• LA POSTE DEVIENT RURALE

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    LA POSTE DEVIENT RURALE

     

    Au XIX° siècle, à la faveur des mutations qui marquent le début de l’ère économique moderne, apparaît, de façon pressante, la nécessité d’organiser des communications rapides et régulières.

     

    La France, bientôt imitée en cela par la plupart des grandes nations, pour sa part, réalise dans le domaine postal un progrès considérable en créant un service rural de distribution du courrier.

     

    Avant 1830 en effet, il n’existait de distribution à domicile que dans les villes dotées de bureaux composés et dans les localités de la banlieue de Paris. Ailleurs, les municipalités rétribuaient elles-mêmes des piétons qu’elles envoyaient une ou deux fois par semaine retirer au bureau de poste le plus voisin les plis adressés aux fonctionnaires. Quant aux particuliers, s’ils ne pouvaient se déplacer eux-mêmes, ils devaient recourir à des moyens de fortune, commissionnaires appointés ou messagers complaisants, pour entre en possession de leur correspondance. Chaque année, près de 300 000 lettres destinées à des usagers ruraux étaient versées « au rebut » faute d’avoir été réclamées.

     

    Aussi, la loi des 3 et 10 juin 1829 instituant la distribution régulière du courrier dans quelque 36 000 communes dépourvues d’établissement de la poste est-elle accueillie avec une grande satisfaction. Et en même temps que prend fin l’isolement dans lequel étaient placé les sept-dixièmes de la population, un personnage, qui rapidement va devenir très populaire, fait son apparition : le facteur rural.

     

    Il peut se procurer à ses frais, un uniforme voisin de celui de son homologue des villes, mais il se contente le plus souvent de la blouse de toile bleue ouverte sur la poitrine, agrémentée d’un collet rouge rabattu et de deux rangées de boutons. Dans tous les cas, il doit obligatoirement arborer un écusson de métal blanc frappé des mots « Service rural » encadré par « Administration des Postes » et transporter son courrier dans un portefeuille de cuir noir accroché à sa ceinture. Coiffé d’un haut chapeau noir, chaussé de lourds brodequins, il lui faut parcourir une moyenne de cinq lieues par jour, par tous les chemins et par tous les temps.

     

    Juste compensation de la rudesse de son métier, le facteur rural est partout le bienvenu : distributeur du courrier, il constitue bien souvent le seul lien qui relie les usagers des campagnes au reste du monde ainsi qu’en témoigne le quatrain gentiment ironique dont on a coutume de saluer son arrivée :

     

    « Bravant la pluie et la poussière

    Et s’appuyant sur son bâton,

    Il porte dans sa carnassière

    Les petits secrets du canton ».

     


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