• LE LAVOIR DE SAINT-JUST-LA-PENDUE

    LE LAVOIR DE SAINT-JUST-LA-PENDUE

     

    Il date de 1883, au Moyen-âge les Saint-Justoises n’avaient pas de problème d’eau pour faire leurs « builles ». Celles des campagnes (les trois quarts de la population) disposaient de vastes étangs ou de modestes serves. Les plus gâtées étaient, de loin, celles qui, proches du Gand, du Bernand, du Valois, avaient tout sous la main… l’eau courante, et l’herbe tendre pour étaler le linge.

     

    Avec la rapide croissance du bourg vers 1830, et malgré le forage de nouveaux puits, l’eau devenant rare, on se replie vers la rivière la plus proche : le Gand, dont le débit, de surcroît, n’est pas trop inconstant. Après une période de plein air où l’on « batillonne » gaiement sur les planches à laver posées à même les rives, les fermes revendications des femmes aboutissent à la construction d’un lavoir. Sur plan établi par le sieur Duché, agent-voyer, le travail est confié en avril 1883 à Antoine Barras, maître-maçon, qui a présenté un devis de 1 900 F.

     

    L’endroit connaît alors un net regain de fréquentation. Pour faciliter le transport des brouettes et charrettes chargées de pyramides de corbeilles à linge, on fait réparer le chemin qui descend par la Luminière.

     

    Tandis qu’on savonne, brosse, frotte, essore, c’est un intarissable jaillissement de nouvelles et de commentaires. Les mauvaises langues prétendent même que c’est la 5° foire de Saint-Just : la foire aux potins ! On dit aussi maintenant que ce fut le lieu idéal où quelques épouses jalouses réglèrent leurs comptes avec de gênantes rivales. On parle avec des sourires entendus de mémorables fessées (1)distribuées à force coups de batillons… et de quelques bains de sièges forcés, propres à refroidir l’ardeur de Saint-Justoises trop « aguichantes »… Depuis ces beaux jours, l’eau d’Echanssieux est arrivée sur les éviers et dans les machines à laver. Le bassin remblayé a tari les bavardages de nos lavandières.

     

         Saint-Just-la-Pendue (Notre Histoire par une équipe locale 1996)

     

    (1) Tous le cinéphiles et mêmes les autres se souviennent du film de l’année 1956  de Pascal Clément : « Gervaise » avec la scène (très osée pour l’époque) de la fessée au battoir entre Maria Schell et Suzy Delaire.

     

     


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