• Paysans du Forez vers 1950



     

    LES PAYSANS FOREZIENS VERS 1950<o:p></o:p>

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    Il y a 35 000 feux paysans dans le département de la Loire, comportant en moyenne <st1:metricconverter productid="6 hectares" w:st="on">6 hectares</st1:metricconverter> de terre. Or, comme il reste, dans les deux montagnes, d’assez nombreux domaines de 15 ou <st1:metricconverter productid="20 hectares" w:st="on">20 hectares</st1:metricconverter>, mais portant bruyère et bois et que, dans la plaine, les fermes des « ganais » ont de 30 à <st1:metricconverter productid="80 ha" w:st="on">80 ha</st1:metricconverter>, beaucoup de familles vivent sur 15 ou 20 métérées. Ce sont d’ailleurs plutôt des vieilles gens qui s’y retirent, les jeunes ménages louant les parcelles de ceux qui sont partis en ville.

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    Il y avait naguère de nombreux propriétaires de quelques métérées qui faisaient des journées chez leurs voisins et donc la femme menait paître la vache au long des talus : on ne rencontre plus guère de vieille à grand chapeau, saluant de sa quenouille et craignant pour les chèvres qu’elle conduit.

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    A vrai dire les petits paysans gagnent autant sur la volaille que sur le grain et vivent de leurs cochons et de leur laitage. Mais le rapport de la basse-cour appartient en propre à la femme sur lequel elle paie les dépenses accessoires de la maison. Il y a peu d’ouvriers agricoles et presque plus de servantes, ce qui rend la vie plus dure, d’autant que de nombreux écarts restent à électrifier et que l’eau est fort mal aménagée.

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    Les Roannais, proches des Brionnais, différent des habitants des montagnes, surtout de celle du Soir. Leurs maisons sont fort propres, bien aménagées et entretenues. Cependant les paysans des montagnes sont intelligents, fins, mais réservés. Ils ont une habitude millénaire de la propriété, de ses responsabilités, que n’ont pas toujours les gens des plaines, souvent issus de fermiers et moins ouverts, plus méfiants.

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    Les uns et les autres n’ont pu « mettre de côté » que dans la période de famine où ils ne pouvaient rien acheter et cet enrichissement s’est révélé fallacieux.

    Ceux qui restent aux champs recommencent à vivre de peu, ce qui est une vieille habitude. Ils aiment leur quant à sois, mais sont curieux de ce qui se passe dans la cour du voisin. Ils cachent leur crainte du qu’en dira-t-on sous une nargue bon enfant qui n’est pas sans humour. Ils sont tenaces, pitoyables aux maux d’autrui et tiennent parole. Bien qu’ils aient conservé dans les montagne du Soir notamment d’importants communaux, ils répugnent aux obligations administratives, voire celles plus bénignes des syndicats agricoles. S’ils habitent le village, ils se plaignent des servitudes du voisinage ; s’ils occupent des écarts, souvent très isolés, ils regrettent vaguement la promiscuité du bourg. Ils balancent entre le désir de la liberté et le goût du rattroupis, entre l’instinct particulariste et les facilités communautaires. Selon que le premier l’emporte ou non, ils se perpétuent ou s’en vont à la fabrique.

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    Sans peut-être la raisonner, ils sentent l’angoisse du monde actuel, mais, patiemment, continuent leur tâche, inconnue des citadins qui, pourtant, peu ou prou, sortent tous d’eux.


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