• SUR LA ROUTE BLEUE Saint-Etienne et sa région

    Saint-Etienne, la capitale du cycle, de l’arme de chasse, du ruban, est la grande ville de 190 000 habitants, préfecture du département de la Loire. La ville et le département de la Loire sont bien connus des touristes qui, pour se rendre sur la Côte d’Azur, suivent la fameuse route bleue. Cette belle route qui traverse la France, puisqu’elle vient d’Amsterdam et d’Ostende,  permet de visiter Amiens, Paris, Fontainebleau, Nevers, Moulins, et conduit vers les rivages ensoleillés de la Méditerranée. Tous les aspects de la France se retrouvent sur son parcours : la plaine du Nord, Paris, les campagnes verdoyantes du Nivernais, les grandes forêts de sapins et les larges échappées sur les Alpes que ménage le col de la République (1.100 mètres) à la sortie de Saint-Etienne, les champs d’abricotiers et d’amandiers de la vallée du Rhône. Villes d’art, marchés agricoles de province, centres industriels – et, parmi les plus importants Saint-Etienne – sont sur son parcours.

    Mais il est une petite province : le Forez, dont peu de personnes peuvent dire qu’elles la connaissent : il constitue essentiellement le département de la Loire, et ce n’est pas le connaître que le traverser. Nous ne saurions trop conseiller aux touristes de quitter parfois la grande route pour aborder les routes secondaires (toutes en excellent état, d’ailleurs), qui les conduiront vers des sites et œuvres d’art dignes d’être mieux connus.

    Nous vous conseillons de visiter quelques-uns de ces villages.

    CHARLIEU, ancienne ville frontière du royaume de France, a conservé son donjon de Philippe Auguste, son église romane, son cloître roman et son magnifique cloître des Cordeliers (      XIV° siècle), sauvé au moment où un riche amateur étiquetait chaque pierre pour le transporter à l’étranger.

    AMBIERLE possède, dans son élégante église clunisienne du XV° siècle, un magnifique tryptique longtemps attribué à Van der Weyden, mais que la dernière critique a fait attribuer à un maître original qu’on a appelé le « Maître d’Ambierle ». Un musée de folklore forézien, d’une particulière richesse est installé à proximité ; il renseigne d’une façon vivante sur les coutumes et les méthodes de travail de nos ancêtres ?

    POMMIER-EN-FOREZ vit autour de son monastère bénédictin conservé intact : c’est là qu’en 1452 le roi Charles VIII signa la charte créant l’Université de          Caen, Université française dans la Normandie recouvrée. L’église des XI° et XII° siècles est un magnifique spécimen de style roman provençal dans notre région : Il faut y remarquer le couvercle de sarcophage gallo-franc qui sert de maître autel, les peintures murales du XV° siècle, les échéas, vases acoustiques du XII° siècle, qui sont les premiers exemples d’une technique que nos modernes architectes reprennent à leur comte, les lustres de Richard Desvallières et l’ensemble  du site classé.

    A proximité, SAINT-GERMAIN-LAVAL, vieille cité, s’élève au-dessus de l’Aix.

    Parmi les œuvres qui comptent dans l’histoire de la civilisation, l’ « Astrée » est retenue comme une de celles qui ont le plus fait pour instaurer le respect de la femme et la dignité de l’amour. C’est au château de la Bastie d’Urfé qu’honoré d’Urfé écrivit son roman, qui se déroule pans le paysage de la campagne forézienne, immortalisant « le doux et coulant Lignon » ; ce château de la Renaissance construit par Claude d’Urfé, ambassadeur du roi de France auprès du Saint-Siège, se présente géographiquement comme le premier des châteaux de la Loire : ses particularités architecturales en font, en outre, un objet d’étude et de visite pour tous les amateurs d’art ; sa chapelle « était autrefois la plus belle du royaume » ; elle a retrouvé une part de son lustre passé La salle de Rocailles est unique en France et fait l’objet de la sollicitude des Beaux-Arts. Sa grande galerie, l’humanisme du XVI° siècle partout inscrit dans la pierre, le délicieux temple d’Amour des jardins ont fait agréer le château de La Bastie comme centre de vacances pour les étudiants étrangers.

    L’histoire politique du Forez remonte à la plus haute antiquité : avant la conquête romaine, Feurs était la capitale du pays des Ségusiaves ; il le resta sous la domination de Rome jusqu’à ce que Lyon eût grandi assez pour le remplacer dans ce rôle. Puis les comtes de Forez, qui font hommage de leur comté au roi de France dès 11783, vont résider à Montbrison : c’est toute la ville médiévale que nous voyons encore, la collégiale du XIII° siècle, la salle de la Diana (1302) avec son plafond qui reproduit les écussons de la plupart des familles possessionnées en Forez, la délicieuse chapelle des Pénitents (XVII° siècle) et ses remparts flanqués de tours. Aujourd’hui, marché agricole très important ; les industries s’y développent peu à peu.

    Les eaux minérales de Saint-Galmier,Couzan, Saint-Romain-le-Puy, Montrond, ont, depuis longtemps, une notoriété mondiale : elles jaillissent toutes dans un cadre agréable. A Saint-Galmier, elle a fait la prospérité de la ville ; qui s’est étagée enterrasses au-dessus du Forez. Il faut y voir dans l’église la Vierge au Pilier, qui avec sa compatriote la Vierge de Rochefort, figure au Musée de la sculpture comparée du Palais de Chaillot à Paris.

    Au carrefour des deux grands axes Paris-Méditerranée et Bordeaux-Genève, le Forez est le point de rencontre des civilisations latine et nordique ; elles se sont intimement mêlées et ont donné ces chefs-d’œuvre d’art qui retiennent l’attention des amateurs, dans un climat que lui envient beaucoup de provinces.

    Sa diversité en est la conséquence : l’industrie, l’agriculture, la plaine, la montagne s’y rencontrent. Dans le département de la Loire pousse la gentiane à Pierre-sur-Haute (1610 mètres) et mûrit l’amandier sur les bords du Rhône. Tout reste à l’échelle de l’homme, qui y a trouvé sa vocation et l’équilibre de réalisation : le paysage a influencé son comportement pour le rendre accueillant et aimable à tous. C’est l’ensemble du caractère du Forez et de ses habitants qui le rend sympathique à ceux qui sont appelés à le traverser. Si le hasard de la route, vos occupations professionnelles vous amènent à proximité, n’hésitez pas : faites un crochet, arrêtez-vous une première fois, vous y reviendrez. Et puis, si vous êtes gourmets, les auberges du Forez sont réputées et Saint-Etienne est un célèbre centre de confiserie et de chocolats fins ; à lui seul il vaut une halte.

    Janvier 1953 –LE CHASSEUR FRANÇAIS – Saint-Etienne (Loire)

     

    LA ROUTE BLEUE

    Les habitants de Saint-Etienne ne voyaient pas beaucoup de vacancier, ceux-ci passaient par Lyon pour rejoindre la méditerranée. La chambre de commerce de Saint-Etienne crée en 1933 une association « La route Bleue » chargée de faire la promotion touristique de l’itinéraire Paris-Côte d’Azur par Roanne et Saint-Etienne, puis Annonay et la vallée du Rhône. Elle était balisée par des plaques émaillées et de grands panneaux bleus à lettre blanches.


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