• Mon second 100 km AUDAX en 1973

     (L'Audax se définit comme une épreuve de régularité et d'endurance, à allure imposée conduite et contrôlée par des capitaines de routes régulant la vitesse du groupe. Celle-ci, entre deux contrôles est de 20, 22,5 ou 25 km/h selon le profil du parcours (moyenne horaire annoncée à l'avance) pour les cyclistes; de 6 à 6,5 km/h pour les marcheurs ; d'un minimum de 1,714 km/h pour les nageurs ; de 7 km/h pour les rameurs et d'environ 9 km/h pour les skieurs de fond.

    Le 12 juin 1897, 12 cyclistes italiens tentaient à vélo le raid Rome-Naples (230 km), entre le lever et le coucher du soleil. Neuf réussirent, leur tentative fut qualifiée d'audacieuse ("Audax" : traduction latine du qualificatif audacieux). Ceci donna lieu à de nombreuses sorties en groupe et contribua ainsi à la naissance du mouvement cyclotouriste.

    En 1904, Henri Desgrange, déjà père du Tour de France, séduit par cette formule et voulant relancer le grand tourismesportif à bicycletteimporte ce type de randonnées en groupe en France et crée les Audax français, représentés dès la fin de l'année par une association, l'Audax Club Parisien.

    Le 3 avril 1904a lieu le premier brevet de 200 km cycliste, puis le 26 juin de la même année, celui de 100 km marche.

    En 1913, le 27 juin verra la création des brevets nageurs sur la distance de 6 km.

    En 1921, le 14 juillet est créée l'Union des Audax Cyclistes Parisien (U.A.C.P.), qui deviendra, le ler janvier 1956, l'Union des Audax Français.

    Le 4 septembre, ce seront les brevets de rame sur la distance de 80 km. Les brevets de ski de fondne verront le jour que le 23 février 1985sur la distance de 35 km.)

     

    Compte rendu du 100 km AUDAX des 17 et 18 Février 1973

    Quarante-quatre marcheurs réunis pour ce 100 prennent le départ à 17 h. Le temps clément laisse présager un brevet agréable. Nous empruntons le parcours des précédentes années, le seul changement consiste dans le lieu de départ qui se trouve à l’intérieur du stade Malleval de ROANNE, ce qui nous oblige à un supplément de distance.

    Aussi, après une heure de marche, je constatais un retard sur l’horaire prévu qui se chiffre à dix minutes et nous allons nous employer à le réduire.

    La nuit tombe et j’ai bien du mal à m’habituer à contrôler la présence de tous les marcheurs, car chacun marche en formant de petits groupes et cela s’étire toujours un peu, de plus comme nous empruntons la plupart du temps des petits chemins avec beaucoup de changements de direction ; j’ai toujours peur qu’un groupe s’égare.

    A LENTIGNY, l’horaire est respecté, chacun se ravitaille et se repose après ces 17 kilomètres accomplis. Les voitures contenant les sacs et les bagages des marcheurs sont aussi là, nous les retrouverons à chaque contrôle avec les fatigues que cela représente pour les chauffeurs de ces voitures.

    La suite du brevet se poursuit et les marcheurs qui ont déjà effectué ce 100 constatent et le regrettent comme moi, que de plus en plus de chemins sont goudronnés, le progrès ne s’arrêtant pas au désir d’une poignée de marcheurs.

    La nuit est très claire car la lune nous baigne de ses lueurs, ce qui me facilite la lecture du tableau de marche et celui de ma montre mais aussi la recherche des chemins bien que cela ne pose pas trop de problèmes car je possède assez de points de repère pour ne pas se faire trop de soucis.

    Passage à SAINT-ANDRE D’APCHON, puis nous effectuons la descente boueuse sur la rivière « Le Renaison » que nous traversons sur une passerelle avec un seul garde-fou mais assez large et que j’éclaire nous faisant un arrêt très court sur la route D 9 pour se rafraichir car il fait assez doux pour marcher. Nous continuons notre promenade avec les « chœurs » car certains marcheurs trouvent encore du souffle pour en « pousser une », cela passe un moment.

    Je sais que parmi nous il y a beaucoup de jeunes marcheurs dont ce 100  est une « première », je souhaite que cela ne soit pas trop dur  pour qu’il en garde un bon souvenir.

    Valla me signale qu’il a mal à un genou mais il tiendra jusqu’à CHANGY, cela va représenter deux heures de souffrance ; pour moi c’est cela que je trouve le plus dur dans les Audax : réussir à tenir la cadence malgré les souffrances parfois importantes.

    Nous passons la gare de SAINT-GERMAIN-LESPINASSE puis traversons la RN 7 où je constate une avance de dix minutes qui vas permettre un petit arrêt pour un regroupement avant de rejoindre CHANGY où nous attend le deuxième arrêt après 42 kilomètres ; Chacun se restaure et se repose mais cela passe vite, Valla et Néele ne repartent pas et seront rapatriés par les voitures.

    Toujours le clair de lune pour suivre les petits chemins et la route jusqu’à VIVANS où un arrêt est prévu pour boire une tasse de café, mais là l’organisation est prise en défaut car il manque beaucoup et chacun doit se contenter de bien peu, je le regrette, nous allons rejoindre le canal vers ARTAY avec ce que cela comporte d’avantages pour moi qui peut laisser les derniers ralentir un peu si cela leur convient mieux tout en étant assuré de les savoir sur le bon chemin. En plus le chemin est bon, facile à marcher mais bien sur le décor reste un peu monotone, je trouve le temps long jusqu’à CHAMBILLY car j’ai faim : un bon petit déjeuner réparera cela.

    Monsieur et Madame Moulin du groupe Ski et Montagne d’Amplepuis nous attendent car les voitures de ma famille sont rentrées dormir un peu et je tiens à les remercier car cela est très rare de recevoir de l’aide pour une organisation à une heure comme celle-ci car il faut signaler que ces amis se sont levés à 3 h pour nous aider.

    Je sais que c’est ici que se situe le mauvais moment à passer, Guillot, Rochet et mademoiselle Rastoix ne veulent plus continuer, la voiture les emmènent dormir chez moi.

    Après un copieux petit déjeuner où nous sommes accueillis en amis dans le petit café de « La Marine » à CHAMBILLY, nous allons longer ce canal pendant 36 kilomètres jusqu’à ROANNE, je ne veux pas être trop cruel, mais en revoyant des participants de ces 100, j’aime bien leur demander s’ils ont vu le canal.

    Je sais que parmi nous, certains vont trouver l’allure un peu rapide aussi j’essaie de régulariser le plus possible car d’autres se sentent des fourmis dans les jambes et après un arrêt de ma part pour voir comment cela se passe dans les derniers, je ne peux que constater quand je rejoins le peloton que celui-ci a éclaté et que je dois forcer pour rejoindre ceux qui n’ont pas respecté la cadence. Les quatre premiers, je ne les revois que grâce au contrôle secret et je dois faire une chose qui me déplait beaucoup : leur donner le dernier avertissement avant l’expulsion du brevet. Le jour se lève doucement et nous approchons de BRIENNON et de l’arrêt où le repas nous permet de nous reposer avant les derniers kilomètres

    Chacun peut constater que la remise en route est difficile mais cela revient doucement, le temps est toujours acceptable. Un blocage des marcheurs qui sont contraints de rester groupés s’effectue alors ceux qui peinent se font lâcher et prennent de plus en plus de retard. Nous traversons ROANNE pour rejoindre avant midi (dernier délai) le Stade Malleval et la salle de réception où le vin d’honneur permet de se désaltérer et de prendre rendez-vous pour le Brevet  130 kilomètres, mais certains ont trop peiné et ne tenterons pas cette grande « promenades ».

                                                        Daniel AYMARD (Capitaine de route)

     Daniel a organisé de nombreux brevets Audax « marche » sur le Roannais. Pour ma part j’ai le plaisir d’être breveté Audax sur 25, 50, 75, 100 (2 fois), 130 kilomètres. Brevet également pour le premier EURODAX : de PARIS à BRUXELLES 260 kilomètres en 4 jours au début des années 1970

     

     

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :