• LE PETIT SEMINAIRE DE SAINT-JODARD SOUS LA TERREUR

     

     

    Saint-Jodard aujourd’hui avec la Communauté Saint Jean qui est un ordre religieux fondé par le père dominicain Marie-Dominique Philippe en 1975. Les frères de la communauté sont surnommés les petits gris, en référence à leur habit gris. Celui-ci se compose d'une tunique grise et d'un scapulaire à capuchon (similaire à l'habit noir des bénédictins) avec, à la taille, un rosaire. Les sœurs contemplatives portent en plus un voile blanc et les sœurs apostoliques un voile gris.

     

    LE PETIT SEMINAIRE DE SAINT-JODARD

     

    Sous le Terreur

     

     

    La Gazette de Lyon contenait dernièrement une notice sur le petit séminaire de St-Jodard, qui vient d'être la proie des flammes. Cet établissement remontait aux temps qui suivirent la terreur. M. l'abbé Devis, prêtre de la mission dite de St-Alban, effrayé de voir le nombre des prêtres diminuer chaque jour par la mort, par la déportation et par la persécution du directoire, forma le projet de réunir quelques élèves en qui il remarquait de la vocation pour l'état ecclésiastique.

     

     Plusieurs zélés missionnaires du Forez avaient entrepris la même bonne œuvre; aucun n'y apporta plus d'ardeur et de dévouement que M. Devis, qui desservait quelques paroisses dans le département de la Loire. Il réunit d'abord quelques jeunes gens à Neulise, canton de St-Symphorien-de-Lay, puis à Saint-Jodard, canton de Néronde.

     

    M. Gardette, missionnaire à St-Romain d'Urfé, se joignit à M- Devis sur l'invitation de M. l'abbé Linsolas, grand-vicaire, et en 1796, on put établir des études avec plus de régularité. Il y eut là jusqu'à 50 ou 60 élèves qui vivaient pauvrement, mais dont la ferveur a fait quelque chose de consolant. M. Devis se partageait entre les soins qu'il leurdonnait et l'exercice du ministère.

     

     Il fallait user de ruses pour se soustraire aux recherches des autorités du département; on était ordinairement averti de ces visites, et alors le supérieur dispersait pour quelques jours son petit troupeau. Cet état de choses dura presque tout le temps du Directoire. Cependant le nombre des élèves augmentait ; en 1798, on résolut de bâtir une maison qui pût les contenir. Le temps n'était guère favorable, et un tel projet paraissait téméraire. M. Devis, qui était allé pour cela à Lyon avec M. Magdinier, chef de la mission, obtint l'approbation des grands-vicaires, offrit le reste de son patrimoine, et fut secondé par des âmes pieuses (1). Les uns procuraient des matériaux, les autres faisaient les transports; les élèves eux-mêmes mettaient la main à l’ouvrage, et le bâtiment fut assez promptement élevé.

     

    En 1801, deux des grands-vicaires allèrent à St-Jodard présider à une distribution de prix, il y avait alors environ cent élèves. En 1803, M. Devis mourut à l'âge de 44 ans, exténué par l'excès de ses travaux. M. Gardette lui succéda dans la direction de l'établissement; il agrandit le bâtiment, et les additions qu'il y fit sont même tout ce qui a échappé à l'incendie du 27 novembre. Ce qui avait été construit sous M. Devis a été consumé en entier. Le feu se manifesta vers six heures du matin, et deux heures après, il ne restait plus que les gros murs. Les élèves ont été forcés de se retirer dans leurs familles, ayant pour la plupart perdu leurs effets. Peut-on espérer aujourd'hui de voir se relever un établissement créé dans des temps si orageux, et qui avait rendu tant de services au diocèse?

     

    M. Gardette, ancien supérieur de cette maison, aujourd'hui supérieur du grand séminaire de Lyon, vient d'adresser une circulaire aux ecclésiastiques du diocèse, pour les engager à contribuer à la reconstruction d'un séminaire, où plusieurs de ceux qui exercent aujourd'hui le ministère avoient reçu leur éducation ; vingt ou vingt-cinq mille francs suffiraient pour cette bonne œuvre. Les offrandes seront reçues au secrétariat de l'archevêché, ou au séminaire St-Irénée, ou chez les curés de cantons.

     

           L'Ami de la religion: journal ecclésiastique, politique et littéraire, Volume 54 Année 1828

    (1)   En particulier deux femmes qui firent cadeau de leur maison d’habitation.

    Vous pouvez consulter à ce sujet l’ouvrage : LE PETIT SEMINAIRE DE SAINT-JODARD, origines et souvenirs (1795-1803) de son créateur Barthelemy Devis.

    Hommage d’André Devis, l’auteur à son arrière, arrière grand oncle.

    Cet ouvrage sorti en 2006 est présent dans la Bibliothèque des Chemins du Passé.

     

     

     

     

     

     


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