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Almanachs et Calendriers
ALMANACHS ET CALENDRIERS<o:p></o:p>
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Le calendrier et lalmanach avec leur parure faite de toutes ressources de limpression en couleur ou dune élégance vraiment artistique ou du tape à lil le plus criard, sont la floraison artificielle de la saison.
Le calendrier est dusage très ancien. Les romains ont connu ce tableau des jours, des mois, des saisons de lannée. Au Moyen-Âge cétait une pancarte suspendue au clergé pascal de léglise paroissiale que les fidèles pouvaient consulter. Seuls, les Princes de lEglise ; les grands seigneurs et les grandes dames portaient dans leur missel ou dans leur livre dheures le calendrier de lannée sur une feuille de parchemin, merveilleusement enluminée le plus souvent et dont quelques musées archéologiques possèdent des exemplaires qui sont, antiquité à part, de véritables uvres dart. Ce parchemin précieux est lancêtre aristocratique du vulgaire calendrier de facteur.
Lalmanach est plus compliqué : cest un livre plus ou moins varié de matières qui remonte à linvention de limprimerie ; cétait même souvent le seul livre de la maison, souvent feuilleté et où lenfant, avant de lapprendre par cur épelait ces lettres. Au XVII° siècle encore, le valet du « joueur » de Regnard (1693) répondait à son maître qui lui conseillait de lire Sénèque : « Hé ! Vous ny pensez pas : je nai lu de mes jours que dans les almanachs. »
Le mot « almanach » est fait darabe et dhébreu : al larticle arabe le, et manach ou comput en hébreu. Lalmanach ancien, qui était dordinaire rédigé par des astrologues ou des médecins, comportait outre les indications du calendrier, des prédications relatives aux changements de température et aux événement politique, des conseils dhygiène, des recettes de médecine populaire et des notices plus ou moins exactes sur une multitude de sujets.
Le premier que lon connaisse paraît être le « Compost et le Kalendrier des Bergers », qui publié pour la première fois en 1403, se réimprima tous les ans jusquau milieu du XVII° siècle.
En 1533, Rabelais lui-même, qui a été curieux et a tout su des choses de son temps et qui en a deviné beaucoup de lavenir, publia un almanach calculé sur le « Méridional de la noble cité de Lyon . »
Cest en 1550 que Michel Nostradamus, médecin et astrologue, né en1503 à Saint Rémy en Provence, tout près des Baux et de Maillane, la retraite de Mistral, publia à Lyon ses fameuses « Centuries » dont quelques prédictions équivoques comme loracle antique, furent telle celle de la mort violente de Henri III, réalisées de son vivant même, ce qui lui valut une réputation universelle qui dure encore. Le chanoine Mathieu Laensberg eut la même faveur populaire ave c son « Almanach liégeois » qui date de 1638.
Un autre almanach très répandu dans le monde et surtout en France fut le « messager boiteux » qui venait de Strasbourg, clopin-clopant, avec sa veste du temps.
Le XVII° siècle marque de son élégance pimpante lalmanach jusque là exclusivement populaire. Il est recherché dans sa forme et jusque dans sa reliure dont on lhabille. Cest « lAlmanach dAmour » et « lAlmanach des belles » et surtout cet « Almanach des Muses » auquel Maximilien de Robespierre, membre de l »Académie Cartésienne des « Rosati » donna de petits vers et des bouquets à Chloris. Après <st1:PersonName productid="la R←volution" w:st="on">la Révolution</st1:PersonName>, lAlmanach devient la publication de propagande politique qui rivalise avec le journal. Chaque parti a les siens. Le seul dont le nom soit resté est « Lalmanach du père Gérard. » On ne sait ce quest devenu aujourdhui lalmanach. Quelques uns sont de véritables encyclopédies, dautres des « magazines » qui nont de lancien almanach que la périodicité, le titre et le calendrier. Cependant il subsiste encore une foule dalmanachs populaires et à bon marché qui sont la joie de la masse à la ville et à la campagne, seulement ils ont perdu leur naïveté dantan. Ce nest plus ceux que collectionnaient les amoureux et les amoureuses du pays de Bohème et dont Murger évoquait le souvenir dans sa « Chanson de Musette» qui a fait verser tant de larmes aux dernières grisettes.
« Et pendant toute la journée, pensif, je suis resté devant le vieil almanach de lannée
Où nous nous sommes aimés tant»
Lannuaire tant de plus en plus à remplacer lalmanach. Il est dun caractère plus utile et plus pratique, dans tous les cas plus spécial. Chaque branche dindustrie et de commerce chaque administration tendent à avoir les leurs.
Au point de vue administratif, il y a un annuaire général et quasi-officiel qui est « lAnnuaire national » plusieurs fois transformé et qui dérive de lAlmanach Royal qui parut pour la première fois en 1679, publié par Laurent Henry, libraire à Paris, il donnait la liste des grands dignitaires et des renseignements administratifs sur tout le royaume.
Chaque province eut bientôt son annuaire dont les collections sont les plus intéressantes au point de vue de lorganisation administrative et de la statistique sous lancien régime et à la première période de <st1:PersonName productid="la R←volution." w:st="on">la Révolution.</st1:PersonName> Aussitôt formée, les départements eurent aussi presque tous le leur dont les collections ont un grand intérêt pour les bibliothèques et les archives locales. Enfin, les familles impériales et royales et celles de sang souverain et les chefs dEtat ont « lAlmanach de Gotha. » On peut suivre dans sa collection toutes les grandes transformations des Etats.
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