• CHEVAL MON AMI...

    LE CHEVAL EST LE MEILLEUR AMI DE L’HOMME

     

    Et pourtant…..

     

     

    Le pesant charriot porte une énorme pierre;
    Le limonier, suant du mors à la croupière,
    Tire et le roulier fouette, et le pavé glissant
    Monte, et le cheval triste a le poitrail en sang
    Et tire, traine, geint tire encore et s'arrête.
    Le fouet noir tourbillonne au dessus de sa tète.
    C'est lundi : l'homme hier buvait aux Porcherons
    Un vin plein de fureur, de cris et de jurons,
    Oh quelle est donc la loi formidable qui livre
    L'être à l'être, et la bête effarée à l'homme ivre!
    L'animal éperdu ne peut plus faire un pas;
    Il sent l'ombre sur lui peser; il ne sait pas,
    Sous ce bloc qui l'écrase et ce fouet qui l'assomme,
    Ce que lui veut la pierre et ce que lui veut l'Homme.
    Et le roulier n'est plus qu'un orage de coups
    Tombant sur ce forçat qui traine les licous,
    Qui souffle, et ne connait ni repos ni dimanche.
    Si la corde se casse, il frappe avec le manche,
    Et si le fouet se casse, il frappe avec le pied;
    Et le cheval tremblant, hagard, estropié,
    Baisse son cou lugubre et sa tète égarée.
    On entend sous les coups de la botte ferrée,
    Sonner le ventre nu du pauvre être muet.

    Il râle ; tout à l'heure encore il remuait,
    Mais il ne bouge plus et sa force est finie.
    Et les coups furieux pleuvent. Son agonie
    Tente un dernier effort : son pied fait un écart,
    Il tombe, et le voila brisé sous le brancard...

    Et dans l'ombre, pendant que son bourreau redouble,
    Il regarde Quelqu'un de sa prunelle trouble
    Ou on voit lentement s'éteindre, humble et ternie,
    Son œil plein des stupeurs sombres de l'infini
    Ou luit vaguement l'âme effrayantes des choses.
    Hélas !......

     

    Victor Hugo

     

    La Société Protectrice des Animaux fut instituée en 1845  par Etienne PARISET. Le premier combat de l’association se porte vers la protection des chevaux, avant toute réglementation.
    Quant à la loi, celle proposée par un éminent cavalier, le Général-Comte Jacques Delmas de Grammont (député de la Loire) «Relative aux Mauvais Traitements Exercés sur les Animaux Domestiques», soutenue fermement par Victor Hugo, elle ne fut votée qu'en 1850, après de houleux débats pendant lesquels dit-on, certains députés s'illustrèrent soit par de vains ricanements, soit par l'authenticité quasi sui generis de leurs miaulements, aboiements, hennissements..."

     C’est pour venir en aide plus particulièrement aux chevaux qu’a été votée la première loi de protection des animaux, en 1850. Ce texte, appelé loi de Grammont, avait pour but d’empêcher la violence dirigée contre les chevaux. En effet, beaucoup d’entre eux étaient alors battus, mal nourris, et s’effondraient sous le poids de ce qu’ils devaient transporter.

    Quelques années plus tard, le 8 mai 1882, une autre société se crée : La Ligue populaire contre la vivisection dont le président d'honneur est Victor Hugo et le président effectif Alphonse Karr. Ces deux sociétés vont veiller à la stricte application de la loi Grammont.


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