• Joli mois de "MAI" vers 1900



     

    Joli mois de "MAI" vers 1900 <o:p></o:p>

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    Au mois de mai, les fêtes s’étalent sur plusieurs jours. Les enfants pieux, et en premier les « enfants de Marie », font de petits autels à la Sainte Vierge, puisque  le mois tout entier lui est consacré. Sur les commodes, dans les jardins, on sort les statues ; c’est la grande époque de la statuaire saint-sulpicienne en plâtre, en grand et en petit format. Elles sont ornées de fleurs, de médailles, et même de reliques, puisque celles-ci sont de nouveau très prisées. A l’église, on récite les litanies de la Vierge avec ferveur :<o:p></o:p>

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    Rose Mystique<o:p></o:p>

    Tour de David,<o:p></o:p>

    Tour d’ivoire,<o:p></o:p>

    Maison d’or,<o:p></o:p>

    Arche de la nouvelle alliance,<o:p></o:p>

    Porte du ciel ;<o:p></o:p>

    Étoile du matin…<o:p></o:p>

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    Les jardins sont dépouillés de leurs fleurs blanches pour orner les autels, et on chante d’un seul cœur :<o:p></o:p>

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    C’est le mois de Marie,<o:p></o:p>

    C’est le moi le plus beau,<o:p></o:p>

    A la Vierge chérie<o:p></o:p>

    Offrons un champ nouveau.<o:p></o:p>

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    Ce n’est pas trop de toute cette piété, pour effacer le souvenir de la nuit du 30 avril au 1° mai, traditionnellement celles des sorciers, des lutins, des sabbats, la fameuse Nuit des Walpurgis<o:p></o:p>

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    Les plantes cueillies ce matin là ont beaucoup d’importance : elles sont chargées d’effets bénéfiques tout comme la rosée, dans laquelle il est recommandé de se rouler en cas de douleurs ou de maux divers.<o:p></o:p>

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    Les reines de mai sont les petites filles et les jeunes filles. Elles quêtent pour décorer l’autel de la Vierge… ou s’offrir une collation :<o:p></o:p>

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    On voit dans les quartiers populeux des villes, dans les villages et même dans les moindre hameaux, les petites filles se réunir pour jouer à la Maye. Une d’elles la plus jolie en général, est élue Maye par ses compagnes.<o:p></o:p>

    On la place sur un siège orné de verdure et de fleurs, on la couvre d’un long voile blanc disposé en longs plis qui l’entourent toute entière, on la pare avec profusion de fleurs. Elle en porte en couronne, en collier, au sein, à la ceinture, aux mains ; on fait même pleuvoir sur elle des roses effeuillées et des fleurs de genêt. Pendant qu’elle reste immobile comme une statue, ses compagnes courent après les passants pour quêter un petit sous.<o:p></o:p>

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    Le « feuillu » est un jeune homme entièrement recouvert de feuilles. Il ne faut pas qu’on puisse le reconnaître : il est devenu végétal, il a perdu son humanité. Il marche en tête du cortège de quête. Un arbre est planté, décoré de bouquets et d’objets, couronné. Il est au centre des danses et des jeux. Cette fête est celle par excellence de la jeunesse.<o:p></o:p>

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    Dans la nuit du 30 avril au 1 mai, les jeunes gens allaient chercher dans la forêt un sapin bien droit de <st1:metricconverter productid="15 m│tres" w:st="on">15 mètres</st1:metricconverter> si possible, l’ébranchaient et le rapportaient sur leurs épaules à l’aube.<o:p></o:p>

    Les jeunes filles préparaient de leur côté une couronne ornée de rubans multicolores et à laquelle elles attachaient des oranges des brioches et d’autres friandises, ainsi que des bouteilles de vin blanc et une pancarte disant : « Honneur aux filles de notre village ».<o:p></o:p>

    L’arbre restait ainsi jusqu’au samedi suivant. Les jeunes gens faisaient alors une quête de victuailles, les filles préparaient des pâtisseries, les femmes un bon repas. Avant la nuit, on renversait le mai, on le dégarnissait, on donnait les friandises aux gens, pendant toute la nuit on festinait et tout le monde s’amusait.<o:p></o:p>

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    Les garçons offrent des branches fleuries aux filles qu’ils veulent courtiser, les fleurs ont leur langage, bien précis selon qu’on veut honorer la demoiselle ou se moquer d’elle.<o:p></o:p>

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    Autour de l’arbre virevoltent rondes, branles et farandoles. Si c’est possible, les musiciens accompagnent : cela s’appelle : « tourner le mai ».<o:p></o:p>

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    Les chansons de quête sont très variées ; en 1900 elles ont prit la forme d’aubades à la porte des généreux donateurs potentiels, en patois ou en français, avec des citations de latin d’église :  <o:p></o:p>

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    Regardez au nid des œufs<o:p></o:p>

    S’il y en a trois, donnez-en deux<o:p></o:p>

    Regardez à la poutre<o:p></o:p>

    S’il y a du lard pour l’omelette<o:p></o:p>

    Ne le coupez pas avec un couteau de paille<o:p></o:p>

    Nous ne sommes pas de la canaille<o:p></o:p>

    Coupez-le avec un couteau d’acier<o:p></o:p>

    Que nous en ayons un plus beau morceau<o:p></o:p>

    Le coucou, le coucou, le coucou.<o:p></o:p>

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    Les jours suivants, l’Église reprend la conduite des opérations avec les Rogations. On assiste à la messe du matin, après quoi le prêtre sort accompagné d’un cierge monumental décoré de dentelle, de croix ornées de fleurs, de bannières de la paroisse. Hommes et femmes séparés, forment deux files qui parcourent les principaux chemins. Ils s’arrêtent aux limites de la commune et plante une croix de bois frais coupé ou de petites croix de cire. Puis le prêtre bénit les champs et les prés.<o:p></o:p>

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    La procession dure plusieurs heures. On s’arrête aux carrefours, aux calvaires où sont déposées des offrandes destinées au curé : œufs, volailles, gâteaux, miel, beurre.<o:p></o:p>

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