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Nos moulins
LES MOULINS
<o:p> </o:p>Sur les 980 kilomètres de parcours entre le Gerbier de Jonc et lOcéan, la Loire arrose douze kilomètres de rives cordelloises. De tout temps, elle fit partie intégrante de la vie du village et de ses habitants.
Quelle est lorigine de son nom ? Selon les uns, ce mot « Loire », en latin « Liger » viendrait dun terme très ancien qui servait à désigner les pirogues creusées dans un tronc darbre : « lignum gereus » par les premiers navigateurs ou qui ferait allusion à des trains de bois. Selon les autres, ce nom serait à attribuer aux Ligures, venus dEurope Orientale en Gaule.
En 27-26 avant Jésus-Christ, Tibulle nous dit delle « La Loire dont les ondes bleuâtres arrosent le pays du blond Carnute . » Pour nos ancêtres, cétait une masse deau quils ne pouvaient franchir que grâce aux 3 bac de Pizay, de Presles et dAllat ( et ce jusquà la construction du pont de Presles en septembre 1889) lorsquils désiraient aller sur lautre rive à Bully, St-Paul-de-Vézelin, St-Polgues ou St-Maurice. Cétait aussi cette eau qui, sans arrêt, faisait « tictaquer » les trois moulins connus sur le territoire de la commune de Cordelle et qui eurent pour noms : Lignebonne (au XIII° siècle) Presles et Allat ; moulins indispensables pour moudre ce « bled-seigle » amené par les paysans à dos dâne depuis les hameaux les plus lointains du village, après des heures de marche, sur les chemins pierreux et accidentés mais avec la joie du retour, à lidée de pétrir et de cuire une bonne fournée.
Que reste-il de lhistoire de ces 3 moulins ?
Moulin de Lignebonne
Il faut remonter au mois davril de lan 1299 pour retrouver les premières traces de ce moulin de « Lignybonne » qui se situait sur la rive droite de la Loire au Nord du ruisseau de la Poussette (Pausères à cette époque) qui délimite les communes de Cordelle et de St-Priest-la-Roche. Il appartenait à Pierre de Seignens qui lavait pris à Jocerand Charsala, chevalier.
En 1369, J. Stevenon, répond pour son « moulin de Lignibonna sur la Loire. »
De Lignebonne montait un chemin en direction de Saint-Cyr-de-Favières. Cest aussi près de ce moulin ou près des ruines quil en restait, que se situait le port de Lignebonne, mentionné sur la carte de Cassini en 1750. Ce port deviendra le Port Bourdon. A peu de distance, mais sur la rive gauche, se trouvait le Port Pisay relié à la rive cordelloise par un bac.
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Moulin du Port puis du Pont de Presles
Le moulin que nous avons connu sest arrêté définitivement de tourner en février 1975, au décès de son propriétaire, Claudius Delorme. Celui-ci était le dernier de toute une lignée de meuniers qui se succédèrent de père en fils, et ce, depuis leur ancêtre meunier le plus lointain : François Delorme, originaire de Saint-Priestr-la-Roche. Cétait en 1839. Il mourut quatre fils : Jean Marie (1868-1889), Jean (1856), Germain (1859-1886), et autre Jean (1860), ensuite ce sera Michel (1889-1896) puis Pierre (1884-1918), tous les deux fils de Jean-Marie ; puis lorsquil fut en âge de prendre la succession Claudius Delorme (1935-1975) fils de Pierre.
Avant la famille Delorme, qui régna comme « meunier du Port, puis du Pont de Presles » pendant plus de 135 ans, nous trouvons la famille Giraud : de 1786 à 1807 pour Claude Giraud, de 1806 à 1819 pour Jean et Antoine jusquen 1837-1839.
En remontant encore dans le temps, grâce aux archives de lEtat-Civil nous apprenons que jusquau 26 avril 1753, jour de son décès, Jean Vernay était « fermier et meunier du moulin de Prelle » puis se fut Pierre Baudinat qui fut meunier au Port de Presles de 1762 à 1769.
Cest pendant le règne de cette famille Giraud que le moulin dont nous ignorons son ancienneté, fut transformé pour faire le bâtiment tel que nous lavons connu. Cétait en 1813, date gravée sur la poutre supérieure de la porte dentrée donnant sur le chemin de halage, chemin qui continuait en aval en direction de Sablonnière puis du moulin dAllat.
Longtemps ce moulin « tourna » grâce à lénergie fournit par une roue hydraulique. Lorsquelle fut pourrie, on la remplaça par une turbine qui, à son tour, ne résista pas à la poussée des eaux. En 1969, il fut équipé dun moteur au fuel, hélas dun prix de revient beaucoup plus onéreux, comparé à lénergie gratuite fournie par la Loire, lorsquil y avait suffisamment deau.
Jusquen 1980, laménagement intérieur du moulin était resté pratiquement le même depuis son arrêt définitif. On pouvait encore y voir une paire de meules que Claudius Delorme utilisait, les derniers temps, pour fabriquer de la nourriture destinée au bétail et un appareil à cylindres pour la farine panifiable. A létage, linstallation modernisée de 1950, était en très bon état.
Dans le cadre du nettoyage des gorges, avant la mise en eau du barrage de Villerest, le moulin sera démoli au mois de février 1982, seules les deux meules seront sauvées et montées au bourg, et installées à lentrée du terrain de sports.
Ce moulin du Pont de Presles était peut-être le successeur du moulin Lemonarque où en 1665, les frères Paparel proposaient de débarquer voyageurs et marchandises pour les transporter au port de Roanne par voie de terre. Voici le passage du texte de lépoque : « Touchant la navigation de la rivière de Loire, au-dessus de Roanne, on a examiné par la visite des lieux, quil serait impossible de la rendre navigable depuis Saint-Maurice jusqu-à Roanne, éloignés de 2 lieux lun de lautre tant à cause des piliers dun ancien pont situés au-dessous sudict St-6 Maurice, que de plusieurs rochers, notamment celluy appelé le Perron qui est à demy-lieu au-dessous de St Maurice. Ainsi, il faudrait que la navigation aboutit près le moulin Lemonarque vis à vis de Cordelle, du costé de lisle de Roanne. Et il ny aurait quun charroi pendant deux lieux dans un très beau chemin et presque toujours en descendant »
Lexpression « du côté de lisle de Roanne » le situe bien sur la rive droite puisque à cette époque la Loire coulait encore à lemplacement du port du canal de Roanne.
Par contre, aucun détail complémentaire nous interdit de penser quil pouvait se trouver à la Sablonnière, là où aboutissait un chemin venant de Roanne par Cordelle et Presles et doù partait un autre chemin en direction dAllat et de Joeuvre.
Cette anse abritée à la Sablonnière, devait faciliter lamarrage des barques et permettre ainsi le chargement de produitS locaux tels que les vins en fûts des Côtes de Cordelle, qui seront vendus jusquà Paris, le bois de chauffage, la pierre à chaux exploitée dans la carrière du Verdier.
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Le moulin dAllat<o:p></o:p>
Il ne restai que quelques ruines de ce moulin lorsque dans le courant de lété 1982, le bulldozer chargé du nettoyage des gorges de la Loire est venu les pousser dans le fleuve. Seule la pierre de la meule est demeurée là, bien apparente, attendant dêtre noyée sous des dizaines de mètres deau de la Loire, retenue par le barrage de Villerest.
Depuis fort longtemps ce moulin dAllat, sans doute très ancien et situé à quelques 4 à 500 mètres en aval de la chapelle du même nom, avait cessé de « tictaquer ».
Le plus ancien propriétaire connu semble avoir été Mathieu de la Mure. En 1591, ses héritiers le vendirent à Jean Blanchardon. En 1726, le meunier était sans doute un nommé Claude Denis. En effet dans sa « Chronique de St Maurice sur Loire » Madame Bonnard écrit :
« Le 26 juin 1726, veille de saint Pierre, je fus à Roanne avec Claude Denis de Cordelle, meunier de vers Rôlat ( ??) phonétiquement de vers Allat qui demeurait chez nous depuis la Notre Dame de mars pour se faire panser une jambe où il avait gardé mal depuis Noël, il en sortit sept petits os. »
En 1750, un certain Rondier en fut propriétaire, par la suite il appartint à la famille Pousset
De 1751 à 1857, la famille Millet lexploita en tant que meunier. La ferme dhabitation se situait à proximité immédiate mais un peu au-dessus pour être à labri des crues trop fréquentes de la Loire.
Le dernier meunier dAllat aurait été François Vaudier en 1894.
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