• HISTOIRE DE REGNY (3° partie et fin)


     

    Histoire de REGNY<o:p></o:p>

    (3° Partie et fin)<o:p></o:p>

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    L’énumération de toutes les fondations du prieuré de Régny serait longue et fastidieuse ; mais on ne saurait passer sous silence une des plus importantes qui montre en quelque estime on tenait ce prieuré.

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    Le 2 juillet 1282, Gilbert de Pradines, le texte dit Pardines, fait son testament, élit sa sépulture dans le cimetière du bien heureux Pierre de Pradines, fait des legs à son chapelain de Pradines et à tous les chapelains, prêtres, diacres et sous-diacres qui assisteront à ses funérailles, à l’église du bienheureux Martin de Régny, pour faire un service anniversaire audit prieuré pour le repos de son âme et de celle de son oncle Simon de Pradines, auquel anniversaire seront convoqués les chapitres de Lay, Noaulx, Pradines et Montagny… ; aux luminaires de la bienheureuse Marie de Boisset, de la bienheureuse Marie de Régny, de la bienheureuse Marguerite de Noaulx, de Symphorien de, près Lay, de Saint-Julien de Régny, de Naconne, de la bienheureuse Marie-Madelaine de Parigny… ; à la sacristie du bienheureux Martin de Régny, etc.

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    Gilbert de Pradines mourut deux ans après et la remise de son testament entre les mains de Conrad de Coucoureze « professeur en droit civil, juge et bailli de la cour et de la terre du seigneur de Beaujeu », revêtit une grande solennité.

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    A cette époque vers 1300, le prieuré de Régny faisait partie du diocèse de Mâcon et payait à l’évêque dont il dépendait les droits de sire et décimes. Celui-ci d’ailleurs qui jouissait des droits de justice, haute moyenne et basse, dut conclure plusieurs accords avec les Sires de Beaujeu au sujet de l’exercice de ses droits. C’est ainsi qu’en 1310 le prieur de Régny faisait une transaction avec le sire de Beaujeu au sujet de la limite des  justices et reconnaît que si le juge du prieur condamne à mort, la sentence sera exécutée par les officiers du Sire de Beaujeu, et que si la peine est commuée en amende, elle sera partagée entre les deux.

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    Dans cet accord le prieur reconnaît devoir au Sire de Beaujeu « deux douzaines de fers à cheval » particularité prouvant que le Sire de Beaujeu assurait la protection du prieuré et pouvant indiquer qu’il y avait alors à Régny, à l’ombre du prieuré, des forgerons experts en leur métier.

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    La vie religieuse florissait alors au prieuré de Régny, grâce à la présence du prieur et aux nombreuses fondations qui assuraient l’entretien de cinq moines. Ces fondations ne provenaient pas seulement des familles nobles de la région de l’Orgue ; Chersala de Sainte-Colombe et autres, mais aussi des familles bourgeoises de Régny, Montagny, Lay, voire même de simples artisans et agriculteurs.

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    Vicissitude du Prieuré de Régny<o:p></o:p>

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    Cependant la tranquillité dont jouissait le prieuré ne devait pas être de longue durée. Dès le début de la guerre de Cent Ans et surtout après le désastre de la bataille de Poitiers (1356) de nombreuses bandes d’Anglais et de Gascons se répandirent dans la vallée de la Loire et en Bourgogne, occupants les villes bourgs et châteaux forts de la région. En 1363 après le Traité de Brétigny, ces bandes obligées d’abandonner les lieux fortifiés qu’elles occupaient se réunirent en « Grandes Routes » (troupes) et sous la conduite de leur chef prirent à travers la Bourgogne et le Beaujolais, se dirigeant vers le comté de Lyon. La plus importante de ces bandes qui ne comptait pas moins de 16 000 hommes commandée par Seguin de Badefol parut devant Charlieu donna l’assaut tout un jour, et n’ayant pu s’en emparer, continua sa marche sur Lyon. Mais au passage ses soldats vécurent dans le pays et visitèrent le prieuré de Régny.

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    Cette visite ne fut peut-être qu’une simple alerte causant quelques dommages comme il arrive toujours en pareille circonstance ; il ne devait pas être de même quatre ans plus tard.

    En effet, en 1368, un chef de routiers, Germain Pomiers, installé avec ses hommes dans la petite ville de Lay occupa temporairement le prieuré de Régny, causant de grands dégâts aux bâtiments et imposant de lourdes charges aux religieux et aux habitants.

    Nouvelle occupation en 1377 date à laquelle ces bandes Anglo-Saxones furent en parie détruites par les soldats du duc de Bourbon sur les bords de la rivière du Rhins, à une faible distance de la ville de Perreux (il existe un endroit dit « champ des Anglais » au rond point du « bas de Rhins » au Coteau dont une rue emmène sur la zone industrielle de cette ville. C’est semble-t-il le lieu de la bataille)<o:p></o:p>

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    Les épreuves qu’ils avaient endurées et les pertes qu’ils avaient faites décidèrent alors les religieux et les habitants de Régny à construire une enceinte autour du prieuré et des maisons groupées à l’abri des murs. Pour faciliter cette tâche, le prieur abandonne pendant 5 ans aux habitants plusieurs de ses droits féodaux, mais les travaux traînèrent en longueur et n’étaient pas achevés au début du règne de Charles VI. Dans la suite plusieurs transactions furent passées entre le prieur et les habitants dans le but d’activer les travaux qui ne furent terminés que sous le règne de Charles VII.

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    Les lourdes charges que la guerre de Cent Ans avait imposées aux moines de Régny, les pertes qu’ils avaient subies et les sommes qu’ils avaient dépensées ne permettaient plus d’entretenir au prieuré « cinq religieux sans compter le prieur », lorsque la tranquillité eut été rendue au pays. C’est pourquoi au XVI° siècle le monastère de Régny, fut mis en commende, c’est-à-dire donné comme bénéfice à un religieux honoré du titre de prieur sans en être tenu à résidence. Ce n’était pas encore la suppression de la vie normale, mais tout de même une déchéance, le supérieur ne résidant plus dans sa communauté et les religieux vivants indépendants les uns des autres. Toutefois pendant cette période, la plupart des fondations anciennes continuèrent à être acquittées dans l’église du prieuré.

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    Droits et fonctions du prieur<o:p></o:p>

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    Le prieur était le personnage important du pays. Il était à la fois Prieur et Seigneur de Régny. Dans les premiers siècles le Prieur de Régny était un religieux Bénédictin, mais dès le XVI° siècle Régny étant tombé en commende, le Prieur fut un clerc ou un simple laïc. C’est ainsi qu’à la fin du XVII° siècle, en 1688, Claude de La Chaise-d’Aix était Seigneur et Prieur de Régny.

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    Le prieur jouissait de tous les droits seigneuriaux et du plus important de tous, le droit de justice haute, moyenne et basse. Pour juger ceux qui résidaient sur ces terres, le Prieur avait toute une séquelle de robins, juges, avocats, procureur greffiers, huissiers etc. Lui-même nommait à toutes ces charges.

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    Ce droit de justice n’était pourtant pas sans appel : primitivement l’appel devait être exercé à la cour des Sires de Beaujeu qui, pour remplir ces fonctions avaient un Grand Bailli et un juge d’Appeau.

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    Plus tard lorsqu’en 1532 le Baillage Royal de Villefranche fût érigé, les appels auraient dû, régulièrement être évoqués devant ce tribunal mais depuis longtemps à cette époque, Régny avait été soustrait à la juridiction des Sires de Beaujeu et placé sous scellés des officiers du roi de France siégeant à Lyon. Les raisons de cette soustraction exigeraient de trop longs développements, mais elle explique pourquoi dans les documents de l’ancien régime, Régny était une enclave du Lyonnais et Beaujolais.

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    Dans les mémoires  Historiques et Économiques sur le Beaujolais publiées à Avignon en 1770 on retrouve des notes sur cette juridiction de la cour des Sires de Beaujeu bailleur Royal de Villefranche sur toute la province avec une exception particulière et assez singulière dans la paroisse de Régny dont la justice appartient à l’ordre de Cluny. Cette terre de Régny est toute enclavée dans le Beaujolais, cependant les appels sont relevés à Lyon et les impositions se paient à Roanne…..

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    Les lecteurs intéressés peuvent lire la passionnante suite sur l’histoire de Régny dans :<o:p></o:p>

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        REGNY : son histoire, ses coutumes, la vie économique et sociale, le canton

                          Édité par le MEMORIAL  St-Etienne 1938

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    Opuscule consultable sur place à la bibliothèque des Chemins du Passé ou à la Médiathèque de Roanne : section Patrimoine.


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