• LE HOUX ET LE GUI A LA FETE DE NOEL

    AGUIETHOUX
     

    LE HOUX ET LE GUI A LA FeTE DE NOEL

    Voici Noël et voici aussi que, depuis quelques jours, apparaissent aux étalages de nos marchands-fleuristes, et même chez de simples épiciers, d'amples provisions de houx à fruits rouges et surtout de gui. Chacun s'approvisionne, car point de fête de Noël réussie sans le traditionnel sapin sur la table du salon, sans le houx et les  ornements indispensables du lustre et de la suspension. Pour cette époque, beaucoup de jardiniers de maisons bourgeoises sont chargés par leurs maîtres de les approvisionner de ce gui que nos ancêtres considéraient comme une plante sacrée, qui ne devait être coupée qu'avec une faucille d'or, mais peu d'entre eux connaissent l'origine de cette coutume de remplacer par du houx et du gui une bonne partie des fleurs garnissant les vases et potiches des appartements, et surtout, mais surtout d'orner avec des branches de ces plantes le lustre ou la suspension du salon. Nous avons pensé qu'en ce jour de fête, où chacun aime à rester tranquille, au coin de son feu pour s'y reposer des fatigues du traditionnel réveillon, on lirait avec quelque intérêt le récit de la légende, qui a donné lieu à cet usage répandu dans le monde entier, mais plus Christmas (Noël) ne serait pas complète sans le traditionnel mistletoe (gui).

    Voici la légende ; elle est d'origine galloise : C'était au temps du roi Gwydyr. Il avait trois filles, ayant chacune un fiancé. Ceux-ci parlant pour la guerre, prirent congé de leurs fiancées à l'issue d'une fête donnée en leur honneur à l'ombre des vieux chênes chargés du gai sacré. Les jeunes guerriers demandèrent un gage d'amour ; chacune des filles du roi enleva une plume de paon qu'elle portait à sa chevelure et la remit à son fiancé. Encore, demandèrent tendrement ceux-ci. Alors chacune des filles du roi détacha de sa chevelure la branche de houx qui soutenait la plume du paon. Encore, supplièrent plus tendrement encore les fiancés. Alors les filles du roi Gwydyr, n'ayant plus rien à donner, accordèrent à leurs fiancés un baiser. Voilà la légende.

    Voilà pourquoi, quand pendant la valse, un adroit cavalier entraîne sa danseuse sous le gui, celle-ci lui doit un baiser. Voilà pourquoi un baiser est de droit sous le mistletoe, sous le gui de Noël. Voilà pourquoi le gui est encore honoré pendant la nuit de Noël par les fiancés, comme il l'était au temps où les druides le cueillaient avec des faucilles d'or.

     J. CACHAT, Jardinier, chez M.Tresca, à Ecully.

    NOTA

    I. C'est dans le n° 25 de L’Horticulture nouvelle de 1900, organe de la Société d'horticulture pratique du Rhône (Lyon) que nous venons de lire cette légende, remplie d'un attrait particulier. Elle vient former un complément charmant à l'intéressante conférence, faite le 8 janvier 1899 (voirie Bulletin 1899, p. 49) par notre éminent collègue M. J. Roy-Chevrier.

    II. -Alphonse Esquiros cite aussi cette coutume traditionnelle: « Une branche de gui, dit-il, souvenir des vieilles superstitions celtiques, attachée au plafond, pend au milieu de la chambre, quelquefois même à l'entrée de la porte. Le gui donne à chaque homme admis dans la maison, le privilège d'embrasser toute jeune tille - attirée —par mégarde sans doute -- sous la rameau sacré. »— H.G.

    (Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de Saône-et-Loire Novembre 1900) B.N.F Gallica


     

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