• LES IMPÔTS : UNE VIEILLE HISTOIRE

    A PROPOS DES IMPOTS 2
     

    Le budget de la France, pour l’année 1914 est ainsi établi :

    Dépenses : 5 343 300 000 francs.

    Recettes : 4 579 300 000 francs

    Déficit : 794 000 000 francs

     

    D’où il suit :

    ·       1° l’Etat est obligé de contracter un emprunt. La Chambre a voté, le 1 décembre, un emprunt de 1 300 000 000 francs.

    ·       2° Qu’on reconnait la nécessité d’impôts nouveaux pour 288 millions

     

    M. POPULO (Citoyen Lambda, d’aujourd’hui), contribuable français, va donc avoir à payer en moyenne plus de 130 francs d’impôts par tête, soit plus de 650 francs pour une famille de cinq personnes. Il ne pourra plus faire un pas sans se heurter à l’impôt. Voyez plutôt.

     

    De grand matin, M.POPULO saute à bas de son lit et avant d’aller au travail, il éprouve le besoin de renouveler l’air de sa petite chambre. Il respire… l’impôt des portes et fenêtres.

    Quand il est habillé, croyant à tort s’éclaircir les idées, il a la funeste habitude de prendre un petit verre, et il avale… l’impôt sur les alcools.

    En allumant sa pipe, il fume… l’impôt sur le tabac et les allumettes.

    Il se rend à bicyclette à son travail, et acquitte ainsi… l’impôt sur les bicyclettes. En même temps, il foule… l’impôt des prestations.

    Il rêve mariage, passe à la mairie pour savoir quelles pièces li sont nécessaires. Le secrétaire lui réclame…l’impôt du papier timbré.

    A midi, il va dîner, il s’assied sur… l’impôt sur le mobilier.

    Et pour se désaltérer, il boit…l’impôt sur les boissons.

    Et pour se nourrir, il mange…l’impôt sur les octrois.

    Le soir il profite de quelques instants avant le souper pour bêcher un morceau de son petit jardin : il cultive ainsi… l’impôt foncier.

    S’il veut agrandir son jardin et acheter un bout de champ voisin l’enregistrement augmente son prix d’achat de…impôt de mutation.

    Sa femme sale trop la soupe. Elle abuse de l’impôt sur le sel.

    La nuit venue, il faut allumer… l’impôt sur les bougies et le pétrole.

     

    Il se couche, fatigué, espérant avoir acquitté tous ses impôts ; il s’endort enfin, mais il ne tarde pas à être écrasé par un poids sur l’estomac ; c’est l’impôt des centimes additionnels, la multitude des impôts directs, d’autant plus dangereux qu’ils sont dissimulés davantage.

     

    En un mot, c’est l’impôt partout, l’impôt toujours.

    Et l’impôt qui écrase et qui ruine !

     

    [Article lu dans un bulletin paroissial du village de Perreux dans le département de la Loire.

    Cent ans plus tard force est de constater que les choses ne changent pas.

    B.H.]


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