• Mon quartier (Avenue de Paris) dans les années 1950


     

    Illustration : GARAGE DE FRANCE  Baptiste 116 Avenue de Paris à Roanne<o:p></o:p>

                         À l’époque de la photographie : concessionnaire Fiat<o:p></o:p>

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    MON QUARTIER DANS LES ANNEES 1950<o:p></o:p>

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    L'Avenue de Paris est recouverte de pavés bleus clairs, elle est bordée de platanes des deux côtés jusque à la sortie des Tuileries cette petite commune qui dépend de Mably au Nord de Roanne.

    L'éclairage de la chaussée au gaz, laisse bientôt sa place à l'électricité. Il faut attendre les années 60 pour qu'une série de lampadaires soit installée du côté des numéros impairs. C'est  à cette époque que la route est goudronnée, l'enrobé versé  par dessus les pavés, les platanes arrachés, les branches touchent continuellement les fils, du téléphone, qui courent de toit en toit comme une gigantesque toile d'araignée, ceux de l'électricité ne sont pas loin non plus.

    L'Avenue de Paris élargie au XVI° siècle, travaux exécutés sous la direction de Trudaine, garde encore aujourd'hui les dimensions données à cette époque. Les voitures sont peu nombreuses, par contre les vélos sont légions, quelques motos et mobylettes (qui ne  redémarrent qu'en pédalant,  au feu rouge, par exemple) certaines même possèdent un levier de vitesse qu'il faut manœuvrer, avec habileté. C'est l'époque du scooter et des nuées de "Vespa" sillonnent le quartier du Pontet ou un vendeur réparateur est installé (Robin). L'emblème de sa maison  est un trèfle à quatre feuilles qui se présente sous la forme d'un adhésif posé bien en évidence sur la carrosserie. De nombreuses sorties sont proposées et le dimanche ou peut voir partir toute cette armada par petits groupes d'une dizaine d'engins pour pas trop gêner la circulation. Je crois que ces machines étaient des 125 cm3, quelques années plus tard des assurances onéreuses feront chuter les ventes.

    La plupart des promenades dominicales se font en vélos. Les enfants se retrouvent  assis sur le porte-bagages les pieds dans les sacoches, pour ne "pas se les prendre dans les rayons". Souvent une même personne emmène deux enfants à la fois. Le second est assis sur une petite selle installée sur le cadre du vélo, en général c'est la place des garçons.

    L'eau courante n'est pas installée partout et deux ou trois fontaines en fonte, sont réparties sur la longueur de l'avenue. Munies à l'extrémité supérieure d'un disque que l'on tourne comme un moulin à café, elles fournissent de l'eau, l'hiver quand il gèle il est fréquent de voir des petites zones gelées où s'organisent de joyeuses, mais dangereuses glissades. Les pompes ne sont pas toujours très étanches et au moment des remplissages l'eau déborde fréquemment des récipients (en 1970 des logements proposés à la location derrière l'hôtel de Ville de Roanne  n'avaient pas l'eau courante).

    Sur la partie de l'avenue que nous habitons, entre le square Stalingrad et le Pontet, les bordures des trottoirs n'existent pas encore, juste une rigole faite de pavés disposés en forme de V laissant un creux pour permettre à l'eau de s'écouler. J'ai le souvenir  d'une " gamelle" mémorable prise en vélo dans la semaine qui a suivi la pose de ses fameuses bordures de granit rose, elles sont posées très hautes pour empêcher que les automobiles montent sur les trottoirs, le seul lieu possible de passage : les "bateaux",  heureusement assez nombreux devant les passages et les entrées de garages.

    Pour se rendre au cimetière les convois funéraires empruntent l’avenue, le corbillard est tiré par un cheval (ou des chevaux) les gens suivent derrière en groupe à pied. Au passage les hommes se découvrent et les femmes exécutent un rapide signe de croix, pour les enfants en âge de comprendre il faut agir de même, inutile de détourner la tête pour faire croire qu'on n'a rien vu, car dans le cortège et compte tenu de la vitesse de celui-ci, il y à toujours une personne qui s'aperçoit de votre manège et qui rapportera à qui de droit votre incorrection et alors gare aux oreilles, heureusement après  la première communion les choses changent.

    J'ai le souvenir de mon père m'emmenant un jour sur la voiture à cheval de son patron pour quelques livraisons, la jument de couleur blanche s'appelait "Nénette". Nous allions "au pas" vers le centre ville, plusieurs écoliers en sautant s'asseyaient sur le bord du plateau, juste derrière les colis,  profitant d'une promenade gratuit.

     Les gens croisent souvent le tram et sa remorque "le Buffalo", les rails de cet engin sont impitoyables de véritables pièges pour les cyclistes, si  les roues  se prennent dedans  la chute est assurée, beaucoup d'anciens roannais  se souviennent de ces  mésaventures.

    Les cars, on ne disait pas encore les "bus" à l'époque sont de  couleur rouge, c'est la TUR Transports Urbains Roannais, le garage est en face de l'ancien cimetière. Les clients entrent dans le véhicule par la porte arrière, un caissier est installé dans une minuscule cabine, derrière un guichet, pour leurs vendre les tickets. Bien entendu il est interdit de parler au chauffeur et de cracher par terre, des panneaux d’injonctions vous le rappellent. Nous prenons rarement ce moyen de transport, la marche et le vélo restent les systèmes les plus utilisés pour se déplacer.

    Le ramassage des ordures ménagères s'effectue pendant de nombreuses années à l'aide d'affreux camions  peints en un  vert foncé horrible Ils fonctionnent  avec un moteur  électrique. Les batteries sont chargées pendant la nuit, le garage se trouvait rue de la Résistance.

    Les poubelles sont  entièrement en métal, munies d’un couvercle. Le ramassage est extrêmement bruyant,  car celle-ci sont reposées sur le trottoirs sans ménagements par des ouvriers pressés par le travail et qui doivent continuellement courir au derrière du camion qui ne traîne guère.

    Souvent les matins les piétons trouvent des poubelles renversées leurs contenus éparpillés sur le sol, quelques joyeux fêtards ou des chiens en maraude sont passés par là.

    Un passage remarqué également, celui du "pâti" personnage haut en couleur qui annonce son passage avec sa  voix puissante " ho pâti ho pâti peaux de lapin". Il vous débarrasse de vos vieilleries contre quelques piécettes de monnaie, les peaux de lapin et le cuivre l’intéressent particulièrement.

    Le moyen de transport "chouchou" des Roannais : la bicyclette, pour les gens doués en orthographe, le vélo pour les autres  (bécane, clou, petite reine, cycles sont aussi usité).

    Une fois l'apprentissage de la bicyclette fait, c'est à dire plus de petites roues à l’arrière. Les recommandations d'usage retenues :" regarde pas ta roue, regarde loin devant toi". Après avoir bien fait courir (surtout) vos pères derrière vous, les pauvres essoufflés au bout de quelques mètres  mais tenant toujours fermement la selle pour maintenir votre équilibre sur le vélo.  Après de nombreuses chutes ou vous avez mordu la poussière ou abîmé votre bécane contre les murs, les poubelles ou des escaliers, exploits qui se terminent généralement dans une grande douleur nullement muette, vos cris et vos pleurs ameutent  les voisins, mais qui permettent à de nombreuses mères de badigeonner les genoux ( et bien d'autres endroits) éraflés d'un produit rouge appelé "mercurochrome", j'omets volontairement de parler du nettoyage des plaies avec « l'eau oxygénée » ou pire le fameux « éther » qui cuisait tant.

       Vous voilà prêt à partir sur la grande route au milieu de la circulation, pour "aller à la fille" comme disent les adultes. Une dernière recommandation nullement superflue : il faudra tenir bien « ta droite. »

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  • Commentaires

    1
    WAGNER
    Dimanche 15 Janvier 2012 à 15:34
    Bonjour, Au Pontet, le ramassage des ordures était fait par un cheval et une carriole, une fois par semaine. J'avais une voisine qui attendait ce jour avec impatience, car elle récupérait avec un petite pelle, les crottins que le cheval laissait derrière lui, et qui étaient mis comme fertilisant sur ses géraniums. Le garage Baptiste servait de garage également à la voiture de Père Chetail, curé du Pontet. Il laissait ainsi son vélo en attente, qu'il reprenait le soir lorsqu'il ramenait sa voiture, qui était alors rentrée à l'intérieur du garage par Mr Baptiste ou son fils. Le vélo qui attendait, n'à jamais été volé ou déplacé. Braves gens. En face du garage habitait mon copain Alain, qui devint le fameux joueur de basket à la Chorale, puis à l'ASVEL. RC
      • TESTENOIRE Profil de TESTENOIRE
        Samedi 18 Février 2012 à 12:01
        Bonjour J'aime bien vos petits commentaires, je pense qu'un jour ou l'autre nous nous sommes croisés sur cette avenue de Paris. Pour Alain Gilles, gamin son grand père nous emmenait à la gym à l'Amicale Laïque de Roanne. Alain venait aussi souvent sur le terrain de l'AS Pontet voir son ami Jean-François Dubreuil. Amitiés Bernard
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