner au loin dans la plaine, c’est signe de beau temps. S’ils picorent aux environs de la ferme : pluie imminente.

    Les pronostics des poules ne sont pas moins certains : quand elles se roulent dans la poussière, en hérissant leurs plumes : signe d’un orage prochain. Même prophétie de la part des canards quand ils se mettent à plonger, à battre des ailes et à se poursuivre joyeusement sur la mare.

    Si, par un temps magnifique, le cultivateur voit la vache lécher les murs de son étable, qu’il se hâte de rentrer son fourrage. La vache lèche le salpêtre que l’humidité fait suinter de la muraille : c’est la pluie pour le lendemain.

    Encore de la pluie si les abeilles rentrent longtemps avant le coucher du soleil et avec un maigre butin.

    Toujours de la pluie lorsque les corbeaux sont éveillés de bonne heure et qu’ils crient plus qu’à l’ordinaire.

    Quand, au contraire, les pierrots sont matineux et babillards, c’est le beau temps pour l’après-midi.

    Les hirondelles volent-elles en rasant la terre, l’orage n’est pas loin, disparaissent-elles dans les nuages, vous pouvez vous mettre en route. Quand le rossignol chante clair toute la nuit, on peut compter sur un beau lendemain, c’est tout le contraire quand les grenouilles entament leurs concerts, quand les chouettes hululent et quand les bergeronnettes sautillent le long des fossés.

    Ce ne sont pas seulement les animaux et les oiseaux qui indiquent le changement de temps aux habitants de la campagne.

    Si le matin, la lame de la faux reste sèche, bon signe ; si elle prend l’humidité, se teint de bleu et de rose, c’est de la pluie à courte échéance.

    Lorsque les gerbes de blé et d’avoine pèsent plus qu’à l’ordinaire : pluie.

    Le bûcheron qui va au bois consulte sa cognée, comme le faucheur interroge sa faux ; si elle est terne et si le manche ne glisse pas dans sa main, gare au bouillon de grenouille !

    En automne la gelée blanche indique la pluie et la rosée le beau temps. Les chasseurs savent cela aussi bien que les cultivateurs.

    La lune est encore un excellent baromètre. Si Phébé est entourée d’un cercle blafard, c’est la pluie ; si le cercle est rouge, c’est le vent ; si l’astre des nuits brille pur et lumineux c’est du beau temps.

    Et si vous me demandez maintenant dans quel livre le cultivateur a appris tout cela, je vous répondrai que c’est un livre à la portée de tout le monde : il a pour titre : la nature et pour auteur le Bon Dieu.


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