-
Par TESTENOIRE le 23 Avril 2016 à 10:15
Au moment où les travaux de rénovation de l’église Saint-Marc du Coteau se terminent il est intéressant de lire les « Strophes » dites par monsieur le curé, LERAILLE le 24 juin 1834 où la première messe fut célébrée, le jour de la fête de saint Jean-Baptiste.
STROPHE PREMIÈRE
Air : l’encens des fleurs.
Honneur à Dieu, dans sa triple personne !
Honneur au Père ! au Fils ! au Saint-Esprit !
L’église est faite, une croix la couronne,
Le nom de Marc au fronton est inscrit !
Évangéliste
O Saint patron,
Rien ne résiste
A ton divin Lion
DÉTACHÉES
II
Viens, des beaux lieux qui seront sous ta garde ;
Puisque tu vas prendre possession,
Suspends ta marche, autour de toi regarde
Et leur ensemble et leur position
III
Si nous n’avons qu’un étroit territoire,
On y découvre une ville au berceau ;
Et de Venise, ô toi qui fit la gloire
Tu peux de même illustrer un hameau.
IV
A l’occident, la Loire arrive et roule
Souvent du sable et parfois du limon ;
A l’orient, une rivière coule
C’est un torrent, et le Rhins est son nom ;
V
Sur le plateau bordé par ces rivières
L’œil a partout les aspects les plus beaux :
Au loin, il voit des montagnes altières
Plus près, il suit d’agréables coteaux.
VI
Centre sacré de mille points de vue,
De toutes parts ton clocher s’offre à l’œil
Avec plaisir on le découvre, on le salue,
Et de sa gloire il jouit sans orgueil.
VII
Viens ; ton approche émeut le voisinage,
Des plus gros bourgs le saint patron descend ;
Voici venir la Vierge au noir visage,
La Madeleine et Bonnet et Vincent.
PIÈCES
VIII
Pour t’annoncer, un Ange te précède
Même en ce jour, où saint Jean est fêté
D’Emanuel le précurseur te cède
Tous les honneurs de la solennité.
IX
Oui, grand saint Marc, c’est ici la demeure
Que notre zèle osa te préparer :
Qu’elle te plaise ! en tout temps, à toute heure,
Veille sur elle, et fais-la prospérer.
X
Par les vertus qu’enseigne l’évangile
Fais remarquer le peuple de ce lieu ;
Ave la foi que la justice y brille.
Qu’il soit aimé des hommes et de Dieu.
XI
Que le Pasteur qui démontre aux fidèles,
Du Testament les saintes vérités,
Ne trouve point de cœurs froids et rebelles,
Ni des esprits par l’erreur infectés.
XII
Au jour d’avril embelli par la fête,
Petits et grands, au temple réunis,
En sortirons, joyeux, bannière en tête,
Et tu viendras bénir les verts épis.
XIII
Souris alors à ces vierges modestes
Dont la tunique éclate de blancheur,
Dont la prière et les soupirs célestes,
Embaument l’air d’un parfum de pudeur.
DÉTACHÉES
XIV
Le nouveau-né, porté dans ton église
A son patron y sera confié :
Que ta tutelle aussi lui soit acquise
Et que l’enfer en soit terrifié.
XV
Bon au vieillard que l’âge accable et pousse,
Qui touche au terme, et s’en va tout quitter,
Tends-lui la main, dis-lui d’une voix douce
S’il doit mourir, qu’il doit ressusciter.
XVI
Propice au pauvre errant de porte en porte,
Veille surtout dans la froide saison
Sur l’indigent qu’une pudeur trop forte
Retient transi, sans pain à la maison.
XVII
Dans la vertu maintien la jeune fille ;
Qu’un époux chaste ait en elle un trésor :
Et soutenant la mère de famille
Aide à ses fils à prendre leur essor
XVIII
Modérateur de l’ardente jeunesse,
Empêche-là d’abuser des plaisirs :
Par le travail donne-lui la sagesse,
Et par l’étude occupe ses loisirs.
XIX
Nos mariniers sur la Loire en voyagent,
Dans le péril auront recours à toi,
Préserve-les de perte et de naufrage ;
Comme à Venise anime la foi.
PIÈCES
XX
Jeunes garçons désignés pour les armes
Tambour battant viendront te supplier :
Veille sur eux, et parmi les alarmes
O grand saint Marc, devient leur bouclier.
XXI
S’il nous fallait prendre encore le glaive.
Pour arrêter l’orgueilleux étranger,
Marche avec nous, que ton lion se lève
Qu’il nous anime à braver le danger.
Évangéliste
O saint patron
Rien ne résiste
A ton divin Lion.
M. LERAILLE, curé de la paroisse de Saint-Rémi, à Amiens département de la Somme.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique