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    12ème édition

    du 20 septembre au 31 octobre 2014

     

    Un moment unique où art et cuisine se mélangent à la perfection pour vous offrir une expérience riche... et savoureuse

    L’Art de bien manger ne date pas d’aujourd’hui. En son temps   Joseph de Berchoux, né à Lay(commune du canton de Saint-Symphorien-de-Lay) en la maison de la Forest le 3 novembre 1760. Il fut un littérateur et un poète distingué. Également historien et sociologue, il inventa le mot « gastronomie » en publiant en 1800La Gastronomie (1801), poème badin, qui obtint un grand succès et le fit connaitre de tout le monde.

     

    alinNé à Nouméa le 9 octobre 1899, et venu en France en 1921, il avait publié sa première nouvelle en 1926 dans la collection des « Œuvres libres » de Fayard : Histoire canaque, puis quelques petits romans chez Albin Michel, avant de proposer L'Amateur de cuisine aux éditeurs débutants Denoël et Steele, qui l'éditèrent avec quelque succès puisqu'une version anglaise parut la même année à Londres sous le titre The happy Glutton.

     

    Mais déjà nos grands-parents pouvaient lire dans un magazine vers 1930

    vRien n’est plus difficile et compliqué à composer qu’un repas simple.

    vPresque tout peut être remplacé par autre chose, sauf un repas.

    vUn gourmand sot est un sot, un gourmand d’esprit est un gourmand.

    vIl y a aujourd’hui des professionnels de la gourmandise : ils ont créé le syndicalisme de la fourchette.

    vL’avantage du beau parleur à table d’hôte, c’est que tandis que les autres l’écoutent, il se sert.

    vUn gourmand est supérieur à un orateur, car tous les hommes peuvent se servir de leur langue pour parler, mais bien peu savent s’en servir pour goûter et savourer.

    vLes philosophes vous diront qu’il n’y a dans la vie, que des probabilités. Pourtant un plat réussi est une certitude.

    vLe sage se console de n’être pas le maître de sa destinée en songeant qu’il est celui de ses menus.

    vLa gastronomie est à la gourmandise ce qu’est le flirt à l’amour.

    vCombien de gens prennent leur appétit pour la gourmandise, comme d’autre prennent le désir pour de l’amour.

    vCeux qui se privent de manger pour ne pas s’abîmer l’estomac me font l’effet de malins qui sortiraient nus pour ne pas user leurs vêtements.

     Mangeons des fleurs.

     

    Parmi les temps calamiteux que nous vivons, dans le désarroi des crises économiques, il importe de chercher de nouvelles sources alimentaires.

     

    Puisqu’il semble impossible de créer de nouveaux légumes, pourquoi ne mangerions-nous pas des fleurs comme les Chinois.

     

    Les câpres sont des boutons floraux, les capucines accompagnent bien la salade, les pétales de roses, les violettes constituent des bonbons succulents. Faibles ressources !

    C’est pourquoi on nous conseille de déguster la rose trémière en salade et ses tiges en salsifis. Les Chinois consomment les pois de senteurs et les magnolias à l’huile et au vinaigre. Les racines du dahlia sont appréciées au Mexique avec une sauce au carry. Connaissez-vous l’omelette aux fleurs de pêcher, les œufs battus dans du champagne ?

     

    Les malins vont répondre que nous possédons déjà les choux fleurs. Hélas ! Le chou-fleur n’est pas une fleur, mais un rameau hypertrophié !

     

    Mais quelle erreur psychologique ! Consommer des fleurs, c’est sacrifier le fruit ; détester l’automne et n’aimer que les jeunes filles !

     

    vIl n’y a qu’une manière d’éprouver la qualité d’une recette, c’est de l’exécuter.

    vLes bonnes recettes ne sont rien si elles ne deviennent pas de bons plats.

    vLa cuisine est un art, certes, mais l’artiste ici est le plus souvent celui qui la mange que celui qui le fait.

    vUn homme « sobre » qui plaint un gourmand fait penser à un lecteur du Temps (Journal très sérieux) raillant celui qui lit les poètes.

    vLa table est un plaisir d’âmes délicates. Quand un homme grossier en parle, on a envie de lui demander de quoi il se mêle.

    vS’attendrir sur le sort de l’animal que nous mangeons est hypocrite et vain car, un autre l’a dit, il nous arrive rien d’heureux qui ne soit au dépens de quelqu’un.

    vJe voudrais alors de ma mort, être atteint d’une incurable maladie d’estomac pour n’avoir rien à regretter.

     

                                                               Alin Laudreaux (La femme de France, Janvier 1930)


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