• LE COVOITURAGE NE DATE PAS D’AUJOURD’HUI

    Les relais s’étant multipliés depuis longtemps la poste permettait de voyager jour et nuit ; le poète Alfiéri mis trois jours en malle de poste pour faire le trajet de Lyon à Paris.

    Si tous ceux qui voyageaient ainsi ne pouvaient s’offrir le même luxe que le duc de Richelieu, qui, en décembre emporta dans sa berline un repas de trois entrées tout prêt à mettre au feu et un lit dans lequel il se coucha devant trente personnes après avoir fait bassiner ses draps et donné l’ordre de le réveiller à Lyon (Mémoires du duc de Luynes) chacun pouvait du moins trouver des carrosses de louage traînés par des chevaux de poste, à la charge d’en payer le retour, ou même s’arranger avec un autre voyageur pour faire route à frais communs ; il n’y avait qu’à faire insérer dans les Affiches de Lyon un avis gentiment tourné comme celui-ci, qui s’y trouve à la date du 25 octobre 1758 :

    Un aimable homme, d’une humeur très gaie, ayant l’esprit fort ouvert et la mémoire meublée d’une foule d’anecdotes amusantes, désirerait trouver une chaise de poste, pour partir de Paris vers le milieu du mois prochain. Il paiera, comme de raison, la moitié de la dépense. S’adresser au Bureau d’Avis.

    Le lendemain, compagnon de route et chaise de Poste étaient trouvés ; il ne restait plus qu’à prendre son porte-manteau et à monter en voiture. Légères et bien suspendues, confortablement rembourrées et garnies de velours, les chaises « à l’écrevisse », « à cul de singe » ou autrement étaient des espèces de cabriolets à deux grandes roues, traînés par deux chevaux. C’était un plaisir de voyager là-dedans ; il n’y avait qu’un inconvénient, c’était la dépense, qui se montait pour une ou deux personnes ; à quatre ou cinq cents francs suivant qu’on avait sa chaise ou qu’il fallait en louer une, et cela sans compter les frais d’hôtel qui étaient assez élevés : l’Anglais Smolett en 1765, dépense 1000 livres pour faire le voyage de Paris à Lyon, si l’on ne marchait pas jour et nuit, car lorsqu’on voyageait en chaise de poste, on s’arrêtait quand on en avait envie ( Cela n’était pas du tout le cas avec le service de la Poste aux Chevaux qui était très réglementé), on mettait pied à terre aux montées ; et l’idée ne venait point de gémir sur la longueur du parcours : depuis le faubourg de Lyon, pas une ?charrette, pas un ânier, pas un enfant qui n’échangeât, en passant, quelque plaisanteries ; on croisait des carrioles, où  jeunes et vieux chantaient gaiement ; plus loin, c’étaient des jeunes filles, fraîches et alertes, trottinant à deux sur un âne ou un cheval. Fréquemment, de grandes berlines avec siège devant et derrière, menant en poste d’importants personnages ou de riches étrangers, passaient au triple galop de quatre chevaux conduits par deux postillons en culotte collante de peau de daim, grosses bottes à l’écuyère, habit bleu à pans très courts bordé de rouge et galonné d’argent, chapeau de cuir verni, très bas, avec bourdalou d’or, au bras gauche une plaque aux armes de France et, suspendu dans le dos, un petit cor pour avertir de loin les palefreniers d’amener sur la route leurs chevaux de relais. Le claquement des fouets à manches court se mêlait aux bruits joyeux des grelot, et les autres voitures s’écartaient pour laisser à la poste le « haut du pavé ».

     

    Pour sa part Napoléon dans ses longs voyages, utilise une voiture dite « dormeuse ». En regardant l’illustration, on comprend très bien qu’il était facilement possible de se coucher et d’étendre ses jambes.

    LE COVOITURAGE NE DATE PAS D’AUJOURD’HUI

     


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