• CORDELLE : la Source "VICTOIRE"

     

    La  Source Victoire

    (Martine Rey)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOZ

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLA

     

    La  Source Victoire

        Où se trouvait cette source ? A l’extrême sud-est du territoire de la commune de Cordelle. On pouvait y accéder par le chemin de halage longeant la rive droite de la Loire, puis en empruntant le chemin qui remontait le ruisseau dit « La Poussette », lequel fait la limite entre Cordelle et Saint-Priest-la-Roche. A un kilomètre du fleuve se dressaient jusqu’au printemps de 1982, trois bâtiments, un hangar et la villa du directeur, le tout disposé autour d’une cour.

        L’eau de la source jaillissait là, par pulsion, d’une fente existant dans un puissant dyke de porphyre quartzifère, à la température constante de 9° centigrade avec un débit régulier (même par les plus grandes sécheresses) de  10 000 litres par jour.

        On raconte dans le pays Cordellois, qu’une brave paysanne, veuve de surcroît, possédait un joli âne gris très facétieux. Jusque-là rien d’exceptionnel, quand on saura que ces bêtes de somme devaient en ce temps-là être plus nombreuses sur le territoire de notre commune que ne le seront jamais les tracteurs. Et puis, depuis bien longtemps les habitants de Cordelle ne sont-ils pas surnommés, avec une pointe de moquerie : « les ânes » par les autres villageois de la région ?

        Par ailleurs, ce fameux âne était une « fine bouche » puisqu’il avait l’habitude d’aller se désaltérer toujours aux même « creux » de son pâturage de prédilection. Tenter de le faire s’abreuver ailleurs s’avérait inutile. Que nenni : l’eau fraîche des abreuvoirs, des seaux et autres creux que sa patronne lui proposait le long du chemin des portages. Il refusait systématiquement toute autre boisson que celle qu’il avait découverte.

        Sa patronne qui portait le joli nom de Victoire en était toute contrariée. Elle finit par se confier à la ronde, un jour de marché au village de Cordelle. Hors, il se trouvait ce jour là dans l’assistance un monsieur bien habillé qui venu en calèche de Roanne  fut intrigué par les paroles de la vieille femme. Il se renseigna sur elle et l’habitude de son âne.

        Deux jours plus tard lâché en fin d’après-midi dans son pré, l’âne se précipite pour boire un coup mais deux personnes sont là, un grand sec avec un étrange bout de bois en forme de Y à la main et notre homme bien habillé, vu au marché, celui-ci porte dans une besace deux bouteilles d’eau tirée dans le creux de notre quadrupède.

        Nous sommes en 1839, le docteur J.B Arthaud de Viry, médecin roannais sera le premier à analyser cette eau minérale. Les deux hommes en riant caressent l’animal, le sourcier  lui donne même une carotte à manger. Notre animal s’en  trouva fort bien,  il ne fut jamais malade et mourut fort vieux. Cette eau minérale constituait un véritable élixir de jouvence pour notre Maître Aliboron.

        Au moment de la mise en exploitation de cette source vers 1865, elle sourdissait sur la limite des communes de Cordelle et de St-Priest, néanmoins sur le territoire de la première citée. L’eau de la source jaillissait là, par pulsion, d’une fente existant dans un puissant dyke de porphyre quartzifère, à la température constante de 9° centigrade avec un débit régulier (même par les plus grandes sécheresses) de  10 000 litres par jour. L’âne et sa maîtresse étaient morts depuis quelques années. Mais le brave médecin avait toujours en tête le prénom de celle-ci et la source fut baptisée « Victoire ».

    «  Source Victoire, digestion sans histoire »

    Paroles d’âne

       Les gens disent que je suis un âne. C’est vrai, mais il va falloir que je leur prouve que ce n’est qu’une méprise de leur part. Pour cela, je vais vous conter pourquoi il y a eu cette méprise.

        Ma maîtresse, Victoire, m’emmène régulièrement à l’extrême sud-est du territoire de la commune de Cordelle (vous voyez, j’ai même des notions de géographie) dans mon pâturage de prédilection ? Il est facile d’y accéder par le chemin de halage qui longe la rive droite de la Loire, puis d’emprunter le chemin qui remonte le ruisseau dit « La Poussette », lequel fait limite entre Cordelle et St Priest la Roche.

        Si je vais là-bas, c’est que j’ai trouvé un bon point d’eau et je sens bien que l’eau de ce creux est bonne pour moi et il est hors de question que je boive une autre eau. D’ailleurs, elle a essayé de me faire boire de l’eau fraîche à l’abreuvoir ou d’autres sources. Que nenni ! Je suis fidèle à celle-ci car elle me désaltère parfaitement. D’ailleurs, il y a suffisamment d’autres ânes sur la commune pour boire les autres eaux proposées. Ne surnomme – t- on pas d’ailleurs, avec une pointe de moquerie, les habitants de la commune de ce sobriquet. Les « ânes », ah quel beau nom on leur a donné !

         Mais je crois un peu deviner pourquoi Victoire est un peu contrariée actuellement quand je refuse toute autre boisson que celle que j’ai découverte. Je m’en suis  rendu compte quand, l’autre jour au marché où je l’accompagne toujours pour ramener ses provisions, elle a raconté à la ronde mon refus. Dans l’assistance, j’ai bien vu qu’il y avait un homme bien habillé et je l’ai vu ensuite repartir avec sa calèche en direction de Roanne. Il a du se renseigner sur nos habitudes car, deux jours plus tard, quand, lâché en fin d’après midi dans mon pré, je suis allé sur mon lieu de prédilection, cette fois ci, ils étaient deux, un grand sec avec un étrange bout de bois en forme de lance pierre et l’autre homme, celui bien habillé vu au marché, qui emmène dans sa besace deux bouteilles d’eau tirées du creux où je vais boire habituellement.

        Au départ, je ne les trouvais pas très sympathiques mais quand celui qui avait la fronde m’a donné une carotte, je n’ai pu qu’accepter sa politesse. Mais pourquoi avaient-ils emmené de l’eau de mon creux ? Ca, je ne l’ai jamais su.

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :