• LE VELODROME DE ROANNE (1° partie)

     

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    LE VELODROME DE ROANNE ROYAUME DES PISTARDS<o:p></o:p>

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    Première partie<o:p></o:p>

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    En cette année où le tour de France fait étape à Roanne, il semble intéressant de reproduire ici un article de mon ami Guy Trévarin certainement un des meilleurs « historiens » du cyclisme à Roanne.<o:p></o:p>

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    Les débuts du cyclisme<o:p></o:p>

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    Le vélocipédistes Roannais furent des précurseurs dans le développement du sport cycliste en France ;<o:p></o:p>

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    1885 : c’est l’époque où les vélocipèdes sont importés d’Angleterre où l’on  en dénombre dix fois plus qu’en France.<o:p></o:p>

    Shocking selon la presse : « la foule des villes accablait de ses huées et les populations des campagnes poursuivaient à coups de pierre ceux qui avaient l’audace de se montrer sur un vélocipède avec des culottes courtes et des bas en laine ».<o:p></o:p>

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    Les premières bicyclettes de fabrication Stéphanoise, réalisées par les frères Gauthier, verront le jour en 1886. Trois ans plus tard après 30 années de tâtonnement, le vélocipède devient un bicycle de sécurité, c'est-à-dire une bicyclette avec deux roues de même diamètre, un cadre pentagonal et une transmission à la roue arrière. Ce que nos hommes de l’art critiquent alors en ces termes ; « nos amis Anglais qui disposent d’un potentiel intellectuel et technique considérable, ont tord de croire à l’entraînement de la machine par traction arrière, car la roue motrice doit, dans tous les cas, être placée en son avant ».<o:p></o:p>

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    Toutes les fêtes locales en France, deviennent des prétextes pour organiser des courses de vélocipèdes, au point qu’en 1892, Philippe Daryl dans la « vélocipédie pour tous » s’insurge contre les organisateurs qui sont selon lui des entrepreneurs incompétents ou des spéculateurs véreux, ne visant que les bénéfices à retirer des entrées du public. Les sponsors (fabricants de cycles) et les organisateurs de spectacles ont compris qu’il faut indemniser les coureurs, et c’est ainsi que naît le cyclisme professionnel dès les premières compétitions.<o:p></o:p>

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    Certains vélodromes parisiens organisent trois soirées de courses par semaine, et n’hésitent pas à faire payer l’entrée pour les jours d’entraînement.<o:p></o:p>

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    Durant cette dernière décennie du XIX° siècle, les Parisiens voient naître 6 vélodromes :<o:p></o:p>

    ·        Le Buffalo en ciment (1892).<o:p></o:p>

    ·        Le vélodrome d’hiver en bois (1892).<o:p></o:p>

    ·        Le vélodrome de l’Est en ciment (1893).<o:p></o:p>

    ·        La piste de <st1:PersonName productid="la Seine" w:st="on">la Seine</st1:PersonName> en pavés de bois (1893).<o:p></o:p>

    ·        Le vélodrome Municipal en ciment (1895).<o:p></o:p>

    ·        Le Parc des Princes en ciment (1897).<o:p></o:p>

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    Bien d’autres pistes avec des revêtements plus sommaires (terre, mâchefer, brique pilée, asphalte, bitume ou macadam) envahissent <st1:PersonName productid="la France." w:st="on">la France.</st1:PersonName><o:p></o:p>

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    70 vélodromes sont construits dès 1890, celui de Montpellier, apparu en 1885, étant l’un des premiers. <o:p></o:p>

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    Roanne se distingue à sa manière avec une première course autour de la place  des Promenades Populle en 1890.<o:p></o:p>

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    Les sociétés cyclistes roannaises<o:p></o:p>

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    En 1891, les sociétés vélocipédiques sont au nombre de 260 en France, dont 15 sur Paris.<o:p></o:p>

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    Les premiers clubs locaux sont : l’U.C.R. (Union Cycliste Roannaise) née en 1890, puis <st1:PersonName productid="la Joyeuse P←dale" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Joyeuse" w:st="on">la Joyeuse</st1:PersonName> Pédale</st1:PersonName> (fondée en 1898) et plus tard le Cyclophile Moto-Club Roannais. En 1920, <st1:PersonName productid="la Joyeuse P←dale" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Joyeuse" w:st="on">la Joyeuse</st1:PersonName> Pédale</st1:PersonName> et le Cyclophile Moto Club de Roanne s’unissent pour devenir le Vélo-Moto-Sportif.<o:p></o:p>

    Le V.C.R. (Vélo Club Roannais) voit le jour en 1914, grâce à André Chambéron.<o:p></o:p>

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    Le C.R.4.C. (Club Routier des 4 Chemins) prend naissance à son tour en 1925 au café des sports de Canaux, et l’un des fondateur  M. Millet en deviendra le premier président.<o:p></o:p>

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    De 1890 à 1900, l’essor du 2 roues en France est fulgurant : 200 000 vélocipèdes sont déclarés en 1893, 508 000 en 1897 et le cap du million est franchi en 1900.<o:p></o:p>

    Un dernier chiffre pour nous convaincre : 7 568 333 plaques de vélos sont vendues en 1936.<o:p></o:p>

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    Chiffres issus des statistiques des impôts, car depuis la loi du 28 avril 1893, les vélocipèdes, bicyclettes et autres tricycles sont soumis à une taxe. <o:p></o:p>

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    A dater du 1° mai 1939 une « odieuse » plaque va même devenir obligatoire et l’impôt sur les cycles sera perçu jusqu’en 1957.<o:p></o:p>

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    La place des cerisiers<o:p></o:p>

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    Le 12 novembre 1883, le maire réunit la commission qui doit présenter son rapport sur la création d’une place et d’une rue au faubourg St-Clair, le besoin étant nouveau pour ce quartier en développement.<o:p></o:p>

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    La ville de Roanne achète des terrains en 1884 pour implanter la place et ouvrir la rue des Cerisiers : longueur <st1:metricconverter productid="724 m│tres" w:st="on">724 mètres</st1:metricconverter> (aujourd’hui Louis Ranvier) entre <st1:PersonName productid="la Nationale" w:st="on">la Nationale</st1:PersonName> 81 (rue de Clermont) et la rue Fontalon (Sampaix) ;<o:p></o:p>

    Sur cette place que l’on nomme alors Saint-Clair, on prévoit l’implantation de 71 érables. Durant cinq ans rien ne sera entrepris dans le secteur, malgré les réclamations des habitants.<o:p></o:p>

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    A cette époque, personne n’imagine le devenir de cette surface.<o:p></o:p>

    Quatre ans plus tard, une ultime pétition des riverains de la rue des  Cerisiers, réclamant le nivellement de la chaussée, l’éclairage, des bordures de trottoirs et l’installation d’une fontaine publique, est prise en considération par la ville de Roanne.<o:p></o:p>

    La municipalité ouvre en juillet «  des chantiers communaux », travaux destinés à occuper les nombreuses victimes du chômage qui sévit dans la ville. Quatre commissions (faubourg Mulsant, Clermont, de Paris et centre ville) doivent employer les ouvriers sans travail. Mais seul la commission du faubourg  Clermont se voit attribuer un chantier : celui du nivellement de la rue et de la place des Cerisiers (estimation <st1:metricconverter productid="4ᅠ000 F" w:st="on">4 000 F</st1:metricconverter>, et emploi de 16 hommes par journée de 11 heures durant 40 jours et la location de chevaux pour évacuer <st1:metricconverter productid="4ᅠ000 m" w:st="on">4 000 m</st1:metricconverter> 3 de terre). Cette estimation sera inférieure à la réalité. Le 6 octobre 1888, les travaux doivent cesser, et le conseil municipal vote à la majorité un nouveau crédit de <st1:metricconverter productid="2ᅠ000 F" w:st="on">2 000 F</st1:metricconverter> permettant de terminer le nivellement de la place des Cerisiers.<o:p></o:p>

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    Naissance du vélodrome<o:p></o:p>

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    Le 20 août 1894, monsieur A. Epinat président de l’U.C.R. adresse une lettre au maire de Roanne et aux conseillers municipaux dans laquelle il demande la « création d’une piste vélocipédique permanente à Roanne » afin que les cyclistes de la ville en nombre toujours croissant puissent pratiquer leur sport devant la public. Il vante aussi les bienfaits des courses périodiques sur le commerce local et rappelle l’expérience bénéfique du mois d’octobre 1893.<o:p></o:p>

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    Mais l’objectif principal du courrier est ailleurs :<o:p></o:p>

    -         la mise à disposition permanente de la place des  Cerisiers au faubourg Clermont.<o:p></o:p>

    -         Aux mêmes titres que les sociétés roannaises nous sollicitons également l’allocation d’une subvention annuelle qui permettra de rehausser l’éclat des fêtes à organiser et à l’entretien de la piste.<o:p></o:p>

    -         L’U.C.R. est décidée à faire à ses frais tous les travaux de terrassement et nivellement utiles pour l’aménagement de la piste. En retour elle devra bénéficier de l’exploitation exclusive de la place, c’est à dire qu’elle sera seule autorisée à organiser des courses ou autre réunions sportives…<o:p></o:p>

    -         Elle pourra clôturer les jours de courses et percevoir des entrées.<o:p></o:p>

    -         La ville devra aussi accorder le déplacement des quelques arbres qui entravent la régularité de la piste au point de la rendre dangereuse et impraticable.<o:p></o:p>

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    Après un paragraphe faisant l’éloge du sport et de la jeunesse, la lettre se conclut ainsi :<o:p></o:p>

    « Soutenir les sports et la vélocipédie, c’est travailler utilement pour la patrie ».<o:p></o:p>

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    Les suites de cette lette ne se font pas attendre : le conseil  municipal réuni le 22 août, autorise l’U.C.R. à exécuter les terrassements nécessaires à l’utilisation de la place comme piste, mais les plans et devis devrons transiter auprès de l’architecte de la ville, qui surveillera les travaux. La place restera propriété municipale, sera utilisable comme place publique et sera à la disposition de tous les cyclistes de la ville qu’ils soient ou, non constitués en sociétés.<o:p></o:p>

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    Aucune fête ne pourra avoir, lieu sans l’autorisation préalable de la mairie. Le conseil regrette de ne pouvoir allouer une subvention, mais, les arbres gênant les cyclistes seront tout de même déplacés.<o:p></o:p>

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    Le maire expose au conseil que chaque fois qu’il y a des fêtes publiques, concerts, courses vélocipédiques, etc… la ville est tenue de faire établir des estrades provisoires en charpente et que la nouvelle installation oblige  à renouveler la dépense. En 1896, en prévision de la course du 4 octobre, il fait donc accepter par le conseil, la construction de gradins démontables réalisés par le charpentier J.M. Collet.<o:p></o:p>

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    Le 29 septembre 1896, le nouveau président de l’U.C.R. monsieur Servajon, invite le maire et sa famille à assister à la course cycliste du dimanche 4 octobre et les invite aussi au banquet du soir à l’hôtel de la gare. Il remercie les conseillers d’avoir accepté l’aménagement de la piste, le montage des tribunes et conclut en invitant « ces messieurs » à assister aux courses dans les tribunes où des places d’honneur leur seront réservées.<o:p></o:p>

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    C’est donc entre août 1894 et septembre 1896 que la municipalité de Roanne effectue les travaux pour que la place des  Cerisiers soit désormais utilisable en vélodrome. Elle fait aussi installer la tribune démontable, où 160 à 180 personnes peuvent prendre place, sur cinq rangs de gradins qui occupent <st1:metricconverter productid="64 m2" w:st="on">64 m2</st1:metricconverter> (<st1:metricconverter productid="16 m" w:st="on">16 m</st1:metricconverter> X <st1:metricconverter productid="4 m" w:st="on">4 m</st1:metricconverter> et <st1:metricconverter productid="4,4 m" w:st="on">4,4 m</st1:metricconverter> de haut).<o:p></o:p>

    Dès cette époque, les manifestations se multiplient et l’U.C.R. cherche encore à améliorer les installations des  Cerisiers et sollicite du conseil municipal une barrière mobile autour de la piste, comme le mentionne le registre du conseil municipal à la date du 13 mars 1897. Juste retour des choses, l’U.C.R. , en compensation des sacrifices de la ville, offre de verser 12% de ses recettes brutes au bureau de bienfaisance.<o:p></o:p>

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    Claudius Seitz, tapissier place du Phénix, livre 11 matelas pour protéger les arbres de la place des Cerisiers lors des compétitions.<o:p></o:p>


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