• Condensé historique des deux Postes


     

    Photographie : François de Tassis (1450-1517)<o:p></o:p>

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    Condensé historique de la poste aux chevaux et de la poste aux lettres

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    Nous sommes en Narbonnaise, sur une voie romaine, il y a plus de deux mille ans. Un char guidé par deux hommes s'arrête au relais. Pendant que les palefreniers remplacent les deux chevaux fourbus par un attelage frais, l'équipage va se restaurer. On leur sert de la viande, du pain, du fromage et des dattes arrosées d'un vin épicé. Bientôt, l'attelage quitte la station et reprend la route. Les courriers d'Auguste - Cursus publicus - ne souffrent aucun retard. " Voulant connaître promptement ce qui se passait dans chaque province, Auguste, nous dit l'historien romain Suétone, fit placer sur les routes militaires, à de courtes distances, des voitures de relais pour les courriers." <o:p></o:p>

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    Pendant encore près de cinq siècles, de Cadix au mur d'Adrien en lointaine et brumeuse Ecosse et de la mer Noire aux déserts de <st1:PersonName productid="la Libye" w:st="on">la Libye</st1:PersonName>, le courrier officiel de l'Empire romain annonce la poste moderne avec ses relais, ses itinéraires et sa mission, faire arriver à bon port les ordres de Rome.<o:p></o:p>

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     Lorsque l'Empire s'effondre, beaucoup de bonnes choses disparaissent, notamment la poste. Les voies romaines ne sont plus entretenues, il n'y a plus d'administration et l'habitude d'écrire s'est perdue.<o:p></o:p>

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     Seuls quelques messagers portent des épîtres aux grands féodaux. Ce sont souvent des menaces ou des rappels à l'ordre. Lorsqu’un messager porte une déclaration de guerre, la missive est glissée au bout d'un bâton fendu afin que tous, sur son chemin, sachent qu'un grave conflit va éclater.<o:p></o:p>

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     Ces messagers de temps médiévaux, on les appelle des chevaucheurs. Selon les chroniqueurs, Saint-Louis, en 1231, dispose de 16 chevaucheurs. En 1316, le pape Jean XXII qui réside en Avignon recrute 53 chevaucheurs pour aller porter dans toute la chrétienté la nouvelle de son élection. A l avènement  de Louis XI, la féodalité est en décadence  et le royaume de France en pleine anarchie. Homme d'ordre et ennemi des féodaux, le roi médite la création d'une poste d'Etat. <o:p></o:p>

    En 1479 Louis XI décrète que sur toute l'étendue de ses domaines, des maîtres de postes devront fournir des chevaux à ses courriers "et à nul autre, sous peine de mort". On n'est jamais si bien informé que par sois même... <o:p></o:p>

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    Les premières routes de poste organisées par Louis XI partent de Tours et fonctionnent jour et nuit. Les <st1:metricconverter productid="350 kilomètres" w:st="on">350 kilomètres</st1:metricconverter> qui séparent Tours d'Amiens sont parcourus en 24 heures. Mais les liaisons sont encore incertaines et rien n'est prévu pour communiquer vers l'étranger. C'est alors que paraît François de Tassis (1450- 1517). Cet Italien a compris tout le parti qu'il pouvait tirer du développement des relations internationales. Dès 1490, il est grand maître des postes des Pays-Bas et étend ses activités au Saint-Empire. En 1504, il s'engage à assurer l'acheminement du courrier entre Bruxelles et l'Espagne, entre la cour de l'empereur Maximilien, <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> et l'Italie.<o:p></o:p>

     Les chevaucheurs de François de Tassis vont donc parcourir l'Europe en emportant les plis de la plus haute importance. Un an après la mort du fondateur de la première entreprise de communication internationale, le roi de France, François I°, reconnaissait aux Tassis l'exclusivité des acheminements en Europe. Pendant plusieurs siècles les Tassis seront grands-maîtres héréditaires des postes du Saint-Empire.<o:p></o:p>

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    A l'intérieur du royaume de France, la poste d'état prend son essor. On ne s'étonnera pas de voir se développer ce " service public" dans les pays dont les administrations sont les plus centralisées, <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> et le Saint-Empire. <st1:PersonName productid="La Belgique" w:st="on">La Belgique</st1:PersonName>, qui était alors terre d'empire, s'est souvenue de ses chevaucheurs du XVI° siècle. Peu à peu, sous le règne d'Henri IV, les chevaucheurs du roi ayant la fâcheuse tendance  de "faire courre les lettres et paquets du public", on s'avise en haut lieu que les particuliers eux aussi, ont besoin d'un service postal. Fouquet de <st1:PersonName productid="la Varane" w:st="on">la Varane</st1:PersonName>, écuyer de cuisine  de la sœur du roi, est chargé de mettre en place une organisation officielle de la poste aux lettres. L'emploi de contrôleur général des postes, qui deviendra : Général des postes, puis Surintendant général des relais et postes, est crée. L'action des messageries privées est entravée, leur existence est combattue par le pouvoir. Un monopole est en train de naître.<o:p></o:p>

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    Sous le règne de Louis XIV, Louvois qui assume à la fois la charge de ministre de <st1:PersonName productid="la Guerre" w:st="on">la Guerre</st1:PersonName> et de surintendant général des Postes, va rationaliser ce service.<o:p></o:p>

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     A Paris, on crée la petite poste, invention qui permet d'écrire d'un quartier à l'autre.<o:p></o:p>

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     En province, 754 maîtres de poste fournissent chevaux, nourriture et gîte aux chevaucheurs. <o:p></o:p>

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    Des postillons reconnaissables à leur livrée bleus sont chargés d'accompagner le courrier d'une étape à l'autre puis de ramener les chevaux au relais de départ. <o:p></o:p>

    En 1669, Louvois signe avec le comte de Taxis (autre façon d'orthographier Tassis) un traité postal. Le volume du courrier s'accroissant on met en service les premières malles-poste. Ce sont encore des véhicules sommaires, ni bâchés ni suspendus, qui transporte une malle fixée par des chaînes enfermant des liasses de courrier ficelées par destination. Ce type de voiture est appelé "brouette".<o:p></o:p>

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     A la veille de <st1:PersonName productid="la Révolution" w:st="on">la Révolution</st1:PersonName>, les malles-poste sont enfin suspendues et bâchées. En septembre <st1:metricconverter productid="1791, l" w:st="on">1791, l</st1:metricconverter>'Assemblée décrète la création de 41 routes de poste et la construction de 120 malles-poste normalisées. Pour la première fois, ces voitures postales à deux roues sont habilitées à transporter des passagers. Pour évoquer leur inconfort, les usagers les ont baptisées des "paniers à salade". Le 17 mai 1796, c'est l'un de ces paniers à salade qui est attaqué sur la route de Paris à Lyon. Les cinq malandrins qui attaquent ce courrier de Lyon ont tôt fait de s'emparer des 7 millions d'assignat qu'elle transporte (non sans avoir auparavant assassiné le courrier et le postillon).<o:p></o:p>

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    Pendant le Consulat et l'Empire, Napoléon défend le monopole postal de l'Etat mais, <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> étant en perpétuel état de guerre, c'est à la poste aux armées qu'il apporte tous ses soins.<o:p></o:p>

     En <st1:metricconverter productid="1805, l" w:st="on">1805, l</st1:metricconverter>'empereur confie à Lavalette, son directeur général des Postes, le soin de mettre sur pied un service d'estafettes (du nom du portefeuille scellé dans lequel on enferme les lettres), le système fonctionne si bien qu'en huit jours seulement, Napoléon sait ce qui se passe à Naples, Madrid, Lisbonne, Vienne et Amsterdam.<o:p></o:p>

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    De son exil en Angleterre, Louis XVIII eut tout le loisir d'observer l'efficacité des malles-poste anglaises.<o:p></o:p>

     En 1818, il décide de doter <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> de cabriolets postaux inspirés des véhicules anglais. Ces nouvelles malles-poste peuvent transporter quatre passagers et du courrier placé dans un coffre à l'arrière de la voiture à la vitesse moyenne de <st1:metricconverter productid="11 kilomètres" w:st="on">11 kilomètres</st1:metricconverter> à l'heure. Ces malles-poste se révéleront bien peu maniable, trop lourdes et trop longues. Elles resteront pourtant en service pendant plus de 15 ans.<o:p></o:p>

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     En 1834, Victor Hugo qui a prit la malle-poste de Paris à Brest, écrit à sa femme "Je suis encore tout étourdi de trois nuits à grands coups de fouet, à franc-étrier, sans boire ni manger, ni respirer à peine, avec quatre diablesses de roues qui mangent les lieues vraiment quatre à quatre qu'elles sont..."<o:p></o:p>

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     En <st1:metricconverter productid="1837, l" w:st="on">1837, l</st1:metricconverter>'administration postale se résout enfin à faire circuler des malles-poste plus modernes qui sont, elles aussi, imitées des mail-coach anglaises. Des coupés et des berlines de couleur brun rouge (en ce temps-là, on disait "couleur puce") sont construits. Le postillon devenu cocher, guide l'attelage. Vêtus de bleu, on exige des postillons qu'ils sachent jouer... de la trompette pour prévenir les relais de leur arrivée. L'Administration leur fait donner des cours chez un professeur du Conservatoire de Paris ! Le courrier était placé à l'arrière, sous l'habitacle réservé aux passagers. Ce type de voitures rapides que le public a baptisé "estafettes", on le retrouve dans presque toute l'Europe, en Italie, au Danemark, au Portugal, en Allemagne ou en Irlande. Pourtant, ce sont les dernières voitures postales hippomobiles. Bientôt, les voitures seront remisées dans les écuries et les chevaux seront réformés. Car, depuis la mise en service, en mai 1843, d'un tronçon de la ligne de chemin de fer Paris-Rouen, les sacs postaux commencent à voyager en train.<o:p></o:p>

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    La poste aux chevaux ne survivra pas à cette révolution industrielle.


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