• Pétition de Maître de Poste

      <o:smarttagtype namespaceuri="urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" name="metricconverter"></o:smarttagtype>

    <o:p> </o:p>

    CITOYENS REPRESENTANS<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Pétition des Maître de Poste : Fait à Paris, le 29 prairial an 6 de la République Française.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Depuis deux ans les Maîtres de Poste des divers points de la République ont inutilement réclamé une Loi qui fixe d’une manière stable et invariable l’organisation des Postes aux Chevaux, tant pour prévenir la suspension de cet établissement important ; que leur ruine totale.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le Directoire exécutif lui-même est tellement pénétré des dangers que courroit la chose publique, si les liens précieux de la correspondance venoient à être rompus, que dès le 25 brumaire dernier il a provoqué l’attention des Législateurs sur cette partie essentielle du service public. Une confiance sans borne dans la justice et la bienveillance du  Corps Législatif nous a soutenu jusqu’ici et nous a rendus faciles tous les sacrifices qu’il a été en notre pouvoir de faire pour le soutien de cet établissement ; mais nos moyens sont épuisés, etnous n’avons plus maintenant d’autres ressources que dans la prompte organisation de la Poste aux Chevaux et dans la garantie des loix, qui devoient subvenir aux charges qui nous étoient imposées.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La désorganisation complète dont cette institution est la proie depuis long-temps, provient,<o:p></o:p>

    1. Du silence trop prolongé du Corps Législatif sur les abus qui lui étoient dénoncés, et sur les meilleurs moyens de restauration que lui seul pouvoit déterminer<o:p></o:p>
    2. De la conduite repréhensible des Entrepreneurs des Charrois militaires et d’artillerie, qui se sont permis d’empiéter sur les droits de Titulaires et de conduire tous ceux qui se présentoient à eux, et notamment une foule d’Agens militaires qui se sont fait rembourser des frais de poste, tandis qu’ils employoient sans rétribution des chevaux que le Gouvernement entretenoit à grands frais pour d’autres usages, comme il a été reconnu par le Comité de Salut Public, qui le 19 thermidor an <st1:metricconverter productid="3 a" w:st="on">3 a</st1:metricconverter> pris un arrêté pour prévenir de semblables fautes qui n’ont cependant pas cessé.<o:p></o:p>
    3. L’insubordination des Postillons vis-à-vis des Maître de Poste, de leur insolence et de leur exaction envers les voyageurs dont ils nous ont aliéné les esprits.<o:p></o:p>
    4. De l’inégalité révoltante de notre situation, comparée à celle des Loueurs de Chevaux : ceux-ci ne prennent point de patente particulières pour ce service, ils ne sont tenus à rien ; ils choisissent les courses à leur gré : ont-ils des chevaux reposés, se présente-t-il une voiture à conduire en plein jour, sur une belle route et par beau temps ? cette course est à eux, parce qu’ils font, pour l’obtenir, un sacrifice que le Maître de Poste ne peut faire et dont le voyageur ne se doute pas. Le temps au contraire est-il mauvais, les chevaux sont-ils harassés, la nuit est-elle obscure, la route détestable, n’y a-t-il que peu d’argent à gagner et beaucoup de risques à courir ? on s’adresse au Maître de Poste. Il a sur les autres le privilège, l’unique et le désatreux privilège d’être obligé de fournir, et pour être à même de le faire en tout temps, il est obligé d’entretenir à grand frais une multitude de chevaux, lors même qu’ils ne courent pas. De cet abus, il résulte que le nombre de chevaux employés aux relais de poste, est tellement diminué, que le Gouvernement, pour un service extraordinaire, ne pourroit compter que sur une faible ressource.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le Directoire, dans son message, les deux Conseils, dans les discussions qui ont lieu sur les Postes, ont reconnu, que la République devoit maintenir cet établissement et lui accorder sa protection spéciale. Il est donc inutile de s’appesantir sur ces avantages, puisqu’ils sont généralement avoués.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le service des postes, par son institution, est un service forcé, il doit être réglé sur des bases fixes, pour assurer en même temps les relations politiques et commerciales et le sort des Titulaires.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le Corps législatif peut seul prendre les mesures qui doivent réunir ces avantages et que nous croyons consister<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    1°) En la continuation pour la Poste aux Chevaux du service des malles, conformément aux Lois existantes.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    2°) Dans la défense à tous louageurs de conduire des voyageurs au relais de poste, d’établir des relais entre eux et aux Maîtres de Poste de leur fournir aucun chevaux.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3°) L’exemption du droit de passe et de patente<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    4°) La continuation des pensions aux Postillons après vingt années de service<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    5°) Une somme annuelle pour tenir lieu des indemnités dont jouissoient anciennement les relais de poste.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    6°) Une indemnité particulière pour les relais des grandes communes et ceux des localités difficiles.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    7°) Un règlement sévère d’ordre et de police pour le service en général et particulièrement de discipline pour les Postillons<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    8°) Que le Directoire soit autorisé à fixer le prix des chevaux, eu égard à la cherté des fourrages et autres objets d’entretien.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Citoyens Représentants, si vous différez encore, vous décréterez peut-être l’existence des postes lorsqu’elles auront cessé d’exister : vous savez ce qu’il en  a coûté pour les rétablir il y a deux ans ; vous n’ignorez pas non plus à quelles exactions les voyageurs furent en proie dans les lieux où la Poste manquoit ; une Compagnie peut-être vous offrira de s’en charger. Mais après avoir accepté vos conditions, elle vous dictera les siennes ; elle vous fera sentir la nécessité d’un service exclusif : vous n’aurez fait que de déplacer la chose, vous aurez enlevé à quinze cents familles leurs moyens de subsistances, pour enrichir quelques agioteurs qui mineront encore leurs subalternes.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Mais non, vous verrez les abus, vous en trouverez le remède dans le rétablissement de l’ancienne discipline.<o:p></o:p>

    Cette discipline suppose un établissement composé de chefs et de subordonnés dans un nombre déterminé, ce qui exclut toute idée de concurrence et de liberté indéfinis.<o:p></o:p>

    Vous ne chercherez pas d’autres agens que ceux qui existant ; la justice veut qu’ils participent à la prospérité renaissante d’un établissement dont il ressentent si cruellement la décadence absolue.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Les Pétitionnaires vous invitent, CITOYENS REPRESENTANTS, de peser dans votre sagesse les motifs qui ont déterminé leurs réclamations. La justice qui vous anime est un sur-garant de votre zèle à prévenir les abus que le retard peut entraîner, tant pour l’intérêt particulier des Maîtres de Poste, dont l’état plus long-temps incertain entraînera la ruine entière, que pour l’intérêt général et la prospérité du Gouvernement.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Fait à Paris, le 29 prairial an 6 de la République Française.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    LANCHERE, Maître de Poste de …..PARIS<o:p></o:p>

    AUG.JUSTIN……………………….ROUEN  <o:p></o:p>

    VALLERE…………………………..BESSNY<o:p></o:p>

    CANITROT…………………………MARSLATOUR<o:p></o:p>

    DESRUES…………………………...TRAPPES<o:p></o:p>

    MAHY……………………………….ETRECHI                <o:p></o:p>

    VATTIER, Maître de Poste de …..BERNY<o:p></o:p>

    LEMESLE………………………..RAMBOUILLET<o:p></o:p>

    RACINE………………………….MANTES<o:p></o:p>

    BEAUVAIS………………………COMPIEGNE<o:p></o:p>

    PAYEN…………………………...LOUVRES<o:p></o:p>

    FAILLETTE……………………...St MENEHOULD<o:p></o:p>

    LECOMTE………………………..MONT-DESIR<o:p></o:p>

    PERIER…………………………...VALOGNE<o:p></o:p>

    DELAMARE……………………...PORT SAINT –OUEN<o:p></o:p>

    GALLARD………………………..ARTENAY<o:p></o:p>

    MEUNIER………………………...BOURGET<o:p></o:p>

    FREMIN…………………………..BONDY<o:p></o:p>

    AUGER……………………………LONGJUMEAU<o:p></o:p>

    VERDIER………………………….SEVES<o:p></o:p>

    BAILLY…………………………..VERSAILLES<o:p></o:p>

    PETIT……………………………...SAINT GERMAIN<o:p></o:p>

    DUCLOS…………………………..MELUN<o:p></o:p>

    MOREAU…………………………..ORLEANS<o:p></o:p>

    ROUSSEAU………………………..ANGERVILLE<o:p></o:p>

    Ve DUTROLEAU………………….LA CHAPELLE<o:p></o:p>

    PETIT……………………………….MEAUX<o:p></o:p>

    RONDEAU………………………….FONTAINEBLEAU<o:p></o:p>

    MOREAU…………………………...BLOIS<o:p></o:p>

    VIENNE……………………………..NONANT<o:p></o:p>

    PARIS, Maître de Poste de ………...AMBOISE<o:p></o:p>

    CHABAUT ………………………...CHOUSY<o:p></o:p>

    QUITTEND………………………...SAINT-AY<o:p></o:p>

    ROCHEL……………………………MER<o:p></o:p>

    PATRIGIOS………………………..TOURS<o:p></o:p>

    BLOUGY…………………………...BEAUGENCY<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :