• SUR LES CHAUSSEES ROMAINES (Seconde partie)


     

    SUR LES CHAUSSEES ROMAINES<o:p></o:p>

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    (Seconde partie)<o:p></o:p>

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    Dans cette seconde partie nous reprenons une série de renseignements concernant les voitures hippomobiles utilisées par les Romains, mais avec un historien différent<o:p></o:p>

    Ce furent, d'après Pline, les Phrygiens qui inventèrent le char à quatre roues.<o:p></o:p>

    Les Romains empruntèrent les chars aux Étrusques, lesquels furent, selon la tradition, les premiers à les couvrir.<o:p></o:p>

    A Rome aussi, les chars ne servirent guère d'abord, que pour les solennités et la représentation. Il n'y a là, du reste, rien de particulier et bien des choses, qui jouent maintenant un rôle tout utilitaire, n'étaient employées d'abord que par ostentation. L'homme a songé à se parer avant de s'habiller le moins du monde, et a partout recherché l'admiration de ses semblables avant sa commodité personnelle. Il y a eu des tatouages, des colliers de coquillages, des coiffures de plumes bien avant qu'il y eût des vêtements, et aujourd'hui encore, si l'on donne un manteau à un bon nègre, le bon nègre le porte triomphalement quand il fait beau, et, s'il vient à pleuvoir, l'ôte bien vite, le roule, court le mettre à l'abri et, s'il ne trouve pas d'abri, pousse le soin jusqu'à faire à ce manteau un rempart de son corps.<o:p></o:p>

    Les Romains possédaient, avec leurs chars de guerre, d'autres voitures à deux et à quatre roues, de formes et de destinations variées : pour rentrer les moissons, pour promener les dieux, pour les vestales qui allaient aux processions, pour les triomphes : tels pour les vainqueurs, tels pour les captifs, tels pour le butin.<o:p></o:p>

    Au triomphe du Consul Emile, l'an 170 avant notre ère, on comptait sept cent et cinquante chars avec les dépouilles de Persée, dernier roi de Macédoine. Un de ces chars est représenté sur la colonne Trajane. C'est un coffre à quatre roues, celles de derrière un peu plus grandes que celles de devant. Le coffre pose sur les essieux et descend vers l'avant.<o:p></o:p>

    Il est bon de remarquer, une fois pour toutes, qu'il faut se défier des renseignements fournis par les bas-reliefs et les peintures. Les artistes se sont contentés, de tout temps, de fournir des représentations sommaires et schématiques des accessoires qu'ils devaient introduire dans leurs œuvres ; aujourd'hui encore, malgré le naturalisme à la mode, on ne se ferait qu'une idée fort vague de nos voitures les plus connues et les plus simples s'il fallait en juger par la façon dont elles sont peintes dans nos tableaux ou représentées dans les dessins des journaux illustrés. Et pourtant l'illustration a fait des progrès !<o:p></o:p>

    La plus ancienne des voitures romaines est l’Arcera qui est nommée dans la loi des Douze Tables. Elle est couverte et sert aux impotents et aux malades.<o:p></o:p>

    Plus tard viennent :<o:p></o:p>

    Le Pilentum, à quatre roues, couvert, et dont les sièges sont suspendus par des courroies ;<o:p></o:p>

    Le Carpentum, fermé, à deux ou quatre roues, - la voiture des dames et des prêtres ; c'est en carpentum que ceux-ci se rendent au capitole avec leurs ustensiles sacrés qu'ils doivent cacher au public ; c'est en carpentum que les mariées sont conduites chez leurs époux ; l'impératrice Agrippine avait un carpentum élégant dont la couverture arquée était portée par quatre statues de femme, et que traînaient deux mules ;<o:p></o:p>

    Le Cisium, à deux roues, avec siège suspendu par des courroies ; au rebours du char grec, on y entrait par devant, comme dans notre cabriolet ;<o:p></o:p>

    Il ne faut pas oublier la litière, Lectica, portée par des mules et la Basterne, litière couverte, portée par des mules ou des chevaux.<o:p></o:p>

    Au temps de l'empire, on inventa la Carruca ou Carrocha, à quatre roues, la caisse fixée à une certaine élévation sur quatre montants posés à l'aplomb des essieux et reliés entre eux par des traverses horizontales. C'était la voiture de gala des dignitaires, et le nom en est resté aux carrosses du seizième siècle.<o:p></o:p>

    Mais les Romains avaient beau décorer ces voitures, les dorer, les argenter, les incruster, les tapisser d'étoffes précieuses, les agrémenter de sculptures, c'étaient d'assez pauvres véhicules, sans autre suspension que des courroies, et nos paysans, dans leurs carrioles, avec de la paille au fond, roulent aussi confortablement que les impératrices romaines.<o:p></o:p>

    Un point à noter dès maintenant, c'est la multiplicité des lois somptuaires qui depuis l'antiquité réglèrent et limitèrent l'usage des voitures. Comme elles n'étaient considérées que comme un objet de luxe et de parade, le pouvoir les interdisait.<o:p></o:p>

    César fit des ordonnances pour rendre les litières plus simples et en limiter l'emploi ; le pilentum était réservé à quelques grandes dames ; sous l'empire, la loi intervenait fréquemment pour modérer le luxe du carpentum des patriciens ; sous Aurélien, il fut permis aux particuliers d'enrichir leurs voitures d'ornements en argent ; ils avaient dû jusque-là, se contenter de cuivre et d'ivoire ; Antonin le Pieux avait pris grand soin de restreindre l'emploi des voitures ; Marc-Aurèle avait défendu d'entrer à cheval ou en voiture dans les villes ; Alexandre-Sévère, n'y pouvant plus rien faire, abrogea les lois somptuaires et permit à chacun d'avoir telles voitures que bon lui semblerait ; les jeunes filles ne pouvaient pas aller en pilentum ; c'était un privilège réservé aux dames et aux vestales ; elles devaient marcher voilées ou prendre des litières ; les hétaires et les femmes d'une conduite équivoque ne pouvaient pas monter en voiture ou en litière.<o:p></o:p>


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