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SUPPLICE EN ITALIE
SUPPLICE EN ITALIE
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Alors que de nombreuses personnes enfermées dans nos prisons se plaignent des conditions des détentions. Il est instructif de savoir comment étaient traités les prisonniers autrefois.
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Bien que la peine de lergastole, sous le roi Humbert, ait été substituée à la peine de mort en Italie, nous nhésitons pas à la décrire comme un supplice capital, car dans les conditions où on la vue appliquée elle équivaut, en fait, à la suppression du coupable, soit que celui-ci perde complètement la raison, soit quil succombe au cours de leffroyable régime cellulaire auquel on le soumet durant de mortelles années. Quon en juge !
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Lergastole est un emprisonnement spécial, imposé à celui qui ayant encouru la prison perpétuelle, « se rachète ainsi de la mort quil méritait en principe. »
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Pendant 10 ans, le condamné restera seul dans un cachot à peine éclairé, sans voir même ses gardiens, qui lui tendrons, à travers un guichet, la nourriture strictement suffisante pour lempêcher de mourir de faim : du pain et de leau ; pendant dix ans, il lui sera interdit de recevoir la visite de qui que ce soit, même celle de laumônier ; pendant dix ans, il lui sera défendu de lire ou décrire et de se livrer à aucun travail ; pendant dix ans, enfin, il ne pourra prononcer la moindre parole, le règlement refusant aux condamnés à lergastole le droit de parler à haute voix, fût-ce à soi-même. Et cela, sous peine de voir saggraver encore le régime pourtant déjà si terrible de leur châtiment : dêtre jetés par exemple dans un cachot complètement obscur, ou dêtre revêtus dune chemise de force ; dêtre enchaînés au moyen de fers qui, reliant les mains aux pieds, obligent le corps à rester plié en avant ; ou enfin dêtre placés sur un lit de force, caisse de bois semblable à un cercueil, percée de deux trous pour laisser passer les pieds et empêcher le mouvement des jambes, pendant que les bras sont immobilisés par la chemise de force.
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Enfin une aggravation de sévérité fait prendre toutes les mesures utiles pour que le condamné ne puisse se rendre compte du temps écoulé, ni de connaître les jours et les heures.
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Autant dire quen pareil cas on condamne à la folie ! Car il nest pour ainsi dire pas dexemple que la raison dun homme ait résisté à latrocité dun pareil régime.
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En vérité, si les soi-disant humanitaire ne peuvent compenser lefficacité de la peine capitale que par des cruautés aussi raffinées, mieux vaut encore le couperet.
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